vendredi 30 septembre 2011

Homéopathie : corticoides like :BRYONIA ALBA.


BRYONIA ALBA a un effet anti-oedémateux très connu en rhumatologie.
Une patiente, novice chez moi, présentait une crise d'asthme nécessitant une hospitalisation, (elle l’a refusé catégoriquement), et a exigé un traitement homéo pure (y a de l’ARSENICUM ALBUM chez elle !).
Pour détourner ce refus, je lui ai prescrit des médicaments homéopathiques, convaincue qu’ils n’ont aucune chance d’agir, entre autres BRYONIA ALBA en 9 CH 1 dose. Je lui ai fait promettre que dans les 2 heures si elle ne s’améliore pas, elle ira à l’hôpital (une lettre de liaison lui est remise).
Le raisonnement (un peu tordu peut être !), s’est basé sur le fait que BRYONIA ALBA est connu en pneumo, comme médicament de pleurésie, de toux douloureuse, aggravés par le moindre mouvement. Je ne cherchais pas à améliorer ma patiente (plutôt à la pousser à se faire hospitaliser).
Je me suis dit : si ce médicament agit sur la toux et la pleurésie, ce peut être un médicament de tout le parenchyme pulmonaire en tant qu’anti-inflammatoire, je n’avais vraiment, rien à perdre à l’utiliser, je l’essaye !
Elle est revenue une semaine après, elle a été effectivement améliorée en 2 heures ! « comme vous avez dit docteur ! ». ! !
Je fût surprise, j’ai commencé à prescrire BRYONIA ALBA à tous mes asthmatiques, le résultat n’était pas aussi clair, une proportion de 30% (à peu prés !) répondait positivement, par contre la réponse fût constante dans les bronchites asthmatiformes, la dyspnée est toujours améliorée avec ce médicament.
Posologie : en aigue, si le malade est très gêné, avec d’autres médicaments homéo adaptés, 1 dose de BRYONIA ALBA par jour aux moments où il est le plus gêné, exemple le soir, pendant 3 jours, s’il n’y a pas d’amélioration dans les 2 heures, consulter ou passer à d’autres moyens thérapeutiques, puis passer à 10 gr. en 1 prise par jour, quelques jours, BRYONIA ALBA joue là le rôle d’un corticoïde en médecine classique.
Essayez le et vous m’en direz des nouvelles.
Place à vos réflexions, merci !

mardi 27 septembre 2011

Article fort intéressant par l'histoire de l'homéo, et son actualité


Sommaire



Thérapeutique Homéopathique Pratique (THP).Par le Dr Robert Séror

L'homéopathie et le jeune enfant.Par le Dr D. M. Borland.

Dr Douglas Morris BORLAND (1885-1960)
Dr. D. M. Borland (1885-1960)
► Cet article est capital, car il écrit par un des meilleurs pédiatres homéopathes qui existe dans notre discipline. Les Travaux de Borland, sont toujours concis, mais remplis de réalité clinique. Pour bien comprendreBorland, il faut non seulement le lire mais le relire. Dans cet article, tout médecin homéopathe généraliste valable se retrouvera, et retrouvera les problèmes de thérapeutique pédiatrique qui existe de nos jours. J’ai isolé certaines têtes de chapitre de ce travail, de manière à y avoir un accès direct, les voici :

► Annexe ajoutée à l’article de Douglas Borland : Planche extraite de la " Géographie Homéopathique " de R. Dufilho qui objective les principaux remèdes pédiatriques : (<>)
(Traduit du journal anglais " Homeopathy " (Août 1932) ; extrait d'une conférence faite au " Educational Course ", à l'hôpital homeopathique de Londres. Cette traduction a été réalisée par le Docteur Henry Duprat)

Les soins à l'enfant s'attachent à la santé et au développement non seulement du physique mais aussi du mental.
Ces soins doivent commencer avant la naissance, déjà dans le sein de la mère. Il est essentiel de garantir pendant la grossesse le bon état corporel et physique de la mère si l'on veut qu'elle mette au monde un enfant aussi bien portant que possible.
La mère peut présenter plusieurs troubles qui ont une mauvaise influence sur l'enfant à naître. Quelques uns sont propres à la grossesse, d'autres peuvent atteindre indistinctement toutes les femmes.
Parlons d'abord de quelques conditions particulières à la grossesse. Sur le plan physique nous avons : les vomissements, l'albuminurie, la constipation avec auto-intoxication, ou la diarrhée. Sur le plan psychique on peut constater une dépression anormale, des craintes morbides, de l'insomnie, des conséquences de peurs. Dans ces sphères qu'offre l'homéopathie de supérieur à ce que peut la médecine classique ?
Les vomissements excessifs de la grossesse, si on les laisse se prolonger, doivent aboutir à la mort du fœtus, soit mort naturelle, soit mort artificielle provoquée pour sauver la mère. Le traitement classique dans ce cas consiste en repos au lit, en grande réduction de l'alimentation, confinant à l'inanition, en administration de sédatifs et de drogues apéritives, et, si, l'état devient plus grave, en administration de glucose.
Dans le plus grand nombre des cas, dès que les vomissements de la grossesse commencent, quelques doses homéopathiques d'Ipécacuanha les arrêtent complètement.

The London Homoeoapthic Hospital
Le danger est prévenu et on ne connaît pas la nécessité d'y obvier. Dans les cas malheureux où l'état n'a pas été traité homéopathiquement dès le début, la réponse au remède homéopathique est remarquable, quoique le choix en soit alors plus difficile et indiqué par les symptômes individuels du malade.L'albuminurie de la grossesse est une des terreurs de l'accoucheur. C'est un signe très dangereux surtout quant à la mère mais aussi, par son intermédiaire, quant à l'enfant.
C'est le signe précurseur des convulsions avec leurs horreurs et leurs angoisses. Le traitement officiel consiste en la prescription de purgatifs salins, des boissons douces en abondance pour tâcher d'éliminer les éléments toxiques, d'une alimentation blanche, demi-liquide ou liquide, selon la gravité du cas, dans le but de ménager l'effort des reins, organes sécréteurs qui débarrassent l'organisme des déchets qu'il produit.Et cependant, en plusieurs cas, j'ai vu Apis, Plumbum, Phosphoricum acidum ou Terebenthina faire disparaître l'albumine, sans aucune purgation, et en laissant une alimentation normale au malade.
La constipation est un trouble banal au cours de la grossesse. Quand elle existe, l'auto intoxication tend à en résulter, et pendant qu'elle persiste la malade est exposée à des complications plus graves dues à l'infection par le colibacille.
Le traitement de la constipation s'est beaucoup amélioré pendant ces dernières années mais laisse encore beaucoup à désirer (en médecine classique). Dans le plus grand nombre des cas quelques doses de Nux vomica, Opium ou Alumina rétablissent les choses, pourvu que l'alimentation soit rationnelle.
La diarrhée au cours de la grossesse est toujours une complication assez sérieuse et pouvant, à moins de rapide soulagement, aboutir à un avortement. La prescription allopathique d'une dose d'huile de ricin suivie ou non d'un sédatif intestinal est-elle préférable à l'action douce d'une dose homéopathique d' AloePodophyllum ou Mercurius, avec leurs soulagements immédiats ?
Au point de vue mental ; les troubles morbides de la mère ont un effet certain sur le fœtus. On n'a qu'à observer les enfants nés au cours de la guerre pour se rendre compte de l'influence qui peut s'exercer sur un enfant avant sa naissance.
Le traitement allopathique habituel consiste en l'administration des doses régulières de bromure, avec la conviction ferme que cette drogue n'influence pas l'enfant.
J'ai vu l'enfant d'une femme ainsi traitée couvert d'une éruption bromique, preuve d'une intoxication par le bromure, pendant la semaine suivant sa naissance. Certainement il y a mieux à faire que cela ! La dépression morale cèdera après l'administration judicieuse et homéopathique de Pulsatilla, Aurum ou Sepia.
► Hôpital Homéopathique pédiatrique de Glasgow. Merci à Peter Morrell pour cette photo.Les peurs cessent sous l'action de Aconitum, Arsenicum, Argentum nitricum, Ignatia ou des remèdes voisins.
La mère fatiguée retrouve son sommeil avec l'aide de Aconitum, Belladona, Coffea, Nux vomica, etc. et les conséquences fâcheuses des peurs se dissipent sous l'action apaisante de Aconitum, Ignatia, Opium, Phosphoras, Pulsatilla, etc.
Le système nerveux de la mère n'a jamais été engourdi ni son enfant empoisonné par de tels remèdes.
Je ne perdrai pas de temps à parler des maladies occasionnelles, telles que l'influenza, les rhumes, les pneumonies, etc. ; auxquelles nous sommes tous exposés.
Dans ce domaine nous voyons, dans son contraste le plus grand, la valeur comparative de l'homéopathie et de la médecine officielle quant au traitement de la maladie aiguë. Mais je n'ai pas le temps d'en parler actuellement.
Voici maintenant un facteur capable d'influencer sérieusement la santé de l'enfant : c'est sa naissance elle-même. Nous avons ici de grands risques de méfaits ; méfait venant de la nécessité d'employer des manœuvres manuelles ou instrumentales, même si elles sont exercées par le plus habile praticien ; méfait dû à un travail prolongé et difficile, en dehors de toute intervention extérieure.
Ces méfaits peuvent être des traumatismes affectant les membres, ou, ce qui est bien plus grave, des hémorragies intra-crâniennes avec leurs conséquences sur le cerveau.
Il y a ici deux problèmes à envisager : d'abord, comment éviter ces risques, si possible ; en second lieu, que peut-on faire pour un bébé qui est victime d'un travail difficile.
L'expérience courante des médecins homéopathes du monde entier, pratiquant la médecine générale, est que leurs clientes ne connaissent pas de difficultés dans leurs accouchements. Si ceci ne prouve rien, c'est en tout cas une heureuse chose pour les malades. Il y a deux raisons à cette heureuse expérience. Une femme enceinte qui est soignée homéopathiquement pendant sa grossesse arrivera à l'accouchement, libre des troubles physiques et psychiques qui sont souvent la cause d'un travail anormal.
En second lieu, il y a un remède, Caulophyllum, qui a la faculté de régulariser le travail. Ceci est un fait connu et exploité depuis longtemps par les homéopathes et qui est tout aussi réel aujourd'hui.
J'ai une malade qui a récemment accouché de son premier enfant. Bien des années auparavant sa mère avait déjà pris Caulophyllum avant la naissance de ma cliente. A son tour celle-ci a pris Caulophyllum avant la venue de son propre enfant.
Pendant ses couches elle a été assistée par un accoucheur d'une grande expérience. Son enfant était gros, c'était sa première grossesse ; le travail avait commencé et elle fut examinée.
La gynécologue dit que tout allait bien et retourna chez elle après avoir assuré qu'il fallait encore plusieurs heures avant qu'elle put aider la patiente. A peine était-elle arrivée chez elle que le téléphone la rappela d'urgence ; elle arriva dans la chambre de la mère pour constater que l'enfant était né.
L'accouchée avait pris quotidiennement de petites doses de Caulophyllum pendant un mois auparavant.
Coïncidence peut-être, mais coïncidence sur laquelle on peut compter.
Considérons les malheureux enfants qui sont nés suite d’un travail difficile. On les divise en deux classes : bleus ou asphyxiques, les pâles on collapsés.
Voyons d'abord l'enfant atteint d'asphyxie bleue. Il n’a pas d'obstruction mécanique mais le bébé ne respire pas.
Les stimulants externes ne produisent pas le résultat recherché ou ne l'obtiennent que très momentanément. Bientôt le pouls commence à faiblir. Chacun devient un peu anxieux et des pensées sombres s'imposent à l'esprit de tous : pensées de la mère, songeant à tout ce qu'elle vient d'endurer, pensées du père qui attend des nouvelles.
Une dose de Laurocerasus et tout le tableau change, l'enfant respire et crie.
L'état de l'enfant pâle et syncopal est moins dramatique et plus pitoyable. Il gît mou, flasque et froid. Ses bruits du cœur sont difficilement perçus. Il est comme mort.La chaleur, les stimulants, les frictions paraissent inutiles. L'enfant rappelle l'image du noyé. Carbo vegetabilis rendra cet enfant vivant aux bras de sa mère.
Il est encore une autre circonstance que l'on observe de temps en temps. L'enfant est né après quelques difficultés et paraît bien ; mais après quelques jours on observe que tout n'est pas en ordre.
On peut constater qu'un bras ou une jambe sont flasques, difficilement remués, que le visage présente un peu d'asymétrie ou que l'enfant tète difficilement.
Ceci révèle un hémorragie intracrânienne. Une dose d'Arnica aidera la résorption du sang et assurera le maximum de réparation du tissu cérébral endommagé.
Une fois due l'enfant a fait son entrée dans le monde, la première nécessité est d'assurer une alimentation convenable.
Tout le monde est d'accord pour affirmer que si cela est possible, l'alimentation au sein est le régime idéal le nourrisson.
Beaucoup de mères, en dépit de leur meilleure volonté, ont été incapables de nourrir leur bébé. Peut-être du à une sécrétion insuffisante, à un lait trop pauvre, à un lait toxique pour l'enfant, et tout cela peut persister en dépit de tous les moyens accessoires auxquels on a recours.
Et cependant quelques doses de Belladona, Phytolacca, Pulsatilla suffisent à établir une large sécrétion d'un lait sain et nourrissant ; ou bien Calcarea carbonica ou Lac defloraturn redonneront sa valeur normale à un lait de mauvaise qualité ; ou bien Natrum carbonicum ou Silicea aideront la mère à transformer un lait toxique en un lait de bonne qualité alimentaire.
Dans les premiers mois de la vie, les troubles les plus fréquemment rencontrés sont surtout les digestifs. Ils peuvent prendre la forme d'une digestion insuffisante du lait, et se révèlent par des vomissements, de la diarrhée ou de la constipation.On dépense d'incroyables trésors de travail et de soins habiles pour tâcher de trouver une mixture alimentaire qui convienne au bébé qui digère mal. Nous avons toujours quelques cas semblables à l'hôpital(homéopathique).
Et je puis dire que, sans exception, ces enfants, en rentrant chez eux, se nourrissent de lait et non d'un aliment fabriqué. Ils ont été soigneusement réglés dans leur nourriture, mais en plus ils ont reçu un traitement homéopathique qui les a mis à même de prendre leur aliment normal.Je ne pourrais dire combien d'enfants amenés pour une intolérance du lait ont été tout de suite rétablis en continuant l'alimentation tractée, après quelques doses de Aethusa, Silicea, Natrum carbonicum, Calcarea carbonica.
Les vomissements cessent, les selles deviennent normales, la constipation disparaît.
De toutes les maladies de la première enfance la plus meurtrière est la diarrhée infantile aiguë.
Le nombre de ses victimes se chiffre par milliers chaque année. Je me rappelle qu'un jour, à l'hôpital homéopathique, tandis que je considérais un bébé atteint de diarrhée aiguë et qui venait d'être admis et que j'exprimais mon peu de confiance dans ses chances de guérison, on me regarda avec surprise et on me répondit :
" Mais nous ne perdons pas les diarrhées aiguës ! "
Cette affirmation n'était pas rigoureusement exacte, mais il est certain que la connaissance du pouvoir des remèdes homéopathiques éloigne la crainte avec laquelle on aborderait, sans eux, de telles épidémies.
J'ai vu un bébé admis à l'hôpital dans un état tel qu'il semblait inutile de tenter quoi que ce fût et qui, en quelques heures, sous l'influence de petites doses Arsenicum fut transformé et méconnaissable.
Et de tels faits ont été si souvent observés qu'on ne doit jamais considérer un cas comme désespéré, quand l'on connaît le pouvoir d'ArsenicumMercurius, Aloe, Podophyllum, Croton tiglium et Sulfur, si ces remèdes sont appliqués selon les indications homéopathiques.
Au cours du développement du nourrisson, la première borne à franchir, c'est l'éruption de la première dent. Le développement dentaire est chez l'enfant en bonne santé, un processus tout à fait naturel et ne s'accompagnant d’aucun trouble.
Malheureusement la majorité des enfants qui sont confiés à l'observation du médecin ne jouissent pas d’une santé parfaite et la dentition peut être associée à toutes sortes de troubles.
Nous connaissons bien cet enfant en travail de dentition, avec ses gencives gonflées et douloureuses qui, pour se soulager, plonge dans la bouche ses doigts et sa main, et semble vouloir y introduire son bras tout entier, ou bien cet enfant peut être si affreusement irritable que toute la maisonnée est sur pied.
L'incision ces gencives gonflées et l'administration de calmants peuvent être comparés à l'action immédiate et persistai d'une petite dose de Chamomilla.
Il est une autre maladie du jeune enfant qui peut affoler toute une famille - le faux-croup - . C'est un spectacle effrayant. L'enfant assis et terrifié, son visage devenant promptement pourpre, bleu ou noir, sa grande difficulté à tirer son souffle, ses secousses nerveuses allant parfois jusqu'aux convulsions. Il n'est, pas étonnant que la famille soit dans l'effroi, d'autant plus que de telles crises tendent à se reproduire.
Le traitement classique de ces cas consiste dans l'administration d'un vomitif, l'application de compresses bouillantes sur le cou et de fumigations chaudes.
Au lieu de tout cela, l'administration d'un peu d'Aconit, de Spongia ou d'Hepar sulfuris permet à l'enfant de s'endormir paisiblement en quelques minutes sans que la crise ne se reproduise.
De la même manière je pourrais parler des autres maladies de l'enfance, telles que bronchites, pneumonies, maladies diverses de la peau, infections aiguës et comparer, en contraste, les méthodes de traitement des deux écoles médicales ; mais je pense en avoir assez dit dans ce but et j'aimerais maintenant aborder une autre voie dans ce sujet.
Jusqu'à une époque très récente l'enfant qui, sans souffrir d'une maladie évidente, ne se développait pas normalement, faisait le désespoir du médecin. On réglait la diète, l'hygiène, les soins généraux, mais les résultats étaient loin d'être satisfaisants.
Dans ces dernières années on a réalisé quelques progrès dans le traitement de quelques-uns de ces cas. Une petite part de ceux-ci est due à des troubles de sécrétions internes et un excellent travail a été accompli dans leur étude et leur traitement par des préparations d'extraits de la glande appropriée.
D'autres cas ont été attribués à l'absence d'une des vitamines alimentaires et dans cette voie on a fait aussi un très bon travail.
Enfin certains cas ont paru bien répondre dans une certaine mesure à l'application des rayons ultra-violets. On a donc réalisé une avance positive, mais la grande majorité de ces cas ne correspondent pas aux groupes sus énoncés et la médecine ne peut rien pour eux que quelques conseils d'ordre général.
Pour plus de simplicité, je rangerai les cas de ce genre en deux groupes :
1° - Cas dans lesquels il y a un trouble dans le développement mental.
2° - Cas dans lesquels le développement physique est fautif.
Dans le premier groupe nous rangeons tous les degrés de troubles mentaux. Il y a le cas de l'enfant qui est surtout retardé. Il est lent à apprendre à marcher, quoique ne souffrant pas de faiblesse musculaire et lent à apprendre à parler.
Son attention est facilement distraite et il ne paraît pas se rendre compte des gens et des choses comme un enfant normal. Cependant il ne paraît y avoir chez lui rien de positivement anormal et l'on rassure les parents en leur disant qu'il s'agit d'un peu de retard de développement et que tout s'arrangera.
Ceci n'est trop souvent qu'un souhait pieux.
C'est ce type d'enfant que l'on voit trop souvent venir un adulte incapable ou criminel.
Mais, d'autre part, sous l'action de Baryta carbonica, Borax, Natrum muriaticum ou d'un autre de nos remèdes d'enfants, ces sujets viennent très vite tout à fait normaux.

Il y a le cas d'un déficit mental tout à fait marqué. Il se semble qu'il existe ici une lacune dans le cerveau et l’enfant manque de l'intelligence ordinaire. C'est un tableau pitoyable. Incapable de parler ou de comprendre, l'enfant reste aussi impuissant qu'au jour de sa naissance.
Le conseil que l'on donne d'habitude est d'envoyer de tels sujets dans une maison d'anormaux où, grâce à une infinie patience, on arrive à faire quelque chose pour leur éducation, pour leur apprendre à être propres et peut-être à manger et se vêtir tout seuls.
Et cependant j'ai vu des sujets pareils devenir des enfants normaux et plus tard être capables de suivre normalement l'école parmi les enfants normaux, grâce un traitement homéopathique.
Un autre type pathologique très fréquent à notre époque est représenté par ce qu'on appelle l'enfant nerveux.
Celui-ci a peur d'être seul, a peur de l'obscurité, de la circulation, est effrayé par les animaux, enclin à l'insomnie aux terreurs nocturnes ; il est une misère pour lui-même, un tourment pour ses parents.
Une copieuse littérature existe sur ce sujet de l'enfant nerveux, pleine d'excellents conseils quant aux soins généraux de cet état, mais réduits à l'usage de calmants en ce qui concerne le traitement médical.
Ceci peut calmer les symptômes aigus mais n'influer en rien l'instabilité du système nerveux. Il est important de s'occuper du milieu où vit l'enfant, mais beaucoup plus de considérer sa constitution nerveuse. Sans cela cet enfant nerveusement déficient est exposé plus tard dans sa vit à de malheureuses aventures.
L'homéopathie peut s'attaquer à ce déséquilibre nerveux. Elle maîtrise aisément les symptômes immédiats et, ce qui est bien plus précieux, elle peut à ce point modifier et fortifier tout le système nerveux que tous les signes et symptômes de son instabilité disparaissent.
Du point de vue physique les problèmes sont les mêmes. Ici nous nous rencontrons avec des états aigus qui ne sont pas des faits isolés mais des indications d'une faiblesse sous jacente plus profonde. Voici l'histoire que l'on entend le plus ordinairement.
Le bébé paraissait bien portant à sa naissance. Le premier signe anormal apparut à la sortie des premières dents. Alors l'enfant présenta des troubles digestifs accompagnés d'un peu de diarrhée ou un peu de vomissements ou peut-être de convulsions légères.
Peu de temps après il fit une petite bronchite et depuis lors pendant plusieurs semaines il n'a cessé d'avoir des rhumes ayant une tendance à descendre sur la poitrine. La phase suivante consiste en une hypertrophie des amygdales et des adénoïdes, peut-être en une otalgie suivie d'écoulement de l'oreille et d'une surdité plus ou moins prononcée et, finalement, en un gonflement des ganglions du cou avec ou sans suppuration.
Tel est le genre d'histoire que j'ai entendu, avec de petites variantes, de multiples fois, dans les consultations externes de l'hôpital.
Chacun des épisodes décrits avait été traité au fur et à mesure de leur apparition. Une série de poudre grise avait corrigé les troubles digestifs et empêché le retour des convulsions.
Une mixture expectorante et une énergique application d'huile camphrée avaient guéri la bronchite.
Les amygdales hypertrophiées et les végétations adénoïdes avaient été confiées au chirurgien.
Le gonflement des ganglions du cou était finalement la raison pour laquelle on nous amenait ces enfants.
Ceci est un type d'histoire morbide ; il y en a beaucoup d'autres, toutes diffèrent beaucoup dans leurs symptômes, mais chacun de ceux-ci se présentent si régulièrement que l'on peut prédire leur déroulement médical ; il y a certitude pour que se produise telle ou telle manifestation aiguë.
Pour les parents la maladie aiguë constitue toute l'histoire mais pour le médecin elle ne devrait constituer qu'une même chose dans le déroulement d'une histoire évolutive.
C'est ici que l'homéopathie peut accomplir quelques unes de ses plus grandes oeuvres. L'importance du travail à accomplir dépend, dans une certaine mesure, de la phase où en est l'enfant mis en traitement ; mais quel que soit le point de départ du traitement, le but est de déraciner le défaut constitutionnel profond et non pas de faire seulement cesser des symptômes aigus momentanés ; et bien plus, le traitement réussit et aucun autre ne le peut.
- Vous avez depuis longtemps constaté que je ne suis pas un orateur.
J'ai tenté de vous présenter quelques exemples des observations que l'on est appelé à faire au cours de la pratique médicale et les conclusions que m'ont imposées ces observations.
Si j'ai réussi à vous convaincre que ma certitude de la supériorité de l'homéopathie est le résultat d'une expérience quotidienne et si j'ai stimulé la curiosité de quelques investigateurs, je sentirai que je ne vous ai pas fait perdre votre temps.
Voici en annexe, une planche concernant les remèdes homéopathiques de l’enfant que mon Maître, Robert Dufilho, avait sélectionnés :
Le nom des remèdes sont écrits de sa main et il a marqué la valorisation du remède par un trait plus ou moins accentué.Je possède toutes les planches de la " Géographie Homéopathique " écrites et dessinées de sa main que je publierai sur mon site, lors que j’en aurai le temps.
Cette planche n’est pas exhaustive et Robert Dufilho, me disait que bien des remèdes d’adultes conviennent à l’enfant.
Il était extrêmement pratique et clinique, comme Douglas Borland, qu’il admirait beaucoup.
La médecine homéopathique est une science qui n’a pas de fin ; au bout de 45 années de pratique environ (thèse en 55, début des études en 48), il existe beaucoup de particularités homéopathiques que je continue d’apprendre !


Références bibliographiques : Dr Douglas M. Borland, Le Propagateur de l’ Homéopathie, 1936, Juin, N° 6, page 208 à 219. Sélection, Scan, numérisation, vérification, mise en page, coloration et illustrations, Dr R. S.

Copyright © Robert Séror 2006

lundi 26 septembre 2011

Article "gériatrie et homéopathie" fort intéressant du Dr Roland zissu



Dossier du Dr Roland Zissu. Présenté par le Dr Robert Séror.
Gériatrie et Homéopathie.Par le Dr Roland Zissu.
CAHIER DE MÉDECINE HOMEOPATHIQUE
GÉRIATRIE ET HOMEOPATHIE
oOo
PRÉSENTATION
Ce cahier n'est pas un traité de gériatrie, ce ne sont pas l'objectif et l'esprit de ces Cahiers de Médecine Homéopathique, mais il s'agit d'une réflexion sur les données physiologiques et pathologiques qui caractérisent le sujet âgé et par conséquent le distinguent des autres âges de la vie, justifiant l'autonomie de la médecine du troisième âge. A partir de cette réflexion, il sera étudié l'attitude distincte de la médecine classique et de l'homéopathie aboutissant à des méthodes de prévention et de thérapeutique différentes, dont l'auteur analysera les données essentielles, aussi objectivement que possible et en dehors de toute polémique, comme il a l'habitude de procéder tout au long de ces Cahiers.
Comme il ne s'agit pas d'un traité, ne seront pas passées en revue toutes les maladies qui pourraient atteindre le sujet âgé, à l'instar des autres âges de la vie, mais les morbidités qui, en pratique quotidienne, sont le plus souvent retrouvées, et dans leurs rapports avec la prévention et la thérapeutique.
Et tout d'abord quelles sont les définitions : (d'après le Petit Larousse 1992) :
GÉRONTOLOGIE : étude de la vieillesse et des phénomènes de vieillissement sous leurs divers aspects morphologiques, physio-pathologiques (gériatrie), psychologiques, sociaux, etc...
GÉRIATRIE : médecine de la vieillesse. Ensemble des moyens préconisés pour retarder l'apparition de la sénilité.
Par ces seules définitions succinctes, l'accent est mis sur la prévention avant tout.
Le sujet à l'étude est à la fois complexe et immense. Il concerne tout autant la médecine générale dans la dimension spatiale et temporelle des connaissances requises et la multitude des spécialités adaptées aux maladies qui touchent chacune d'entre elles. Il n'est pas question ici d'en envisager tous les aspects, d'autant plus qu'il s'agit pour l'auteur d'une part d'en apprécier l'étendue en médecine classique et d'autre part d'en ébaucher les chapitres en ce qui concerne les réponses de l'homéopathie.
Il est curieux de constater qu'il n'existe à ce sujet dans la vaste littérature homéopathique que des articles épars sur des sujets limités, et à notre connaissance aucun ensemble, aucun ouvrage, du moins actuellement. C'est dire l'intérêt de cet essai. La gérontologie et la gériatrie dans leur autonomie sont des disciplines relativement récentes et déjà en pleine évolution. Il ne pourra en être saisi que le moment présent. Qui vont s'en occuper? Aux deux extrémités de la vie, pédiatres et gériatres sont des généralistes dont les connaissances sont liées à une certaine autonomie due à l'âge étudié. Mais alors que la pédiatrie est limitée dans le temps, la gériatrie voit reculer sans cesse ses limites, on vit de plus en plus âgé, l'espérance de vie s'allonge, du moins actuellement dans nos sociétés occidentales.
Les points importants sont : "Demain l'âge critique sera 90 ans" (Le Quotidien du médecin : 1er mars 1991). Il y aura de plus en plus de personnes âgées, et parmi elles des sujets actifs et des sujets dépendants. Un des grands problèmes de l'avenir immédiat est de rendre un plus grand nombre de sujets actifs par rapport aux sujets dépendants. La médecine doit s'y atteler : ralentir le vieillissement par une prévention active, soigner les sujets âgés atteints de diverses pathologies afin de leur rendre une partie de leur activité perdue.
De l'avis des officiels, le généraliste est mal préparé à la gérontologie (Le Quotidien du médecin, id.), car il sort de la Faculté sans aucune formation la concernant.
D'un autre côté, "près de 400.000 personnes seront atteintes de la maladie d'ALZHEIMER vers l'an 2010".
Tels sont rapidement évoqués les problèmes de l'avenir en ce qui concerne le sujet âgé. L'auteur a essayé d'organiser ce Cahier en partant de son expérience de plus de quatre décennies de pratique homéopathique, mais également en lisant beaucoup
d'articles de médecine classique au fur et à mesure de leur parution, afin de pouvoir apporter des données de confrontation et d'appréciation des deux médecines.
On ne peut pas en effet ignorer les travaux officiels, leurs conséquences préventives et thérapeutiques : leur bénéfice, leurs effets inopportuns. Car comment peut-on occulter les progrès de la médecine moderne tous azimuts, dont tire avantage également le sujet âgé.
* Le diagnostic s'est affiné au moyen de méthodes d'exploration et d'imagerie non traumatisantes.
* Les sujets âgés peuvent bénéficier de l'épuration extra-rénale. La chirurgie cardio-vasculaire n'écarte plus l'indication opératoire sur la seule notion d'âge, plus tard la transplantation d'organes n'aura plus de limite d'âge.
* Il ne faut pas oublier "l'énorme confort apporté par la chirurgie de remplacement avec les prothèses articulaires de hanche" (Le Quotidien du médecin : 4 mars 1991).
Mais en regard de tous ces progrès indiscutables, dont bénéficie le malade désormais quel que soit son âge, nous avons en homéopathie un rôle très important à jouer, à partir de cette plate-forme sur laquelle tout le monde médical se place en toute honnêteté et en toute impartialité. En parallèle, en effet, l'homéopathie possède des conceptions de terrain, donc de prévention et les remèdes correspondants, ainsi que sa stratégie vis-à-vis des diverses pathologies du sujet âgé. Comment juger l'une par rapport à l'autre? Autrement dit, comment apprécier un choix thérapeutique incontournable, c'est ce qui sera développé tout au long de ce Cahier.
*****
PLAN GENERAL DU CAHIER
I - La spécificité du sujet âgé.
II - Médecine officielle et sujet âgé : commentaires et perspectives homéopathiques.
III - Homéopathie et sujet âgé.
IV - Éléments de Matière Médicale Gériatrique.
Conclusion : vers un avenir de longévité.

- I - LA SPÉCIFICITÉ DU SUJET ÂGÉ
Cette spécificité est une règle générale pour tout médecin, homéopathe ou non, et c'est ce qui justifie ce Cahier. En général, ni le médecin classique ni le praticien homéopathe n'y pensent suffisamment, ce qui peut être une source d'erreurs et d'inefficacité.
Pour être essentiellement près de la pratique quotidienne et ne pas pénétrer dans le dédale des considérations théoriques liées à la physiologie et à la physio-pathologie de la sénescence, il sera tout d'abord rappelé quelques règles générales hygiéno-diététiques chez le sujet âgé, réalisant de la sorte une action essentielle en vue d'une stratégie de prévention des principales pathologies guettant ce dernier et retardant l'évolution inéluctable vers le vieillissement.
Elles seront ultérieurement affinées à la lumière des conceptions homéopathiques du terrain morbide et des diathèses.

RÈGLES GÉNÉRALES HYGIENO-DIETETIQUES DE PRÉVENTION
A - Apports alimentaires en minéraux :
* Le calcium et le fluor, afin d'éviter l'ostéoporose aussi bien post-ménopausique que sénile.
* Le magnésium pour équilibrer les systèmes nerveux central et neuro-végétatif.
* Le phosphore pour un bon métabolisme calcique et le maintien de l'équilibre cérébral.
* Par contre discipliner en minéraux : sodium et potassium. Attention en effet à l'appareil rénal, au système cardio-vasculaire : coeur et artères.
B - Sauvegarder les émonctoires.
Il faut avoir constamment en vue les deux sortes d'émonctoires : ceux qui ne sont pas fragiles : peau et intestins, et ceux qui le sont de plus en plus à mesure où l'on avance en âge : les reins, les poumons.
C - Lutter contre la déshydratation.
Le sujet âgé a tendance à boire peu. Il faut penser à lui faire absorber une ration journalière adéquate, de préférence entre les repas, de boissons peu minéralisées et non alcoolisées.
D - Lutter contre la sclérose.
Faire entrer en ligne de compte les vitamines anti-oxydantes C et E, et en ce qui concerne la protection contre les ostéopathies, la vitamine A, à envisager dans une fourchette, afin d'en éviter les excès dangereux.
E - Règles générales de diététique.
* Ne pas " bousculer" le genre de vie, sauf en cas d'urgence (notamment au cours de certaines pathologies), afin de ne pas déstabiliser à la fois le mental et le physique.
* Supprimer progressivement pour éviter les "à-coups" psycho-somatiques : alcool et tabac.
* Tenir compte dans l'alimentation des "atavismes" familiaux, régionaux, culturels.
* Veiller aux émonctoires afin de diminuer l'auto-intoxication, source de déséquilibres pathologiques.
* Freiner, autant que possible, l'évolution inéluctable vers la dégénérescence scléreuse des tissus et des organes, notamment par un apport d'aliments "positifs" pour le sujet âgé, que l'on pourra personnaliser à "l'ombre" des diathèses, ainsi que l'exercice physique également coordonné individuellement.
F - D'une manière générale et strictement personnalisée, aider à maintenir un équilibre psycho-somatique afin d'éviter la dépression avec anxiété si fréquemment retrouvée chez le sujet âgé. La vieillesse ne doit pas être vécue comme une "voie sans issue". Elle doit pouvoir se vivre dignement, humainement, en conservant, aidée par l'environnement, un intérêt renouvelé pour les "choses de la vie". Le praticien doit se rappeler constamment l'incidence décisive du psychisme et réciproquement.
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- II - MÉDECINE OFFICIELLE ET SUJET ÂGÉ

COMMENTAIRES ET PERSPECTIVES HOMÉOPATHIQUES
Il n'est pas question de passer en revue toutes les pathologies qui assaillent le 3° âge, ce Cahier n'est pas un traité. L'auteur n'envisagera que les problèmes les plus fréquemment posés en pratique de tous les jours, que l'on soit un généraliste ou un spécialiste. La gérontologie et la gériatrie évoluant pour ainsi dire tous les jours, il ne sera tenu compte, bien entendu, que des étapes actuelles, avec les considérations que peut envisager un praticien homéopathe.
A - Les pathologies vues à travers un symptôme fréquent : l'asthénie.
Pour être clair et pratique, en effet, il sera pris comme base de départ un symptôme très souvent retrouvé chez le sujet âgé : l'asthénie et à travers elle, il sera succinctement passé en revue son éventail étiologique, permettant ainsi de pénétrer le monde relativement spécifique des pathologies du 3° âge (consulter pour une étude plus complète : "Les asthénies" par R. ZISSU : Cahier de Médecine Homéopathique n°8, pages 55 à 100).
A la recherche des causes et de leur correction : causes multiples et parfois curables.
1/ Avant tout penser aux causes nutritionnelles : les carences minérales, vitaminiques. Il est indispensable d'étudier ce que mange, ce que boit le patient. Sa solitude ou son isolement peut entraîner une anorexie progressive doublée d'un éthylisme naissant ou confirmé, source de polycarence.
2/ Les causes évoquées chez l'adulte et plus fréquemment retrouvées chez le sujet âgé :
a) Cancers et hémopathies malignes, en particulier néoplasiques digestives ou prostatiques. Les signes précurseurs à rechercher : une anémie avec anorexie, une constipation récente, des troubles urinaires.
b) Certaines maladies infectieuses comme la tuberculose et en particulier le réveil de lésions anciennes favorisé par une malnutrition ou une thérapeutique par des corticoïdes au long cours pour une affection respiratoire ou rhumatismale par exemple.
c) Les endocrinopathies avec déficit : hypopituitarisme, hypothyroïdie, hypocorticisme avec hypotension et fatigue.
d) Les diabètes mal contrôlés : tout d'abord bien séparer les diabètes insulino-dépendants des diabètes non insulino-dépendants ; l'hypoglycémie chronique liée à une thérapeutique en général sulfamidée trop importante ou renouvelée au cours d'infections urinaires à rechutes par exemple ; les déséquilibres hyperglycémiques en se rappelant que certains diabètes traités par les sulfamides hypoglycémiants inaugurent leur insulino-dépendance.
e) Les cinq types d'anémies fréquentes au cours du 3° âge :
- anémies hypochromes sidéropéniques en premier.
- anémies hyperchromes biermériennes.
- anémies macrocytaires par suite d'éthylisme chronique, ou par carence en acide folique, ou encore pour cause médicamenteuse (épileptiques traités de longue date par exemple).
- anémies aplasiques.
- enfin anémies symptomatiques d'un processus invasif médullaire.
f) Les maladies fréquentes chez le sujet âgé : la maladie de PARKINSON, l'hémiplégie d'origine vasculaire, la poly-arthrite rhumatoïde avec asthénie majorée par les A.I.N.S.
3/ TROIS CAUSES auxquelles il faut penser :
a) Les causes nutritionnelles déjà évoquées. Penser surtout à :
- la dénutrition protido-calorique.
- la carence martiale.
- les déficits vitaminiques, notamment en vitamine D (manque de soleil l'hiver, confinement chez soi).
b) Les causes médicamenteuses (iatrogéniques) chez un sujet âgé longtemps soigné en médecine classique (polymédication, à laquelle s'ajoute souvent l'auto-médication). Ce chapitre tellement important sera développé plus loin. Entre autres, on citera :
- les hypokaliémies et les hyponatrémies, liées aux diurétiques et surtout aux laxatifs.
- la carence en fer engendrée par la prise trop fréquente d'antalgiques ou d'anti-inflammatoires.
c) Les facteurs psycho-sociaux qu'il ne faut pas sous-estimer et qui sont souvent masqués, et ceci après avoir éliminé les causes organiques, tout en les surajoutant fréquemment : la solitude ; la sensation d'inutilité ; la "voie de garage" ressentie comme telle par le retraité. Toutes ces causes psychologiques sur lesquelles il sera difficile d'agir sont à l'origine d'états dépressifs et anxieux, souvent dissimulés sous des dehors d'indifférence ou de manque d'intérêt envers l'environnement affectif, notamment familial.
En conclusion, ce qui est important et caractéristique, ce sont :
* l'intrication des causes.
* l'atypie de certains tableaux cliniques.
* le polymorphisme des plaintes qui égare le praticien.
* enfin la multiplicité des troubles pathologiques chez un même sujet.
L'auteur envisage dans les chapitres suivants l'étude des pathologies souvent retrouvées en pratique quotidienne et posant divers problèmes de clinique, de prévention et de thérapeutique.

B - LA PATHOLOGIE OSTEO-ARTICULAIRE.
L'OSTÉOPOROSE
L'ostéoporose atteint fréquemment le sujet âgé et est un des grands facteurs de sa dépendance et de son confinement. A travers elle, tout un ensemble de facteurs et de pathologies singularise ce patient et est une des causes les plus retrouvées de l'intervention du médecin et des organisations sociales. Quelles en sont les origines? Elles sont nombreuses, d'où l'importance et l'intérêt de l'étiologie.
1 - Influence des hormones :
a) Chez la femme. C'est le problème des oestro-progestatifs qui se pose à la périménopause et leurs risques (cancer, maladies cardio-vasculaires). Cette étude déborde le sujet de ce Cahier par suite de son autonomie.
b) Chez l'homme : l'hypogonadisme. La carence hormonale qui en résulte majore la perte osseuse due à l'âge, analogue à celle de la femme, mais sa physio-pathologie est moins connue du fait de sa relative rareté. Sont en cause actuellement les castrations pour cancer de la prostate (pulpectomie, traitement par les analogues de la LH-RH). Les androgènes stimulent en effet l'ostéoformation. L'ostéoporose est ainsi liée à un défaut de construction osseuse.
c) Chez l'un ou l'autre sexe, des causalités communes, dont surtout la sédentarité, le faible apport alimentaire en calcium, la carence en vitamine D accentuée par le confinement hivernal, le tabac, la maigreur et les causes endocriniennes, dont les plus importantes au nombre de trois :
* Les maladies de la thyroïde :
L'hyperthyroïdie (maladie de Basedow ; nodule toxique ; prise excessive d'hormones thyroïdiennes avec atteinte réactionnelle des parathyroïdes).
L'hypothyroïdie entraînant une diminution de la masse osseuse qui persiste même lorsqu'elle est bien compensée.
* L'hyper-parathyroïdie, primitive ou secondaire, augmente fortement la résorption osseuse : la calcémie est peu élevée, mais la parathormone est augmentée ainsi que la calciurie et la phosphaturie, tandis que la phosphorémie est diminuée. Elle est liée très souvent à un adénome des parathyroïdes déterminant la maladie osseuse de Recklinghausen ou ostéoporose parathyroïdienne avec décalcification, lithiase rénale calcique aboutissant à l'insuffisance rénale et calcification viscérale, notamment au niveau des artères. Le traitement est chirurgical avec l'exérèse des parathyroïdes.
* L'hypercorticisme par excès de gluco-corticoïdes soit endogènes (maladie de Cushing), soit exogènes : corticothérapie des affections de longue durée, dont surtout l'asthme et les maladies rhumatismales, et ceci même à faibles doses (moins de 10 mmg/jour de prednisone) sur de longues durées. De plus ces médicaments stimulent la production de parathormone et perturberaient le métabolisme de la vitamine D.
d) Sur ce chapitre hormonal, l'homéopathie peut apporter un relais positif par l'hormonothérapie diluée au riche clavier : basses dilutions à stimulation douce, hautes et très hautes dilutions à freinage ou rééquilibrage. Mais pour l'auteur, à intégrer dans une stratégie homéopathique à plusieurs niveaux (remèdes diathésiques, de fond ; remèdes ponctuels ; remèdes émonctoriaux).
2 - Facteurs nutritionnels.
Il faut constamment y penser et les rechercher, ils sont un véritable soubassement à l'action des autres causalités : les carences (notamment en vitamine D dont la posologie doit être exactement trouvée : aliments, ensoleillement, médicaments). Ne pas oublier l'alcoolisme plus ou moins masqué.
3 - Autres facteurs :
Parmi eux, penser aux causalités :
- médicamenteuses : outre les corticoïdes, l'héparine.
- l'immobilisation, si importante et nocive chez le sujet âgé.
- le myélome.
- certains types d'hypercalciurie idiopathique.
Le traitement de l'ostéoporose est complexe et sujet à discussion, il n'a pas sa place ici, mais on peut rappeler qu'il diffère chez la femme (oestro-progestatifs, calcium et fluor et en ce qui concerne ce dernier l'ostéoporose fracturaire, attention au rein), chez l'homme, également calcium et fluor, mais aussi vitamine D.
L'homéopathie peut assurer une alternative efficace, surtout en prévention : remèdes de fond dont les trois composés calciques, PHOSPHORUS et SILICEA, les hormones diluées, les remèdes symptomatiques : de raréfaction osseuse, sans oublier l'organothérapie diluée et les remèdes des processus pathologiques associés, notamment de l'appareil locomoteur concernant surtout le rachis et les os longs.

ARTHROSE ET VIEILLISSEMENT
(d'après Tempo Médical - n°392 du 29 mai 1990)
1 - L'arthrose est directement liée à l'âge, c'est le vieillissement des cellules du cartilage : diminution de production de collagène de type II, élément de la matrice cartilagineuse, avec production du collagène du type I moins élastique et moins résistant aux contraintes en vieillissant.
2 - La recherche sur les facteurs de croissance est à l'étude, mais prometteuse à l'avenir.
3 - Actuellement chez le sujet âgé, éviter la perte d'autonomie, c'est-à-dire réduire ou stabiliser la limitation des mouvements et calmer la douleur au moyen du thermalisme, de la kinésithérapie et en médecine classique : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) afin d'éviter les poussées inflammatoires mettant en péril la matrice cartilagineuse et l'association : AINS et myo-relaxants (Journal de Médecine Pratique : 23 novembre 1989), avec tous les effets secondaires, connus et reconnus de ces médicaments et qui brident l'administration :
* effets digestifs, jusqu'à l'ulcération.
* effets hépato-rénaux : hépatites cytolytiques ou mixtes, fréquentes et graves chez le sujet âgé ; diminution de l'effet hépatique "de premier passage", d'où il résulte une augmentation du taux et de la durée de vie plasmatique des AINS - Attention à la fonction rénale précaire.
* effets hypertensifs liés à l'insuffisance rénale responsable de la rétention hydrosodée.
* effets cutanés fréquents mais relativement bénins. Attention cependant aux dermatoses allergiques graves induites par les AINS.
* effets neuro-sensoriels (céphalées, bourdonnements d'oreilles, vertiges si fréquents par ailleurs au 3° âge et en ce qui les concerne il faudra penser à cette cause), bénins certes mais souvent mal supportés.
4 - Commentaires homéopathiques : devant ces cas où le rapport bénéfice/risque des médicaments s'avère négatif, l'homéopathie par ses remèdes efficaces (surtout dans la prévention) et dénués d'effets secondaires peut se révéler très utile à elle seule, ou si les médicaments classiques ne peuvent être supprimés, la complémentarité des deux médecines permet d'en diminuer les doses, voire même aboutir à un sevrage des médications dangereuses. Il sera utile de se reporter aux Éléments de Matière Médicale Gériatrique à la fin du Cahier et notamment les têtes de chapitre étudiant BRYONIA (action anti-inflammatoire sur le cartilage et la synoviale) et RHUS TOXICODENDRON (action sur les divers tissus péri-articulaires) en une véritable complémentarité tissulaire, mais bien sûr en accord avec les signes pathogénétiques. Ne pas oublier (expérience de l'auteur) l'organothérapie, efficace en l'intégrant aux remèdes de fond et sectoriels, en particulier Cartilage, Ligament, Moelle osseuse et Synoviale, en dilutions.

C - LES PATHOLOGIES ENDOCRINIENNES.
Il ne sera passé en revue ici que les plus fréquemment retrouvées en clinique gériatrique.
- LE DÉCLIN DE LA THYROÏDE -
(d'après le Concours Médical du 24 novembre 1990 et le Quotidien du médecin du 1er mars 1991)
Les travaux américains ont relevé 17,6% de troubles thyroïdiens dans une population saine de sujets de plus de 65 ans.
10% seulement des hypothyroïdies présentaient une symptomatologie clinique évocatrice : frilosité, constipation, peau sèche. Mais il faut se méfier :
* d'une détérioration intellectuelle.
* d'un syndrome dépressif.
* d'un trouble récent du rythme cardiaque.
* de la prise au long cours de certains médicaments : amiodarone, lithium (carbonate de), phénothiazine.
Ce qui doit conduire pour assurer le diagnostic à réaliser le dosage de l'hormone thyréotrope (TSH). Le traitement hormonal substitutif serait très efficace, lorsque la TSH est supérieure à 20 µU/ml.
En homéopathie, le traitement à trois niveaux est, selon l'auteur, efficace lorsque la thyroïde commence à être atteinte :
* le remède de fond à choisir entre BARYTA CARBONICA, PHOSPHORUS ou SILICEA.
* le ou les remèdes sectoriels.
* l'hormonothérapie diluée : THYROIDEA en basses dilutions. TSH en 9 ou en 15 CH. Ou mieux : DIENCEPHALE 5 CH )
HYPOPHYSE 5 CH ) ensemble
THYROÏDE 3 CH )
- LE DIABÈTE DU SUJET ÂGÉ -
(d'après le Quotidien du médecin - n°73 du jeudi 12 avril 1990, supplément au n°4507).
1 - Le diabète augmente au 3° âge : 10% après 65 ans, 20% après 85 ans.
2 - La normoglycémie n'est pas l'objectif. Il faut en premier lieu mettre le diabétique âgé à l'abri des complications aiguës (coma hyperosmolaire) et éviter les effets secondaires nocifs du traitement (hypoglycémie).
3 - En fonction de la glycémie à jeun :
a) Si elle est inférieure à 1,40 g, le traitement est inutile. S'attarder sur les autres facteurs de risque (tabac, hypertension artérielle).
b) Si elle est supérieure à 2 g : régime - sulfamide à action brève. Le problème de l'insuline peut se poser ensuite. Il faut tenir compte des conditions de vie.
c) Si elle est comprise entre 1,40 et 2 g, la nécessité du traitement n'est pas démontrée, chaque diabétique âgé pose un problème individuel. L'important est de le mettre à l'abri des complications oculaires ou rénales, pouvant apparaître après 10 ans d'évolution en moyenne.
4 - L'urgence.
a) - Le coma hyperosmolaire est une affection très grave, mortelle une fois sur deux.
- Ses causes : une infection, un accident vasculaire, une diarrhée chez un diabétique non traité à l'insuline, une thérapeutique par diurétiques, une corticothérapie, enfin une perte hydrique (déshydratation par absence de soif).
- Le traitement d'urgence : insuline et réhydratation progressive et non pas rapide par menace d'oedème cérébral.
b) L'hypoglycémie aux sulfamides, due à la diminution de l'élimination rénale des sulfamides ou bien aux interactions médicamenteuses, ou encore à l'irrégularité des apports caloriques (le diabétique âgé ne doit pas "sauter" un repas). Ce sont les signes neurologiques ou neuro-psychiques qui l'annoncent.
Le traitement consiste en un resucrage, notamment en milieu hospitalier pour surveillance (perfusion glucosée).
5 - Ce qui est important chez le diabétique âgé :
a) Prévenir les complications (oculaires, rénales, cardio-vasculaires, neurologiques et troubles trophiques).
b) Redouter la polymédication.
c) Attitude différente suivant que le diabétique est autonome ou dépendant.
6 - Les explorations para-cliniques essentielles :
a) Le diagnostic de diabète si la glycémie est supérieure à 2 g à un moment quelconque de la journée.
b) Rechercher les facteurs de risque vasculaire associés (bilan lipidique, H.T.A.).
c) Les complications :
- Coeur : l'E.C.G. permet de détecter une ischémie silencieuse.
    • Vaisseaux : palpation des pouls distaux et Doppler.
    • Oeil : cataracte, trois fois plus fréquente. F.O. ; angiographie rétinienne si besoin.
- Reins : infection urinaire, hypertension artérielle et néphropathie se conjuguent, avec évolution vers la redoutable insuffisance rénale (clearance à la créatinine, entre autres).
7 - Les traitements.
a) Le régime est capital :
- 50% de glucides complexes.
- Éviter les graisses animales.
- Fractionnement des repas.
- Il faut se rappeler que le sujet âgé a tendance à la dénutrition (en protides, en oligo- éléments, en vitamines), est "figé" dans des habitudes alimentaires (éviter cependant les frustrations inutiles), enfin est anorexique, "saute" volontiers un repas.
b) L'exercice physique est important, mais attention à l'insuffisance coronarienne, d'où une surveillance régulière.
c) Les anti-diabétiques oraux :
- Les biguanides : attention à l'insuffisance rénale avec risque d'acidose lactique. Donc à éviter après 70 ans.
- Les sulfamides : ils stimulent la sécrétion d'insuline, attention à l'hypoglycémie en cas d'arrêt alimentaire, d'insuffisance rénale ou hépatique, d'interférence médicamenteuse. D'où la prescription d'un sulfamide à durée courte, peu puissant et à augmenter progressivement. A titre d'exemple : DOLIPOL (3/4 heures) ; MINIDIAB (2/3 heures) ; DAONIL (6/8 heures).
d) L'insuline, souvent indispensable temporairement (pendant une infection, lors d'une intervention chirurgicale), souvent moins dangereuse qu'un lourd traitement par sulfamides.
e) L'éducation sans bousculer les habitudes. Prévention des hypoglycémies et des complications (soins des pieds, hygiène, soins dentaires).
f) Les indications : tenir compte :
- Des handicaps de l'âge.
- Des maladies associées et leur traitement.
- Des conditions psycho-sociales.
- Chez les obèses : faire maigrir mais avec prudence, en associant un sulfamide en cas d'échec, l'insuline d'emblée dans les rares diabètes insulino-dépendants, l'insuline en cas d'échec des sulfamides et chez les insuffisants rénaux.
Commentaires homéopathiques :
C'est dans la prévention que l'homéopathie aura un rôle important à jouer pour retarder son apparition, agir sur les formes récentes : ne pas oublier les trois étapes que représentent les remèdes de fond dans l'évolution de SULFUR (diabète gras) vers PHOSPHORUS enfin ARSENICUM ALBUM (diabètes maigres). Elle permet la meilleure utilisation des médicaments du diabète lorsqu'ils deviennent indispensables, une sauvegarde efficace de l'appareil oculaire (NATRUM MURIATICUM, CRISTALLIN, SECALE CORNUTUM, etc...) ; de l'appareil rénal (nombreux remèdes dont : BERBERIS, APOCYNUM ou SÉRUM D'ANGUILLE (en cas d'hypertension artérielle décompensée), mais il y en a d'autres ; du système cardio-vasculaire (AMMONIUM CARBONICUM, GRINDELIA, LYCOPUS, NAJA, SECALE CORNUTUM, etc...).
Tous ces remèdes seront donnés en retrouvant un minimum de signes pathogénétiques. Ils précèderont le plus souvent les remèdes de fond dont la prescription sera toujours prudente chez le sujet âgé.

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D - LES MALADIES CARDIO-VASCULAIRES :
ATHÉROME - ATHÉROSCLÉROSE - ARTERIOSCLEROSE
La prévention se limite à prescrire des substances qui en retardent l'évolution en agissant sur les causes immédiates de la sclérose cardio-vasculaire, par opposition aux causes médiates encore méconnues par la médecine classique et que l'homéopathie connaît bien et applique avec beaucoup d'efficacité (le terrain morbide, les diathèses).
Citons parmi ces substances celles notamment qui luttent contre l'hypercholestérolémie :
* La diététique bien sûr : éviter les graisses animales riches en LDL, en privilégiant les lipides végétaux sous forme d'huiles (d'olive surtout mais également d'arachide, de maïs, de tournesol) et les poissons.
* Les hypolipidémiants, dont les plus récents : les inhibiteurs de l'H. M. G. CoA réductase, ainsi que d'autres en expérimentation.
* Les inhibiteurs calciques.
* Les anti-oxydants capteurs de radicaux libres, capables d'inhiber l'oxydation des LDL : la vitamine C, dont l'effet est renforcé par les vitamines A et E. A titre d'exemples, voici une liste des aliments riches en ces vitamines, en dehors des médicaments :
a) Aliments riches en vitamine A : carottes, patates douces, chou, abricots, pêches, melon, banane, cerise.
b) Aliments riches en vitamine C : citron, orange, ananas, kiwi, melon, tomate, artichaut, betterave, châtaigne, chou.
c) Aliments riches en vitamine E : amande fraîche, blé germé, chou, pain complet, laitue, huile d'olive, huile d'arachide.
En résumé : légumes et fruits, de préférence crus ou faiblement cuits.
L'homéopathie sera efficace surtout dans la prévention, en retardant l'évolution inéluctable vers la sclérose et il en sera étudié les notions essentielles dans les chapitres la concernant, d'une façon aussi claire et complète que possible.
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E - LES AVITAMINOSES. CARENCES EN VITAMINE D DU SUJET AGE
(d'après Panorama du Médecin - 29 janvier 1991)
Quatre facteurs principaux en cause et souvent intriqués :
1/ Le sujet âgé sort peu, d'où un manque d'ensoleillement.
2/ Il s'alimente mal (la vitamine D se trouve dans les oeufs, le lait, les poissons gras, le foie de veau).
3/ Le vieillissement de la peau avec diminution du métabolisme, d'où il résulte une résistance cutanée à l'action solaire.
4/ L'absorption intestinale de la vitamine D est diminuée.
Les conséquences sont les suivantes :
1/ L'ostéomalacie d'origine nutritionnelle : douleurs diffuses, faiblesse musculaire (myopathie métabolique). D'où il résulte des fissures osseuses, voire des fractures, notamment du col du fémur.
2/ L'hyper-parathyroïdie secondaire qui augmente la résorption osseuse, fragilise surtout la corticale, accentue le risque fracturaire.
Mais il faut insister sur la prévention aussi précoce que possible, dès l'adolescence (apports calciques, en vitamine D et activité sportive).
Le traitement décevant doit tenir compte des facteurs en cause.
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F - LES PATHOLOGIES DU SYSTÈME NERVEUX.
Ne seront retenues ici que les manifestations que la pratique de tous les jours rencontre le plus fréquemment.
1/ Le vieillissement cérébral :
Comme il a été constaté au début du Cahier, un des faits les plus visibles de cette fin de siècle concerne le vieillissement global de la population, du moins dans nos sociétés occidentales, à tel point qu'est envisagé par certains la "création" d'un 4° âge à partir de la quatre-vingtième année. Parallèlement et en contrepoint, est apparue l'importance croissante de la maladie d'ALZHEIMER touchant les deux sexes et survenant à un âge de plus en plus jeune.
Le vieillissement cérébral s'engage à partir de 50 ans, âge où s'installe souvent une pathologie chronique et dans un véritable cercle vicieux, celle-ci majore la sénescence cérébrale.
Il est reconnu actuellement comme facteur prédominant "la participation des radicaux libres dans les phénomènes de vieillissement moléculaire, cellulaire et tissulaire" (Le Quotidien du médecin du 27 janvier 1992). Les vitamines C et E seraient des piégeurs de radicaux libres, la vitamine E étant le piégeur liposoluble le plus efficace (les huiles végétales en sont la source alimentaire principale), tandis que les caroténoïdes en sont de l'oxygène singulet produit par l'irradiation U.V., le plus important radical libre, provenant de l'oxygène dissous et de la péroxydation lipidique. Ces vitamines seraient également bénéfiques sur de nombreuses pathologies cardio-vasculaires, inflammatoires et immunitaires, dégénératives des articulations, sur le vieillissement cutané, la cataracte et la dégénérescence maculaire. Il est intéressant de souligner que les vitamines C et E sont dépourvues de toxicité et comme nous l'avons noté, apportées par l'alimentation.
Il est rappelé à ce propos de penser aux sub-carences atteignant le sujet âgé et à l'origine ou comme facteur supplémentaire de nombreuses pathologies, dont les causes principales sont les aliments stockés et réchauffés, les troubles dentaires, l'incapacité motrice, l'insuffisance nutritionnelle d'origine digestive, mais également les interférences médicamenteuses.
2 - LA MALADIE D'ALZHEIMER :

(d'après : Considérations sur la maladie d'Alzheimer - R. ZISSU : L'Actualité homéopathique - vol. 2 - avril/juin 1990, n°2, p. .53 et suivantes).
C'est à une véritable mobilisation contre elle que se livrent la multitude de travaux les plus récents. En effet l'état actuel des connaissances à son sujet ne peut encore déboucher sur une prise en charge efficace tant thérapeutique que sociale. Son diagnostic est encore celui d'un diagnostic d'élimination : sont au premier plan "l'aphaso-apraxo-agnosie, la perte précoce de la mémoire des faits récents et de la conscience et l'apparition tardive d'une rigidité oppositionnelle et de crises d'épilepsie". Des tests psychologiques et psychométriques peuvent l'affiner chez un sujet suspect "dans 85 à 50% des cas".
Si les travaux actuels affluent sur cette maladie concernant les lésions histologiques désormais bien comprises (plaques séniles et dégénérescence des neurofibrilles cérébrales), il n'en est pas de même de l'étio-pathogénie encore à l'état d'hypothèses qui se multiplient devant leur complexité et probablement devant leur pluralité possible : génétique, immunologique, virale (?), toxique : le rôle pathogène de l'aluminium. Il est important d'y insister et sur ses conséquences homéopathiques (ALUMINA). La conclusion d'une étude très complète (La gazette Médicale n°2 du 19 au 25 janvier 1990) est la suivante : "C'est donc plus vraisemblablement dans un ensemble étio-pathogénique multifactoriel que l'aluminium pourrait prendre place lors des démences de type Alzheimer".
Les plus récentes mises au point insistent sur la multiplication des pistes avec encore autant d'interrogations (Le Quotidien du médecin du 3 janvier 1991) : un déséquilibre de l'homéostasie calcique (Le Quotidien du médecin du 4 mars 1991) ; les formes préséniles et séniles survenant après 65 ans, seule l'intensité des modifications anatomo-pathologiques identiques les séparant (E.M.C. 1-1991) ; les mutations observées sur le chromosome 21 (Le Quotidien du médecin du 21 février 1991) ; la mise à l'étude de l'activité préventive d'anti-arthritiques, même si les lésions inflammatoires restent au second plan (Le Quotidien du médecin du 13 juin 1990). Enfin à ce jour, on a isolé une substance récemment identifiée autour de laquelle se disposent les lésions reconnues : la protéine amyloïde. Plus encore, après trois ans d'étude, des chercheurs (INSERM, U161, PARIS) ont pu remonter jusqu'au gène qui commande l'expression de cette protéine, gène identifié en 1987 et situé sur le bras long du chromosome 21, celui-là même déjà impliqué dans la trisomie 21 (mongolisme). La relation semble évidente aux spécialistes : de nombreux mongoliens meurent entre trente et quarante ans d'une démence d'Alzheimer. Une prédisposition génétique serait déterminante. L'attention, de plus, paraît attirée sur les facteurs toxiques : accumulation de métaux et spécialement d'aluminium dans le cerveau, et sur certains facteurs immunitaires : des anticorps dirigés contre les neurones à acétylcholine.
Revenant vers le facteur toxique et notamment sur la responsabilité possible de l'aluminium, il convient de l'approfondir à la lumière des travaux officiels et d'en rapprocher ce que nous savons de ce métal en homéopathie.
Des études récentes norvégiennes et britanniques font état des rapports entre la mortalité par démence et la teneur de l'eau de boisson en aluminium (Le Quotidien du médecin du 1° février 1989 et la Gazette Médicale 1989-96- n° 1). Les travaux anatomo-pathologiques de Pearl et de Candy ont en effet mis en évidence des dépôts de silicate d'aluminium au niveau des neurones où siège la dégénérescence neuro-fibrillaire et des plaques séniles. Une autre étude britannique, allant plus loin, a comparé les taux d'aluminium dans l'eau potable et le nombre de cas d'Alzheimer, et bien qu'elle ne soit pas encore achevée ni publiée à notre connaissance, les résultats pourraient conclure à une relation positive. Il semblerait toutefois que l'aluminium ne soit pas le seul responsable et qu'il faille incriminer en plus une défectuosité de gènes ne permettant pas une élimination des substances toxiques du cerveau.
A partir de ces données incriminant l'aluminium, nous n'avons pas manqué d'en rapprocher les données clinico-thérapeutiques de l'aluminium utilisé en oligo-élément et d'ALUMINA homéopathique, le premier faisant appel à son action métabolique, l'autre plutôt expliqué par son action toxique. Nous en donnerons les éléments résumés.
a) Aluminium en tant qu'oligo-élément s'appuie sur son action métabolique : présence chez les êtres vivants dans la plupart des tissus, activateur de l'enzyme : la succinique déshydrogénase. Il est utilisé dans les difficultés intellectuelles de l'enfant dans le sens d'une atonie et d'un retard de développement cérébraux, chez tous dans les perturbations des centres régulateurs du sommeil, insomnies purement cérébrales par opposition à celles des digestifs et des neuro-arthritiques. Il est utile en complément du lithium oligo-élément dans l'insomnie des anxieux, de ceux soumis à des stress répétés.
b) ALUMINA. Il est intéressant de plus de comparer l'ensemble des perturbations provoquées par l'aluminium avec la pathogénésie d'ALUMINA. Pour en apprécier la ressemblance, voici un rappel des principaux éléments permettant d'attirer l'attention sur ce remède qui sera étudié en détail au chapitre de la Matière Médicale Gériatrique.
* La plupart des signes sont explicables par l'action générale de cet oxyde d'aluminium qui, tout en étant un oligo-élément à action de régulation ou de catalyse nutritionnelle encore mal connue, présente une action toxique sur le système nerveux central où domine la dépression, sur les muqueuses et la peau avec sécheresse et catarrhes difficiles, enfin sur le sang avec anémie.
* Il répond à une action lente, chronique, de préférence chez des sujets maigres, faibles, à peau sèche, avec manque de chaleur vitale, donc frileux mais désirant le grand air.
* L'indication apparaît sous l'effet d'une affection chronique, profonde, progressive, ou par poussées, sur terrain poly-diathésique favorisant la sclérose, d'autant plus précoce que joue le processus acquis précédent.
* Les signes psychiques ressemblent au développement de ceux de la maladie d'Alzheimer : triste, solitaire, mais irritable, obstiné et opposant avec l'entourage, déphasé par rapport à lui à cause de sa lenteur d'idéation et gestuelle, avec diminution progressive et inquiétante de la mémoire, le tout pouvant aboutir à la perte de son identité. Au début : humeur instable, anxiété et sentiment de culpabilité, puis peu à peu dépression : tout devient irréel, "une autre personne semble parler à sa place".
* Les signes somatiques prédominants sont les suivants : instabilité thermique où domine le manque de chaleur vitale, asthénie allant jusqu'à l'atteinte motrice et sensitive, sécheresse de la peau et des muqueuses et leurs conséquences pluri-sectorielles, perversion du goût : désir d'aliments indigestes.
* Si les trois secteurs les plus atteints sont ceux du système nerveux, des muqueuses et de la peau, ALUMINA semble de plus en plus être un remède de la sclérose commandée par l'atteinte cérébro-médullaire, et à l'avenir ses indications dans la maladie d'Alzheimer pourraient devenir prépondérantes, notamment à ses débuts, sans attendre l'apparition des lésions irréversibles hors d'atteinte de toute thérapeutique.
Il convient d'ajouter qu'ALUMINA n'est pas le seul remède homéopathique possédant dans sa pathogénésie le groupement des signes de la maladie d'Alzheimer, avec en plus des signes pathogénétiques qui personnalisent chaque remède et représentent ainsi une des formes cliniques individualisées de cette maladie.
ALUMINA aura par contre une double finalité thérapeutique : soit comme isopathique si le métal est en cause, soit comme remède homéopathique si la clinique le "découvre".
Enfin dernière notion parmi les plus récentes (Le Quotidien du médecin du 9 janvier 1992), l'aspirine serait à l'étude : deux canadiens parallèlement auraient suivi de gros consommateurs d'aspirine pour une polyarthrite rhumatoïde, en montrant la production de complément par les cellules immunitaires du cerveau. Or "dans la maladie d'Alzheimer, les protéines C3 et C4 sont deux fois et demie plus abondantes que dans le cerveau de sujets témoins, malgré l'absence de signes classiques d'inflammation, d'où l'idée d'utiliser un anti-inflammatoire, l'aspirine en l'occurrence".
3 - LA MALADIE DE PARKINSON :
Elle peut débuter chez un adulte, mais elle est d'autant plus invalidante qu'elle survient le plus souvent chez un sujet âgé déjà éprouvé, accentuant les signes d'une sénescence perturbante, d'évolution lente et dont on est encore à la recherche de traitements spécifiques.
Si l'étiologie post-encéphalitique est rare, les causes toxiques également : oxyde de carbone, manganèse (MANGANUM), médicaments, c'est le plus souvent une maladie dégénérative qui frappe le sujet âgé.
Cliniquement, elle est caractérisée par la triade : tremblement au repos, rigidité, akinésie.
Les études officielles récentes se sont orientées d'une part sur l'étio-pathogénie, d'autre part sur le traitement.
a) L'étio-pathogénie :
Pour quelques auteurs, "le fer pourrait jouer un rôle dans les phénomènes d'hyperoxydation impliqués dans la dégénérescence des cellules nerveuses dans la maladie de Parkinson" (Profils médico-sociaux du 4 juillet 1991). Les mêmes expérimentateurs ont montré "que les régions cérébrales touchées par cette maladie (substance noire) contenaient de l'aluminium et surtout beaucoup plus de fer que les cellules saines ou que des cellules d'autres régions cérébrales qui utilisent le même neuro-transmetteur" (Profil médico-sociaux, id.).
Il est intéressant de souligner après l'aluminium impliqué dans la maladie d'Alzheimer (ALUMINA) que le fer serait en cause ici (FERRUM), avec peut-être l'indication de ce dernier en dilutions dans les syndromes parkinsoniens.
Un autre article rappelle que "trois facteurs sont généralement invoqués pour expliquer la genèse de cette affection : le vieillissement, des facteurs environnementaux, une prédisposition génétique (autosomique dominant mais avec une pénétrance très réduite)" (Profils médico-sociaux du 9 janvier 1992).
b) Le traitement.
Devant l'handicap très lourd que représente cette maladie pour le sujet âgé, menaçant progressivement ses possibilités d'autonomie en raison de sa triade de signes entraînant un ralentissement psychomoteur et de la préhension des objets de la vie quotidienne, on s'est efforcé de rechercher des médicaments efficaces. La L-dopa (lévodopa) a déjà transformé le pronostic de cette affection. Mais ses effets nocifs restreignent l'usage, notamment des mouvements anormaux involontaires, les dyskinésies survenant habituellement à l'acmé de son action - mises à part dans 50% des cas après 5 ans d'évolution sous lévodopa, la survenue de fluctuations de la réponse thérapeutique (d'après Profils médico-sociaux du 9 janvier 1992).
L'orientation thérapeutique actuelle se résume dans une association sous forme de bithérapie précoce à l'aide d'agonistes dopaminergiques afin "d'économiser" la L-dopa, en permettant d'en réduire les doses et de ce fait de limiter ou de faire régresser les mouvements anormaux involontaires secondaires à ce médicament.
Une toute récente tentative pour agir sur le tremblement parkinsonien a été suggérée par la stimulation chronique du thalamus au moyen de la mise en place d'un stimulateur au niveau du noyau ventral intermédiaire du thalamus, avec des résultats encourageants (Hôpital Henri Mondor à Créteil) (Le Quotidien du médecin du 16 janvier 1992).
En résumé, le traitement de la maladie de Parkinson est délicat, il doit être adapté à chaque malade, en connaissant les effets nocifs des médicaments et en association pour en contrôler à la fois l'efficacité et la tolérance.
Dans la "foulée", il sera intéressant de suggérer avec l'expérience de l'auteur, les principaux remèdes qui, dans la pratique, ont un double but : celui de la prévention qui retarde l'évolution de la maladie et celui d'atténuer ou de retarder les effets secondaires de la médication classique - remèdes dont dans chaque cas on affinera la posologie en se rappelant la prudence avec laquelle il faudra prescrire les remèdes de fond et à plus forte raison les biothérapiques diathésiques, et l'échelle posologique, en commençant par une 5 CH ou une 7 CH, avec l'espacement méthodologique habituel. Le lecteur ou le praticien recherchera les signes pathogénétiques des remèdes énumérés ici dans les Matières Médicales à sa disposition.

PRINCIPAUX REMÈDES HOMÉOPATHIQUES DE LA MALADIE DE PARKINSON
Remèdes de fond : BARYTA CARBONICA, CAUSTICUM, LACHESIS, PHOSPHORUS
Biothérapiques diathésiques (avec prudence) : PSORINUM, LUESINUM, MEDORRHINUM.
Remèdes symptomatiques :
a) Le tremblement :
GELSEMIUM le plus fréquemment indiqué : tremblement, asthénie physique, parésie, lenteur, assoupissement, incoordination.
MERCURIUS : tremblement, hypersalivation.
CAUSTICUM : parésies localisées.
MANGANUM : tremblement, faiblesse parétique.
PHYSOSTIGMA : tremblement, parésie, incoordination, troubles oculaires.
AGARICUS : tremblements au réveil, secousses spasmodiques.
COCCULUS : faiblesse extrême, parétique, avec nausées et vertiges.
CONIUM : paralysie progressive, ascendante, convulsions et vertiges.
Une mention spéciale pour : HYOSCIMUM HYDROBROMATUM (H. VOISIN).
b) La raideur parétique.
GELSEMIUM : voir plus haut.
ALUMINA : parésie, sécheresse, constipation atonique.
PLUMBUM : parésie, faiblesse, torpeur mentale, amaigrissement rapide, constipation spasmodique.
PHYSOSTIGMA : voir plus haut.
RHUS TOX. : raideur améliorée par le mouvement, agitation physique et mentale.
LATHYRUS : contracture musculaire, parésie, voire paralysie des membres inférieurs, hyper réflexie ostéo-tendineuse.
CONIUM : voir plus haut.
c) L'hypersalivation :
MERCURIUS : voir plus haut.
d) La dépression mentale, pouvant aller jusqu'à la confusion :
HYOSCYAMUS : spasmes, adynamie, délire, hallucinations, manie (exhibitionnisme) surtout la nuit.
PLUMBUM : voir plus haut.
KALI BROMATUM : dépression centrale avec convulsions, agitation périphérique (les mains).
ZINCUM METALLICUM : dépression centrale avec épuisement, agitation périphérique (les pieds).

G - QUELQUES PROBLEMES MAJEURS PARTICULIERS.
1/ AUTO ET POLYMEDICATION - IATROGENIE.
Un article sur la consommation médicamenteuse des sujets âgés est éloquent et demande réflexion (la revue Prescrire - n°111, octobre 1991, p. 499) : une étude de pharmacologues toulousains sur 275 personnes âgées non hospitalisées indique : "Près de 90% des répondeurs consomment un ou plusieurs médicaments et près de 30% d'entre eux citent cinq noms de spécialités ou plus". Par ordre de fréquence sont consommés des médicaments du système nerveux central (25% pour les tranquillisants, 15% pour les hypnotiques), ceux à visée cardio-vasculaire, les antalgiques, les médicaments gastro-intestinaux et les hypolipémiants. "Près de 12% des sujets ont répondu avoir ressenti des effets secondaires dus aux médicaments". Ce qu'il faut souligner, c'est que "3% seulement de ces médicaments n'ont pas été prescrits par un médecin". D'où il faut conclure à la fréquence de la polymédication, surtout des psychotropes et au rôle essentiel joué par les médecins dans cette consommation : "De quoi nous inciter à réfléchir sur nos prescriptions".
Pour la clarté et l'unité de l'exposé de cet important chapitre, l'auteur envisage d'étudier en parallèle l'auto et la polymédication en médecine classique et en homéopathie.
Nous commencerons par celle-ci et bien que les remèdes à petites doses et à plus forte raison en dilutions infinitésimales soient dénuées de toxicité, le problème posé est loin d'être sans conséquences sur la technique d'approche du patient et le déroulement de la stratégie préventive et/ou thérapeutique mise en oeuvre.
Ce qui est commun aux deux médecines, c'est que pour l'une comme pour l'autre, il s'agit d'une démarche qui se voit en pratique journalière, provenant soit du malade (auto-médication), soit du médecin (polymédication et/ou iatrogénie).
EN HOMEOPATHIE :
a) L'auto-médication :
Plusieurs cas de figures.
* Le malade se soigne seul pour des incidents passagers aigus et il estime qu'il peut se passer du médecin, à travers les livres de vulgarisation, les ouvrages grand public, et même pour certains d'entre nos patients exercés à la technique homéopathique des livres médicaux, notamment de Matière Médicale.
* Le malade se soigne seul, habitué qu'il est, entre deux consultations chez son praticien.
* Malade et pharmacien "dialoguent", c'est une situation plus fréquente qu'il n'y paraît, ce dernier suggérant souvent à juste titre complexes, spécialités homéopathiques, parfois même mêlant remèdes et médicaments antalgiques le plus souvent.
b) La polymédication :
* Elle peut être le fait du patient sous prétexte que les remèdes homéopathiques ne sont pas toxiques.
* Mais elle est le plus souvent le fait du praticien homéopathe : le complexiste - le pluraliste "effréné" ou obsédé par la multitude des plaintes (souvent très fréquentes chez le sujet âgé) : couverture sectorielle de chaque symptôme, parfois pressé par le malade.
* L'homéopathe dit "moderne" au courant des autres moyens thérapeutiques marginaux plus ou moins inclus dans les médecines dites douces! différentes, parallèles (qui n'ont rien à voir avec notre médecine), dont la publicité se retrouve souvent en pharmacie : organothérapiques à la limite de l'homéopathie ; isopathiques ; gemmothérapiques ; oligo-métaux ; "gouttes" en teintures-mères ou en très basses dilutions ou encore en tisanes (phytothérapie) ; enfin méthodes plus éloignées : mésothérapie, acupuncture, etc...
c) Les conséquences - Deux cas :
* Apparemment il ne se passe rien : l'auto ou la polymédication a frappé à côté = il n'y avait pas le simillimum du patient dans tout ce que celui-ci a absorbé. Ce sont des cas très rares.
* Les signes réactionnels à ces multiples "médecines" prises brouillent "les cartes" dans la construction thérapeutique et la recherche du bon remède. L'auteur a vu de multiples ordonnances de la sorte. Ce sont des cas très difficiles. Que faire? Surtout ne pas compliquer en prescrivant sans tenir compte de ce "fatras" de signes. Laisser "reposer" le cas dix à quinze jours sans traitement, ou s'il est nécessaire de le faire psychologiquement, donner un remède d'action centrifuge en basses dilutions agissant sur l'intestin ou le rein ou la peau, suivant les indications bien sûr.
* Personnellement, l'auteur est un adversaire du placebo, qui fait fi de la personnalité du malade considéré de la sorte comme un objet pouvant être impunément trompé (véritable abus de confiance).
d) Un mot sur les avatars liés à la prescription uniciste, sans entamer de polémique. L'auteur a eu l'occasion de constater les conséquences plus ou moins anciennes d'une haute dilution d'un simillimum, prescrit d'emblée sans préalable, et ceci d'autant plus que ce dernier était bien choisi. Attention aux possibilités réactionnelles d'un patient face à son remède!
EN MÉDECINE OFFICIELLE :
a) L'auto-médication :
Elle existe également. Les exemples les plus courants : l'aspirine, les anti-algiques d'une façon générale, les somnifères, les laxatifs, présentés dans un "luxe" de spécialités vendues sans ordonnances, malgré il est vrai, le nombre de plus en plus grand de médicaments exigeant une ordonnance médicale.
b) La polymédication :
* C'est le fait du malade, mais beaucoup moins qu'en homéopathie, car le médicament officiel n'a pas la réputation d'innocuité du remède homéopathique.
* C'est le fait du médecin. Le compartimentage de la médecine moderne en une multiplication des spécialités l'engage : chaque spécialiste livre son traitement, sans parfois se préoccuper des autres spécialistes consultés pour un autre secteur atteint. Et le généraliste qui devrait être "le chef d'orchestre" et synthétiser les prescriptions est dévalorisé de nos jours ou bien ne veut pas prendre de responsabilités. Il est vrai que des mises en garde multiples sont à la disposition des médecins sous forme d'articles sur les intéréactions et les incompatibilités médicamenteuses.
* De la polymédication à la iatrogénie, il n'y a souvent qu'un pas à franchir. Que devons-nous faire? Que pouvons-nous faire? Se posent plusieurs problèmes en exemples :
1/ Le sevrage médicamenteux est-il possible? Asthmes "drogués" (corticoïdes au long cours) ; épileptiques sous gardénal, orténal, dihydan, autres anti-épileptiques ; hypertension artérielle sous anti-hypertenseurs ; post-infarctus sous anti-coagulants ; états maniaco-dépressifs sous lithium, etc...
On peut envisager :
o Un traitement homéopathique en tenant compte des signes "iatrogéniques", de ceux non liés aux médicaments ; des signes antérieurs ; des signes comportementaux ; des signes de la filière diathésique ; dans une construction homéopathique mettant en relief le plus souvent l'ordre chronologique des événements, du plus récent au plus ancien. En pratique, cette situation est très difficile et mérite beaucoup d'attention et de suivi.
o L'isopathique médicamenteux : exemples fréquemment retrouvés selon l'expérience de l'auteur = CORTISONE 7 CH ou 9 CH, une fois par semaine dans les asthmes "drogués". PHENOBARBITAL 7 CH ou 9 CH, une fois par semaine dans les épilepsies. BOTHROPS 7 CH, une fois par jour pour stabiliser le taux de prothrombine au cours d'un traitement par anti-coagulants.
2/ Agir sur les signes toxiques des médicaments. On recherchera dans les dictionnaires de médicaments leur composition.
Donnons l'exemple courant de l'aspirine : acide salicylique (SALICYLIC ACIDUM) (H. VOISIN : Matière Médicale du Praticien Homéopathe - Maloine et LHF éditeurs, 2° éd.,p. 1055).
Il n'y a pas d'expérimentation pathogénétique. On se base sur la toxicologie et sur les signes d'intolérance aux produits salicylés.
Principaux signes relevés chez le patient soumis à ceux-ci :
o douleurs articulaires, aggravées par le toucher, le mouvement, la nuit, par le froid. Améliorées localement par la chaleur sèche. Accompagnées de sueurs abondantes et malodorantes.
o Troubles céphaliques aigus avec délire loquace et incohérent.
o Troubles céphaliques chroniques avec vertiges et bourdonnements d'oreilles.
o Sciatique brûlante à prédominance nocturne.
o Dyspepsie acide et flatulente : brûlures épigastriques, renvois acides plus ou moins fétides, gaz intestinaux également nauséabonds avec diarrhée, stomatite avec aphtes.
o Cors brûlants et très sensibles au toucher.
Posologie : commencer par une 7 CH deux fois par jour et élever la dilution en espaçant. Dans les cas aigus : 4 à 5 CH avant l'apparition des signes.
Cette méthode est utile à appliquer surtout s'il n'est pas possible d'arrêter l'aspirine, dont les emplois se multiplient de nos jours.
Exemples de iatrogénie chez le sujet âgé en médecine classique
Ce chapitre ne peut pas être exhaustif, le choix concerne la fréquence de ces troubles, auxquels il faut penser et en référer à son étiologie iatrogénique.
1/ Les vertiges :
Une origine iatrogène une fois sur deux (Le Quotidien du médecin du 22 septembre 1988). Cité dans la Revue des revues : Pathologie iatrogène par appareils et spécialités. R. ZISSU : L'Actualité Homéopathique - vol. 1 - septembre 1989, n°3, p. 34.
Cette causalité mérite par conséquent d'être soulignée en regard des multiples causes de ce signe courant du 3° âge et évite les investigations pénibles et coûteuses. Normalement les vertiges induisent d'eux-mêmes un phénomène de compensation centrale. Différents médicaments peuvent contrarier cette compensation : c'est le cas des benzodiazépines et des anti-histaminiques qui sont si souvent prescrits, même en gériatrie.
2) Médicaments et carence en folates (La Gazette médicale n°8, 1° au 7 mars 1991).
C'est la plus fréquente des carences vitaminiques et l'on sait leur importance chez le sujet âgé. Elle s'exprime par une anémie macrocytaire mégaloblastique associée souvent à une leuconeutropénie et à une thrombopénie, signature de réserves vitaminiques effondrées.
Deux ordres de causes :
a) La plus fréquente : la carence, par malnutrition globale ou cuisson prolongée des aliments, car les folates sont très labiles (légumes verts frais et secs, céréales, foie, jaune d'oeuf). Cette situation est le fait de personnes âgées, des alcooliques, des défavorisés socialement, enfin pendant la grossesse.
b) L'origine iatrogène : médicaments qui bloquent le métabolisme des folates : les antifoliques inhibiteurs de la dihydrofolate réductase :
o La méthotrexate utilisée dans les leucémies, dans les lymphomes.
o Les autres antifoliques prescrits notamment dans les traitements des infections opportunistes du SIDA.
o La sulfasalazine dans les colites inflammatoires surtout, inhibant l'absorption des folates.
o Les anti-épileptiques dont les hydantoïnes ; à un moindre degré le phénobarbital.
o Les contraceptifs oraux : incidence faible mais à considérer s'il existe d'autres facteurs de risque carentiel (malnutrition, maladie coeliaque ou iatrogène).
o La cholestyramine dans les hypercholestérolémies ou les prurits hépatiques.
o L'aspirine peut diminuer le taux des folates circulants.
3) Hyponatrémies sévères induites par les diurétiques chez les personnes âgées (Semaine des Hôpitaux de Paris - 1990 - 66 - n°13 - 667-670 - à propos de trois cas).
Largement prescrits dans l'hypertension artérielle du sujet âgé, les diurétiques peuvent entraîner une hyponatrémie le plus souvent modérée (128 mmol/L), surtout les thiazidiques. Des hyponatrémies sévères <120 surtout en début de traitement mais même à long terme, peuvent survenir et augmentent la morbidité. Un cas avec une hypokaliémie à 3,3. Le délai de correction de la natrémie à l'arrêt des diurétiques est de 7 jours environ. Un patient a toutefois conservé une désorientation temporo-spatiale. Ces phénomènes sont dus à une réduction de la capacité de dilution rénale. Les diurétiques représentent 70 à 75% des hyponatrémies symptomatiques qui constituent une urgence médicale, avec une mortalité de 40%. Les plus exposées sont les femmes au-dessus de 75 ans.
4) L'utilisation des digitaliques chez le sujet âgé. (Semaine des Hôpitaux de Paris - 1991 - 67 - n°8 - 275-279).
o Ils conservent tout leur intérêt au 3° âge en observant certaines règles et en prenant des précautions.
o Meilleures indications : l'insuffisance cardiaque à coeur gros et rapide ; l'arythmie complète à cadence ventriculaire rapide. Ceci malgré l'apparition de vaso-dilatateurs puissants et d'agents inotropes récents mais fort difficiles à manier.
o Règles et précautions chez le sujet âgé : posologie initiale prudente, quitte à maîtriser la défaillance hémodynamique par un traitement diurétique et/ou vaso-dilatateur associé.
En cas de fibrillation auriculaire rapide : surveillance étroite de la cadence ventriculaire.
Traitement d'entretien : surveillance du pouls, de l'E.C.G. et de l'ionogramme (notamment la kaliémie, car l'hypokaliémie augmente la toxicité des digitaliques ; facteurs favorisants : les diurétiques, les laxatifs, les corticoïdes).
Posologie : le plus souvent 3 à 5 comprimés de Digitaline par semaine.
DIGITALIS
Que peut-on faire en homéopathie pour pallier les effets iatrogènes dont certains sont graves des digitaliques ?
Références : GUERMONPREZ M., PINKAS M., TORCK M. : Matière Médicale Homéopathique - Doin Éditeur 1985. / R. ZISSU : Étude physio-pathologique et thérapeutique comparée de la digitale. Bulletin du Centre Homéopathique de France, année 1948, P. 17 à 40.
SYMPTÔMES INDICATEURS :
1/ Signes hépatiques :
* Nausées et vertiges intenses, durables, même à vide, après avoir vomi (IPECA), avec angoisses et lipothymies (TABACUM) et refroidissement (CAMPHORA, VERATRUM ALBUM).
* Dégoût aux odeurs de cuisine (ARSENICUM ALBUM, COLCHICUM, SEPIA).
* Anorexie, soif, hypersalivation.
* Hépatomégalie douloureuse, avec possibilité d'ictère.
* Selles grisâtres, décolorées.
2/ Signes cardio-rénaux :
* Coeur ralenti, instable, anarchique, arythmique, avec aggravation au moindre mouvement.
* Anxiété avec sensation que le coeur va s'arrêter s'il fait un mouvement (contraire = GELSEMIUM).
* Pâleur, cyanose, menace syncopale en s'asseyant.
* Lourdeur parétique du bras gauche, engourdissement des doigts, sensation et froid aux extrémités.
* Respiration irrégulière, sensation d'arrêt du coeur en s'endormant (GRINDELIA), suffocation au réveil (LACHESIS).
* Anxiété nocturne des cardiaques (ARSENICUM ALBUM, KALI CARBONICUM).
* Oligurie et oedème des extrémités.
MODALITES :
< par intolérance ou surdosage digitalique.
> en stimulant la diurèse.
APPLICATIONS PRATIQUES :
DIGITALIS couvre les indications cardiaques de la digitale et les signes d'intolérance. Il peut être prescrit avec les digitaliques si les signes pathogénétiques sont présents : au long cours la 5 CH, une à deux fois par jour, est cardiotonique sans effet secondaire (O.P.). Elle peut relayer ou accompagner le traitement digitalique.
Il n'est pas le seul remède indiqué dans ces cas, mais est complémentaire de remèdes d'action plus profonde :
PHOSPHORUS : action sur le coeur droit, tendance hémorragique.
ARSENICUM ALBUM : action sur le coeur gauche, il est une aggravation clinique du précédent.
KALI CARBONICUM : action sur le coeur droit, avec oedèmes périphériques et signes gastro-hépatiques.
AMMONIUM CARBONICUM : dépression neuro-circulatoire et tendance à l'hyper-azotémie par action rénale.
Remèdes sectoriels à comparer avec DIGITALIS :
STROPHANTUS : hypertension artérielle labile.
CONVALLARIA : cardiotonique mineur.
ADONIS VERNALIS : cardiotonique mineur chez rhumatisants et uricémiques.
APOCYNUM CANN. : cardiotonique, diurétique, oligurie avec oedèmes (contraire = SERUM D'ANGUILLE).
SCILLA MAR. : même action que le précédent.

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5) CORTICOTHERAPIE AU LONG COURS.
(Tempo Médical - n°421 du 13 mars 1991)
Les corticoïdes sont des médicaments ayant une action sur les maladies inflammatoires autrefois mortelles, telles que les collagénoses, les connectivites, des maladies de système ou vascularites, des maladies chroniques de cause inconnue ou encore mal connues. Mais il ne s'agit que d'un traitement symptomatique.
Risques du traitement au long cours :
D'où les mesures adjuvantes suivantes, plus impératives chez le sujet âgé :
* Régime désodé. Chez celui-ci, attention à l'anorexie engendrée par un régime désodé trop strict, entraînant une dénutrition : 1 g à 4 g de sel par jour et un salidiurétique.
* Compensation potassique.
* Limitation des sucres d'absorption rapide, car la corticothérapie est diabétogène.
* L'apport protidique par contre sera important et varié.
* L'apport vitamino-calcique permet de prévenir l'ostéoporose (sur l'os trabéculaire). Apport de 500 mmg à 1 g de calcium par jour (préparations désodées) et de 400 UI par jour de vitamine D. En cas d'ostéoporose installée, ajouter 50 mmg par jour de fluorure de sodium.
* Protection gastrique : pansement digestif post-prandial et à distance du corticoïde dont il pourrait diminuer l'absorption.
* Chez le diabétique, surveiller, il faudra souvent chez le diabétique non insulino-dépendant adjoindre de l'insuline et augmenter celle-ci dans le D.I.D.
* Dans le diabète de l'obèse traité par le régime hypocalorique et hypoglucidique avec des biguanides, il faut savoir que ceux-ci sont dangereux s'il y a menace d'insuffisance rénale et passer à l'insuline.
* La cortisone au long cours peut favoriser l'athérogenèse.
* Chez l'ulcéreux, il faut protéger avec les anti-H2.
* Attention chez l'ancien tuberculeux, en tout cas pas de rifampicine qui nécessite d'augmenter les doses de corticoïdes.
* Le sujet âgé cumule les facteurs de risque : diabète, hypertension artérielle, athérome, risque de perforation d'un diverticule colique, car avec l'âge l'incidence de la diverticulose est importante.
Intérêt de l'homéopathie dans ces situations complexes, en complémentarité, ou bien dans la diminution des traitements "lourds", voire leur sevrage au mieux, et surtout dans la protection des organes nobles, des émonctoires fragiles dont surtout les fonctions rénales.
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2/ LA VACCINATION ANTI-GRIPPALE.
Le sujet âgé est fragile par rapport aux virus grippaux et doit être protégé. Par contre, il est souvent à l'abri par suite d'atteintes anciennes si les mêmes espèces réapparaissent contre lesquelles il a pu fabriquer des anticorps.
Le vaccin officiel est adapté chaque année aux virus supposés existants (Instituts Pasteur et Mérieux) à la fin du printemps précédant l'hiver qui suit.
Sa spécificité se révèle à l'usage assez étroite, paraissant inefficace sur les virus voisins (en particulier le V.R.S.).
Il y a peu de cas où elle n'agit pas. Il y en a plus où elle donne des réactions, en particulier sur les possibilités de réponse du sujet âgé : soit générales (asthénie), soit sectorielles (on a cité un cas de protéinurie chez un vieillard).
Par contre, l'homéopathie possède des remèdes de protection : INFLUENZINUM, fabriqué à partir des virus grippaux du moment, mais il ne se comporte pas comme un vaccin, d'où pour l'auteur la nécessité de le prescrire en 9 CH par exemple, une fois par semaine, durant toute la période d'épidémie possible. Ce remède est bien supporté. Quelques cas où le sujet fait le lendemain une petite grippe en miniature durant 24 heures, ne nécessitent son arrêt qu'en cas de reprise de la réaction, auquel cas on remplacera INFLUENZINUM par SÉRUM DE YERSIN, même posologie (opinion personnelle de l'auteur).
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H - LA CATARACTE.
Elle est la première cause de cécité dans le monde (Le Quotidien du médecin du 24 janvier 1992) et elle apparaît surtout chez les sujets après 60 ans.

Les progrès des techniques (micro-chirurgie et optique) améliorent les résultats dans les pays occidentaux, il n'en est pas de même dans les pays sous-développés à cause du coût de ces traitements, et par là, cette maladie reste la première cause de cécité dans le monde. "40% des 42 millions d'aveugles que compte notre planète sont atteints de cataracte" et surtout dans les régions pauvres de celle-ci. C'est la raison de l'orientation actuelle des études vers sa prévention.
La détection des facteurs de risque se fait dans ce sens.
1) L'âge est un facteur déterminant. "L'apparition de la cataracte est avancée de dix ans dans les pays en voie de développement".
2) Les facteurs nutritionnels expliquent ce qui précède : la malnutrition chronique, l'alcool, le tabac, l'hypertriglycéridémie.
3) Les facteurs de l'environnement qui ont une action nocive sur le cristallin : les radiations solaires, la pollution industrielle.
4) Certaines maladies oculaires (glaucome, myopie, uvéite) et générales (diabète, insuffisance rénale, hypertension artérielle, allergie, corticothérapie au long cours).
Si le traitement actuel par chirurgie (extraction cristallinienne et implant) est bien au point, la prévention semble attirer les recherches. "Si l'on arrivait à retarder de dix ans l'apparition de la cataracte, on diminuerait de 50% le nombre d'interventions".
Des études en cours semblent montrer la positivité de l'action du supplément de vitamines E et/ou C, réduisant de 50 à 70% le risque d'apparition de la cataracte. Elle demande à être confirmée. D'une façon générale, il est reconnu et nous l'avons mentionné, que les méfaits du vieillissement (Le Quotidien du médecin du 24 janvier 1992) sont liés à l'accumulation de radicaux libres, ainsi responsables de pathologies variées du sujet âgé. Celles-ci pourraient être prévenues par l'action des anti-oxydants, dont les vitamines C et E et les caroténoïdes (ces derniers sont en outre un des principaux constituants naturels de la macula et ils peuvent prévenir ou limiter les atteintes de cette dernière dues aux réactions chimiques formées sous l'action de la lumière et/ou d'une inflammation. C'est la dégénérescence maculaire liée à l'âge qui représente une des causes mondiales les plus fréquentes de cécité en dehors de la cataracte. La macula, rappelons-le, est la dépression de la rétine, appelée aussi "tache jaune" où l'acuité visuelle est maximale).
Commentaires et perspectives homéopathiques : l'auteur apporte ici le fruit de son expérience = le traitement est surtout valable :
1 - En prévention : dès l'appréciation des facteurs de risque, donner :
a) Le traitement de fond adapté au malade, avec en particulier chez le sujet âgé les remèdes de fond de la sclérose, en particulier surtout : CAUSTICUM, SILICEA. Ne pas oublier les remèdes sectoriels dont SECALE CORNUTUM et il y en a bien d'autres.
b) Les remèdes directement adaptés au cristallin : CRISTALLIN 9 CH et NAPHTALINUM 9 CH, trois à cinq granules tous les jours en alternant, longtemps poursuivis.
2 - Ce traitement a d'autant plus de chance de retarder l'évolution qu'il est entrepris précocement, dès le début de la cataracte, et même lorsque l'évolution est plus ancienne, on a intérêt à l'entreprendre et le poursuivre.

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- III -  HOMEOPATHIE ET SUJET AGE
A - LA RELATION MÉDECIN HOMÉOPATHE ET SUJET AGE.
1/ Le sujet âgé se caractérise par :
* Une écoute diminuée, une écoute retardée.
* Une grande sensibilité ou au contraire une apparente indifférence. Mêmes causes : le stress, c'est-à-dire la visite chez le médecin.
Plusieurs cas de figures se manifestent :
a) Le sujet âgé se présente seul à la consultation pour la première fois, il s'agit d'un cas relativement rare.
b) Le sujet âgé vient accompagné d'un membre de sa famille, à la manière d'un enfant.
c) Le sujet âgé est déjà habitué à l'homéopathie, cas fréquent, le contact est plus facile.
2/ Les pièges de l'interrogatoire concernent surtout les deux âges extrêmes de la vie : l'enfant et le sujet âgé qui ont à ce point de vue ceci en commun, la plus ou moins grande dépendance par rapport à l'environnement : parental le plus souvent pour l'enfant, familial ou social pour le sujet âgé (hôpital, hospice, actuellement maison de retraite, ou pire la solitude).
En ce qui concerne ce dernier, les pièges sont liés à son comportement, il répond évasivement aux questions dont il ne saisit pas toujours l'intérêt ou le relief, sa mémoire est défaillante devant le déroulement chronologique des incidents pathologiques qui ont émaillé sa longue existence. En l'absence d'un des siens, il est souvent difficile de faire un constat complet, à plus forte raison d'établir des liaisons avec le motif de la consultation (suite de...) et des troubles qui la nécessitent. Par conséquent, l'anamnèse si importante à tous les âges, est rarement réalisée et le praticien en est souvent réduit ici à l'essentiel. D'ailleurs tout tend à mesure que l'âge avance, à se fondre dans une pathologie de "lampe de veilleuse" et avant de se servir des antécédents, on doit tendre à entreprendre une stratégie clinico-thérapeutique du présent, quitte ensuite à revenir en arrière dans les antécédents. Il faut d'abord dans ce cas colmater, prolonger, soutenir et ne pas bâtir des constructions thérapeutiques trop audacieuses, dont le sujet âgé ne pourra pas faire les frais.
3/ Le diagnostic de la ou des maladies. L'obsession commune à tout praticien : l'organicité des troubles, de plus en plus fréquente à mesure que l'âge avance, souvent masquée par les signes sensoriels et fonctionnels ou/et par l'ampleur des perturbations psycho-somatiques.
Même dans l'éventualité d'une maladie organique dont on appréciera le caractère réversible ou non, souvent difficile à établir malgré les nombreux examens para-cliniques de plus en plus affinés, l'homéopathie peut agir sur la maladie elle-même (l'athérosclérose, la bronchite chronique, l'insuffisance rénale, par exemple) en s'associant aux traitements spécifiques (maladie de Parkinson entre autres) pour en atténuer les effets inopportuns, pour freiner même l'évolution de ces maladies. En dehors de la maladie organique, peuvent être positifs les traitements des troubles fonctionnels, nerveux, neuro-végétatifs, etc... D'où l'importance du choix thérapeutique.
4/ Le choix thérapeutique.
Il faut avant tout tenir compte de la physio-pathologie des atteintes chez le sujet âgé.
a) La fragilité des réactions immunitaires : contre l'infection, l'allergie bien que ses manifestations s'estompent le plus souvent. A signaler l'intérêt de l'allergie microbienne (exemple du streptocoque et de STREPTOCOCCINUM) ; la menace de processus tumoraux.
Attention chez le sujet âgé, on ne le répètera jamais assez, aux hautes dilutions, surtout pour les remèdes de fond, à la prise trop fréquente de ces derniers, aux biothérapiques diathésiques, l'action de ces remèdes devant le plus souvent être préparée.
A cette occasion bien séparer dans leurs applications deux sortes de biothérapiques :
* Diathésiques, dits majeurs, à action profonde sur le terrain.
* microbiens, viraux, parasitaires, dits mineurs, plus sectoriels, plus maniables. Exemples : INFLUENZINUM, SÉRUM DE YERSIN contre les virus grippaux. Les bactériens : STREPTOCOCCINUM, STAPHYLOCOCCINUM, etc... Les isopathiques O.R.L. et respiratoires : MORBILLINUM, DIPHTEROTOXINUM, PERTUSSIN.
b) La déficience des émonctoires sur laquelle il faut insister. Il existe deux sortes d'émonctoires :
* Les émonctoires fragiles : rénal, pulmonaire, ce dernier à retentissement cardiaque.
* Les émonctoires moins fragiles : cutané, intestinal.
Rein et appareil urinaire : en apprécier la quantité, la qualité, la densité urinaire (moins de 1,10 g attention). Affiner avec la clearance à la créatinine. Les remèdes les plus fréquemment retrouvés en clinique sont : BERBERIS, SOLIDAGO, SARSA-PARILLA, UVA URSI, dont il faut retrouver autant que possible un minium de signes pathogénétiques.
Poumons : menace chez le sujet âgé = les trachéo-bronchites répétées, aboutissant à la bronchite chronique, à l'emphysème et à la sclérose pulmonaire. Intérêt des évacuants de la muqueuse respiratoire : HYDRASTIS, les KALI : KALI BICHROMICUM, KALI CARBONICUM (cardio-respiratoire), KALI IODATUM, KALI MURIATICUM ; les bronchoplégiques : NAPHTALINUM, SENEGA et le cardio-respiratoire : GRINDELIA.
Peau : chez les psoriques = MEZEREUM, PETROLEUM. Chez les sycotiques = DULCAMARA. Chez les tuberculiniques = PULSATILLA. Chez les luétiques = KALI IODATUM, MEZEREUM, SARSAPARILLA.
Intestins : s'en occuper en régularisant les selles. Les "ouvrir" en traitant la constipation : HYDRASTIS, MAGNESIA MURIATICA, SOLIDAGO, TARAXACUM. Les "tempérer" en luttant contre la diarrhée : CHINA, PODOPHYLLUM. Les alternances de constipation et de diarrhée : BERBERIS, CARDUUS MARIANUS, CHELIDONIUM.
c) Les systèmes artériel et veineux menacés chez le sujet âgé.
* Les artères et l'athérosclérose.
En cas d'hypotension artérielle, le réglage avec : CRATAEGUS, ADONIS VERNALIS (obèses, sédentaires, rhumatisants), APOCYNUM CANN. (cardio-rénaux avec oedèmes périphériques), DIGITALIS (cardio-hépatiques), NAJA (angor grave).
En cas d'hypertension artérielle : CACTUS (angor), STROPHANTUS (tension variable), ARNICA (minima haute).
* La déficience de la circulation de retour (l'appareil veineux) : veines des membres inférieurs = BELLIS PERENNIS, HAMAMELIS. Veine porte : splénique et angle gauche du colon= CARDUUS MARIANUS, SPIRITUS GL. Veines hémorroïdaires = AESCULUS, ALOE, COLLINSONIA, PODOPHYLLUM.
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B - LE TERRAIN, LES DIATHESES CHEZ LE SUJET AGE.
La conception homéopathique des maladies est une introduction obligatoire à la prévention, quel que soit l'âge à travers l'étude du terrain s'exprimant dans les diathèses.
L'auteur a dans de nombreux ouvrages décrit, expliqué et montré leur intérêt dans la pratique quotidienne, notamment leur description analytique (R. ZISSU et M. GUILLAUME : Manuel de Médecine Homéopathique - Doin éditeur, 2° édition, 3° tirage, 1981, p. 62 à 116, leur synthèse et le problème des éliminations diathésiques (Z. ZISSU. Cahier de Médecine Homéopathique n°7 : L'homéopathie au quotidien, Masson Ed. 1991, p. 22 à 24).
C'est à travers les particularités que colore le vieillissement que seront revus les caractères essentiels des diathèses homéopathiques.
1/ Problèmes hygiéno-diététiques du sujet âgé selon les diathèses.
Nous avons déjà insisté sur leur importance dans la prévention générale du sujet âgé. Ils diffèrent suivant les éléments du terrain en cause.
a) Chez le psorique :
Le problème général "tourne" autour de l'élimination, de l'état des émonctoires qui en difficulté expliquent, par leur fermeture progressive, la pléthore, image de l'auto-intoxication avec, par suite de la défense de l'organisme atteint, alternances morbides et périodicité. La sclérose est tardive tant que l'élimination fonctionne et le soufre est le maître d'oeuvre.
Règles hygiéno-diététiques :
1) Éviter avant tout la sédentarité par l'exercice, la gymnastique, la kinésithérapie.
2) Éviter une alimentation trop riche (en sucres : SULFUR, LYCOPODIUM). Attention au pré-diabète, au diabète floride, avec évolution vers le diabète maigre, "martelée" par celle de SULFUR vers ARSENICUM ALBUM, enfin PSORINUM.
3) Éviter les excès quantitatifs : LYCOPODIUM cependant vite rassasié ; PETROLEUM et PSORINUM se lèvent la nuit pour manger.
En résumé : ne pas manger trop : quatre repas légers par jour. Diminuer les viandes grasses, le pain et les farineux, les graisses animales. Absorber des fromages (maigres) apportant ainsi protéines et calcium. Augmenter les crudités, les légumes verts, les fruits peu sucrés.
4) Pour éliminer : boire eau, tisanes diurétiques, veiller à la constipation (pain de son, pain complet, fruits secs).
5) Assurer une bonne physiologie de la peau (toujours plus ou moins atteinte chez le psorique) : aliments riches en vitamine A = artichaut, asperge, mais attention au rein, betterave, carottes, céleri, chou, endive, épinard, fruits : citron, fruits rouges (cerise, fraise), prunes.
6) Sauvegarder les fonctions hépatiques : attention aux oeufs, au chocolat, aux matières grasses.
b) Chez le sycotique :
Le problème essentiel, c'est le blocage, "l'emprisonnement" :
* L'accumulation de l'eau dans un premier temps (sycose dite hydrogénoïde), surtout au niveau des espaces péri-cellulaires.
* La sclérose précoce et le développement de processus tumoraux dans un deuxième temps (sycose dite scléreuse).
Il en résulte dans les deux stades un ralentissement métabolique avec imbibition et rétention, éliminations bâtardes et rebelles dont le sodium est le symbole.
Règles hygiéno-diététiques :
1) Il faut autant que possible lever le blocage : alimentation légère, non toxique, "dépurative", peu salée.
2) Stimuler les émonctoires :
o Rénal : substances diurétiques dont l'eau peu minéralisée.
o Intestinal : aliments riches en fibres végétales (aliments verts, pain au son, fruits secs).
3) Ménager le foie : modérer l'absorption d'oeufs, de chocolat, de matières grasses.
4) Freiner autant que possible la sclérose : éviter les aliments riches en sodium (le sel), en acide purique (les purines) : abats, triperie, gibier, fromages trop gras, alcool.
c) - Chez le tuberculinique :
Ce qui le menace : la "déminéralisation", la dénutrition, atteignant le niveau cellulaire avec déshydratation, favorisant les processus lésionnels sectoriels, aboutissant à la cachexie plutôt qu'à la sclérose qui est relativement tardive (évolution difficile vers la cicatrisation), le tout sous l'égide du phosphore et du chlore.
Règles hygiéno-diététiques :
1) Apport alimentaire en minéraux : calcium, phosphore (CALCAREA PHOSPHORICA) : fromages, amandes, noisettes, haricots secs, jaune d'oeuf (et coquille pillée), chou-fleur, lentilles, pois, céréales (complètes).
2) Alimentation carnée pour refaire les réserves azotées "brûlées" anormalement par suite de l'accélération de l'anabolisme (hyperthyroïdie dans un premier stade) et régulariser avec des aliments venant de la mer : poissons, huîtres, crustacés.
3) Éviter deux écueils : l'insuffisance hépatique (d'où s'abstenir des aliments qui "fatiguent" le foie et ses fonctions) et la congestion veineuse périphérique (physio-thérapie : gymnastique douce, éviter les stations debout prolongées).
4) La mise en état des émonctoires "débordés" par la fuite minérale et les "encombrements" liés à la déficience hépato-digestive : intestins (attention aux alternances fréquentes de constipation-diarrhée) et reins (eau et tisanes). D'où : aliments diurétiques, légèrement laxatifs et dits dépuratifs.
5) Équilibrer le système nerveux en évitant les excitants : café, thé, alcool, tabac.
d) Chez le luétique :
Caractérisé par la désorganisation des tissus conjonctifs avec processus inflammatoires sub-aigus et chroniques, torpides, aboutissant à l'ulcération, à la déformation, à l'induration, enfin à la sclérose, qui est précoce à tous les niveaux électifs dépendant à l'origine du tissu conjonctif : relâchement ligamentaire avec laxité articulaire et ptoses viscérales, artérites, varices "constitutionnelles", os (exostoses), système nerveux surtout central - le tout sous l'égide du fluor et de la silice.
Règles hygiéno-diététiques :
Du point de vue alimentaire, deux écueils :
1) Les ptoses : alimentation de stimulation douce en évitant les aliments lourds par leur masse ou par la difficulté de leur transit digestif.
2) La sclérose "véhiculée" notamment par le cholestérol. D'où une alimentation dépurative et désintoxicante. En particulier, éviter les aliments richement azotés, hyperminéralisés, riches en cholestérol (graisses animales, oeufs, laitages). Attention au sel, à l'alcool, au tabac, aux toxiques alimentaires. Envisager les fruits rouges, le raisin, les pommes, les abricots, les aliments riches en vitamines A et C : carottes, tomates, brocolis, oranges, citrons, kiwis, ananas.
3) Stimuler la circulation "figée" par les processus scléreux : marche, gymnastique douce, physiothérapie. Éviter les effets de la pesanteur : stations debout immobile.
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2/ Particularités des diathèses chez le sujet âge.
Nous sommes au crépuscule d'une vie au cours de laquelle les diathèses ont fait leur oeuvre, avec toutefois un rééquilibre jouant sur une ou plusieurs générations (la génétique pourrait éclairer cette hypothèse), sinon l'addition théorique des "hérédités" aboutirait à l'extinction de l'espèce.
Cette "oeuvre" diathésique s'est faite depuis :
a) La naissance, avec déjà le poids de la ou des diathèses parentales et des ascendants, en tenant compte des filiations verticales (ascendants), horizontales (collatéraux, eux-mêmes pouvant jouer verticalement : oncles, tantes, neveux, nièces, cousins).
b) L'enfance, l'adolescence, l'âge adulte, successivement, avec la composante diathèse-environnement : soit préséance d'une diathèse, soit conjonction de deux ou trois diathèses, soit le plus souvent décompensation au sein d'une même diathèse.
c) Le sujet âgé chez lequel sera mis à jour le comportement de la ou des diathèses décelées, avec prééminence de l'une ou fusion d'une ou de deux dans une évolution pathologique où chaque diathèse progressivement n'est plus qu'un souvenir. Il faudra en tenir compte au moyen d'un examen minutieux des signes subjectifs et objectifs, ce qui est essentiel dans la pratique : attention, il est bon de le redire, aux remèdes de fond dont il faudra préparer l'administration, à leur répétition trop fréquente, à leurs hautes dilutions, surtout aux biothérapiques diathésiques et à leur suite à une réactivation inopportune, le sujet ne pouvant en faire les frais et de ce fait aggravant les pathologies présentes, notamment les processus scléreux sur les organes nobles, les tissus, les voies d'élimination. S'adresser aux remèdes similaires à ces derniers, utiliser les satellites opportuns, préparatoires aux remèdes à visée plus profonde :
* Ouvrir les émonctoires défaillants.
* Équilibrer les systèmes nerveux central et neuro-végétatif : le 3° âge est celui du tempérament dit "nerveux" ou "atrabilaire".
* Agir sur les fonctions défaillantes guettées par la sclérose aboutissant à des pathologies si fréquentes chez le sujet âgé, dont les plus importantes sont : les processus pulmonaires chroniques atteignant bronches et alvéoles ; les accidents nerveux : cérébraux et périphériques ; les troubles circulatoires artériels (artériopathies), veineux, cardio-vasculaires, surtout : artério-sclérose, hypertension artérielle aboutissant souvent à l'insuffisance cardiaque et aux accidents cérébro-vasculaires.
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C - La sclérose menace permanente, évolution inéluctable ?
Action homéopathique avant l'irréversibilité.
L'auteur va passer en revue les principaux éléments pratiques de prescription au sein des pathologies les plus fréquemment retrouvées chez le sujet âgé, avant d'envisager pour terminer ce Cahier l'ébauche d'une Matière Médicale Gériatrique.
Les remèdes sectoriels les plus indiqués de protection et de traitement des principaux processus pathologiques du sujet âgé seront passés en revue et on en recherchera les signes pathogénétiques dans les matières médicales que possède tout praticien homéopathe. Attention par conséquent aux prescriptions systématiques, il n'y a pas de "tuyaux" en médecine homéopathique.
1/ Remèdes de l'appareil rénal.
* Chez le sujet âgé, seront sélectionnés d'après l'expérience de l'auteur : BERBERIS, PAREIRA BRAVA (lithiase), SARSAPARILLA, UVA URSI.
* Chez le vieillard prostatique : CHIMAPHILA (tendance à l'inflammation et à l'infection), EQUISETUM (incontinence urinaire), EUPATORIUM PURPUREUM et POPULUS TREM. (douleurs mictionnelles), SABAL SERRULATA (pollakiurie nocturne, priapisme), SELENIUM (dépression générale, impuissance, prostatorrhée). Remèdes de fond : CAUSTICUM, SILICEA.
2/ Remèdes de l'appareil respiratoire.
Bronchite chronique, emphysème, fibro-sclérose.
* Expectoration difficile :
Par inflammation et assèchement : BRYONIA.
Avec spasme : IPECA.
Par mucosités épaisses : HYDRASTIS, KALI BICHROMICUM.
Par hypersécrétion et avec spasmes (syndrome asthmatiforme) : LOBELIA, NAPHTALINUM, SENEGA.
Par parésie alvéolaire : ANTIMONIUM TARTARICUM. En cas d'aggravation : ANTIMONIUM SULFUR AUREUM (base gauche), par contre expectoration abondante : ANTIMONIUM ARSENICOSUM.
* Expectoration facile : PULSATILLA, STANNUM (avec sensation de vide et asthénie extrême, également ressentie dans le thorax).
* Expectoration purulente avec l'évolution vers la chronicité : HEPAR SULFUR (posologie délicate : basses dilutions centrifuges, hautes dilutions centripètes) -> CAL-CAREA SULFURICA -> SILICEA. Contexte inflammatoire : PHOSPHORUS, SANGUINARIA.
* Dyspnée prédominante avec hyposphyxie : les "grands" : PHOSPHORUS -> ARSENICUM ALBUM -> CARBO VEGETABILIS. Les "petits" : KALI CARBONICUM dans ce registre, remède de fond par ailleurs, GRINDELIA.
3) Remèdes cardio-vasculaires.
a) Hypertension artérielle :
Deux stades :
* Spasmodique : remède de fond = SULFUR.
Remèdes symptomatiques sur le système neuro-végétatif : IGNATIA, NUX VOMICA.
* Scléreux : remèdes de fond = BARYTA CARBONICA, PHOSPHORUS, SILICEA.
Remèdes symptomatiques = ARSENICUM ALBUM, PLUMBUM METALLICUM, STRONTIUM CARBONICUM. Les "petits" : BARYTA IODATA, BARYTA MURIATICA, BARYTA SULFURICA.
Entre les deux stades : remèdes de fond = AURUM METALLICUM, LACHESIS, LYCOPODIUM, NATRUM SULFURICUM, THUYA.
Remèdes symptomatiques = ACONIT, GLONOINE (poussées aiguës), ARNICA (pincement de la différentielle).
b) Artériopathies (des membres inférieurs) :
* Remèdes de fond selon les diathèses en cause.
* Remèdes symptomatiques =
- 1er stade : le spasme.
l'étau = CACTUS, ANACARDIUM ORIENTALE.
la crampe : CUPRUM METALLICUM, CUPRUM ARS., ACTEA RACEMOSA, MAGNESIA PHOSPHORICA. Aggravation : PLUMBUM METALLICUM, ZINCUM METALLICUM.
l'engourdissement : SECALE CORNUTUM, ARGENTUM METALLICUM, BARYTA CARBONICA.
- 2ème stade : l'ischémie, la thrombose. Se pose le choix thérapeutique : SECALE CORNUTUM, AGARICUS, TABACUM, LACHESIS, ARSENICUM ALBUM, BOTHROPS, VIPERA.
Les satellites artériels :
- Athérosclérose sans hypertension artérielle : CRATAEGUS, KALI IODATUM, NATRUM IODATUM
- Athérosclérose avec hypertension artérielle : CEREUS BOMPLANDII, STROPHANTUS, VISCUM ALBUM.
- Cardio-hépato-rénal : DIGITALIS.
- Cardio-rénal : APOCYNUM CANNABINUM.
- Obèses, sédentaires et rhumatisants : ADONIS VERNALIS.
c) Insuffisance cardiaque :
Remèdes de fond :
Les trois "grands" = le coeur droit : PHOSPHORUS
le coeur gauche : ARSENICUM ALBUM
la décompensation avec asphyxie : CARBO VEGETABILIS.
Remèdes symptomatiques :
Pseudo-asthme cardiaque = KALI CARBONICUM, GRINDELIA
Cardio-hépatique : DIGITALIS
Sclérose myocardique : ARSENICUM IODATUM
Asphyxie O.A.P. : ETHYL SULFUR DICHLORATUM
Cardio-rénal : APOCYNUM CANNABINUM
Insuffisance rénale : AMMONIUM CARBONICUM
Coeur pulmonaire chronique : ANTIMONIUM TARTARICUM, LAUROCERASUS.
4) Remèdes de l'appareil digestif :
Anorexie : agir sur le psychisme et la diététique.
Constipation : épiphénomène de la sclérose et de la déshydratation, aboutissant aux fécalomes et aux stercoromes.
* Régime hypotoxique, doucement dépuratif.
* Remèdes de sclérose : BARYTA CARBONICA, CAUSTICUM, CARBO VEGETABILIS, SILICEA. Sans oublier OPIUM (le rectum est plein), ALUMINA (la sécheresse des muqueuses).
5) Remèdes veineux :
Jambes lourdes sur varices, périphlébites, ulcères variqueux.
Remèdes de fond : en s'aggravant, le triangle à sommet SULFUR, aux deux bases LYCOPODIUM (à droite), SEPIA (à gauche), puis LACHESIS, CALCAREA FLUORICA, CARBO VEGETABILIS.
Remèdes symptomatiques :
Jambes lourdes : ARNICA, BELLIS PERENNIS, CUPRUM METALLICUM (crampes), HAMAMELIS, PULSATILLA, VIPERA.
Périphlébites : BOTHROPS (préventif), VIPERA, APIS ou BELLADONA -> LACHESIS -> ARSENICUM ALBUM.
Ulcères de jambe : SECALE CORNUTUM, MERCURIUS, KALI BICHROMICUM, FLUORIC ACIDUM, NITRI ACIDUM -> ARSENICUM ALBUM, CARBO VEGETABILIS.
6) Remèdes du système nerveux :
a) Les parésies psychiques et physiques : faire un diagnostic d'abord.
Deux grands remèdes : CAUSTICUM, CONIUM.
Deux remèdes de sclérose plus limités : PLUMBUM METALLICUM, BARYTA ACETICA.
Un remède d'évolution : ARSENICUM ALBUM.
Deux remèdes des systèmes nerveux central et neuro-végétatif : COCCULUS, GELSEMIUM.
b) L'anxio-dépressif : de nombreux remèdes de ce syndrome fréquemment retrouvé chez le sujet âgé, à intégrer dans sa personnalité. Les plus souvent indiqués en pratique : ARSENICUM ALBUM, AURUM METALLICUM, CAUSTICUM, CONIUM, GELSEMIUM, IGNATIA, LYCOPODIUM, PHOSPHORUS, PLUMBUM METALLICUM, SEPIA, SILICEA.
c) Les troubles du sommeil, en dehors des précédents, on pensera à : BARYTA CARBONICA, LACHESIS, NUX MOSCHATA, OPIUM.
d) Les troubles de la mémoire se retrouvent dans les remèdes précédents, ils sont au bas de l'échelle dans la hiérarchisation des signes psychiques, ils seront donc à ajouter aux autres et à intégrer dans l'ensemble du contexte mental du sujet âgé. On adjoindra aux précédents : ANACARDIUM ORIENTALE, CALADIUM (tabagisme, écarts sexuels), COCCULUS (après des veillées prolongées), PHOSPHORIC ACIDUM (dépression nerveuse).
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- I V - ELEMENTS DE MATIÈRE MEDICA LE GÉRIATRIQUE
PRÉSENTATION
Deux remarques préliminaires :
1/ Il n'est pas question de réaliser une Matière Médicale complète à l'usage du sujet âgé, mais d'en ébaucher l'essentiel.
2/ Cet essentiel s'appuiera d'une part sur les remèdes de prévention, d'autre part sur ceux concernant la thérapeutique, en étudiant les remèdes de fond et leurs satellites pour chacun d'eux.
LA PRÉVENTION ET SES REMÈDES
Le prévention sera l'objet de remèdes dont il ne faudra pas attendre pour les prescrire le développement complet de leurs signes pathogénétiques dont beaucoup sont à la limite de l'irréversibilité des manifestations pathologiques.
En effet comment ces signes ont-il été développé? Il ne faut pas oublier les trois sources de la Matière Médicale :
1 - L'action expérimentale pathogénétique. Ces signes sont marqués du sceau de la spontanéité plus ou moins prolongée dans le temps, mais insuffisamment pour développer tous les signes colligés dans la Matière Médicale, notamment ceux qui s'inscrivent dans un état chronique de plus ou moins longue durée. Ceux-ci sont le plus souvent extraits de la toxicologie.
2 - L'action toxique, du moins pour les substances qui possèdent une toxicologie (exemple de BARYTA CARBONICA) et pour ceux qui ne sont pas étudiés à partir des deux actions précédentes : de l'expérience clinique.
3 - L'expression de la clinique, dont un groupe de signes a été "éteint" par l'expérience des praticiens (exemple des "petits" BARYTA).
Pour en revenir à la prévention, celle-ci implique l'action sur les potentialités évolutives, à la fois sur le plan du terrain et sur celui de l'évolution clinique. Ainsi les remèdes, dont la Matière Médicale est le plus similaire à ces processus en marche vers l'organicité des morbidités du sujet âgé, ont un intérêt capital qui sera souligné au cours de leur étude.

INTRODUCTION À CES ÉLÉMENTS DE MATIÈRE MÉDICALE
Ce chapitre n'est pas, ne peut pas être un exposé ex cathedra et exhaustif.
1 - Il est rappelé que tout remède, dans la mesure où sont retrouvés chez le patient ses signes pathogénétiques, peut être son simillimum, qu'il soit ou non un sujet âgé, avec cependant et c'est très important, des règles méthodologiques tenant compte en premier chef de la spécificité réactionnelle de ce sujet âgé.
2 - Comme le titre le suggère, il s'agit pour chacun des remèdes étudiés d'en brosser le cadre psychique et somatique de sa recherche, de façon à compléter ensuite son diagnostic et son application.
3 - Il sera sélectionné les remèdes les plus en vue du sujet âgé tant dans la prévention que dans la thérapeutique de ses pathologies les plus fréquentes. Aussi cette étude ne peut pas être exhaustive et remplacer les Matières Médicales usuelles, et à propos de chaque remède étudié, l'essentiel y sera apporté, le complément sera recherché dans ces ouvrages mis à la disposition du praticien.
4 - L'auteur séparera en trois paragraphes les remèdes sélectionnés. Nous en extrairons une trentaine dont nous décrirons :
a) L'action générale dont découle l'ensemble de la compréhension du remède.
b) Le type sensible qui permet de penser à ce dernier.
c) Un profil ou l'essentiel valorisé des signes pathogénétiques.
d) Les principales applications pratiques.

- P L A N -
A - LES REMÈDES DE BASE.
Des perturbations fonctionnelles aux lésions organiques.
I - LES REMÈDES DE PRÉVENTION.
SULFUR et la prévention de l'auto-intoxication.
SEPIA et LACHESIS et la prévention des pathologies péri-ménopausiques ou andropausiques.
LYCOPODIUM et la prévention nutritionnelle (le foie).
THUYA et la prévention du vieillissement sycotique.
AURUM METALLICUM et la prévention de la sclérose artérielle.
BARYTA CARBONICA et la prévention cardio-vasculaire.
TUBERCULINUM RESIDUUM et la prévention en pneumologie et en rhumatologie.
II - LES REMÈDES DE SCLEROSE :
BARYTA CARBONICA déjà étudié, CAUSTICUM, PHOSPHORUS,SILICEA.
B - LES REMÈDES SATELLITES.
1/ de SULFUR : ACONIT (artère), HAMAMELIS (veine), MEZEREUM (peau).
Ne seront étudiés que NUX VOMICA (système neuro-végétatif) et BRYONIA (muqueuses).
2/ de SEPIA : BERBERIS, CARDUUS MARIANUS, SOLIDAGO.
Ne seront étudiés que : CARDUUS MAR., HELONIAS.
3/ de LACHESIS : CEANOTHUS, GLONOINE, LILIUM TIGRINUM.
Ne sera étudié que : IGNATIA (système neuro-végétatif).
4/ de LYCOPODIUM : CHINA, ETHYLICUM.
Ne sera étudié que : CHELIDONIUM.
5/ de AURUM METALLICUM : CACTUS et TABACUM (spasmes vasculaires). Ne sera étudié que : SANGUINARIA (troubles vasculo-endocriniens).
6/ de THUYA : CHIMAPHILA, FORMICA RUFA, RUTA.
Seront étudiés : HYDRASTIS, STAPHYSAGRIA.
7/ de TUBERCULINUM RESIDUUM : PETROLEUM (émonctoires).
Seront étudiés : AMMONIUM CARBONICUM, RHUS TOX.
8/ de BARYTA CARBONICA : seront étudiés, les "petits"
BARYTA, CONIUM, PLUMBUM METALLICUM.
9/ de CAUSTICUM : COCCULUS et GELSEMIUM (système neuro-végétatif), SELENIUM. Sera étudié : ALUMINA.
10/ de PHOSPHORUS : sera étudié STRONTIUM CARBONICUM.
11/ de SILICEA : sera étudié NITRI ACIDUM.
C - LES REMÈDES DE "FIN DE COURSE"
Avant l'irréversibilité des lésions :
ARSENICUM ALBUM
CARBO VEGETABILIS
PSORINUM
REMARQUE PRÉLIMINAIRE
Cette classification explicative ne doit servir que de cadre de compréhension physio-pathologique et clinique et ne doit aucunement lier les remèdes dont les indications sont impérativement exprimées par les signes pathogénétiques dont l'essentiel fera partie du paragraphe PROFIL. Seront privilégiés en outre ceux qui sont retrouvés le plus fréquemment chez le sujet âgé.
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A - LES REMÈDES DE BASE.
I - LES REMÈDES DE PRÉVENTION :

S U L F U R ET LA PRÉVENTION DE L'AUTO-INTOXICATION
ACTION GENERALE :
* Le soufre règle l'assimilation azotée : les troubles de son métabolisme atteignent les tissus avec inflammation, voire suppuration et surtout bloquent les éliminations organiques.
* Son action physio-pathologique détermine une inflammation (peau, muqueuses, séreuses, tissus lymphoïdes) et une congestion vasculaire (pléthore sthénique) par poussées puis une perte d'élasticité des parois vasculaires (artères, veines, capillaires).
* L'évolution de ces processus peut se faire de l'enfance à la vieillesse avec dans un premier temps une réaction sthénique que le remède favorise, puis dans un deuxième temps se développe une asthénie progressive qui marque le passage à des processus menant à la sclérose et ainsi à d'autres remèdes qui y sont adaptés avant le retour au premier temps.
TYPE SENSIBLE :
Classiquement au nombre de trois :
* "Neutre" ou mieux "sthénique", au maximum marqué par des éliminations explosives et salutaires : sujet âgé psorique en équilibre tant que ses émonctoires fonctionnent bien.
* Scléreux avec des périodes asthéniques répondant à des éliminations plus torpides et moins salutaires : sujet âgé psorique "entaché" de sycose, en début de perte de vitesse, atteinte fonctionnelle avec un début d'organicité inversement proportionnelle aux éliminations.
* Maigre : asthénicité avec cyclothymie, "déminéralisation" accompagnée d'éliminations difficiles et traînantes ou par poussées : sujet âgé ancien tuberculinique ou à la suite d'erreurs hygiéno-diététiques (apport insuffisant en protéines, vitamines et minéraux, dont le calcium et le phosphore).
PROFIL :
* Chronicité, périodicité et alternances des morbidités, favorisées par tous les facteurs de surcharge, de blocage ou de suppression éliminatoire.
* Psychisme dans un premier temps en éveil, avec vives réactions, mais humeur instable, égocentrisme, sous l'effet d'incitations endo et exogènes. Dans un deuxième temps phases asthéniques ou cyclothymie en fonction de la progression de l'auto-intoxication et de l'adjonction d'autres diathèses.
* Instabilité thermique avec crainte des températures extrêmes : de la chaleur brûlante pour le sthénique, du froid pour le scléreux, du froid avec frissons et état sub-fébrile pour le maigre. Tous recherchent le frais avec les extrémités et ont besoin d'air.
* Alternances d'éliminations cutanées et/ou muqueuses, avec rougeur, brûlure, prurit, avec d'autres affections internes.
* Asthénie matinale avec fringales calmées par le moindre aliment, désir de sucre et de mets relevés. Station debout pénible.
* Aggravations par la chaleur du lit, debout, le matin, par l'eau dont il a horreur, périodiquement (11 h du matin, 7 jours, mensuellement).
* Améliorations par temps sec et tempéré, par l'élimination.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède où la morbidité débute et où l'on revient dans une évolution thérapeutique efficace, marqué par une sthénicité opportune vis-à-vis de la psore longtemps prédominante. Il ramène à l'extérieur et évite les évolutions morbides internes.
* Remède de "tous les dangers" si les éliminations sont bloquées et l'équilibre tissulaire et humoral "déstabilisé", d'autant plus que l'on avance en âge.
* D'où une réflexion et un bilan serrés tant pour le moment de sa prescription, précédée souvent de satellites qui ouvrent les émonctoires et rééquilibrent les métabolismes perturbés, que pour la posologie : quelle dilution? Quel espacement? Les règles habituelles sont très impératives, en se rappelant que les basses dilutions sont centrifuges (la prescription est-elle possible?), les hautes dilutions centripètes (est-ce opportun?).

LYCOPODIUM ET LA PRÉVENTION NUTRITIONNELLE
ACTION GENERALE :
* Le foie et ses trois "prolongements" : gastro-intestinal, hépato-vésiculaire et système portal, dans le sens de l'atonie, entraînant des troubles nutritionnels : fonctionnels d'abord, pré lésionnels ensuite, avec stase portale, blocage émonctorial progressif et parallèlement atteinte vasculaire scléreuse et inflammations torpides des muqueuses, surtout digestives et respiratoires.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets "bilieux", maigres à gros abdomen, au teint jaune, à la faiblesse physique, musculaire surtout, contrastant avec la conservation des facultés intellectuelles, du moins chez l'enfant et l'adulte jeune. Car l'adulte mûr suivant l'évolution hépato-nutritionnelle et le sujet âgé peuvent paraître "usés", vieillis prématurément, le visage ridé, à peau terne et sèche.
PROFIL :
* Affections chroniques d'évolution progressive plus ou moins précoces, centrées sur les fonctions hépatiques perturbées, surtout chez un psorique "lourdement" décompensé, avec accentuation du fait d'un environnement psycho-affectif (colères, vexations ou peurs) ou/et hygiéno-diététique (sédentarisme, alcool, tabac, huîtres, oignons).
* Alternances ou cohabitation de colères et de peurs, d'autoritarisme et de manque de confiance en soi : sujet âgé coléreux, de mauvaise humeur surtout au réveil et quand il souffre (NUX VOMICA), tendance à la solitude pourtant redoutée, à l'intolérance et à l'avarice (ARSENICUM ALBUM).
La triade réactionnelle thermique : frileux, aggravé à la chaleur, mieux au grand air. Certaines douleurs locales sont cependant améliorées à la chaleur.
Ensemble digestif fait de : désir de sucre et de sucreries, faim vorace vite rassasiée ou anorexie, distension abdominale inférieure pire vers 16h à 20h, constipation chronique avec atonie et colique gauche, mais besoins inefficaces à cause d'hémorroïdes améliorées par des bains chauds.
* Latéralité droite et troubles évoluant de droite à gauche.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède irremplaçable mais d'utilisation délicate, plus aisée chez l'enfant dont la plasticité tissulaire permet plus facilement l'ouverture émonctoriale, plus critique chez l'adulte avançant en âge ; attention chez le sujet âgé, usé prématurément : remède d'action profonde, centripète.
* Le faire précéder par prudence de satellites, notamment de la sphère hépato-digestive. Commencer par une 7 CH espacée. Attention aux hautes dilutions, surtout à la répétition trop fréquente (30 à 40 jours) et plus espacée encore suivant le contexte évolutif.

SEPIA ET LA PRÉVENTION PERI MÉNOPAUSIQUE OU ANDROPAUSIQUE
ACTION GENERALE :
* Substance animale à action profonde : atteinte prioritaire du système élastico-conjonctif (appareil ligamentaire et veineux : électivité abdomino-pelvienne avec deux pôles : hépato-portal et pelvien, en deux phases : courte d'excitation, longue de dépression.
* Il en résulte :
1) Une asthénie fonctionnelle, pré-organique des organes concernés par la congestion veineuse, puis la ptose (foie, voies biliaires, organes pelviens).
2) Une surcharge émonctoriale atteignant peau, muqueuses, appareil rénal, intestins.
3) Une dépression des systèmes nerveux central et neuro-végétatif.
TYPE SENSIBLE :
* Expliqué par la conjonction foie, annexes et pelvis à la jonction "endocrinienne" de l'adulte mûr et du sujet âgé : homme ou femme maigre ou amaigri, comme "affaissé", triste, de mauvaise humeur, indifférent à l'environnement, fatigué surtout debout, au teint pâle voire bistré, avec souvent des taches jaunes sur le nez, les joues ou le pourtour buccal.
PROFIL :
* Sur un fond d'auto-intoxication psorique ou de déminéralisation tuberculinique jouant sur les fonctions hépatiques ou génitales péri-ménopausiques ou andropausiques : suites d'erreurs hygiéno-diététiques (sédentarité, tabac, alcool), accentuées par les stations debout prolongées.
* La tétrade mentale : indifférence envers les êtres chers, désir de solitude, aggravé par la consolation, avec intolérance à la contradiction mais amélioration par une occupation ou la distraction. SEPIA rétablit un "dialogue", meilleure thérapeutique de cette dépression mentale de non communication.
* Asthénie psychique et physique pire debout.
* Frilosité, aggravé par le froid, amélioré à la chaleur, mais aggravé en air confiné, mieux à l'air frais, pire au bord de la mer (réactions thermique "de la veine").
* Irrégularités circulatoires : alternances de chaleur et de froid, surtout aux extrémités.
* Influence de la pesanteur : pire debout, mieux par le mouvement rapide ou violent. Toutes les douleurs convergent vers le dos, avec sensation de pression par en bas (région lombo-sacrée, estomac, utérus).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède de troubles fonctionnels à l'orée de l'organicité, sous l'égide de la pesanteur (veine) et du blocage émonctoriale progressif (foie), aux périodes critiques de la vie génitale.
* Remède capital pour débloquer une situation qui tend à se fixer et pour revenir à des possibilités réactionnelles positives, suite au premier stade caractérisé soit par la variabilité de PULSATILLA, soit par les alternances peau/muqueuses de SULFUR.
* Règles méthodologiques d'application classiques, nécessité parfois de satellites émonctoriaux ou de "soulagement" veineux. Commencer par une 7 CH, deux à trois fois par semaine pour monter ensuite en espaçant.

LACHESIS ET LA PRÉVENTION DE "L' AGE CRITIQUE"
ACTION GENERALE :
* Substance animale comme SEPIA à action profonde (le venin), toxique.
* Trois grands pôles : système nerveux (central, périphérique, neuro-végétatif), sang (attention aux deux phases de désordre de la coagulation sanguine pouvant encore s'exprimer dans les dilutions : courte d'hyper-coagulation, longue d'hypo-coagulation), tissus (inflammations, puis ulcérations, voire gangrène, extensives avec hémorragies et adynamie).
* Le tout en deux temps : court d'excitation, long de dépression, mais surtout diphasique dans les 24 heures : excitation vespérale, dépression matinale.
Cet ensemble concerne trois types d'indications dans l'ordre aigu et dans les états chroniques : les infections à tendance ataxo-adynamique, les déséquilibres hormonaux de la sphère génitale, l'alcoolisme.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets nerveux, alternants dans les 24 heures, excités le soir, mélancoliques le matin ; bavards quand excités, au faciès vultueux, voire cyanosé, ou la face cernée et pâle, aux lèvres vernissées voire bleuâtres. Hyperesthésiques au moindre toucher.
* Sujets gras (plutôt à la péri-ménopause) ou maigres (andropause).
PROFIL :
* Sur un fond de décompensation poly-diathésique, souvent sous influence dysendocrinienne : suites d'insolation, de toxi-infection, de chagrins prolongés, de suppression éliminatoire, d'hypoxie, d'alcoolisme.
* Psychisme alternant : hyper le soir avec logorrhée, hypo le matin avec taciturnité. Orgueil et jalousie "majorés" par le déséquilibre génito-sexuel.
* Plus mal après le sommeil, par la chaleur solaire et surtout par l'air confiné.
* Hypersensibilité tactile superficielle générale, aggravée au cou, à l'épigastre, mais améliorée par la pression profonde.
* Ecchymoses spontanées. Hémorragies de sang noir, trop vite coagulé.
* Amélioration par les écoulements physiologiques ou pathologiques et aggravation par leur arrêt.
* Latéralité gauche, évolution de gauche à droite.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède au registre étendu, aigu et chronique, au carrefour des diathèses, aux moments privilégiés neuro-endocriniens avec électivité nerveuse, sanguine et tissulaire, sous l'égide de l'hypoxie, donc à potentiel réactionnel entamé.
* Bien distinguer et comprendre les indications aiguës (maladies adynamiques) et chroniques (neuro-vasculaires) variant selon les âges de la vie :
a) Chez l'enfant : maladies toxi-infectieuses graves.
b) Chez l'adolescent : puberté tardive ou difficile à s'établir.
c) Chez l'adulte jeune : troubles thyro-génitaux par l'entremise de l'axe hypophyso-thyro-génital.
d) Chez l'adulte mûr : ménopause, andropause, alcoolisme.
e) Chez le sujet âgé : syndromes cardio-vasculaires (thrombo-emboliques).
* Prescription : jamais au-dessous de la 4 CH. Attention, même dans les dilutions à l'alternance hypo et hyper-coagulation (à éviter dans les affections thrombo-emboliques).
* Moments préférentiels : vers 11h ou 17h ou encore tenir compte de l'alternance des deux phases dans les 24 heures : la régulation exigeant des dilutions hautes (9 à 30 CH) mais espacées : rythme suivant l'évolution. Dans les troubles pré-menstruels toujours améliorés par les règles : de préférence dans la deuxième partie du cycle.

THUYA ET LA PRÉVENTION DU VIEILLISSEMENT (SYCOTIQUE)
ACTION GENERALE :
* Substance végétale mais à action profonde.
* Double action :
a) Inflammation sub-aiguë avec tendance à la chronicité.
b) Métabolique : blocage péri-cellulaire contre lequel l'organisme réagit par des éliminations difficiles s'ajoutant à celles dues à l'action inflammatoire ; puis évolution vers la sclérose comme conséquence.
* Deux stades :
a) Sthénique : éliminations réactionnelles mais torpides avec infiltration liquidienne, contre le blocage péri-cellulaire.
b) Asthénique : états scléreux et processus tumoraux aux points d'impacts électivement touchés par l'action inflammatoire sub-aiguë et chronique (deux pôles fragiles : l'étage moyen de la face, la région génito-urinaire).
* D'où la tétrade physio-pathologique parallèle à celle de la sycose : imbibition, éliminations torpides, sclérose, productions tumorales.
TYPE SENSIBLE :
Reflet de la double action : imbibition puis sclérose.
* L'enfant est hypotrophique, petit et en retard, avec irrégularité du développement des membres et retard intellectuel, caries du collet, dents fragiles, sueurs offensives.
* L'adolescent a tendance à l'embonpoint (sectoriel : ceinture abdominale, hanches, cuisses) avec retard pubertaire, hypertrophie des tissus lymphatiques et cutanés avec troubles trophiques.
* L'adulte, plus développé du tronc que des membres présente une tendance infiltrante puis scléreuse, surtout marquée aux périodes critiques dominées par les endocrines génitales.
* Le sujet âgé est amaigri, scléreux et sujet aux processus tumoraux.
* Tous ont un faciès caractéristique : luisant et bouffi, malsain, aux pores dilatés, aux plis naso-géniens précocement accentués, aux varicosités des ailes du nez. Ils donnent l'impression d'être imbibés d'une façon générale, même s'ils sont parfois maigres.
PROFIL :
* Suites à des causalités isolées mais surtout associées, favorisant le développement ou l'accentuation d'un état sycotique : toxi-infections chroniques, torpides, surtout au niveau de la sphère O.R.L. ou génito-urinaire ; vaccinations intempestives et répétées surtout lorsqu'elles "n'ont pas pris" ; médicaments chimiques à doses fortes et surtout "au long cours" ; séjours prolongés en des lieux ou climats humides ; grossesses ou fausses-couches répétées ; sujets saturés de soufre (origine industrielle, gaz d'échappement des voitures, entre autres) ; suppression d'écoulements dans les secteurs d'action élective.
* Fond dépressif : idées fixes, asthénie mentale avec aversion pour tout effort intellectuel. Sur ce fond : fébrilité impatiente avec agitation, hyper-émotivité et inquiétude constante "à propos de rien".
* Processus morbides provoqués par l'humidité et/ou aggravés par elle, avec hypersensibilité à cette dernière.
* Sensations douloureuses variées : de clou enfoncé, de chairs arrachées, en coup de poignard, avec sensation d'être fragile comme du verre.
* Sécrétions et excrétions épaisses et verdâtres, d'odeur offensive, tendant à la chronicité, au niveau des sphères électives.
* Éliminations cutanées bâtardes : peau sale, grasse, de mauvaise odeur (de poireaux), ainsi que les sueurs localisées.
* Tendance aux excroissances et aux tumeurs.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède couvrant toute la sycose, au mieux il ramène à une psoro-sycose réactionnelle, sinon épanouissement de pathologies multiples faisant le lit à la sclérose poly-tissulaire et aux tumeurs.
* Remède où s'opposent blocage et éliminations, pouvant enrayer l'organicité des troubles en favorisant ces dernières.
* Remède de prescription délicate, surtout lorsque se trouve engagé un processus tumoral évolutif.
* De toutes façons, commencer par une 7 CH, deux à trois fois par semaine.
* Nombreux satellites sur les grandes voies de polarisation : foie, reins, appareil génital, peau, muqueuses, système loco-moteur, système nerveux et neuro-végétatif.
* Ne pas oublier les rééquilibres hygiéno-diététiques et les moyens psycho-somatiques pour dévérrouiller la "prison", expression symbolique des processus morbides d'introversion, si fréquents chez le sujet âgé (cf. STAPHYSAGRIA, entre autres).

AURUM METALLICUM ET LA PRÉVENTION DE LA SCLEROSE ARTÉRIELLE
ACTION GENERALE :
* Métal lourd, étranger à l'organisme, doué d'une double action toxique :
1) Dans le temps en deux phases (action lente) avec décalage ou simultanéité :
a) d'excitation : congestion avec spasmes et hypertrophie des parties atteintes.
b) de dépression : induration, dilatation et sclérose de ces dernières.
2) Dans l'espace : cette filiation physio-pathologique aboutit à une diffusion étendue à partir des vaisseaux et des organes qui en sont riches (artères et capillaires).
* D'où une action diphasique lente mais étendue, avec processus locaux vasculaires soit simultanés, soit successifs sur tout l'appareil cardio-vasculaire et les tissus richement vascularisés.
* De la congestion artérielle à l'artériosclérose, ce processus est souvent retrouvé dans la pathogénésie du remède.
TYPE SENSIBLE :
* Deux types chez l'adulte ou le sujet âgé :
1/ Type floride, pléthorique, sanguin, au visage rubicond (adulte "venant de SULFUR" le plus souvent).
2/ Pâle, au teint jaune ou cyanosé (fausse pléthore), venant de LACHESIS ou de LYCOPODIUM.
PROFIL :
* Sous l'effet de toutes causes faisant évoluer vers la sclérose : héréditaires = psore "pesante", luétisme et/ou alcoolisme chronique, chez des sujets au surmenage cérébral, choqués affectivement, ayant subi des vexations profondes et répétées, alcooliques chroniques, tous de préférence pléthoriques dans un premier temps.
* Agité, autoritaire, se renfermant puis explosant de colère à la moindre contradiction, sur un fond dépressif de dépréciation de soi, mécontent de tout et de lui-même par auto-accusation menant à la tendance suicidaire malgré la crainte vive de la mort (cf. LYCOPODIUM). Ce deuxième stade dépressif envahit surtout le sujet âgé.
* Frileux avec aggravation générale par le froid, mais modalité opposée pour les processus congestifs locaux.
* Hypersensible aux douleurs qui sont intenses, profondes, voire térébrantes, déchirantes, surtout osseuses, pires l'hiver, la nuit, par le toucher.
* Signes de congestion, de spasmes, puis de sclérose tissulaire ou organique dont l'atteinte multiforme acquiert une valeur générale, par l'entremise des vaisseaux.
* Modalités générales : < la nuit, par le froid, > par la chaleur, par la musique qui apaise le psychisme ; avec inversion des modalités thermiques pour les processus congestifs locaux.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Laissant de côté l'enfant aux caractères particuliers, l'adulte et le sujet âgé d'AURUM évoluent de la congestion à la sclérose, le tout centré sur le système artériel et capillaire.
* L'adulte est hypertendu mais frileux, pléthorique mais spasmé, agité, cependant déjà déprimé, longtemps atteint d'une pathologie vasculaire fonctionnelle.
* Le sujet âgé est scléreux, avec un début d'atteinte lésionnelle prédominant au niveau des sphères psychique, sexuelle et cardio-vasculaire.
* Remède de décompensation vasculaire à son stade de pré-sclérose, compris le plus souvent au sein d'une évolution allant de SULFUR à BARYTA CARBONICA et à PHOSPHORUS.
* Se méfier de la tendance suicidaire souvent marquée (l'aggravation transitoire homéopathique pourrait aboutir à l'acte) et quelle que soit la dilution, même en dilution moyenne, car la mélancolie, terminologie psychiatrique, fait partie de la pathogénésie du remède.
* Le remède doit être donné longtemps, car il a une action lente et il s'applique à des situations évoluant progressivement depuis longtemps. D'où un grand rôle préventif certain, si le remède est ainsi compris.
* La posologie obéit aux règles habituelles.

BARYTA CARBONICA ET LA PRÉVENTION CARDIO-VASCULAIRE
Ce remède est l'exemple-type d'une expression pathogénétique comprenant entre autres des signes indiquant des processus aux frontières de l'irréversibilité, et qui de ce fait, doit être envisagé avant que le malade atteigne cette frontière. Le diagnostic de celle-ci, tant clinique que para-clinique, est très difficile, souvent impossible. Aussi l'action préventive sera attentive à des signes précurseurs que l'on recherchera en ayant en tête l'évolution fréquemment retrouvée notamment dans l'anamnèse de SULFUR vers AURUM METALLICUM, puis BARYTA CARBONICA. Une étape souvent exploitée par l'auteur privilégiera un temps plus ou moins long un remède qui n'a pas de pathogénésie et sera donc prescrit par la clinique : BARYTA SULFURATA.
ACTION GENERALE :
* BARYTA CARBONICA est une substance minérale composée, étrangère à l'organisme, à action exclusivement toxique et pharmaco-dynamique, sur le système artériel avec tendance en deux temps successifs à l'hypertrophie puis à la sclérose, et à travers lui les points d'impact seront : le cerveau, les endocrines, le système lympho-ganglionnaire et les artères périphériques.
TYPE SENSIBLE :
* Surtout aux deux âges extrêmes de la vie.
* L'enfant est retardé psycho-somatiquement et adénoïdien.
* L'adolescent est immature dans les domaines de l'affectivité, de l'intelligence et de la mémoire.
* L'adulte prématurément vieilli et le sujet âgé : gras ou maigres, sont des vasculaires : hypertension artérielle. Ce qui domine, c'est la lenteur d'idéation, de perception, de comportement, avec anxiété, déphasage par rapport à l'environnement, d'où tendance à la solitude, à l'enfermement.
PROFIL :
* Lenteur psychique avec troubles du caractère, de l'intelligence, de la mémoire : du simple retard à la débilité (enfant), au "gâtisme" (sujet âgé).
* Frilosité et intolérance au froid à la tête (et à la chaleur à cause de l'hypertension artérielle) et aux pieds.
* De l'inflammation à l'induration :
1) Enfant au niveau des amygdales.
2) Adulte au niveau des glandes et des ganglions.
3) Sujet âgé au niveau de la prostate ou de l'utérus, du système cardio-vasculaire (artères, artérioles et à travers elles : le coeur, le rein, le cerveau).
* Aggravation par le froid humide et le changement de temps. Amélioration dans la solitude (le déphasage en fait un reclus), cette dernière n'exige aucun effort.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Contrairement à LYCOPODIUM : maniement facile.
* Tous les registres : de la 3X trituration à la 30 CH, suivant la méthodologie habituelle, en prescription journalière, hebdomadaire, mensuelle.
* Ne pas attendre le stade de non-retour des processus scléreux, ce que dénotent nombre de signes pathogénétiques. Prescrire sur leur ébauche clinique.
* Continuer le remède longtemps, son action est en effet lente.
* De SULFUR à BARYTA CARBONICA, à travers leurs pathogénésies. Exemples pratiques : imaginer un sujet SULFUR devenant plus lent, moins sthénique, plus frileux, aux éliminations cutanéo-muqueuses de moins en moins explosives, aux émonctoires moins actifs (accentuation de la constipation, urines diminuées, etc...). Prévoir, anticiper chez un AURUM, l'évolution vers une hypertension artérielle scléreuse suspectée devant une aggravation des signes d'asthénie psychique, de spasmes neuro-végétatifs, par exemple.

TUBERCULINUM RESIDUUM ET LA PRÉVENTION EN PNEUMOLOGIE ET EN RHUMATOLOGIE
Seul biothérapique diathésique, avec PSORINUM, que l'expérience de l'auteur considère comme "sans problème majeur" chez le sujet âgé, avec toutefois des nuances et des précautions. Ceci contrairement aux autres dont le danger réside dans la réactivation de processus anciens, plus ou moins "éteints" et dans le fait que les possibilités réactionnelles de nombreux sujets âgés ne leur permettent pas d'en tirer bénéfice.
ACTION GENERALE :
* Préparé à partir de la tuberculine résiduelle de KOCH (endotoxines des corps microbiens), ce remède s'oppose à TUBERCULINUM et ne possède pas de pathogénésie. C'est l'expérience clinique des praticiens qui en fait un remède important, d'action profonde de fibro-sclérose d'évolution progressive chronique qui "étouffe" les organes nobles, bloque les émonctoires et sclérose les tissus avec électivité ostéo-articulaire, respiratoire, urinaire et cutanée.
* Trois caractères : la périodicité des processus, l'absence de phénomènes inflammatoires, les productions fibreuses évoquant un mode réactionnel psorique dépassé, avec conjonction poly-diathésique, tuberculinique en tête, mais également sycotique au stade scléreux.
TYPE SENSIBLE :
* Adulte mûr ou sujet âgé maigre et sec, ayant peu à peu maigri, pâle, asthénique, ralenti psychiquement mais aussi sur le plan somatique. Aspect rétracté, comme figé d'expression, au teint grisâtre.
PROFIL :
* Suites à des processus morbides marqués du sceau de la chronicité : inflammations sub-aiguës à répétition, mal résolues, entretenues par un ou des agents agresseurs sclérosants, s'étalant sur de nombreuses années.
* Triade psychique : asthénie, découragement, tristesse avec repliement sur soi.
* Asthénie physique avec besoin de repos, de sommeil, d'air frais malgré la frilosité.
* Troubles périodiques, intermittents, non fébriles avec productions fibreuses à électivité ostéo-articulaire, respiratoire, digestive ou génitale, puis se généralisant.
* Processus ostéo-articulaires avec douleurs tiraillantes et enraidissement, entraînant une ankylose progressive et des déformations, atteignant les articulations simultanément ou successivement, non influencées par la température ni les modifications des pressions environnantes.
* Troubles respiratoires atteignant les bronches, les poumons, voire la plèvre, par poussées successives, à évolution torpide vers la fibro-sclérose.
* Mêmes atteintes évolutives au niveau des autres parenchymes.
* Éliminations déficientes portant surtout sur l'appareil rénal : oligurie, mauvaise odeur des urines, diminution du résidu azoté (urée, acide urique), sur la peau : sèche, malsaine, acné tubéreuse surtout au niveau du dos et des épaules.
* Rétraction de l'aponévrose palmaire (maladie de Dupuytren, dont il est le meilleur remède).
* Modalités : < par le repos malgré un besoin de se reposer. > par le mouvement et l'exercice physique modéré. Indifférence progressive vis-à-vis des influences climatiques (froid, chaleur, sécheresse, humidité).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Saisir avant tout le moment opportun de le prescrire : avant toute sclérose définitive, difficile certes d'appréciation, agir entre les poussées congestives et inflammatoires.
* Ce remède, donné à temps et précédé de ses satellites qui évitent ainsi des réactivations inopportunes, permet d'enrayer le processus scléreux en ouvrant les émonctoires et en réduisant ou espaçant les poussées qui aggravent ce dernier.
* Véritable remède préventif à condition que les lésions ne soient pas irréversibles, mais il est souvent difficile d'en apprécier le stade évolutif.
* Mal préparé si l'organisme ne peut pas faire les frais de la réaction inopportune possible de départ, il peut être de maniement difficile. D'où la nécessité :
a) de le faire précéder de remèdes ouvrant les émonctoires : BERBERIS, SOLIDAGO, FORMICA RUFA, PETROLEUM, entre autres.
b) de l'alterner avec les remèdes de fond indiqués : BARYTA CARBONICA, CAUSTICUM, NATRUM SULFURICUM, SULFUR IODATUM, THUYA,etc
c) de le donner longtemps, en dilutions progressivement hautes, mais espacées (9 à 30 CH), mensuellement par exemple.
* Contre indiqué dans les tuberculoses évolutives, dangereux dans les processus lésionnels aigus.
* Prudence chez le sujet âgé dont la plasticité tissulaire est réduite.
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II - LES REMÈDES DE SCLÉROSE.
BARYTA CARBONICA
Se reporter au chapitre des remèdes de prévention où il est étudié totalement.
Il doit être rappelé que son action est d'autant plus efficace qu'il est prescrit avant l'apparition de ceux de ses signes pathogénétiques qui dénotent un état scléreux très avancé, aux frontières des processus irréversibles.
CAUSTICUM
Substance minérale composée d'expérimentation purement homéopathique, contenant de la chaux et du bisulfate de potasse surtout.
ACTION GENERALE :
* Surtout sub-aiguë ou chronique.
* Points d'impact multiples :
a) Sur le système nerveux : dépression avec faiblesse irritable sur le psychisme, sur la motricité, sur la sensibilité, le tout avec asthénie.
b) Sur les tissus conjonctifs et dérivés : fibrose.
c) Sur la peau qui est bloquée avec éruptions torpides, suppurations, fistules, cicatrices exubérantes et douloureuses.
d) Sur les muqueuses "à vif" avec inhibition des sécrétions : digestives, à l'origine de dyspepsie et de constipation ; respiratoires (larynx, trachée, bronches) ; urinaires (incontinence ou rétention) ; génitales (leucorrhée, spermatorrhée).
* Conséquences : troubles nutritionnels (dépression et irritation chronique) aboutissant chez l'adulte mûr et le sujet âgé à l'amaigrissement et à la sclérose tissulaire surtout marquée aux points d'impact.
TYPE SENSIBLE :
* Si l'enfant est retardé surtout sur le plan psycho-moteur, amaigri et à gros abdomen, l'adulte mûr et le sujet âgé sont amaigris, asthéniques, pusillanimes, atteints de sensiblerie avec pessimisme et anxiété, guettés précocement par la sclérose.
PROFIL :
* Suites à des perturbations des systèmes de commande nerveuse et nutritionnelle avec blocage des émonctoires cutanéo-muqueux motivé, exacerbées par une sycose évolutive et/ou une psore bloquée, un tuberculinisme évolutif. Longue série durant la vie d'exacerbations "diathésiques". Le tout se manifestant à l'occasion de causalités liées à l'environnement : froid sec (syndromes sub-aigus) ; surmenage et chocs moraux profonds et prolongés ; affections débilitantes surtout sur le système nerveux cérébro-médullaire à allure progressive et chronique ; enfin suppression intempestive, réitérée d'une élimination cutanée ou muqueuse.
* Dépression mélancolique avec agitation, irritabilité et anxiété : sujet âgé, taciturne ou querelleur, angoissé et larmoyant sur les malheurs d'autrui, avec appréhension d'une catastrophe, le tout exacerbé au crépuscule.
* La triade : grande faiblesse, tendance parétique, amaigrissement progressif, évoluant de longue date, de préférence réalisé dans des endroits localisés.
* Douleurs brûlantes ou déchirantes ou d'écorchure au niveau des régions atteintes : paroxystiques, rebelles et tenaces, chroniques, avec endolorissement et parésie ou accompagnées de mouvements anormaux et de contractures, sur un fond de faiblesse extrême.
* Tendance à la raideur, à la rétraction, à la sclérose, à l'atrophie, au raccourcissement des parties atteintes.
* Frilosité avec aggravation au froid et au mouvement et amélioration à l'air chaud, au temps pluvieux.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède très décompensé d'évolution grave sur deux plans :
a) diathésique, c'est un aboutissant, remède poly-diathésique.
b) pathologique : morbidités conjoncturelles chroniques à évolution vers la dépression, la poly-sclérose avec blocage émonctorial.
* Son action peut inverser une situation relativement désespérée en réactivant les défenses annihilées (débloque la peau, active les sécrétions, soulage les appareils "encombrés"). Le saisir suivant ses signes mais avant les processus de sclérose confirmée.
* C'est un des grands remèdes du sujet âgé : parétique et impotent, atteint de rhumatisme chronique, de bronchite chronique et d'emphysème, d'incontinence d'urines, de parésies et de paralysies d'origine centrale et périphérique, d'artériosclérose, de cataracte, etc...
* Posologie conseillée :
a) Pour lever un barrage diathésique : 9 CH - 15 CH - 30 CH en échelle à 24 heures d'intervalle.
b) Dans la pathologie lésionnelle : 7 CH, deux à trois fois par semaine ;
c) Dans les syndromes sub-aigus : 5 CH, deux à trois fois par jour, puis espacer ; enfin élever la dilution afin d'éviter les rechutes : 9 à 30 CH, en espaçant suivant amélioration (exemple fréquent : paralysie faciale a frigore, même ancienne).
d) Remède à donner longtemps, sans problème de réactions inopportunes, mais à doses espacées dans les syndromes anciens à évolution progressive, mais récupérables (non irréversibles).

PHOSPHORUS
ACTION GENERALE :
* On rappellera sa double personnalité liée d'une part à son action métabolique (sur l'os, le sang, les cellules), d'autre part à son action toxique (aiguë sur les parenchymes, sub-aiguë et chronique sur la peau, les muqueuses, les tissus nobles).
* Les troubles de son métabolisme expliquent les signes osseux, sanguins, cellulaires et tissulaires (organes "nobles"), avec accélération des oxydations et désassimilation azotée.
* Les troubles toxiques aigus avec congestion, hémorragie, nécrose (foie, reins, poumons, pancréas), sub-aigus et chroniques en deux phases : 1 - d'excitation avec congestion des muqueuses et de la peau, lésions cellulaires hypertrophiques ; 2 - de dépression avec stases locales cutanéo-muqueuses, lésions cellulaires atrophiques avec sclérose et dégénérescence graisseuse des parenchymes.
* L'ensemble explique à la fois l'étendue et la profondeur de ses actions.
TYPE SENSIBLE :
* Deux types sensibles sont le reflet de sa double personnalité :
1/ Le premier (correspondant à l'action métabolique) concerne le sujet jeune, mince, élancé, un peu voûté, hypersensible mais extraverti (contrairement à NATRUM MURIATICUM) tuberculinique en fin de lignée, ouvert aux pathologies multiples sous l'égide des perturbations minérales.
2/ Le second (correspondant à l'action toxique) concerne l'adulte prématurément vieilli ou le sujet âgé, épuisé, lent, assoupi, apathique, taciturne, replié sur lui-même, diminué psychiquement : intellect, affectivité, mémoire. ; anémique, au faciès pâle, voire bouffi. Poly-scléreux à l'image de l'action pluri-sectorielle du phosphore : poly-diathésique, de fin de parcours, à saisir thérapeutiquement avant l'offensive lésionnelle irréversible.
PROFIL :
* Remède d'évolution grave : suites de croissance trop rapide, de pertes de liquides vitaux, d'inflammations parenchymateuses variées, de préférence chez le tuberculinique jeune. Suites d'affections chroniques à évolution lente et durable, dégénératives, chez le sujet âgé, poly-diathésique, toutes diathèses confondues, menacé de sclérose de ses organes.
* Suractivité mentale vite épuisée et d'autant plus déprimée que le sujet est âgé, en une cyclothymie plus ou moins rapide créant l'anxiété avec oppression au crépuscule, évoluant vers l'apathie avec lenteur, désintérêt mental, aptitudes intellectuelles et mémoire progressivement en "veilleuse".
* Tendance évolutive vers l'aggravation générale ou loco-régionale avec fréquemment des hémorragies abondantes, répétées, vicariantes aux lieux d'agression.
* Frilosité générale, mais intolérance localisée à la chaleur (tête, mains).
* Sensations de brûlure localisées, pires aux extrémités, au rachis, à la région interscapulaire.
* Aggravations au froid, au changement de temps, à la dépression atmosphérique, le soir, par l'exercice physique ou mental.
* Améliorations après le sommeil, par le repos, par l'obscurité.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède important d'évolution diathésique couvrant les âges extrêmes.
* L'adulte mûr et le sujet âgé sont des scléreux, déprimés, candidats aux lésions multiples, prédisposés aux syndromes de dégénérescence tissulaire ou organique.
* Autant sa prescription est délicate chez le jeune tuberculinique, autant elle est plus aisée chez le sujet âgé scléreux, avec toutefois les précautions d'usage chez un malade aux réactions enrayées et aux émonctoires fragiles.
* Commencer par une 7 CH, une à deux fois par semaine, en s'assurant d'une bonne perméabilité rénale. A donner longtemps mais en vérifiant l'état scléreux général ou local (examens para-cliniques : attention à la fonction rénale).
* Hautes dilutions très espacées et en maintenant une stratégie homéopathique sur les divers niveaux exigeant la maintenance des équilibres généraux et sectoriels : 9 CH à 30 CH tous les mois ou deux mois.
* 7 CH à 15 CH, quotidiens dans l'hépatite virale (dont PHOSPHORUS est le remède essentiel), ce qui a été vérifié scientifiquement.

SILICEA
ACTION GENERALE :
* Trois caractères de la silice : universalité (dans les trois règnes), dureté (exemple des verres), résistance (noeuds des bambous, squelette des petits organismes marins).
* Double action :
a) Métabolique - triple rôle : de soutien, de protection des tissus conjonctifs, de défense immunitaire.
b) Toxique, extériorisée par les doses homéopathiques chez un sujet sensible : chronique avec inflammation puis sclérose.
* Ses deux pôles physio-pathologiques ; suppuration puis sclérose évoquent l'un la psore décompensée ou le tuberculinisme évolutif, l'autre les poly-diathèses, en ajoutant sycose et luétisme.
* Le tissu conjonctif en est la plaque tournante, contrairement à PHOSPHORUS dont l'action prédomine sur les tissus nobles.
TYPE SENSIBLE :
A tous les âges : maigre, débile et frileux, mais hypersensible, épuisé, suppurant facilement.
* L'enfant est déminéralisé, énurétique, somnambule, sensible aux convulsions, parasité intestinal.
* L'adulte suppure chroniquement, est constipé, tend vers le rhumatisme chronique.
* Le sujet âgé est un polyscléreux, surtout au niveau des sphères pulmonaire (emphysème, fibro-sclérose, évoquant la silicose) et artérielle (artériosclérose).
PROFIL :
* Suites de carence d'apport ou de dénutrition en rapport avec une multitude de facteurs : alimentaires, vaccinaux, maladies aiguës de l'enfance à répétition, chroniques de l'adulte ; occasionnels : surmenage psychique, manque de sommeil répétitif ou chronique, pertes de liquides vitaux, suppression spontanée ou intempestive de la sueur des pieds.
* Fond dépressif et faiblesse irritable : épuisé et découragé, mais hypersensible et agité, sursaute au moindre bruit et insomniaque. Synthèse : timide, peureux mais entêté, anxieux, aggravé par la consolation.
* Frilosité intense bien qu'il se couvre peu, hypersensible au froid, extrémités glacées, frissons même par le mouvement, sueurs abondantes, nauséabondes des extrémités.
* Amaigrissement progressif avec débilité, mais gros abdomen.
* Inflammations chroniques avec suppuration, fistulisation, induration, sclérose successivement. Toute plaie suppure facilement et interminablement sur une peau malsaine.
* Douleurs aiguës, névralgiques, piquantes, surtout par les courants d'air, par la suppression de la sueur des pieds, ou encore post-vaccinales et accompagnant les secteurs atteints.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède évolutif dans trois voies essentielles : déminéralisation tissulaire, suppurations chroniques, sclérose poly-tissulaire par atteinte lente, chronique, par poussées au niveau du tissu conjonctif et de ses dérivés, marquant la fragilité des processus immunitaires.
* Il serait de prescription facile sans la tendance suppurative sectorielle, auquel cas il faut se rappeler que les basses dilutions sont centrifuges et les hautes centripètes.
* La tendance à la sclérose et à la déminéralisation conjuguées surtout chez le sujet âgé en font un remède irremplaçable à la période réversible. Toutes dilutions : 3 CH, 4 CH en trituration étayant ainsi les CALCAREA en inversant le sens de la décalcification, dans trois indications majeures : dans l'enfance, durant la grossesse, dans la lutte contre l'ostéoporose sénile. Les hautes dilutions espacées (la question de la suppuration chronique étant écartée) ont une action pré-scléreuse et scléreuse étonnante.
* En résumé, deux visées :
a) Comme remède de fond en complément des remèdes diathésiques, en agissant en fonction inverse de la chronologie des processus morbides , mais attention aux réactivations inopportunes chez le sujet âgé à la plasticité tissulaire très diminuée.
b) Comme remède évolutif régional en prenant garde aux réactions focales, surtout dans les syndromes avec menace de suppuration. Mais si l'extériorisation de cette dernière est possible, l'action sur la chronicité, les fistulisations et les cicatrisations interminables est remarquable.
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B - LES REMÈDES SATELLITES.
Il n'est pas question de reprendre en détail chaque remède de la liste énoncée, mais de donner quelques exemples, en sachant que leur classement est pédagogique et que le remède étudié peut exercer ailleurs ses "talents".

I - REMÈDES SATELLITES DE SULFUR :
PREMIER EXEMPLE = NUX VOMICA
ACTION GENERALE :
* Action fonctionnelle et motrice réflexe sur le système nerveux, expliquée par ses deux alcaloïdes essentiels :
a) La strychnine (plus dans ce remède que dans IGNATIA) : action motrice bulbo-médullaire réflexe avec une excitation dominante (contractions et spasmes) et une dépression secondaire (phénomènes parétiques). Points de départ du réflexe : système nerveux central, périphérique, neuro-végétatif.
b) La brucine (plus dans IGNATIA) : action sur le sensorium.
c) L'ensemble : action réflexe, motrice prédominante (strychnine) sous la dépendance de la sensibilité émotionnelle (brucine) d'où : fixité, ténacité, précision des signes, par opposition à l'instabilité, la labilité et l'imprécision de ceux d'IGNATIA.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets bilio-nerveux, très sensibles à leur environnement, hyper-actifs et rapides dans leurs gestes, attitudes et réflexes, mais avec tendance à la sédentarité, ce qui bride leur besoin d'expansion.
* Sujets réagissant à l'auto-intoxication par les digestions pénibles, majorées par les erreurs hygiéno-diététiques, et ceci même chez le sujet âgé.
PROFIL :
* Suite d'auto-intoxication (surmenage, sédentarité, surtout sur terrain psorique), d'hétéro-intoxication (régimes aberrants avec excès, alcool, tabac, médicaments chimiques à doses pondérales, multiples et absorbés depuis longtemps). Suites de froid sec (états aigus).
* Irritable, coléreux, impatient, intolérant, égocentrique (SULFUR), puis déprimé, d'où anxieux, suicidaire ou agressif envers autrui.
* Hypersensibilité à l'environnement : bruit, contact, lumière, froid, avec amélioration par un court sommeil à tous moments (qui le court-circuite). Par contre insomnie, pire par la sédentarité ou les excès alimentaires et/ou sexuels. Toujours aggravé au réveil et après les repas.
* Frilosité, aggravé au froid, aux courants d'air, par le vent, amélioré par le temps humide.
* Désir d'aliments excitants qui cependant l'aggravent.
* Douleurs brûlantes, coupantes, déchirantes, surtout crampoïdes (spasmes), avec tendance à la parésie, pesantes (atonie secondaire), avec secousses (réflexes).
* Spasmes viscéraux qui imposent par leur multiplicité : gastriques avec vomissements qui soulagent, intestinaux (antipéristaltisme), vésicaux (dysurie avec ténesme), etc...
* Améliorations par tout ce qui calme l'excitation nerveuse : repos, court sommeil, chaleur sauf dans les états congestifs aigus. Aggravations par tout ce qui l'intensifie : froid sec, contact, stimulants, après avoir mangé et le matin.
* Fièvre avec frissons, en se découvrant et au moindre mouvement, non améliorée par la chaleur (états aigus).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède central des perturbations nerveuses et neuro-végétatives réflexes provoquées ou exacerbées par les agressions endogènes et/ou exogènes, surtout mais non exclusivement sur terrain psorique au début de ses réactions contre elles : psore sthénique et secondairement entachée d'une autre diathèse.
* Remède surtout utile dans les états chroniques à tous âges, même chez le sujet âgé où son indication est un test de possibilités réactionnelles encore efficaces. Ne pas oublier cependant la pathologie aiguë (action ponctuelle). Éviter la systématisation de sa prescription, sous prétexte que ce remède est fréquemment indiqué.
* Trois grands moments de celle-ci :
a) Il peut "éclaircir" le cas lorsque celui-ci est complexe et que le simillimum ne "sort" pas, l'histoire du malade en témoignant.
b) Il faut y penser en cas d'inflation médicamenteuse, afin de la neutraliser et permettre au traitement homéopathique de mieux agir.
c) Dans le sevrage fréquemment délicat de la poly-pharmacie (surtout des médicaments chimiques au long cours).
* Se souvenir qu'il complète beaucoup de remèdes de fond, non exclusivement psoriques, en en disciplinant les réactions inopportunes.
* Posologie souple avec un clavier complet. Il accentue souvent au début une constipation chronique (de son type bien sûr : spasmodique). C'est un remède fidèle, surtout en préventif de ses troubles pathogénétiques liés à des facteurs agressifs renouvelés.

DEUXIÈME EXEMPLE = BRYONIA
Grand remède des états aigus inflammatoires par son action préférentielle sur les muqueuses et les séreuses, il aura des indications multiples au cours des pathologies du sujet âgé et sa situation comme satellite de SULFUR doit s'étendre à de nombreux autres remèdes de fond de même que la multiplicité des secteurs atteints lui assure des relations symptomatiques nombreuses, comme celle classique avec RHUS TOXICODENDRON notamment, au sein de processus aigus ostéo-articulaires.
ACTION GENERALE :
* Son action est aiguë, sub-aiguë, plus rarement chronique.
1/ Dans le temps, développement lent, progressif en deux phases : d'excitation = inflammatoire sthénique et excitation sur le système nerveux ; puis de dépression sur ce dernier.
2/ Dans l'espace, deux grandes actions :
a) Inflammation aiguë sèche puis exsudation sur les muqueuses, les séreuses et les organes qu'elles contiennent et par leur intermédiaire sur le système nerveux périphérique s'exprimant par des douleurs névralgiques.
b) Sur le système nerveux en deux phases : excitation avec irritabilité, puis dépression avec immobilité et prostration.
TYPE SENSIBLE :
* A tous les âges : sujets plutôt maigres mais robustes, irritables, sthéniques (cf. NUX VOMICA). L'asthénicité est secondaire. Ils craignent le froid sec mais souffrent surtout à la saison chaude.
PROFIL :
* Chez un psorique auto-intoxiqué ou rhumatisant ou encore chez un tuberculinique au cours de crises inflammatoires, le froid humide, une infection microbienne ou virale, la suppression de sueurs ou d'éruptions, ou encore la colère, autant de facteurs déclenchant les signes du remède.
* Trois tableaux de signes psychiques, les deux premiers sous l'égide de l'excitation du système nerveux, le troisième sous celui de la dépression :
a) Irritable, coléreux, contrariant (NUX VOMICA), mais taciturne, d'où angoisses, en rapport avec un état hépatique chronique.
b) Inquiet, anxieux, ce qui l'oblige à remuer, mais ses douleurs le contraignent au repos absolu, au cours d'un état inflammatoire aigu.
c) Prostré avec délire (idée fixe qu'il est loin de chez lui, il veut sortir de son lit et rentrer chez lui, surtout la nuit) lors d'un état infectieux adynamique.
* Inflammation aiguë d'évolution progressive, sèche puis avec exsudation, extrême sécheresse des muqueuses, soif de grandes quantités de boissons froides à de longs intervalles.
* Douleurs lancinantes, aiguës, piquantes, arrachant des cris, obligeant à l'immobilité absolue.
* Fièvre sthénique au cours du processus inflammatoire : frissons avec soif, stade de chaleur avec face rouge, tête chaude et douloureuse, enfin sueurs acides, huileuses.
* Tous les signes sont améliorés par le repos absolu, la pression forte, le froid, aggravés par le moindre mouvement, par la chaleur, bien que les douleurs articulaires et gastro-intestinales soient améliorées par elle, aggravés après le repas, le soir ou la nuit, par la colère, après suppression soit des règles, soit des éruptions.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède épisodique, d'indication fréquente chez le sujet âgé exposé aux processus inflammatoires variés, de préférence au niveau des muqueuses et des séreuses, à leur période d'état, témoignant cependant de réactions relativement sthéniques. Ces pathologies aiguës se constituent soit lentement, soit succédant à un début brutal. Sous cet angle, son indication peut apparaître dans n'importe quelle diathèse, avec cependant une plus grande fréquence dans le tuberculinisme ou moins souvent dans la psore.
* Mais on peut voir apparaître ses signes au cours d'un état chronique chez un hépatique, les deux diathèses précédentes prennent alors plus de relief, mais ici c'est la psore qui domine.
* Ces notions diathésiques se traduisent dans la pratique par les indications de fond autour de BRYONIA, de SULFUR ou de LYCOPODIUM pour la psore, de SULFUR IODATUM ou de NATRUM MURIATICUM pour le tuberculinisme.
* La sectorisation de l'action de BRYONIA explique entre autres les rapports de BRYONIA et de RHUS TOXICODENDRON dans le domaine ostéo-articulaire notamment, comme complémentaires : le premier agissant sur la synoviale, le deuxième sur les tissus péri-articulaires, comme incompatibles de par l'opposition de leurs modalités, comme antidote de l'un par rapport à l'autre, enfin l'évolution vers l'aggravation du premier vers le deuxième dans un certain nombre de processus inflammatoires.
* La posologie obéit aux règles habituelles.
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II - REMÈDES SATELLITES DE SEPIA.
PREMIER EXEMPLE = HELONIAS
ACTION GENERALE :
* Il est surtout un complémentaire génital féminin de SEPIA.
* Double action :
1 - Dans le temps : deux phases = l'une de congestion, l'autre d'atonie.
2 - Dans l'espace : elles s'expriment différemment selon le secteur atteint. Trois électivités essentielles :
a) L'utérus surtout, prédominance de l'atonie après une période de congestion.
b) L'appareil rénal : l'excitation domine avec polyurie et protéinurie, la dépression secondaire explique la faiblesse douloureuse dorso-lombaire.
c) Le cortex cérébral : la faiblesse irritable et l'amélioration par la distraction qui assure une déconnexion cortico-somatique.
d) Accessoirement le tube digestif : atonie (deuxième phase) avec hypersialorrhée (première phase).
TYPE SENSIBLE :
* Personnes proches de la ménopause, abattues, épuisées rapidement mais agitées, tous caractères rythmés par les incidents de la vie génitale.
PROFIL :
* Chez une tuberculinique (note inflammatoire), une luétique (note ptosique), une psorique (surcharge avec congestion), à l'occasion d'une grossesse, d'un avortement, d'écarts sexuels, de prolapsus utérin, de péri-ménopause.
* Sur un fond mélancolique apparaissent un besoin de s'occuper sans cesse qui atténue les souffrances et une irritabilité avec intolérance envers l'entourage.
* La distraction ou l'occupation soulage le psychique et le physique.
* La malade sent son utérus meurtri et pesant, accentué par le mouvement, accompagnant des règles trop fréquentes, trop abondantes, épuisantes ou bien il existe une aménorrhée avec fatigue lombaire.
* Leucorrhée irritante, malodorante, comme du lait caillé.
* Douleurs pesantes variées au niveau du rachis, du thorax, des glandes mammaires, des membres inférieurs, accompagnant le complexe psycho-somatique.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède centré sur l'utérus, complémentaire de SEPIA dont il se distingue par les caractères de la menstruation liés aux processus locaux, mais non exclusivement de ce remède : NATRUM MURIATICUM, SILICEA, TUBERCULINUM également.
* Il agit remarquablement sur le complexe psycho-somatique de la périménopause en complément des remèdes de fond.
* Posologie selon la méthodologie habituelle.

DEUXIÈME EXEMPLE = CARDUUS MARIANUS
Complémentaire de SEPIA à l'étage hépato-portal de son action, avec une polarité concertée sur la veine porte et par son entremise sur les fonctions hépato-biliaires.
ACTION GENERALE :
* Action spatiale : principalement la veine porte : pôle inférieur (hémorroïdes), pôle supérieur (foie et voies biliaires). Accessoirement tout le système veineux, les muqueuses, l'occiput, les reins, les genoux, les surrénales. Latéralité gauche préférentielle.
* Action dans le temps : congestion et ralentissement circulatoires, d'où atteinte passive de la veine porte.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets hépatiques et variqueux de longue date, frileux en fin de nuit, avec froid aux genoux.
PROFIL :
* Surcharge hépato-portale surtout chez un psorique hépatique et variqueux, frileux, ayant fait abus de spiritueux ou de bière.
* Signes psychiques et généraux dont l'absence contraste avec le "luxe" des signes régionaux centrés sur le foie à travers le système porte.
* Aggravations après avoir mangé et par le mouvement, couché sur le côté gauche et par la pression, par la bière et amélioration en plein air.
* Signes hépato-digestifs de congestion portale : douleurs tiraillantes de l'hypocondre droit, pires couché sur le côté gauche et épigastriques, de gauche à droite avec brûlures, vomissements et distension abdominale. Constipation (selles foncées, dures, en petits morceaux, difficiles à évacuer), parfois alternance avec la diarrhée. Hémorroïdes brûlantes, pruriantes, peu hémorragiques. Nausées à la palpation du foie ou de l'épigastre.
* Urines épaisses, acides, jaune d'or, sans dépôt.
* Varicosités, varices, ulcères variqueux chez un hépato-portal.
* Peau jaune, pruriante, avec taches jaunes dites hépatiques sur la face antérieure du sternum.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Petit remède fidèle à visée émonctoriale et de soulagement du système hépato-portal, dans tous les processus en rapport avec congestion et ralentissement à point de départ portal (en amont : veines périphériques - en aval : syndromes hépato-porto-vésiculaires).
* De ce fait, il complète de nombreux remèdes atteints dans ses registres physio-pathologiques, essentiellement psoriques : NUX VOMICA, SULFUR ; en cas d'évolution vers l'aggravation : SEPIA puis PHOSPHORUS.
* Posologie basse : 3 à 5 CH dans une action centrifuge efficace.
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III - REMÈDES SATELLITES DE LACHESIS.
EXEMPLE DE = IGNATIA
Il faut se débarrasser d'emblée de cette relation exclusive, qui est d'ordre essentiellement pédagogique au même titre que pour les autres remèdes. Elle ne sert qu'à fixer les idées.
ACTION GENERALE :
* Comme NUX VOMICA, IGNATIA a une action fonctionnelle réflexe sur le système nerveux d'ordre sensoriel (NUX VOMICA a une électivité motrice), différence expliquée par les proportions inverses des deux alcaloïdes présents dans ces deux remèdes : la brucine prédomine dans IGNATIA, la strychnine dans NUX VOMICA.
* Ce qui assure ici une action réflexe motrice (strychnine) sous la dépendance prédominante de la sensibilité émotionnelle (brucine), d'où : variabilité, alternance, labilité, paradoxe et contradiction de tous les signes (par opposition à la fixité et la précision de ceux de NUX VOMICA).
TYPE SENSIBLE :
* Sujets nerveux (des deux sexes), hypersensibles à tout choc émotionnel, s'exprimant par des soupirs, voire des lipothymies. Hyperexcitables mais à réponses intériorisées à tous âges, s'atténuant souvent avec l'âge, car elles s'expriment surtout aux périodes critiques (puberté retardée, péri-ménopause ou andropause). Sujets souvent longilignes ou dystrophiques (NUX VOMICA = de préférence normolignes non exclusifs).
PROFIL :
* Chez des tuberculiniques ou luétiques, sans exclusivité, sous l'effet de chagrins concentrés, répétés, de frayeurs, le tout passivement subis, pouvant être exacerbés par des agressions liées à l'environnement (odeurs, tabac, abus de café, de thé ou d'alcool).
* Impressionnables, introvertis, avec rumination, d'humeur changeante (rires et pleurs, colères et craintes, joies exubérantes et larmes silencieuses) ; le tout aggravé par la consolation.
* Les signes ainsi déclenchés sont excessifs, labiles, mobiles, inconstants, variables, paradoxaux et contradictoires.
* Les douleurs également suscitées de la sorte sont névralgiques (vives, aiguës, soudaines), erratiques et fugaces, paradoxales, circonscrites, en points, en clou.
* Frilosité avec extrémités froides et aggravation par le froid.
* Association ou alternance rapide des signes loco-régionaux qui acquièrent ainsi une valeur générale : sensation de boule allant de l'épigastre à la gorge, défaillance épigastrique avec longs soupirs, pire vers 11h, nausées améliorées en mangeant, migraine en clou, douleur rectale aiguë, pire après une selle molle, etc...
* Aggravations par tout ce qui majore l'hypersensibilité nerveuse : émotions, consolation paradoxale, odeurs violentes, excitants, contact, froid.
* Améliorations par tout ce qui la calme : chaleur, applications chaudes pour les algies ; par ce qui atténue l'incoordination nerveuse : distraction, émission abondante d'urines pâles, pression forte sur les endroits douloureux (cf. BRYONIA, d'origine inflammatoire).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède de départ des déséquilibres paroxystiques réflexes sensoriels et fonctionnels, véritable sonnette d'alarme, couvrant tous les âges de la vie, avec des périodes critiques, c'est dire sa fréquence d'indication, en évitant de tomber dans la systématisation.
* Son application n'est pas aussi facile que sa fréquence d'indication pourrait le faire croire.
1 - Éviter l'aggravation nocturne de la prise du soir (inconstante comme tout dans ce remède).
2 - Éviter la répétition trop fréquente, se baser sur la demande en l'expliquant au malade.
3 - Les très hautes dilutions seront à prescrire quand les signes psychiques sont très nets, ou pour lever un barrage nerveux, notamment en échelle : 9 CH - 15 CH - 30 CH, à 24 heures d'intervalle, ou encore dans les vomissements de la grossesse lorsque les signes sont en accord, bien entendu.
4 - Dans le trac aux examens : la veille au soir et si besoin une à deux fois le jour même (GELSEMIUM, en effet, n'est pas toujours indiqué, tout en étant le plus important).
5 - Chez le malade hypersensible : un, deux ou trois granules à la fois (c'est le malade qui en est le juge, ce qui est identique pour les autres remèdes dits "nerveux", comme AMBRA GRISEA, COFFEA ou VALERIANA par exemple).
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IV - REMÈDES SATELLITES DE LYCOPODIUM.
EXEMPLE DE = CHELIDONIUM
ACTION GENERALE :
* Double action :
a) Dans le temps : excitation puis dépression.
b) Dans l'espace : cinq électivités = le foie, mais aussi le système nerveux, l'appareil pleuro-pulmonaire, la peau, le rein.
* Action essentielle sur le foie (comme LYCOPODIUM), avec les deux phases :
a) Les éléments anatomiques : la cellule hépatique (inflammation puis début de dégénérescence (PHOSPHORUS), le canalicule biliaire surtout en deux stades : hyperfonction (SULFUR) avec troubles d'hypercholie, puis stase (LYCOPODIUM) avec processus d'hypocholie, puis de cholérétention prédominantes.
b) D'où action essentiellement sur la fonction biliaire du foie.
c) Électivité droite.
* Action secondaire sur les autres appareils mais en rapport avec les troubles hépato-biliaires.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets bilio-nerveux, cholémiques, indolents, mais irritables, au teint jaunâtre.
PROFIL :
* Manifestations hépato-biliaires et réflexes chez des hépatiques, parfois consécutives à un état aigu fébrile ou pulmonaire ou rhumatismal ou encore sur diathèse psorique (dysmétabolisme) ou tuberculinique (insuffisance hépatique et déminéralisation).
* Fond dépressif : lenteur d'esprit, de la parole, de la démarche avec paresse. Sur ce fond, sujet irritable et coléreux. D'où : anxiété allant jusqu'aux hallucinations (poursuivi par une odeur nauséabonde des objets environnants).
* Toutes les éliminations sont de couleur jaune d'or ou jaune verdâtre : langue, selles, urines, leucorrhée, peau.
* Amélioration par la chaleur, sauf les signes de l'extrémité céphalique. Désir d'aliments et de breuvage chauds.
* Électivité pour le côté droit, de la tête aux talons.
* Concomitance fréquente d'une douleur à l'angle inférieur de l'omoplate droite liée aux douleurs sectorielles voisines.
* Aggravations par le mouvement, vers 4h et 16h, par le toucher, amélioration par la pression profonde, aggravation par le changements de temps (pour les douleurs).
* Ensemble évocateur hépato-biliaire : langue sèche, jaunâtre, avec bords rouges gardant l'empreinte des dents ; selles pâteuses, jaunes d'or ou décolorées, légères ; sensations de pression et de constriction dans l'hypocondre droit irradiant en bretelle à droite et en arrière ; urines jaune foncé ou comme de la bière brune ; peau jaune, malodorante, siège d'un prurit fréquent.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède aigu, sub-aigu et parfois chronique de syndromes hépato-biliaires, de processus pleuro-pulmonaires de la base droite chez des hépatiques, de syndromes accessoires d'origine ou à substratum hépatique, de préférence à droite.
* Remède à visée émonctoriale hépato-biliaire et rénale permettant d'aider à l'efficacité des remèdes de fond, tels que : SULFUR, LYCOPODIUM, PHOSPHORUS.
* Remède de prévention chez le sujet âgé des pathologies hépato-biliaires menant aux lithiases, colites ou migraines et plus tard aux hépatites chroniques, cirrhoses, etc... en complément des grands remèdes du foie.
* Posologie suivant les règles habituelles des basses aux hautes dilutions, en se rappelant que comme tout remède végétal, l'action est relativement courte et superficielle, nécessitant l'appoint de remèdes d'action plus profonde.
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V - REMÈDES SATELLITES D' AURUM METALLICUM.
EXEMPLE DE = SANGUINARIA
ACTION GENERALE :
* Trois actions qui motivent les indications surtout dans les états aigus.
a) Congestion vaso-motrice active, localisée, périodique, dans tous les secteurs circulatoire et nerveux.
b) Irritation sèche puis catarrhale des muqueuses et des glandes expliquant la formation, à la longue, de polypes : muqueuses respiratoires, digestives - glandes : foie, ovaire droit (et utérus).
c) Action conséquente sur le système nerveux avec dépression secondaire.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets des deux sexes, mais en particulier féminins à la péri-ménopause : congestifs, mais déprimés et faibles au cours des processus aigus.
PROFIL :
* Sous l'effet du froid (et de l'humidité) provoquant un état congestif surtout sur terrain tuberculinique et des éliminations périodiques (tous les 7 jours) avec variabilitésectorielle évoquant la psore.
* Irritable mais déprimé et anxieux surtout la nuit, créant agitation et mauvaise humeur.
* Grande faiblesse générale avec sensation de défaillance.
* Grande tendance à "prendre froid" sur les muqueuses respiratoires ou digestives souvent en alternance.
* Douleurs brûlantes localisées avec bouffées de chaleur, rougeurs circonscrites des joues, également au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds.
* Écoulements irritants, âcres, souvent nauséabonds, avec sécheresse des muqueuses correspondantes et sensation de brûlure à leur niveau (nasale, pharyngée, broncho-pulmonaire, digestive avec congestion hépatique).
* Grande variabilité des signes dans l'espace (migraines, coryza, diarrhée) et dans le temps (hebdomadaire).
* Aggravations par temps humide et froid, par le mouvement, la nuit, tous les 7 jours et suivant la courbe solaire (migraine bilieuse), couché sur le côté droit (signes pulmonaires droits), par les odeurs (coryza).
* Améliorations par le sommeil, par l'émission de gaz (migraine, toux), couché sur le côté gauche (signes respiratoires).
* Latéralité droite (céphalée ou migraine, névralgie faciale, deltoïde, pneumopathie, douleurs ovariennes).
* Aménorrhée (ménopause) avec signes vaso-moteurs, névralgie temporale droite et gonflement douloureux mammaire. Ou bien hyperménorrhée avec règles en avance, abondantes, de sang épais, fétide, leucorrhée nauséabonde et irritante (ulcération du col), méno-métrorragies (polypes utérins). Cet ensemble gynécologique est souvent contemporain de la période ménopausique.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède sectoriel chez la femme à la péri-ménopause, entre SULFUR (psore avec périodicité et états congestifs localisés) et PHOSPHORUS (tuberculinisme avec processus respiratoires et hépatiques).
* Remède voisin de LACHESIS (ménopause et latéralité gauche des troubles), d'AURUM METALLICUM (H.T.A. avec congestions vaso-motrices cardio-vasculaires), à mi-chemin de SULFUR et de BARYTA CARBONICA).
* Ne pas oublier en dehors de ces perturbations de l'âge critique, toute une pathologie aiguë respiratoire (PHOSPHORUS, ANTIMONIUM TARTARICUM) et hépatique avec hypercholie (NATRUM SULFURICUM, IRIS VERSICOLOR, PODOPHYLLUM), des processus muqueux et glandulaires : polypes (nez, larynx, utérus) avec THUYA.
* Posologie suivant les règles habituelles.
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VI - REMÈDES SATELLITES DE THUYA.
PREMIER EXEMPLE = HYDRASTIS
ACTION GENERALE :
* Son importance comme satellite est due à ce qu'il "ouvre" les émonctoires bloqués (cutanéo-muqueux et digestif) et "redresse" un système nerveux et les fonctions digestives ralentis et déprimés. Elle est expliquée par son action générale.
* Sa triade : chronicité d'action, dépression atonique, éliminations cutanéo-muqueuses, s'explique par ses deux phases :
a) Phase réactionnelle courte sur la peau et les muqueuses avec catarrhes, sur les nerfs vaso-moteurs = vaso-constriction à prédominance pelvienne, circulatoire, respiratoire et digestive avec stimulation.
b) Phase dépressive longue : vaso-dilatation générale avec chute de la pression vasculaire, d'où : stases, exsudations sanguines et hémorragies passives.
* Action dans l'espace en deux stades, variables suivant la localisation :
a) Phase réactionnelle : les catarrhes cutanéo-muqueux sub-aigus et chroniques.
b) Phase dépressive sur :
1/ Les systèmes nerveux et nutritionnel : faiblesse, dépression, émaciation.
2/ Le système hépato-digestif : atonie avec congestion portale et constipation.
3/ Le système circulatoire : dépression avec stase veineuse et capillaire.
4/ Le système glandulaire : engorgement passif des glandes mammaires puis processus tumoraux.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets déprimés, faibles, maigres, à faciès terreux, à la peau malsaine, aux émonctoires bloqués.
PROFIL :
* Sur terrain d'aboutissement poly-diathésique : psore décompensée et sycose scléreuse, tuberculinisme évolutif surajouté.
* Toute cause provoquant une intoxication profonde avec fonctions hépatiques déficientes et fermeture progressive des émonctoires dont témoignent l'oligurie, la constipation, les catarrhes difficiles, situation si fréquente à l'orée du 3° âge. A citer : les infections aiguës ou chroniques des voies hépato-biliaires et intestinales, des sphères O.R.L. et génito-urinaires, les abus de laxatifs accentuant et compliquant la constipation, les abus de spiritueux aggravant l'insuffisance hépatique.
* Triade de la dépression mentale : triste, ne s'intéresse à rien, avec aversion pour tout travail mental ; perte de la mémoire récente (omet lettres ou mots en écrivant. Cf. LYCOPODIUM) ; irritable et de mauvaise humeur.
* Faiblesse physique avec amaigrissement.
* Toutes les sécrétions et les excrétions sont épaisses, visqueuses, filantes, jaunâtres au niveau des muqueuses et de la peau, accompagnées de douleurs brûlantes.
* Aggravations par le froid, la grande chaleur, la nuit, par le mouvement, par les vents froids et secs, le repas, l'alcool. Améliorations par la chaleur douce, la pression (pour les douleurs, mais moins nettement que dans BRYONIA), par le repos.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Ses trois groupes d'indications : les catarrhes sub-aigus et chroniques sur la peau et les muqueuses ; l'insuffisance hépato-digestive ; les indurations glandulaires expliquent le rôle "d'épuration" de ce remède, de plus en plus indiqué à mesure que l'âge avance. Aussi est-il très souvent utilisé chez le sujet âgé, accompagnant les remèdes de fond, tels que : LYCOPODIUM, THUYA, PSORINUM et les remèdes d'évolution grave tels que ARSENICUM ALBUM.
* Posologie = registre étendu :
a) Basses dilutions pour solliciter les émonctoires : 3X à 4 CH.
b) Moyennes dilutions dans les catarrhes muqueux chroniques : 5 CH à 7 CH.
c) Très rarement plus hautes dilutions.

DEUXIÈME EXEMPLE = STAPHYSAGRIA
Important remède psycho-somatique ou somato-psychique, dont les deux versants sont expliqués par son action générale et l'éventail des circonstances étiologiques, aussi bien diathésiques qu'acquises, motivant l'apparition de ses indications.
ACTION GENERALE :
* Substance végétale, donc d'action relativement courte dans le temps, par contre très étendue dans l'espace.
1 - Dans le temps : excitation courte, dépression longue, l'ensemble personnifié par une faiblesse avec irritabilité.
2 - Dans l'espace, action diversifiée sur les tissus et les fonctions, et dans un ordre décroissant d'importance avec cependant inter réaction ou subordination ou encore évolution parallèle :
a) Sur le système nerveux central : dépression avec obsessions vis-à-vis des relations individuelles (le sexe) et/ou collectives (les rapports familiaux ou sociaux), créant irritabilité et susceptibilité.
b) Sur le système neuro-végétatif : tendance vagotonique, d'où métabolisme ralenti dans l'ordre fonctionnel, souvent conjuguée avec l'atteinte de la sphère génito-urinaire par stases circulatoires.
c) Sur les muqueuses surtout génito-urinaires avec successivement action sensorielle plus ou moins liée à l'atteinte précédente, puis fonctionnelle, enfin organique, d'où : pollakiurie rythmée par la vie sexuelle avec hyperexcitation et hypersensibilité, puis dysurie avec retentissement chez la femme sur la menstruation, chez l'homme, spermatorrhée ; enfin troubles organiques utérins ou prostatiques : hypertrophie, puis fibrome, adénome.
d) Sur la peau, successivement : irritation chronique, lésions suintantes et croûteuses, excroissances pédiculées avec prédominance à la face et aux organes génitaux.
e) Sur les os et les tissus dentaires : caries.
f) Sur les ganglions lymphatiques : hypertrophie inflammatoire.
TYPE SENSIBLE :
* Suivant les âges de la vie, les prédominances d'action sur les sphères mentales et somatiques ne sont pas les mêmes.
* Chez l'enfant, les expressions somatiques sont au premier plan : malingre, faible, frileux, à gros abdomen, facilement déminéralisé. Mais la note psychique peut accentuer le type physique avec irritabilité par insatisfaction au cours de la vie familiale ou scolaire.
* Chez l'adolescent s'ajoute la naissance des problèmes de la puberté et de la sexualité.
* Chez l'adulte prédominent les incidences psycho-somatiques (frustration de tous ordres : personnelle basée sur la sexualité ; environnementale : familiale, amicale, professionnelle) sur un fond d'asthénicité.
* Chez le sujet âgé, la frustration a des impacts génito-urinaires liés au vieillissement : obsession des troubles prostatiques retentissant sur la sphère urinaire : rétention et/ou incontinence, dans un "aller-retour" psycho-somatique. Ne pas oublier les problèmes du vieillissement sexuel et de ses conséquences multiples.
PROFIL :
* Suites d'un côté de frustration avec refoulement et/ou colères "froides", d'humiliation, de perturbations sexuelles (phantasmes avec écarts sexuels ou masturbation) ; d'un autre côté d'affections déminéralisantes ou de blessures par objets tranchants (équivalents de la frustration avec courant somato-psychique ?) : traumatismes, interventions chirurgicales ; plus rarement suites de froid, d'abus de viande ou de tabac (celui-ci pouvant jouer le rôle de détonateur ou de transfert).
* Fond dépressif allant jusqu'à l'hypocondrie avec irritabilité, susceptibilité, faiblesse de mémoire, dans un contexte de frustration avec idées obsédantes dans cette "prison" mentale, la part de la sexualité n'étant pas exclusive (contrairement à ce que peut exprimer la pathogénésie : avis de l'auteur), mais lorsqu'elle existe : hyperexcitation non ou mal satisfaite conduisant aux phantasmes avec écarts sexuels ou confinant le plus souvent à la masturbation.
* Troubles psycho-somatiques liés aux causes précédentes, à impact génito-urinaire (brûlures urétrales hors miction, pollakiurie puis dysurie rythmées par la vie génitale avec hyperexcitation et hypersensibilité insatisfaites), lombalgies nocturnes et au réveil, après le coït, céphalée et vertiges, coliques intestinales.
* Troubles somato-psychiques liés aux perturbations minérales, acquérant de l'importance par leur association ou leur alternance au niveau des dents (caries), des os (algies nocturnes), des ganglions (adénopathies de voisinage), de la peau (lésions suintantes puis croûteuses, excroissances pédiculées).
* Éliminations cutanées ou muqueuses irritantes, de mauvaise odeur, avec prurit changeant de place par le grattage, électivité céphalique ou génitale, en accord avec le va-et-vient psychique et somatique.
* Désirs d'excitants (vin, alcool, tabac) dans une donnée possible de transfert.
* Aggravations par la frustration et ses traductions psycho-somatiques, par le tabac, par le moindre contact des zones atteintes.
* Améliorations par la chaleur et après le repas agissant comme une dérivation.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Si l'auteur a développé, peut-être outre mesure, son action et sa traduction pathogénétique, c'est que ce remède a atteint une actualité qui ne cesse de progresser en rapport avec les conditions actuelles de société et même de civilisation.
* Remède satellite important du fait de la modernité des circonstances causales qui développent une pluralité de points d'impact avec prééminence des secteurs psychiques, génito-urinaires et cutanéo-muqueux en atteinte évolutive : sensorielle puis fonctionnelle, pouvant aller jusqu'à l'organicité, avec un soubassement possible des quatre diathèses, soit séparées, soit conjuguant leurs effets. Cette polyvalence exprime soit les troubles minéraux des tuberculiniques, soit l'auto-intoxication par abus de viande et de tabac des psoriques, soit l'introversion des processus dont les excroissances des sycotiques "emprisonnés", soit enfin les troubles osseux et ganglionnaires s'ajoutant à la déminéralisation des luétiques.
* En résumé, c'est au sein d'un circuit associant psychisme et soma précédemment décrit qu'éclosent la plupart des processus pathologiques sur les secteurs électifs justifiés par l'action générale du remède.
* Remède de tous les âges de la vie, mais intéressant le sujet âgé en raison des processus de vieillissement qui attirent l'attention au premier chef sur le secteur génito-urinaire : pollakiurie, dysurie avec rétention ou incontinence, spermatorrhée, algies lombaires rythmées par les facteurs du "crépuscule" sexuel : psychiques avec phantasmes, hyperexcitation de "désespoir" avec obsessions, masturbation, le tout à l'ombre d'une pathologie prostatique : prostatisme, hypertrophie, adénome. C'est notamment un remède important de la mentalité du sujet âgé anxio-dépressif allant jusqu'à la mélancolie, confiné dans sa solitude, obsédé par le déclin de ses facultés mentales et de ses possibilités physiques et sexuelles.
* Comme tout remède végétal, STAPHYSAGRIA doit étayer son action à l'aide de remèdes de fond exprimant mieux l'empreinte du terrain. Penser surtout à NATRUM MURIATICUM (tuberculinisme), à LYCOPODIUM, PSORINUM (psore), à THUYA puis CAUSTICUM (sycose), à LUESINUM (luétisme).
* Posologie (personnelle à l'auteur) :
a) Lorsque domine "l'univers" psychique : hautes dilutions espacées, notamment pour rompre un barrage psychologique à l'action d'autres remèdes pourtant bien indiqués : en échelle à 24 heures d'intervalle : 9 CH - 15 CH - 30 CH, et de loin en loin pour maintenir l'action en cas de persévérance des causalités psycho-somatiques.
b) Dans les syndromes somato-psychiques, commencer par une 7 CH deux à trois fois par semaine. De hautes dilutions espacées complèteront ensuite, afin d'éviter les récidives, en alternant avec les remèdes de fond.
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VII - REMÈDES SATELLITES DE TUBERCULINUM RESIDUUM.
PREMIER EXEMPLE = RHUS TOXICODENDRON
Ce remède de par l'explication physio-pathologique de sa pathogénésie et le développement de celle-ci est un grand remède aigu, sub-aigu ou chronique en rhumatologie, en dermatologie et en pathologie infectieuse à des stades évolutifs tels qu'il s'adapte parfaitement comme signal d'alarme et comme préventif sur le chemin des pathologies fréquemment retrouvées chez le sujet âgé, à condition toutefois de le compléter de remèdes de terrain, car en tant que végétal, son action est courte et sectorielle.
ACTION GENERALE :
* Dans le temps : deux phases :
a) La première d'excitation, successivement congestion, irritation, inflammation, avec oedème et brûlures.
b) La deuxième de dépression avec l'évolution suivant les secteurs vers la paralysie et l'ankylose.
* Dans l'espace, quatre groupes tissulaires atteints :
a) Le tissu conjonctivo-fibreux, action essentielle avec la conjonction irritation (algies) et dépression (ankylose), d'où la douleur ankylosante au niveau des muscles, des tendons, des structures péri-articulaires, des tuniques fibreuses des vaisseaux, mais respectant les séreuses (synoviales) contrairement à BRYONIA.
b) La peau, avec les étapes successives : érythème, vésicules, bulles, et à chaque stade : oedème, brûlure, prurit.
c) Les muqueuses avec inflammation catarrhale sur différents secteurs, mais sans l'importance attribuée à d'autres remèdes.
d) Le système nerveux, surtout avec dépression contrastant avec l'agitation physique liée aux actions précédentes.
    • Accessoirement action périostée irritative (comparer à RUTA), sur le tissu lymphatique, sur l'acide urique (hyperuricémie s'ajoutant à l'action rhumatismale).
TYPE SENSIBLE :
* Tous les âges peuvent être concernés : le jeune est plutôt un tuberculinique à la peau sensible ; l'adulte et le sujet âgé sont des sycotiques rhumatisants, très sensibles au froid humide, enraidis par l'immobilité, avec tendance à l'hyperuricémie et à l'hyperoxalémie.
PROFIL :
* Toutes causes favorisant "les rhumatismes" sub-aigus et chroniques ; le surmenage musculaire ; le froid humide.
* Les états infectieux adynamiques.
* Le soubassement diathésique est la psore, similaire à l'ancien arthritisme, le tuberculinisme s'ajoutant chez le jeune, la sycose chez l'adulte et au troisième âge.
* Dépression mentale avec irritabilité par faiblesse et agitation en cas d'algies ankylosantes, couvrant les processus aigus, adynamiques d'une part, les états chroniques cutanés et rhumatismaux d'autre part.
* Tous les signes dont l'agitation et les douleurs sont aggravés par le repos et le froid humide et améliorés par le mouvement et la chaleur sèche.
* Douleurs ankylosantes avec courbature, raideur, agitation, créant le besoin de changer constamment de place, ce qui soulage, avec les caractères différentiels suivant les secteurs : sensation de dislocation articulaire, de brisure musculaire, de déchirure et de tiraillements tendineux et ligamentaires (péri-articulaires), de brûlure prurigineuse peu améliorée par le grattage au niveau de la peau. Signes particuliers de faiblesse parétique, de froid, de fourmillements ou d'insensibilité, avec sueurs qui soulagent.
* Fièvre adynamique avec agitation, délire doux et tremblement, fréquence de l'herpès pendant la fièvre.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède précieux au 3° âge, accompagnant selon les secteurs les grands remèdes de fond de prévention et d'évolution au cours de pathologies rhumatismales sub-aiguës et chroniques, surtout le rhumatisme chronique arthrosique avec atteintes préférentielles des grosses articulations (épaule, hanche, genou, lombes, sacro-iliaque), mais aussi la goutte et les processus ab-articulaires ; moins fréquemment les infections adynamiques dont les syndromes grippaux d'emblée graves, l'érésipèle, les affections cutanées : surtout le zona, mais aussi l'eczéma, l'herpès, les engelures, l'urticaire (au froid humide).
* Les éléments diathésiques s'estompent chez le sujet âgé ou bien se déstabilisent : la psore indique PSORINUM, la sycose avec son évolution de l'imbibition (THUYA) vers la sclérose (CAUSTICUM, SILICEA), le tout aboutissant à la poly-sclérose de TUBERCULINUM RESIDUUM, avec l'indicatif symptomatologique évolutif : de l'influence néfaste du froid humide vers celui du froid tout court ou enfin indifférence aux écarts météorologiques (NATRUM SULFURICUM vers THUYA vers CAUSTICUM, enfin vers TUBERCULINUM RESIDUUM).
* Posologie suivant les règles habituelles mais pas au-dessous de la 4 CH, à cause des effets indésirables possibles sur la peau.
DEUXIÈME EXEMPLE = AMMONIUM CARBONICUM.
C'est un important remède pour le 3°âge, associant le manque total de réaction tant en aigu qu'en chronique, le blocage émonctorial et la sclérose. Cette triade physio-pathologique est expliquée par l'action de ses deux composants.
ACTION GENERALE :
* Substance minérale composée avec les deux éléments :
a) Le radical ammonium qui répond à des états de déchéance avancée avec manque de réaction à cause de sa triple action : de dépression sur les systèmes nerveux central et neuro-végétatif avec parésie du vague ; de dépression circulatoire avec stases ; sur les émonctoires bloqués cutanés et muqueux.
b) Le radical carbone explique l'action sur la nutrition (ralentissement puis sclérose) :
1/ sur le tube digestif : fonction protidique du foie avec insuffisance de dégradation.
2/ sur le système lymphatique avec oedème et adénites de voisinage.
3/ sur l'appareil rénal avec insuffisance.
L'ensemble : tendance scléreuse avec blocage émonctorial en deux phases réalise une fausse pléthore (embonpoint) d'abord, de la maigreur ensuite.
c) La synthèse des deux éléments indique la triade : manque de réaction, blocage, sclérose.
TYPE SENSIBLE :
* Deux types évolutifs : d'abord gras, flasque, mou et infiltré ; puis sec et émacié.
* De toutes façons : sujets faibles, lipothymiques, frileux, indolents, à peau malsaine, pâle, voire jaunâtre.
PROFIL :
* Suites à des hémorragies, à une anémie, à une intoxication par l'oxyde de carbone, le plus souvent chez un psorique manquant de réaction ou un sycotique en évolution, de toutes façons bloqués.
* Indolent, négligent, voire indifférent, dont la lenteur rend compte de l'affaiblissement cérébral.
* Asthénie générale intense avec épuisement confinant à l'état syncopal, somnolence diurne, manque de réaction notamment aux remèdes bien choisis et aux excitations extérieures.
* Frilosité intense et aggravation au froid surtout humide.
* Sécrétions muqueuses irritantes, corrosives avec excoriations cutanéo-muqueuses, tendance aux ulcérations avec hémorragies, de sang noir, fluide, coagulant mal, enfin gangrène.
* Sortie très difficile des éruptions cutanées aiguës avec adynamie et blocage rénal (troubles de l'élimination de l'urée).
* Aggravation par le froid, l'humidité, vers 3h du matin, pendant les règles et améliorations par la chaleur sèche, la pression (couché sur le côté douloureux).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède d'évolution grave (anergie puis sclérose) dans une conjonction diathésique qui explique la décompensation. Remède de réactivation organique agissant sur l'affaiblissement des fonctions cataboliques en débloquant et en luttant contre la sclérose envahissante.
* Dans la pratique, il est surtout indiqué dans quatre circonstances :
1 - Dans les états chroniques graves et évolutifs, avec la triade déjà signalée, surtout au cours d'affections cardio-respiratoires ou digestives avec blocage rénal. Posologie haute espacée : 9 CH à 30 CH, une à deux fois par mois ou en échelle pour débloquer une situation souvent gravissime (remèdes bien indiqués n'agissant plus) : 9 CH - 15 CH - 30 CH à 24h d'intervalle.
2 - Dans les maladies éruptives qui sortent mal ou pas du tout (enfant ou adolescent surtout), avec signes toxi-infectieux malins : 5 CH à 7 CH, une à deux fois à 3h d'intervalle selon le résultat obtenu.
3 - Dans les syndromes cardio-respiratoires (adulte mûr et surtout sujet âgé) : emphysème, asthme cardiaque, avec ou sans complications rénales : 4 CH, deux à quatre fois par jour.
4 - Dans l'hyperazotémie (adulte, sujet âgé) :
a) Hyperazotémie débutante : 5 CH à 7 CH, puis espacer.
    1. Hyperazotémie confirmée : action sur le chiffre d'urée et les constantes rénales : 3X à 3 CH bi-quotidien.
    2. Troubles décompensés cardio-rénaux et respiratoires : 4 CH à 5 CH, deux à trois fois par jour (complémentaire de ARSENICUM ALBUM, puis d'OPIUM : pré-coma).
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VIII - REMÈDES SATELLITES DE BARYTA CARBONICA.
PREMIER EXEMPLE = LES "PETITS" BARYTA
Ce sont des remèdes mal étudiés, mal exploités, dont les indications sont purement de pratique clinique.
L'expérience de l'auteur l'incite à en faire une étude inusitée, car ils sont des complémentaires utiles chez le sujet âgé de BARYTA CARBONICA, entre autres. L'élément baryte en effet les unit, la substance associée à ce métal les distingue. Mais ils ont tous un dénominateur commun : la sclérose. D'où leur action préférentielle dans sa prévention au 3°âge notamment.

BARYTA ACETICA
Ce remède allie l'action scléreuse de la baryte à celle dépressive avec dégradation tissulaire de l'acide : d'où sclérose et parésie puis paralysie au niveau du système cardio-vasculaire et des tissus irrigués : sujets artério-scléreux qui "se figent" mentalement, maigrissent et la "fonte" tissulaire aggrave leur lenteur, leur asthénie, toutes leurs fonctions métaboliques. L'auteur l'utilise surtout en basses dilutions, soit seul, soit en formules associant des "draineurs" anti-scléreux tels que : THIOSINAMINE 2X, ou un des autres "petits" BARYTA : en 3X ou 3 CH (poudre : 3 à 4 mesures journalières).

BARYTA IODATA
ACTION GENERALE :
* Ce petit remède allie les propriétés du baryum (pléthore puis sclérose avec électivité sur les tissus artériels et ganglio-glandulaires) et de l'iode (irritation, hypertrophie, induration, puis atrophie et sclérose sur les tissus ganglionnaires et glandulaires : surtout la thyroïde).
* Ensemble poly-diathésique très décompensé avec prédominance d'une psore évolutive et d'un luétisme surajouté (baryte), ainsi que d'un tuberculinisme ganglionnaire et thyroïdien (iode).
TYPE SENSIBLE :
* Sujet âgé maigre, qui maigrit, frileux (la baryte) mais boulimique (l'iode).
PROFIL CLINIQUE :
* Maladies évoluant précocement vers la sclérose (artérielle, ganglionnaire, glandulaire dont notamment la thyroïde (l'iode) : dysthyroïdie si fréquente du 3°âge à prédominance hypo ;- goître induré.
* Maladie hypertensive au stade de sclérose : sujet à la fois lent (la baryte) et agité (l'iode), avec intelligence et mémoire de plus en plus déficientes, frilosité (la baryte) avec appétit augmenté (l'iode), amaigrissement malgré ce dernier.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Petit remède satellite des grands remèdes scléreux du sujet âgé avec une note thyroïdienne d'indication ponctuelle.
* Posologie :
a) en basses dilutions comme anti-scléreux : 3X, en poudre, seul ou associé à THIOSINAMINE 2X et/ou à un autre "petit" BARYTA, une à deux fois par jour.
b) en moyennes dilutions, comme préventif de la sclérose : 4 CH à 5 CH, une à deux fois par jour.
* A compléter obligatoirement par les remèdes d'action plus profonde sur la sclérose, dont l'éventail est plus ouvert et surtout à pathogénésie expérimentale.

BARYTA MURIATICA
ACTION GENERALE :
* Il allie les propriétés du baryum et celles du chlore (radical irritant sur les muqueuses et la peau et déshydratant). L'ensemble permet de comprendre quelques indications cliniques : sclérose avec spasmes et excitation ponctuelle (peau, muqueuses, coeur, sexualité).
* Ensemble poly-diathésique "noyé" dans les processus lésionnels, où l'on peut retrouver dans l'anamnèse psore évolutive, luétisme (la baryte) et tuberculinisme déminéralisé (le chlore).
* Remède très décompensé de sclérose avec retentissement général (amaigrissement et frilosité) et cardio-respiratoire (signes de décompensation prédominant au niveau du coeur droit).
TYPE SENSIBLE :
  • Sujet âgé maigre, anorexique (contrairement à BARYTA IODATA) qui maigrit facilement, très frileux, à tendance scléreuse mais sexuellement excité.
PROFIL CLINIQUE :
* Ce qui domine : c'est un BARYTA chez un sujet âgé maigre, sec, encore plus frileux. S'y ajoutent des troubles spasmodiques divers avec tressaillements musculaires, voire mouvements convulsifs et une excitation sexuelle (élément muriatique).
  • Artériosclérose avec prédominance des signes de décompensation cardio-respiratoires : coeur dilaté, céphalée congestive, signes de bronchite chronique avec emphysème. Tendance parétique voire paralytique d'origine cardio-vasculaire.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Petit remède satellite des grands remèdes scléreux dont BARYTA CARBONICA avec une action plus marquée sur le coeur, un retentissement respiratoire et une note de spasmes et d'excitation sexuelle.
* La triade : maigreur, frilosité, spasmes, est à noter dans les mêmes indications que pour BARYTA CARBONICA.
* Une ébauche de véritable pathogénésie a été retrouvée chez les auteurs anciens (JAHR, ALLEN notamment) dont nous n'avons pas l'expérience.
* Posologie : voir à BARYTA IODATA.

BARYTA SULFURICA
Remède de transition entre SULFUR et BARYTA CARBONICA, dont l'expérience de l'auteur est purement clinique en l'absence d'une expérimentation pathogénétique. L'indication résulte d'une évolution plus ou moins lente dans le temps, des signes pathogénétiques de SULFUR vers ceux de BARYTA CARBONICA. On sera alerté essentiellement par :
* Les causes d'une décompensation psorique, surtout en cas de luétisme surajouté, ou encore d'une conjonction avec les autres diathèses.
  • L'accentuation des causes environnementales de SULFUR, avec adjonction de celles favorisant l'apparition des signes de BARYTA CARBONICA.
* Le passage ou la transformation des signes pathogénétiques capitaux du premier vers le second, dont :
* L'accentuation des surcharges métaboliques et la fermeture progressive des émonctoires.
* La transformation plus ou moins rapide du psychisme explosif de SULFUR en un ralentissement des facultés intellectuelles et de mémorisation de BARYTA CARBONICA.
* La frilosité, la crainte du froid et l'aggravation par ce dernier, le tout plus ou moins rapidement.
* L'intériorisation progressive des affections chroniques de SULFUR : de moins en moins d'éliminations cutanées, de plus en plus d'atteintes tissulaires ou d'organes nobles, avec la disparition des périodicités et des alternances morbides le caractérisant.
  • Tous autres signes ou indices de l'évolution des manifestations traduisant des réactions sthéniques vers des processus de plus en plus asthéniques.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Ce petit remède sera prescrit le plus souvent en dilutions moyennes : 5 à 7 CH, trois à quatre fois par semaine, rarement plus hautes, en fait, en remplacement de SULFUR et de BARYTA CARBONICA, le sujet âgé n'étant plus justiciable du premier et pas encore du second, inséré dans une construction thérapeutique tenant compte des "univers" de SULFUR plus ou moins dépassés et de ceux de BARYTA CARBONICA pointant à l'horizon (expérience personnelle).

DEUXIÈME EXEMPLE = CONIUM
Important remède surtout de prévention de la sclérose sénile, expliquée par son action toxicologique : c'est la grande ciguë, végétal à vie courte.
ACTION GENERALE :
Trois points d'impact :
* Sur le système cérébro-médullaire en deux phases aiguës :
1) Excitation : convulsions et vertiges.
2Dépression sur le système moteur aboutissant aux paralysies progressivement ascendantes, intellect épargné durant un certain temps ; atteintes préférentielles : d'une part la moëlle lombo-sacrée expliquant l'atteinte des organes pelviens, d'où les signes génito-urinaires et la constipation, d'autre part les 3°, 4° et 5° paires crâniennes, d'où les signes oculaires.
* Sur les tissus ganglionnaires et glandulaires : action chronique des doses sub-toxiques, aboutissant à la sclérose avec induration des glandes (seins, ovaires, utérus, testicules, prostate).
* Sur les muqueuses : catarrhe avec sécheresse, fissures et ulcération (digestives, respiratoires et orifices cutanéo-muqueux), avec tendance à la chronicité.
TYPE SENSIBLE :
* Adultes prématurément vieillis ou sujets âgés maigres, faibles mais irritables, très vite épuisés, d'allure usée, de préférence chez les sédentaires.
PROFIL :
* Suites à des traumatismes, surtout au niveau des seins ou des lombes, à un vieillissement précoce lié à des déséquilibres sexuels (continence ou refoulement prolongé ou écarts ou encore masturbation), à de longues affections débilitantes, ou à des excès alcooliques ou enfin à des toxi-infections du système nerveux laissant des séquelles avec parésie ou paralysie.
* Asthénique, lent, tendant à l'indifférence par déphasage en rapport avec l'environnement (BARYTA CARBONICA), avec aversion pour l'entourage malgré la peur de la solitude. Taciturne, craintif mais querelleur si on le dérange, pire par toute sollicitation extérieure à laquelle il lui est impossible de répondre, enfin perte de la mémoire.
* Hypofonctionnement physique parallèle, avec faiblesse musculaire, tremblements et parésies ascendantes, progressives, parfois précédées ou accompagnées de convulsions ou encore de vertiges ou enfin de douleurs élançantes avec engourdissement.
* Indurations tissulaires, surtout glandulaires, souvent post-traumatiques.
* Parésie sexuelle avec à la fois excitation et "hypocondrie", puis impuissance ou frigidité.
* Parésie vésicale avec rétention partielle et dysurie.
* Vertiges étant couché, au moindre mouvement.
* Parésie oculaire avec ptosis.
* Sueurs abondantes en fermant les yeux pour s'endormir.
* Aggravations générales par le froid, le moindre effort mental ou physique, la continence sexuelle.
* Aggravations locales la nuit, la tête basse, en se retournant dans le lit (vertiges), après avoir mangé (irritation gastrique), menstruelle (signes génitaux féminins), par l'alcool.
* Améliorations générales par la chaleur, la marche lente qui réchauffe, par l'obscurité (photophobie).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède satellite dominé par les atteintes du système nerveux dans l'ordre aigu (infections virales ou microbiennes avec processus ascendant) et par la sclérose tissulaire frappant les systèmes nerveux, vasculaire et glandulaire dans des registres chroniques : processus lentement mais profondément évolutifs (sur THUYA ou CAUSTICUM). Ce qui le plus souvent correspond à la phase scléreuse de la sycose plus ou moins complétée par une des autres diathèses.
* Selon les âges de la vie, les indications sont différentes :
a) Chez l'enfant il est rarement indiqué : les infections du système nerveux avec paralysie (poliomyélite, méningite : traitement mixte ou choix préférentiel de la méthode thérapeutique : GELSEMIUM).
b) Chez l'adulte prématurément vieilli, surtout à la ménopause, à l'andropause ou chez un continent sexuel. Tumeurs des glandes génitales. Processus scléreux. Remède d'état pré-cancéreux. Réfléchir aux décisions thérapeutiques.
c) Chez le sujet âgé, sénile (indications possibles dans les maladies d'Alzheimer et de Parkinson), artérioscléreux, bronchitique chronique, atteint de tumeurs glandulaires (faire la part de la malignité et du choix thérapeutique). Le remède agit plutôt en prévention ou pour stabiliser des lésions avant leur irréversibilité.
* En pratique, on l'entourera de complémentaires diathésiques ou symptomatiques dans une stratégie thérapeutique cohérente et protectrice, notamment dans la prévention tumorale post-traumatique du sein en 5 CH ou 7 CH, une fois par jour, puis en espaçant mais prescrit longtemps, en alternance avec ARNICA et surtout BELLIS PERENNIS (même dilution, même fréquence). Comme remède de pré-sclérose et de sclérose, attention aux hautes dilutions, commencer par une 7 CH, deux à trois fois par semaine.

TROISIÈME EXEMPLE = PLUMBUM METALLICUM
Remède de prévention de la sclérose, à action toxique, proche mais plus profonde et durable que celle de CONIUM, car c'est une substance minérale.
ACTION GENERALE :
* Dans le temps : surtout chronique d'irritation, tendant rapidement vers la sclérose.
* Dans l'espace :
a) Le système nerveux central :
1 - Le cerveau : encéphalopathie convulsive, délirante, dépressive puis coma.
2 - Moelle épinière : lésions des cornes antérieures avec parésie puis paralysie de préférence aux extrémités, avec atrophie musculaire, tremblements et algies (GELSEMIUM, CONIUM).
b) Le système nerveux périphérique : surtout le nerf optique et le sciatique.
c) Le système neuro-végétatif : irritation, spasmes, vaso-constriction durable (plexus solaire, sympathiques abdominal et pelvien, système vasculaire périphérique), avec évolution scléreuse progressive (artériosclérose, néphrite chronique, myocardite, H.T.A. scléreuse).
d) Le sang : anémie lente et progressive.
e) L'appareil ostéo-articulaire : arthropathies chroniques.
f) La nutrition générale, conséquence des troubles précédents avec amaigrissement, hyper-uricémie et tendance générale à la sclérose et à l'atrophie tissulaires.
TYPE SENSIBLE :
* Adulte mûr et sujet âgé maigres, secs, émaciés, asthéniques, très frileux, lents et constipés, au faciès pâle, jaunâtre mais luisant, aux sclérotiques congestionnées avec myosis, à la peau ridée et sèche, aux membres souvent engourdis et froids, aux fonctions cérébrales ralenties.
PROFIL :
* Maladies tendant à la sclérose avec émaciation générale ou locale, précédée ou accompagnée de spasmes vasculaires ou viscéraux.
* Déprimé, lent mais irascible, taciturne et peureux, anxieux, avec lenteur psychique.
* Mélange de processus spasmodiques et scléreux, avec hyperesthésie générale ou locale au niveau des zones atteintes.
* Convulsions, paralysies surtout aux extrémités avec atrophie musculaire, les deux d'évolution progressive.
* Spasmes préférentiels au niveau de l'abdomen : coliques ("de plomb") irradiantes, mieux par la pression progressivement forte et large, en se pliant en deux. Ventre "creux". Constipation spasmodique opiniâtre avec besoins, spasme douloureux de l'anus sensé être tiré vers le haut, ténesme. Par contre, paralysie rectale avec accumulation des matières. Enfin, expulsion difficile de petites billes dures et foncées, en crottes de mouton (spasmes et atonie associés par sclérose).
* Aggravations par le mouvement, la nuit, par l'effleurage des régions douloureuses. Améliorations par la pression et la friction.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Comme CONIUM dont il est voisin, c'est un grand remède satellite de remèdes de fond de la sclérose tissulaire où s'allient spasmes et sclérose avec blocage émonctorial (peau sèche, oligurie avec protéinurie, constipation opiniâtre, goutte des petites articulations avec hyperuricémie), sclérose artérielle et tissulaire (BARYTA CARBONICA, PHOSPHORUS, SILICEA, etc...).
* Tous processus évoluant lentement mais progressivement, surtout chez l'adulte mûr et le sujet âgé, dans un contexte polyvalent de diathèses, leur conjonction confortant la sclérose, chacune n'étant plus qu'un "souvenir", donc à l'arrière-plan des pathologies évoluant désormais pour leur propre compte. Remède très décompensé, n'agissant réellement que s'il est prescrit préventivement.
* Son action étant lente, il doit être donné longtemps.
* Posologie :
a) Habituelle : 5 CH à 7 CH, deux à trois fois par semaine au début. Les hautes dilutions espacées seront réservées aux troubles à prédominance psychique, à manier avec prudence au risque de dégrader encore plus les tissus et de bloquer les émonctoires.
b) Pour la constipation spasmodique : basses dilutions= 4 CH, deux à trois fois par jour pour stimuler l'atonie rectale. Par contre si les spasmes et le ténesme sont au premier plan : hautes dilutions : 9 CH - 15 CH, à la demande, puis ne renouveler qu'en cas de récidive et au début des crises douloureuses.
c) Dans les processus scléreux et notamment vasculaires, l'auteur préconise 4 CH et 9 CH ensemble, une à deux fois par jour, en espaçant dès amélioration, puis continuer lorsque l'espacement optimum aura été trouvé en fonction des signes cliniques.
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IX - REMÈDES SATELLITES DE CAUSTICUM.
EXEMPLE DE = ALUMINA
Remède intéressant : d'une part sa pathogénésie reproduit des signes retrouvés séparément ou en groupements chez le sujet âgé, d'autre part depuis la découverte récente de l'hypothèse étiologique toxique par l'aluminium de la maladie d'Alzheimer, la similitude des signes de ce remède et de ceux de cette dernière justifie une fois de plus la valeur des principes homéopathiques. L'essai thérapeutique peut être tenté dans la mesure où sont retrouvés dans cette maladie les signes essentiels du remède, sans présumer d'ailleurs de son étiologie.
ACTION GENERALE :
* L'oxyde d'aluminium a une double action :
a) Métabolique, mal connue. Sous forme d'oligo-élément, il a un rôle de régulation nutritionnelle.
b) Toxique :
1/ Sur le système nerveux central : la dépression domine sur le psychisme, sur les commandes motrices à type de parésies générales ou localisées sur l'intestin ou la vessie.
2/ Sur les muqueuses et sur la peau avec blocage (sécheresse et diminution des sécrétions : catarrhes puis induration ou ulcération). Sur les phanères devenant fragiles.
3/ Sur le sang : anémie.
D'où synthèse : action chronique, lente avec faiblesse irritable et sécheresse à tous les niveaux.
TYPE SENSIBLE :
* C'est le plus souvent un adulte mûr prématurément vieilli et surtout un sujet âgé maigre, sec, faible, à peau de plus en plus sèche, avec manque de chaleur vitale, frileux, mais avec besoin de grand air, enfin un déficit mental de plus en plus accentué, caractérisé par une lenteur d'idéation et une perte de mémoire, par contre une irritabilité, le tout sur fond dépressif.
PROFIL :
* Suites surtout d'une affection chronique profonde du système nerveux, de la peau ou des muqueuses, sur psore déstabilisée avec fermeture émonctoriale ou/et sycose sclérogène, le tout accentué par la sédentarité et le confinement solitaire.
* Trois groupes de signes psychiques, tous aggravés au réveil et le matin, relevant de la dépression de fond, de l'irritabilité par faiblesse et de la synthèse des deux :
a) Triste et gémissant, d'une lenteur d'esprit et d'exécution avec faiblesse de mémoire, le tout pouvant confiner à la prostration et à la confusion mentale, jusqu'à la perte de son identité.
b) Irritable, obstiné et opposant, susceptible.
c) Humeur alternante, instable, avec anxiété et sentiment de culpabilité, pouvant aller jusqu'aux hallucinations : tout paraît irréel, dédoublement de la personnalité.
* Instabilité thermique : manque de chaleur vitale avec frilosité, besoin de se couvrir chaudement (PSORINUM), mais aussi désir de grand air.
* Asthénie physique associée avec parésies, hypotonie musculaire, hyposensibilité, hyporéflexie et vertiges.
* Grande sécheresse cutanéo-muqueuse avec hyposécrétion, fermeture progressive des émonctoires et conséquences multi-sectorielles.
* Aggravations par le froid sec, la chaleur de la chambre et du lit, accentuant le prurit, au réveil et le matin, par l'absorption de pommes de terre (!). Améliorations au grand air même s'il fait chaud (hypoxie), par les aliments et les breuvages chauds.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède précieux chez le sujet âgé dont les réactions vitales diminuent progressivement avec isolement psychique et fermeture émonctoriale, le tout témoignant d'un ralentissement métabolique général, marque essentielle de la vieillesse.
* Remède à rechercher avant l'extériorisation complète de ses signes pathogénétiques, en prévention par conséquent.
* Posologie : attention aux hautes dilutions, aux remèdes diathésiques complémentaires, dont le malade ne pourrait pas faire les frais, ou au mieux ne pas les "accrocher". Les diathèses en cause sont, là aussi en sourdine, déjà lointaines mais présentes. Commencer par une 5 CH, une à deux fois par jour, et si cette dilution est insuffisante à cause de la fermeture des voies d'élimination, la faire accompagner des remèdes de ces dernières, tels que BRYONIA, MAGNESIA MURIATICA (action sur les muqueuses et la constipation), OPIUM (sur le système nerveux et l'intestin), HYDRASTIS (sur les muqueuses), etc... Quant aux hautes dilutions, elles doivent être préparées soigneusement, car elles seules ont une action profonde sur les dégénérescences tissulaires multiples précédant la sénilité totale et ses conséquences individuelles et collectives.
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X - REMÈDES SATELLITES DE PHOSPHORUS.
EXEMPLE DE = STRONTIUM CARBONICUM.
Petit remède sectoriel fort utile dans l'éréthisme circulatoire prédominant, mais non exclusivement, à l'extrémité céphalique, lié à la maladie hypertensive au stade scléreux (complémentaire de BARYTA CARBONICA dont il a les modalités inverses, ce qui les différencie, et de PHOSPHORUS).
ACTION GENERALE :
* Trois points d'impact :
a) L'action cardio-cérébro-vasculaire avec hypertension artérielle au stade scléreux.
b) L'action sur l'appareil loco-moteur : rhumatisme chronique prédominant au rachis lombaire avec sciatique et à l'épaule droite.
c) L'action sur l'intestin : la diarrhée.
TYPE SENSIBLE :
* Adulte mûr et le plus souvent sujet âgé hypertendu, "d'apparence apoplectique", frileux mais besoin de grand air.
PROFIL :
* Au cours d'une H.T.A. au stade de sclérose avec ses conséquences cérébro-vasculaires et cardiaques dont les signes représentent l'essentiel de la pathogénésie du remède.
* Mauvaise humeur, colérique, voire violent, sur un fond de lenteur psychique confinant à l'abrutissement.
* Un ensemble de signes traduisant "la congestion cérébrale" : céphalée pressive, avec sensation de "dilatation du cerveau" et de "rétraction du cuir chevelu", aggravée par le froid, le toucher, le soir, couché la tête basse, améliorée par la chaleur ; douleurs oculaires avec troubles de la vue et larmoiement majorées en lisant ; vertiges accentués en lisant ou en parlant ; sensation de tension vasculaire céphalique.
* Signes cardio-vasculaires : hypertension artérielle (avec pincement de la différentielle et minima haute : expérience personnelle), avec suffocation, battements artériels, sensation de poids thoracique et au niveau des gros troncs artériels (cou et tête).
* Modalités : aggravations par le moindre effort physique, par le froid, les courants d'air, en se découvrant. Améliorations par la chaleur, les enveloppements chauds, les boissons chaudes. Ce sont ces modalités qui le distinguent des autres remèdes d'H.T.A. aux signes à dominante céphalique : ARNICA, VERATRUM VIRIDE aggravés par le mouvement ; ACONIT, BELLADONA, GLONOINE, SANGUINARIA pires par la chaleur et le soleil, surtout BARYTA CARBONICA aux signes céphaliques aggravés à la chaleur et PHOSPHORUS (intolérance céphalique à la chaleur), malgré leur frilosité générale.
* Douleurs rhumatismales au niveau du rachis lombaire avec irradiation sciatique et de l'épaule droite, avec les mêmes modalités thermiques.
* Diarrhée nocturne avec besoins constants et sensation de brûlure et de constriction anales, diarrhée isolée mais cliniquement le plus souvent avec le contexte vasculaire précédent.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède du début de décompensation de la maladie hypertensive au niveau des deux pôles céphalique et cardiaque, amorcée par la céphalée, les vertiges et la dyspnée d'origine cardiaque.
* Complémentaire de BARYTA CARBONICA ou de PHOSPHORUS.
* Posologie : 4 CH, 5 CH, une à deux fois par jour.
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XI - REMÈDES SATELLITES DE SILICEA.
EXEMPLE DE = NITRI ACIDUM
Remède d'évolution grave sur le "chemin" de la sclérose et de ses conséquences pathologiques, très décompensé du fait d'une part de la conjonction poly-diathésique, d'autre part sur ce terrain, des processus aigus mais surtout chroniques où s'entremêlent ulcération et sclérose.
ACTION GENERALE :
* Tout découle du fait qu'il s'agit d'un acide minéral fort mais instable.
1/ L'azote (radical nitri) a une double propriété :
a) Chimique : inerte à froid, se combine à l'hydrogène, à l'oxygène et aux métaux en des composés instables.
b) Métabolique : l'azote fait partie intégrante du protoplasme cellulaire. En pathologie, les composés nitrés sont endothermiques, d'où frilosité et instabilité, oxydants, d'où tendance anémique et cachectique.
2/ L'acide est responsable de signes dépressifs sur le système nerveux, de signes digestifs et respiratoires, surtout de la causticité (peau et muqueuses ulcérées), des hémorragies, de l'hypotonie musculaire, de l'aggravation nocturne et matinale.
3/ L'ensemble :
a) Dans l'espace : atteinte de la peau, des muqueuses, des os, des tissus lympho-ganglionnaires et nerveux, de la circulation et de la nutrition.
b) Dans le temps : action aiguë et surtout chronique, avec les stades successifs : inflammatoire, suppuratif (SILICEA), ulcératif, avec hémorragies et constructions tumorales post-inflammatoires.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets émaciés surtout des extrémités, pâles, au visage ridé, souffreteux, aux lèvres fissurées, très faibles mais irritables et vindicatifs, cependant anxieux et désespérés, frileux, aux sueurs malodorantes.
PROFIL :
* Suites surtout d'affections chroniques profondes, avec troubles nutritionnels allant jusqu'à la cachexie, d'inflammations cutanéo-muqueuses surtout orificielles avec écoulements, tendance à l'ulcération avec hémorragies, de traumatismes nerveux (surmenage prolongé, deuils, insomnie, le tout répété et profond).
* Dépression mentale : humeur sombre refusant la sympathie et anxieux sur sa santé, voire désespéré ; mais vindicatif et rancunier pour des "riens".
* Frileux et aggravé par le froid.
* Hypersensibilité à la douleur ressentie comme des échardes, des épines, à début et fin brusques.
* Sécrétions et excrétions irritantes et nauséabondes, excoriantes et sanguinolentes. Tendance aux ulcérations avec hémorragies, surtout cutanéo-muqueuses, creusantes à bords irréguliers, à fond rouge saignant, avec bourgeons exubérants.
* Condylomes ou verrues ou excroissances pédiculées, mous, en choux-fleurs, saignant au moindre contact.
* Aggravations la nuit, par le froid, le changement de température, l'humidité, les secousses. Améliorations par la chaleur locale, le climat tempéré mais surtout par le mouvement passif sans secousses, en voiture
APPLICATIONS PRATIQUES :
* En tant que remède d'évolution chronique avec ulcération et sclérose, le soubassement poly-diathésique exprime un luétisme dont il "épouse" la triade des processus (irritatifs chroniques, ulcératifs, scléreux), nettement aggravé par un tuberculinisme déminéralisant, une psore et une sycose en retrait mais accentuant la sclérose.
* Cependant l'expression clinique est différente selon les âges :
a) L'enfant est un scrofuleux (luéto-tuberculinique).
b) L'adulte est atteint de pathologies sub-aiguës et chroniques, tenaces et répétitives, à tendance ulcéreuse et tumorale, à localisations préférentielles orificielles.
c) Le sujet âgé en présente une accentuation et une conséquence avec cachexie et prédisposition tumorale.
* Posologie :
a) L'indication fréquente en pratique dans les syndromes fissuraires cutanéo-muqueux et notamment dans la fissure anale (remède très fidèle mais ponctuel) : 15 CH à 30 CH, deux à quatre fois par semaine.
b) Dans les autres indications : règles habituelles. Dilution optimale (pour l'auteur) : 7 CH, 15 CH espacées.
* Toujours compléter par les remèdes de fond, surtout poly-diathésiques comme SILICEA, PHOSPHORUS, THUYA, CAUSTICUM. Prudence pour les biothérapiques dont les plus indiqués sont : PSORINUM, LUESINUM.
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C - LES REMÈDES DE "BOUT DE COURSE".
Les trois remèdes qui concernent ce chapitre ont en commun les caractères suivants : ils sont des aboutissants dans les processus aigus et chroniques caractérisés par un manque plus ou moins total de réaction organique vis-à-vis d'eux, sur terrain déficitaire soit poly-diathésique dont la conjonction est un élément de déstabilisation et de décompensation (ARSENICUM ALBUM, CARBO VEGETABILIS), soit avec diathèse prédominante bloquée (PSORINUM).
Ils concernent tous les âges de la vie, mais sont de plus en plus souvent indiqués, à mesure que l'on avance vers le 3°âge.
Ils ont une action rapide, ne demandant que peu de prescriptions répétées, mais le problème du choix d'autres moyens thérapeutiques se pose en urgence en cas d'échec.

ARSENICUM ALBUM
ACTION GENERALE :
* Métalloïde à double action :
1/ Métabolique, mal connue, il serait indispensable au fonctionnement glandulaire et aurait un rôle dans la nutrition cellulaire.
2/ Toxique surtout : il est un poison cellulaire par blocage des oxydations :
a - aiguë : signes digestifs, urinaires, nerveux, c'est l' arsenicisme aigu, qui explique le type maigre du remède, caractérisé essentiellement par des troubles généraux toxi-infectieux.
b - chronique : s'y ajoutent des signes cutanés et respiratoires, c'est l'arsenicisme chronique, expliquant le type floride.
* De toutes façons : action lésionnelle avec dépression et nécrose, aboutissant à des processus nutritionnels profonds et diffus, avec une électivité sur le système nerveux, l'appareil cardio-vasculaire, les muqueuses, les séreuses et la peau.
TYPE SENSIBLE :
* Deux sous-types : l'un floride mais fatigable et peu résistant, l'autre maigre tendant à la cachexie, sans chaleur vitale. Les deux sont asthéniques mais agités et très anxieux, redoutant le pire.
PROFIL :
* Maladies évoluant rapidement vers le lésionnel : aiguës après bains froids, aliments avariés, abus d'alcool, piqûres septiques, infections virulentes ou anergisantes. Chroniques : après rétrocession d'éruptions cutanées, déminéralisation profonde, toute affection chronique à évolution lente, durable ou grave.
* La triade toujours retrouvée et dans l'ordre, les trois A : asthénie, agitation, anxiété très intense avec peur de la maladie et de la mort.
* Très ordonné et minutieux, égoïste, voire avare, méchant à cause de son état qu'il croit inguérissable.
* Périodicité régulière des signes et d'autant plus longue que le cas est plus chronique.
* Faiblesse ou prostration hors de proportion.
* Frilosité, grand besoin de chaleur, mais aussi d'air frais (hypoxie) avec aggravation par le froid, amélioration par la chaleur et aggravation au milieu de la nuit.
* Sécrétions et excrétions fétides, brûlantes, excoriantes, évoluant vers l'ulcération et la gangrène. Douleurs brûlantes améliorées par la chaleur et périodiques (surtout un jour sur deux).
* Anorexie, soif de petites quantités fréquemment répétées, vomissements et diarrhée (cas aigus).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Il est important de s'y arrêter longuement.
* Remède d'évolution grave, essentiel dans la décompensation brutale (cas aigus), lente mais durable (états chroniques). Conséquence d'un manque réactionnel organique général ou local, lié à la déstabilisation conjuguée de plusieurs diathèses (c'est un remède poly-diathésique) : la psore bloquée surtout dans le type gras "arthritique", avec alternances peau et processus internes chroniques, ces derniers marquant une nette aggravation ; le tuberculinisme évolutif dans le type maigre menacé par les affections graves toxi-infectieuses ou dyspeptiques ; enfin la sycose et le luétisme se surajoutent à l'une de ces deux diathèses, accentuant leur poids pathologique, pathologie "de désespoir", tenace, rebelle, déroutante, image d'un potentiel réactionnel de plus en plus limité.
* Remède capital de la sorte pour débloquer une situation très critique ou sans solution, à condition de retrouver les signes pathogénétiques bien sûr, au minimum les signes hautement valorisés.
* Remède de prescription facile, à condition :
1/ De ne pas le répéter fréquemment, en se basant sur l'évolution des signes.
2De ne pas le donner au-dessous de la 4 CH.
3/ De savoir que les hautes dilutions sont souvent plus rapidement efficaces, même dans un cas aigu.
4D'y penser en vue de lever un barrage général ou toxi-infectieux grave, même ancien : doses en échelle 9 CH, 15 CH, 30 CH à 24 heures d'intervalle.
* En conclusion : c'est un remède d'évolution, donc il précède ou il suit beaucoup de remèdes, soit symptomatiques, soit de diathèses. Il peut redresser une situation désespérée ou rebelle, il ne termine jamais un traitement sous peine de rechutes et demande ainsi à être complété par les remèdes de fond des diathèses en cause.

CARBO VEGETABILIS
ACTION GENERALE :
Charbon végétal impur, néanmoins le carbone qui prédomine explique en grande partie son action. Il se polymérise en une molécule lourde à réaction lente, il est un puissant réducteur (CO2). Poreux, il explique la flatulence. Il détermine des troubles métaboliques en retentissant sur la phase digestive de l'anabolisme et provoque un encombrement en C02 d'où :
1L'insuffisance des oxydations avec augmentation du CO2, déterminant :
a - des troubles tissulaires : hyposphyxie et perte de chaleur vitale.
b - des troubles circulatoires : stases capillaire et veineuse, avec retentissement cardio-vasculaire : congestion passive allant vers l'hémorragie, l'ulcération, la gangrène des tissus "asphyxiés", ou le collapsus d'origine périphérique.
c - les troubles respiratoires : stase pulmonaire passive avec retentissement cardiaque.
d - des troubles digestifs : ralentissement avec engorgement hépato-portal.
e - des troubles nerveux : système nerveux central déprimé avec irritabilité par faiblesse, vagotonie d'épuisement.
2/ Production de ptomaïne avec éliminations brûlantes et caustiques (peau, muqueuses) contrastant avec l'atonie générale.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets faibles, aux extrémités et genoux froids, aux veines superficielles dilatées.
* Adolescents lents, maladroits, timides, aux extrémités engourdies et cyanosées, mais ayant besoin d'air.
* Sujets âgés ralentis, refroidis, dyspeptiques.
PROFIL :
* Suites de maladie aiguë ancienne ou traumatique grave, à rechutes, de surmenage surtout digestif (aliments gras), de suppression successive d'éliminations, le tout ayant entraîné un état chronique de débilité profonde.
* Lent, paresseux, découragé, timide, voire indifférent vis-à-vis de la réalité et de l'environnement, par contre anxieux pour des choses imaginaires.
* Tendance aux processus pathologiques chroniques persistants avec extrême faiblesse confinant au collapsus (état aigu) ou à la cachexie (état chronique), avec situation quasi-désespérée : hyposphyxie avec cyanose.
* Très faible, refroidi, tête chaude mais corps froid, besoin d'être éventé.
* Congestion veineuse passive avec cyanose marbrée des tissus atteints.
* Écoulements irritants et putrides avec ulcération, hémorragies ou gangrène (peau et muqueuses).
* Sensations de brûlures internes contrastant avec celles de froid externe objectif et/ou subjectif.
* Aggravations par temps chaud et humide (manque d'air), en soirée, par les aliments gras, le vin, le café. Améliorations par le sommeil, en s'éventant.
APPLICATIONS PRATIQUES :
Comme pour ARSENICUM ALBUM, ce remède demande des commentaires.
* Grand remède de sidération organique dans l'ordre aigu ou chronique (maladies gravissimes = exemples : forme ataxo-adynamique des maladies infectieuses, affections cardio-pulmonaires décompensées, salmonelloses graves, tous syndromes d'hémorragies, d'ulcères ou de gangrène, états de poly-sclérose avancée). Mais il peut être indiqué dans des affections pas obligatoirement très graves : dyspepsie flatulente, coryza, coqueluche au début, mais il a alors un intérêt ponctuel, épisodique, à l'écart des grands tableaux cités.
* Remède d'évolution très grave à cause de l'asphyxie tissulaire avec prédominance capillaro-veineuse, sur terrain de conjonction diathésique terminale, les diathèses ne sont plus qu'un souvenir (psore et sycose prédominantes). Le remède permet le réamorçage du courant capillaro-veineux et à partir de là une réactivation des métabolismes bloqués et les possibilités de lutte organique contre les affections qui, sur un tel terrain, se présentaient d'emblée sous leur pronostic le plus défavorable.
* Posologie : en 7 CH, 9 CH ou 15 CH en une ou deux fois à peu d'intervalle : deux à six heures, dans trois circonstances :
a - pour essayer de rétablir une situation presque désespérée.
b - pour clarifier des signes confus sur un fond très grave.
c - pour ouvrir un émonctoire bloqué (peau : suppression d'éruption. Rein : anurie).
En 15 CH ou 30 CH espacées (15 à 30 jours) dans des cas chroniques anciens, pour amorcer un traitement de fond de longue haleine, institué prudemment avec des satellites symptomatiques sur les facteurs sectoriels.
* En général il agit vite, il est souvent le dernier recours dans une stratégie d'ensemble de moyens thérapeutiques complémentaires souvent nécessaires, notamment en urgence. Il fait apparaître les indications d'autres remèdes moins atteints dont les signes pathogénétiques mis en lumière témoignent d'un meilleur pronostic.

PSORINUM
Biothérapique de la psore, ce remède en est l'aboutissant, dont l'itinéraire est illustré par l'interrogatoire personnel et héréditaire du sujet et jalonné par les processus successifs qui ont progressivement ou brutalement abouti à une psore bloquée, plus ou moins renforcée par d'autres diathèses, le tout aboutissant à la sclérose tissulaire et au blocage émonctorial qui, cliniquement, semblent aller de pair. C'est dire l'intérêt de ce remède de fin de parcours, à tous âges et notamment chez le sujet âgé, à condition de le manier prudemment, comme tout biothérapique diathésique et à bon escient.
ACTION GENERALE :
* Une triade d'actions :
a) Anergie : absence de réaction vis-à-vis des agressions externes ou endogènes.
b) Blocage des processus nutritionnels et éliminatoires.
c) Auto-intoxication profonde et progressive, qui en résulte. Le tout évoluant chroniquement.
TYPE SENSIBLE :
* Sujet maladif, déphasé, dérythmé vis-à-vis de l'environnement, amaigri, d'apparence négligée, très frileux, refermé sur lui-même, sans ressort et désespéré.
PROFIL :
* Suites de maladies antérieures aiguës ou chroniques, dont le malade s'est mal ou jamais remis, d'une suppression d'éliminations spontanée ou provoquée (notamment par des médicaments chimiques), de pertes abondantes de liquides vitaux, le tout aboutissant à une auto-intoxication lente et rebelle avec épuisement des réactions organiques et blocage.
* L'anergie se manifeste par deux ordres de signes :
1) Le malade ne réagit pas aux remèdes homéopathiques bien choisis ou à aucune tentative d'action sur les facteurs étiologiques.
2) Les alternances morbides sont moins marquées et s'espacent avec une périodicité allant jusqu'à l'annualité, avec persistance de plus en plus longue des processus internes.
* Il en résulte une asthénie profonde :
a) Sur le psychisme : désespéré, se croit incurable, anxieux et peureux, manque total de confiance en soi et envers les autres, se replie sur lui-même.
b) Sur le physique, avec la triade : frilosité extrême, se couvre énormément, aggravé par le froid, l'hiver, les changements de temps, l'orage, amélioré par la chaleur, l'été. Amaigrissement progressif malgré une faim anormale. Le malade n'est mieux que couché.
* Alternances morbides de désespoir, à répétition, rebelles, mais : se sent anormalement mieux avant le déclenchement d'un processus morbide survenu antérieurement ou encore de son aggravation.
* Odeur nauséabonde du corps, des sécrétions et des excrétions.
* Prurit intolérable à la chaleur du lit malgré la frilosité, prurit sine materia ou accompagnant de fréquentes éruptions de tous ordres, développées sur une peau malsaine.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* En tant qu'aboutissant de processus pathologiques rebelles, signant essentiellement la psore sous-jacente, il permet l'utilisation des dernières réserves bloquées du potentiel réactionnel organique, en sollicitant les voies centrifuges et en ouvrant les émonctoires (intérêt de compléter par des satellites adéquats).
* Remède de dernier recours dans les états chroniques (la fin d'une lignée allant de SULFUR à PSORINUM) et permettant de réaliser le chemin inverse favorable à un arrêt évolutif ou au mieux à une amélioration d'ensemble.
* Trois moments de sa prescription à ne pas "rater" :
1) Comme tout remède suivant ses signes pathogénétiques (attention à l'aggravation dite homéopathique éphémère certes mais difficile à supporter et parfois très inopportune chez ce sujet anergique, intérêt par conséquent renouvelé des satellites, avant, pendant et après sa prescription). En tout cas, dilutions croissantes espacées (tous les 30 à 40 jours), commencer par une 7 CH.
2Pour lever un barrage (diathésique, dont surtout psorique), trois doses en échelle à 24 heures d'intervalle : 9 CH, 15 CH, 30 CH.
3) Comme anti-psorique de fond, en cas de persistance de l'évolution diathésique défavorable ou encore pour "cimenter" un premier résultat obtenu : hautes dilutions, à alterner avec le remède de fond insuffisamment efficace, tous les mois ou deux.
**********************************************

CONCLUSION
- VERS UN AVENIR DE LONGÉVITÉ -
Toutes les sciences humaines actuelles se mobilisent en vue de véritables études pluri-disciplinaires de façon d'une part à bien cerner les mécanismes du vieillissement, d'autre part à explorer les multiples agressions sur le milieu de vie du sujet âgé, afin de ralentir l'évolution de ce vieillissement et d'en écarter les causes qui l'accélèrent. Vivre plus mais surtout vivre mieux est une finalité de notre fin de siècle, à améliorer sans cesse sans se préoccuper de ses limites. Longévité certes, mais avant tout mieux l'assurer dans l'équilibre et l'autonomie du 3° âge.
Plusieurs étages dans ce vieillissement sont approfondis scientifiquement :
1Le vieillissement cellulaire qui explique la durée de vie moyenne, variable selon les espèces. Si le déterminisme génétique fixe à l'espèce humaine une limite infranchissable à 120 ans environ, l'influence de l'environnement sur le psychisme et le soma est déterminante pour raccourcir cette durée. L'homéopathie en ajoute une autre, encore empiriquement, à l'aide de sa conception des diathèses.
2/ Le vieillissement de certains tissus comme le tissu conjonctif et de certains organes spécialisés (foie, glandes endocrines, coeur, reins) est entrevu actuellement comme résultant de facteurs agissant de concert : baisse de l'activité biologique, ralentissement de l'élimination des constituants cellulaires usés, détérioration des matrices extra-cellulaires, dont celles du tissu élastique.
Les pathologies qui atteignent le 3°âge se doivent d'être distinguées des modifications liées à l'âge notamment pour la médecine officielle, dans le but pour celle-ci de réduire au maximum les prescriptions des médicaments à l'origine d'effets iatrogènes inopportuns. Par contre, pour le praticien homéopathe, ce qui importe surtout, ce sont les modifications fonctionnelles et organiques plus ou moins rapides qui surviennent à un âge plus ou moins avancé, dans le but d'assurer une prévention. Celle-ci sera jugée en considérant l'évolution similaire de ces modifications avec les signes des remèdes indiqués vers ceux qui caractérisent un stade plus avancé du vieillissement et de ses menaces pathologiques.
Ainsi se trouvent justifiés les chapitres de ce Cahier : confrontation des problèmes posés aux deux médecines d'abord, étude homéopathique ensuite, avec pour terminer la description des principaux remèdes indiqués au 3°âge, en une ébauche des éléments d'une Matière Médicale Gériatrique.
Face à l'étude du sujet âgé comme entité individuelle, ont été laissés de côté les multiples problèmes liés à l'impact sur la collectivité en termes psycho-sociologiques, de situations sociales et économiques, d'une façon générale ceux que posent la dépendance du 3°âge et sa prise en charge.
Pour conclure, l'auteur souhaite avoir montré dans ce Cahier par l'ébauche des problèmes que suscite au médecin le sujet âgé, tant pour la médecine officielle que pour l'homéopathie, et leurs applications en prévention et en thérapeutique en ce qui concerne cette dernière, la nécessité dans l'avenir de la création d'une véritable gériatrie homéopathique.

BIBLIOGRAPHIE
Celle-ci est obligatoirement succincte et fera référence aux recherches de l'auteur sur ce sujet.
OFFICIELLE :
E. MARTIN et J. P. JUNOD (sous leur direction) : Abrégé de Gérontologie - 3°éd. 1983 - MASSON éditeur.
L. ROBERT : Mécanismes cellulaires et moléculaires du vieillissement. MASSON Ed. 1983.
Multiples articles de la presse médicale (références insérées dans le texte).
HOMEOPATHIQUE :
J. P. BILLOT : "Les diathèses en gériatrie" - L'Actualité Homéopathique - vol. 1, déc. 1989, n°4, p. 12-15, MASSON Ed.


Dr Christian Garcia.
Ch. GARCIA : "Homéopathie et personnes âgées - Pathologie bucco-dentaire" (communication présentée au congrès de l'A.D.F. PARIS 22/11/1988.
LES ENTRETIENS DU C.E.D.H. : Pratique homéopathique en gériatrie (M. AUBIN, D. DEMARQUE, P. JOLY, J. JOUANNY, Y. SAINT-JEAN) - 1979.
E. A. MAURY : "Guide du 3°âge" - Ed. du jour "Santé" 1975.
M. PLAZY : "Gériatrie et homéopathie" Cours I.N.H.F. 29/4/1965.
SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'HOMEOPATHIE : Homéopathie en Gérontologie (compte-rendus de la journée du 7 juin 1990).
TEXTES DANS LAMARGE
(1) N'étant pas un traité de gériatrie, ce Cahier assure une amorce d'un choix des médecines à proposer au sujet âgé tant dans la prévention pour le maintenir autonome que dans les moyens thérapeutiques vis-à-vis des nombreuses pathologies qui le concernent.
(2) La gériatrie est une discipline récente dans son autonomie et de nombreuses raisons expliquent son développement actuel et à venir.
(3) L'auteur commencera, selon sa technique, à confronter les données de la médecine moderne exploitées à partir des travaux scientifiques sur le sujet âgé et se permettra des commentaires en tant que praticien homéopathe.
(4) La spécificité du sujet âgé ne doit pas élever une barrière avec les âges précédents mais en expliquer une certaine autonomie apte à mieux cerner les facteurs de vieillissement et leurs conséquences médicales.
(5) Des éléments, qui ne dépendent pas des doctrines médicales, dont le comportement hygiéno-diététique, entrent en ligne de compte rationnellement dans l'équilibre du sujet âgé et représentent des facteurs importants pour ralentir le vieillissement.
(6) La confrontation des deux médecines en gériatrie ne peut que les servir dans l'intérêt du sujet âgé qui s'adresse à l'une ou à l'autre. L'objectivité des données présidera à ce chapitre.
(7) C'est à travers un fait clinique souvent retrouvé : l'asthénie, que seront passées en revue les pathologies sélectives qui assaillent le 3°âge.
(8) Il sera insisté ici sur les facteurs la favorisant ou l'accentuant et sur les incidences préventives et thérapeutiques.
(9) Seront passées en revue les données concernant ce chapitre important des pathologies du 3°âge avec les perspectives homéopathiques possibles.
(10) Les glandes endocrines dont le rôle est si important dans les métabolismes, ne peuvent par leur déficience ou leur dysharmonie que retentir sur l'état de santé et les processus morbides du sujet âgé.
(11) Le diabète est à tous les âges une maladie grave, mais elle l'est pour des raisons différentes. L'auteur insistera sur les caractères particuliers de l'affection au 3°âge et fera quelques commentaires sur le rôle de l'homéopathie.
(12) Ces maladies représentent l'un des grands dangers à l'orée de la vieillesse. Quelques notions préventives seront passées en revue.
(13) C'est surtout sur le plan hygiéno-diététique que seront combattues ces avitaminoses dont la plus fréquente et la plus grave est la carence en vitamine D.
(14) Les pathologies du système nerveux sont légion chez le sujet âgé et il ne sera étudié que celles qui, en clinique quotidienne, sont les plus importantes.
(15) L'auteur va insister longuement sur la maladie d'Alzheimer dont la fréquence et la gravité sont à l'ordre du jour de nombreuses recherches.
(16) La maladie de Parkinson est l'une des plus fréquentes de celles du système nerveux au 3°âge. L'auteur insistera sur elle et dressera une liste des principaux remèdes homéopathiques à intégrer dans une stratégie thérapeutique d'ensemble.
(17) Ce problème acquiert d'autant plus d'importance chez le sujet âgé que ce dernier utilise beaucoup de médicaments et qu'il les supporte moins bien qu'à d'autres âges.
(18) Les remèdes homéopathiques, bien que non toxiques aux doses où ils sont généralement prescrits, peuvent poser des problèmes de polymédication qui sont exposés ici.
(19) Les problèmes de l'auto-médication et de la polymédication sont plus ardus en médecine officielle en raison des effets iatrogènes dont on examinera les plus fréquents.
(20) Ces exemples sont très utiles à connaître d'une part pour y penser dans l'interrogatoire, d'autre part pour rechercher systématiquement cette cause chez tout malade ayant pris des médicaments chimiques.
(21) Il s'agit ici d'un problème sectoriel de pratique courante chez le sujet âgé exposé aux virus grippaux chaque hiver, infections à haut risque chez lui.
(22) En face de la médecine officielle, quels sont les éléments qui dominent l'intervention du médecin homéopathe face au sujet âgé?
(23) L'homéopathie possède de nombreuses armes de protection et de prévention vis-à-vis des multiples déficiences fonctionnelles et organiques qui sont diverses au 3°âge.
(24) Il s'agit de reprendre l'essentiel des données homéopathiques sur ce sujet, en insistant sur les problèmes hygiéno-diététiques en fonction des diathèses et sur ce qui caractérise ces dernières au 3°âge.
(25) Plutôt que d'envisager successivement les diverses maladies qui frappent le sujet âgé, l'auteur en une sorte de petit lexique présentera les remèdes des grandes fonctions et des divers organes les plus fréquemment atteints au 3°âge.
(26) Selon les principes homéopathiques, il ne peut y avoir de Matière Médicale Gériatrique autonome. Le choix se fera à partir des signes pathogénétiques spécialement retrouvés chez le sujet âgé qui les colore ainsi.
(27) Ce plan schématiquement prend en charge les remèdes dans deux dimensions : l'une verticale de l'évolution fonctionnelle vers l'organicité, l'autre horizontale à partir du remède de base et de ses satellites. Sont suggérés successivement les remèdes de prévention et de sclérose, puis leurs remèdes satellites, enfin ceux de "fin de course".
(28) Remède fondamental chez lequel débutent les conséquences d'une psore sthénique, véritable témoin des réactions à l'agression, cri d'alarme à interpréter, à respecter, à favoriser.
(29) Remède centré sur le foie dans la voie de décompensations multiples parallèlement à l'évolution de la psore qui se dégrade et adjonction d'autres diathèses. Il "guette" l'adulte mûr précocement vieilli et le sujet âgé.
(30) Remède parallèle à LYCOPODIUM dans son action hépato-portale, mais "original" sur le pôle pelvien, les deux polarités expliquées par son impact sur le système veineux.
31) L'action toxique de ce venin explique et dirige ses grands signes pathogénétiques qui s'épanouissent dans de nombreuses pathologies, différentes selon les âges de la vie au rythme des prédominances tissulaires.
(32) Maître remède de la sycose, au centre de son évolution du stade d'imbibition à celui de la sclérose, il peut interrompre par son action un cycle pathologique favorisé par de multiples causes héréditaires et acquises.
(33) Remède essentiellement de la sphère vasculaire avec retentissement cardiaque et sur les organes et tissus richement vascularisés, recouvrant de nombreux processus pathologiques entre la congestion et la sclérose.
(34) Remède centré sur la sclérose du sujet âgé, ses applications en l'occurrence seront efficaces avant l'apparition des données cliniques et para-cliniques souvent floues de la frontière menant à l'irréversibilité des processus lésionnels.
(35) Remède important de fond, poly-diathésique à l'orée des processus de sclérose d'abord broncho-pulmonaire et ostéo-articulaire, puis progressivement étendus à tout l'organisme, il doit être entouré en tant que biothérapique diathésique de satellites lui permettant d'agir avec le maximum de sécurité.
(36) Grand remède évolutif de sclérose principalement liée à la sycose (2°stade), mais celle-ci rejointe par une ou des diathèses surajoutées, tous processus accélérés par de nombreuses causalités liées à l'environnement et ayant agi durant toute la vie du sujet âgé.
(37) Remède de fond des scléroses multisectorielles du 3°âge liées à son action toxique, alors que les troubles chez le sujet jeune s'expliquent par les perturbations de son métabolisme.
(38) Remède qui fait pendant à PHOSPHORUS dans les processus scléreux, le premier agit sur le tissu conjonctif, le deuxième sur les tissus nobles, l'un et l'autre sont indiqués à tous les âges de la vie pour des raisons différentes, mais ils sont irremplaçables au 3°âge.
(39) Remède de prescription fréquente mais non systématique, par suite de la pluralité des causalités qui développent ses signes, de la fréquence actuelle des modes de vie l'appelant en prévention et de l'apparition épisodique des ses indications pathogénétiques.
(40) Par son action inflammatoire sur les muqueuses et les séreuses, ce remède déborde la place de satellite de SULFUR que nous lui donnons ici et l'autonomie qu'il acquiert par ses actions dans le temps et dans l'espace justifie la fréquence de ses indications.
(41) Petit remède (mais y a-t-il des petits remèdes?) le plus souvent centré sur l'appareil génital féminin, complément et satellite très utile de plusieurs remèdes de fond, pouvant débloquer des situations sectorielles épisodiques.
(42) Remède centré sur la veine porte et à partir d'elle sur les veines périphériques d'un côté mais surtout sur le "complexe" hépato-portal de l'autre, par conséquent satellite de nombreux remèdes de ces secteurs d'action plus profonde et plus étendue.
(43) Remède des "temps modernes" par suite des stress successifs de tous ordres subis par les individus de nos sociétés industrielles, mais il faut savoir qu'il n'est pas le seul et que sa prescription obéissant impérativement à ses signes pathogénétiques ne sera aucunement systématique.
44) Remède dont les signes sont centrés sur les fonctions biliaires du foie et "irradient" à partir d'elles, même sur la sphère mentale.
(45) Remède dont les signes "tournent" autour des processus congestifs circulatoire et nerveux ainsi que de l'inflammation et de ses conséquences au niveau des muqueuses et des éléments glandulaires.
(46) Remède d'indication fréquente par ses signes pluri-sectoriels, traduction de son action générale dans l'espace et dans le temps avec de multiples indications cliniques, complétant ainsi de nombreux remèdes de fond et diathésiques.
(47) Irremplaçable dans les relations perturbées psycho-somatiques et somato-psychiques de signification différente, ce remède éminemment d'actualité présente des indications multiples mais précises que l'auteur développe par suite de sa connaissance approfondie.
(48) Remède important chez le sujet âgé surtout dans les domaines rhumatologique et dermatologique, et en tant que végétal, il doit être complété par les remèdes de fond de ces processus cliniques.
(49) Remède de manque de réaction avec dégradation sur tous les tissus, il permet de débloquer les émonctoires et de réanimer les possibilités réactionnelles, autorisant ainsi les remèdes de fond à ce stade d'agir efficacement et sans effets inopportuns.
(50) Ces petits remèdes d'indications encore purement cliniques sont des adjuvants souvent utiles à l'ombre des remèdes de fond des processus scléreux.
(51) Remède aux registres étendus dans l'ordre aigu ou chronique sur des secteurs multiples, à l'orée et au stade de la sclérose, déclenchés par diverses causalités diathésiques (sycose évolutive en tête) et acquises.
(52) Correspondant minéral du précédent, ce remède est au centre des processus de sclérose, demandant à être complété par les grands remèdes de fond de ces derniers si fréquents au 3°âge.
(53) Mis en vedette récemment à l'occasion d'une possible incidence causale sur la maladie d'Alzheimer, ce remède développe une action plurisectorielle au-delà de cette dernière, lui assurant une autonomie pathogénétique importante au 3°âge.
(54) C'est autour de l'H.T.A. et de ses décompensations cardio-vasculaires dues à la sclérose que s'exerce l'action de ce remède sectoriel.
(55) Remède d'évolution grave aussi bien dans les processus généraux que localisés, où se conjuguent ulcération et sclérose sur des terrains le plus souvent polydiathésiques.
(56) Remède d'états graves, voire désespérés, aiguës ou chroniques auquel on pensera à ces occasions, mais en suivant fidèlement les grands signes caractéristiques psychiques et généraux, les premiers liés aux seconds, remède essentiellement somato-psychique.
(57) Remède de dernier recours dans des cas désespérés quant à sa symptomatologie générale, il peut être indiqué dans des processus sectoriels aigus ou chroniques selon ses signes loco-régionaux, de meilleur pronostic.
(58) Remède de fin de course sur terrain diathésique "lourd" essentiellement psorique, son utilisation est fréquente à partir d'une pathogénésie précise et complète mais également pour débloquer un état chronique de longue date et complexe.


Vérification, MeP, coloration, illustrations : Dr. R. S.
Remerciements au Professeur Roland Zissu et à son disciple : le docteur Christian Garcia, pour m’avoir donné l’autorisation de publication sur mon site.

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