- III - HOMEOPATHIE ET SUJET AGE
A - LA RELATION MÉDECIN HOMÉOPATHE ET SUJET AGE.
1/ Le sujet âgé se caractérise par :
* Une écoute diminuée, une écoute retardée.
* Une grande sensibilité ou au contraire une apparente indifférence. Mêmes causes : le stress, c'est-à-dire la visite chez le médecin.
Plusieurs cas de figures se manifestent :
a) Le sujet âgé se présente seul à la consultation pour la première fois, il s'agit d'un cas relativement rare.
b) Le sujet âgé vient accompagné d'un membre de sa famille, à la manière d'un enfant.
c) Le sujet âgé est déjà habitué à l'homéopathie, cas fréquent, le contact est plus facile.
2/ Les pièges de l'interrogatoire concernent surtout les deux âges extrêmes de la vie : l'enfant et le sujet âgé qui ont à ce point de vue ceci en commun, la plus ou moins grande dépendance par rapport à l'environnement : parental le plus souvent pour l'enfant, familial ou social pour le sujet âgé (hôpital, hospice, actuellement maison de retraite, ou pire la solitude).
En ce qui concerne ce dernier, les pièges sont liés à son comportement, il répond évasivement aux questions dont il ne saisit pas toujours l'intérêt ou le relief, sa mémoire est défaillante devant le déroulement chronologique des incidents pathologiques qui ont émaillé sa longue existence. En l'absence d'un des siens, il est souvent difficile de faire un constat complet, à plus forte raison d'établir des liaisons avec le motif de la consultation (suite de...) et des troubles qui la nécessitent. Par conséquent, l'anamnèse si importante à tous les âges, est rarement réalisée et le praticien en est souvent réduit ici à l'essentiel. D'ailleurs tout tend à mesure que l'âge avance, à se fondre dans une pathologie de "lampe de veilleuse" et avant de se servir des antécédents, on doit tendre à entreprendre une stratégie clinico-thérapeutique du présent, quitte ensuite à revenir en arrière dans les antécédents. Il faut d'abord dans ce cas colmater, prolonger, soutenir et ne pas bâtir des constructions thérapeutiques trop audacieuses, dont le sujet âgé ne pourra pas faire les frais.
3/ Le diagnostic de la ou des maladies. L'obsession commune à tout praticien : l'organicité des troubles, de plus en plus fréquente à mesure que l'âge avance, souvent masquée par les signes sensoriels et fonctionnels ou/et par l'ampleur des perturbations psycho-somatiques.
Même dans l'éventualité d'une maladie organique dont on appréciera le caractère réversible ou non, souvent difficile à établir malgré les nombreux examens para-cliniques de plus en plus affinés, l'homéopathie peut agir sur la maladie elle-même (l'athérosclérose, la bronchite chronique, l'insuffisance rénale, par exemple) en s'associant aux traitements spécifiques (maladie de Parkinson entre autres) pour en atténuer les effets inopportuns, pour freiner même l'évolution de ces maladies. En dehors de la maladie organique, peuvent être positifs les traitements des troubles fonctionnels, nerveux, neuro-végétatifs, etc... D'où l'importance du choix thérapeutique.
4/ Le choix thérapeutique.
Il faut avant tout tenir compte de la physio-pathologie des atteintes chez le sujet âgé.
a) La fragilité des réactions immunitaires : contre l'infection, l'allergie bien que ses manifestations s'estompent le plus souvent. A signaler l'intérêt de l'allergie microbienne (exemple du streptocoque et de STREPTOCOCCINUM) ; la menace de processus tumoraux.
Attention chez le sujet âgé, on ne le répètera jamais assez, aux hautes dilutions, surtout pour les remèdes de fond, à la prise trop fréquente de ces derniers, aux biothérapiques diathésiques, l'action de ces remèdes devant le plus souvent être préparée.
A cette occasion bien séparer dans leurs applications deux sortes de biothérapiques :
* Diathésiques, dits majeurs, à action profonde sur le terrain.
* microbiens, viraux, parasitaires, dits mineurs, plus sectoriels, plus maniables. Exemples : INFLUENZINUM, SÉRUM DE YERSIN contre les virus grippaux. Les bactériens : STREPTOCOCCINUM, STAPHYLOCOCCINUM, etc... Les isopathiques O.R.L. et respiratoires : MORBILLINUM, DIPHTEROTOXINUM, PERTUSSIN.
b) La déficience des émonctoires sur laquelle il faut insister. Il existe deux sortes d'émonctoires :
* Les émonctoires fragiles : rénal, pulmonaire, ce dernier à retentissement cardiaque.
* Les émonctoires moins fragiles : cutané, intestinal.
Rein et appareil urinaire : en apprécier la quantité, la qualité, la densité urinaire (moins de 1,10 g attention). Affiner avec la clearance à la créatinine. Les remèdes les plus fréquemment retrouvés en clinique sont : BERBERIS, SOLIDAGO, SARSA-PARILLA, UVA URSI, dont il faut retrouver autant que possible un minium de signes pathogénétiques.
Poumons : menace chez le sujet âgé = les trachéo-bronchites répétées, aboutissant à la bronchite chronique, à l'emphysème et à la sclérose pulmonaire. Intérêt des évacuants de la muqueuse respiratoire : HYDRASTIS, les KALI : KALI BICHROMICUM, KALI CARBONICUM (cardio-respiratoire), KALI IODATUM, KALI MURIATICUM ; les bronchoplégiques : NAPHTALINUM, SENEGA et le cardio-respiratoire : GRINDELIA.
Peau : chez les psoriques = MEZEREUM, PETROLEUM. Chez les sycotiques = DULCAMARA. Chez les tuberculiniques = PULSATILLA. Chez les luétiques = KALI IODATUM, MEZEREUM, SARSAPARILLA.
Intestins : s'en occuper en régularisant les selles. Les "ouvrir" en traitant la constipation : HYDRASTIS, MAGNESIA MURIATICA, SOLIDAGO, TARAXACUM. Les "tempérer" en luttant contre la diarrhée : CHINA, PODOPHYLLUM. Les alternances de constipation et de diarrhée : BERBERIS, CARDUUS MARIANUS, CHELIDONIUM.
c) Les systèmes artériel et veineux menacés chez le sujet âgé.
* Les artères et l'athérosclérose.
En cas d'hypotension artérielle, le réglage avec : CRATAEGUS, ADONIS VERNALIS (obèses, sédentaires, rhumatisants), APOCYNUM CANN. (cardio-rénaux avec oedèmes périphériques), DIGITALIS (cardio-hépatiques), NAJA (angor grave).
En cas d'hypertension artérielle : CACTUS (angor), STROPHANTUS (tension variable), ARNICA (minima haute).
* La déficience de la circulation de retour (l'appareil veineux) : veines des membres inférieurs = BELLIS PERENNIS, HAMAMELIS. Veine porte : splénique et angle gauche du colon= CARDUUS MARIANUS, SPIRITUS GL. Veines hémorroïdaires = AESCULUS, ALOE, COLLINSONIA, PODOPHYLLUM.
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B - LE TERRAIN, LES DIATHESES CHEZ LE SUJET AGE.
La conception homéopathique des maladies est une introduction obligatoire à la prévention, quel que soit l'âge à travers l'étude du terrain s'exprimant dans les diathèses.
L'auteur a dans de nombreux ouvrages décrit, expliqué et montré leur intérêt dans la pratique quotidienne, notamment leur description analytique (R. ZISSU et M. GUILLAUME : Manuel de Médecine Homéopathique - Doin éditeur, 2° édition, 3° tirage, 1981, p. 62 à 116, leur synthèse et le problème des éliminations diathésiques (Z. ZISSU. Cahier de Médecine Homéopathique n°7 : L'homéopathie au quotidien, Masson Ed. 1991, p. 22 à 24).
C'est à travers les particularités que colore le vieillissement que seront revus les caractères essentiels des diathèses homéopathiques.
1/ Problèmes hygiéno-diététiques du sujet âgé selon les diathèses.
Nous avons déjà insisté sur leur importance dans la prévention générale du sujet âgé. Ils diffèrent suivant les éléments du terrain en cause.
a) Chez le psorique :
Le problème général "tourne" autour de l'élimination, de l'état des émonctoires qui en difficulté expliquent, par leur fermeture progressive, la pléthore, image de l'auto-intoxication avec, par suite de la défense de l'organisme atteint, alternances morbides et périodicité. La sclérose est tardive tant que l'élimination fonctionne et le soufre est le maître d'oeuvre.
Règles hygiéno-diététiques :
1) Éviter avant tout la sédentarité par l'exercice, la gymnastique, la kinésithérapie.
2) Éviter une alimentation trop riche (en sucres : SULFUR, LYCOPODIUM). Attention au pré-diabète, au diabète floride, avec évolution vers le diabète maigre, "martelée" par celle de SULFUR vers ARSENICUM ALBUM, enfin PSORINUM.
3) Éviter les excès quantitatifs : LYCOPODIUM cependant vite rassasié ; PETROLEUM et PSORINUM se lèvent la nuit pour manger.
En résumé : ne pas manger trop : quatre repas légers par jour. Diminuer les viandes grasses, le pain et les farineux, les graisses animales. Absorber des fromages (maigres) apportant ainsi protéines et calcium. Augmenter les crudités, les légumes verts, les fruits peu sucrés.
4) Pour éliminer : boire eau, tisanes diurétiques, veiller à la constipation (pain de son, pain complet, fruits secs).
5) Assurer une bonne physiologie de la peau (toujours plus ou moins atteinte chez le psorique) : aliments riches en vitamine A = artichaut, asperge, mais attention au rein, betterave, carottes, céleri, chou, endive, épinard, fruits : citron, fruits rouges (cerise, fraise), prunes.
6) Sauvegarder les fonctions hépatiques : attention aux oeufs, au chocolat, aux matières grasses.
b) Chez le sycotique :
Le problème essentiel, c'est le blocage, "l'emprisonnement" :
* L'accumulation de l'eau dans un premier temps (sycose dite hydrogénoïde), surtout au niveau des espaces péri-cellulaires.
* La sclérose précoce et le développement de processus tumoraux dans un deuxième temps (sycose dite scléreuse).
Il en résulte dans les deux stades un ralentissement métabolique avec imbibition et rétention, éliminations bâtardes et rebelles dont le sodium est le symbole.
Règles hygiéno-diététiques :
1) Il faut autant que possible lever le blocage : alimentation légère, non toxique, "dépurative", peu salée.
2) Stimuler les émonctoires :
o Rénal : substances diurétiques dont l'eau peu minéralisée.
o Intestinal : aliments riches en fibres végétales (aliments verts, pain au son, fruits secs).
3) Ménager le foie : modérer l'absorption d'oeufs, de chocolat, de matières grasses.
4) Freiner autant que possible la sclérose : éviter les aliments riches en sodium (le sel), en acide purique (les purines) : abats, triperie, gibier, fromages trop gras, alcool.
c) - Chez le tuberculinique :
Ce qui le menace : la "déminéralisation", la dénutrition, atteignant le niveau cellulaire avec déshydratation, favorisant les processus lésionnels sectoriels, aboutissant à la cachexie plutôt qu'à la sclérose qui est relativement tardive (évolution difficile vers la cicatrisation), le tout sous l'égide du phosphore et du chlore.
Règles hygiéno-diététiques :
1) Apport alimentaire en minéraux : calcium, phosphore (CALCAREA PHOSPHORICA) : fromages, amandes, noisettes, haricots secs, jaune d'oeuf (et coquille pillée), chou-fleur, lentilles, pois, céréales (complètes).
2) Alimentation carnée pour refaire les réserves azotées "brûlées" anormalement par suite de l'accélération de l'anabolisme (hyperthyroïdie dans un premier stade) et régulariser avec des aliments venant de la mer : poissons, huîtres, crustacés.
3) Éviter deux écueils : l'insuffisance hépatique (d'où s'abstenir des aliments qui "fatiguent" le foie et ses fonctions) et la congestion veineuse périphérique (physio-thérapie : gymnastique douce, éviter les stations debout prolongées).
4) La mise en état des émonctoires "débordés" par la fuite minérale et les "encombrements" liés à la déficience hépato-digestive : intestins (attention aux alternances fréquentes de constipation-diarrhée) et reins (eau et tisanes). D'où : aliments diurétiques, légèrement laxatifs et dits dépuratifs.
5) Équilibrer le système nerveux en évitant les excitants : café, thé, alcool, tabac.
d) Chez le luétique :
Caractérisé par la désorganisation des tissus conjonctifs avec processus inflammatoires sub-aigus et chroniques, torpides, aboutissant à l'ulcération, à la déformation, à l'induration, enfin à la sclérose, qui est précoce à tous les niveaux électifs dépendant à l'origine du tissu conjonctif : relâchement ligamentaire avec laxité articulaire et ptoses viscérales, artérites, varices "constitutionnelles", os (exostoses), système nerveux surtout central - le tout sous l'égide du fluor et de la silice.
Règles hygiéno-diététiques :
Du point de vue alimentaire, deux écueils :
1) Les ptoses : alimentation de stimulation douce en évitant les aliments lourds par leur masse ou par la difficulté de leur transit digestif.
2) La sclérose "véhiculée" notamment par le cholestérol. D'où une alimentation dépurative et désintoxicante. En particulier, éviter les aliments richement azotés, hyperminéralisés, riches en cholestérol (graisses animales, oeufs, laitages). Attention au sel, à l'alcool, au tabac, aux toxiques alimentaires. Envisager les fruits rouges, le raisin, les pommes, les abricots, les aliments riches en vitamines A et C : carottes, tomates, brocolis, oranges, citrons, kiwis, ananas.
3) Stimuler la circulation "figée" par les processus scléreux : marche, gymnastique douce, physiothérapie. Éviter les effets de la pesanteur : stations debout immobile.
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2/ Particularités des diathèses chez le sujet âge.
Nous sommes au crépuscule d'une vie au cours de laquelle les diathèses ont fait leur oeuvre, avec toutefois un rééquilibre jouant sur une ou plusieurs générations (la génétique pourrait éclairer cette hypothèse), sinon l'addition théorique des "hérédités" aboutirait à l'extinction de l'espèce.
Cette "oeuvre" diathésique s'est faite depuis :
a) La naissance, avec déjà le poids de la ou des diathèses parentales et des ascendants, en tenant compte des filiations verticales (ascendants), horizontales (collatéraux, eux-mêmes pouvant jouer verticalement : oncles, tantes, neveux, nièces, cousins).
b) L'enfance, l'adolescence, l'âge adulte, successivement, avec la composante diathèse-environnement : soit préséance d'une diathèse, soit conjonction de deux ou trois diathèses, soit le plus souvent décompensation au sein d'une même diathèse.
c) Le sujet âgé chez lequel sera mis à jour le comportement de la ou des diathèses décelées, avec prééminence de l'une ou fusion d'une ou de deux dans une évolution pathologique où chaque diathèse progressivement n'est plus qu'un souvenir. Il faudra en tenir compte au moyen d'un examen minutieux des signes subjectifs et objectifs, ce qui est essentiel dans la pratique : attention, il est bon de le redire, aux remèdes de fond dont il faudra préparer l'administration, à leur répétition trop fréquente, à leurs hautes dilutions, surtout aux biothérapiques diathésiques et à leur suite à une réactivation inopportune, le sujet ne pouvant en faire les frais et de ce fait aggravant les pathologies présentes, notamment les processus scléreux sur les organes nobles, les tissus, les voies d'élimination. S'adresser aux remèdes similaires à ces derniers, utiliser les satellites opportuns, préparatoires aux remèdes à visée plus profonde :
* Ouvrir les émonctoires défaillants.
* Équilibrer les systèmes nerveux central et neuro-végétatif : le 3° âge est celui du tempérament dit "nerveux" ou "atrabilaire".
* Agir sur les fonctions défaillantes guettées par la sclérose aboutissant à des pathologies si fréquentes chez le sujet âgé, dont les plus importantes sont : les processus pulmonaires chroniques atteignant bronches et alvéoles ; les accidents nerveux : cérébraux et périphériques ; les troubles circulatoires artériels (artériopathies), veineux, cardio-vasculaires, surtout : artério-sclérose, hypertension artérielle aboutissant souvent à l'insuffisance cardiaque et aux accidents cérébro-vasculaires.
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C - La sclérose menace permanente, évolution inéluctable ?
Action homéopathique avant l'irréversibilité.
L'auteur va passer en revue les principaux éléments pratiques de prescription au sein des pathologies les plus fréquemment retrouvées chez le sujet âgé, avant d'envisager pour terminer ce Cahier l'ébauche d'une Matière Médicale Gériatrique.
Les remèdes sectoriels les plus indiqués de protection et de traitement des principaux processus pathologiques du sujet âgé seront passés en revue et on en recherchera les signes pathogénétiques dans les matières médicales que possède tout praticien homéopathe. Attention par conséquent aux prescriptions systématiques, il n'y a pas de "tuyaux" en médecine homéopathique.
1/ Remèdes de l'appareil rénal.
* Chez le sujet âgé, seront sélectionnés d'après l'expérience de l'auteur : BERBERIS, PAREIRA BRAVA (lithiase), SARSAPARILLA, UVA URSI.
* Chez le vieillard prostatique : CHIMAPHILA (tendance à l'inflammation et à l'infection), EQUISETUM (incontinence urinaire), EUPATORIUM PURPUREUM et POPULUS TREM. (douleurs mictionnelles), SABAL SERRULATA (pollakiurie nocturne, priapisme), SELENIUM (dépression générale, impuissance, prostatorrhée). Remèdes de fond : CAUSTICUM, SILICEA.
2/ Remèdes de l'appareil respiratoire.
Bronchite chronique, emphysème, fibro-sclérose.
* Expectoration difficile :
Par inflammation et assèchement : BRYONIA.
Avec spasme : IPECA.
Par mucosités épaisses : HYDRASTIS, KALI BICHROMICUM.
Par hypersécrétion et avec spasmes (syndrome asthmatiforme) : LOBELIA, NAPHTALINUM, SENEGA.
Par parésie alvéolaire : ANTIMONIUM TARTARICUM. En cas d'aggravation : ANTIMONIUM SULFUR AUREUM (base gauche), par contre expectoration abondante : ANTIMONIUM ARSENICOSUM.
* Expectoration facile : PULSATILLA, STANNUM (avec sensation de vide et asthénie extrême, également ressentie dans le thorax).
* Expectoration purulente avec l'évolution vers la chronicité : HEPAR SULFUR (posologie délicate : basses dilutions centrifuges, hautes dilutions centripètes) -> CAL-CAREA SULFURICA -> SILICEA. Contexte inflammatoire : PHOSPHORUS, SANGUINARIA.
* Dyspnée prédominante avec hyposphyxie : les "grands" : PHOSPHORUS -> ARSENICUM ALBUM -> CARBO VEGETABILIS. Les "petits" : KALI CARBONICUM dans ce registre, remède de fond par ailleurs, GRINDELIA.
3) Remèdes cardio-vasculaires.
a) Hypertension artérielle :
Deux stades :
* Spasmodique : remède de fond = SULFUR.
Remèdes symptomatiques sur le système neuro-végétatif : IGNATIA, NUX VOMICA.
* Scléreux : remèdes de fond = BARYTA CARBONICA, PHOSPHORUS, SILICEA.
Remèdes symptomatiques = ARSENICUM ALBUM, PLUMBUM METALLICUM, STRONTIUM CARBONICUM. Les "petits" : BARYTA IODATA, BARYTA MURIATICA, BARYTA SULFURICA.
Entre les deux stades : remèdes de fond = AURUM METALLICUM, LACHESIS, LYCOPODIUM, NATRUM SULFURICUM, THUYA.
Remèdes symptomatiques = ACONIT, GLONOINE (poussées aiguës), ARNICA (pincement de la différentielle).
b) Artériopathies (des membres inférieurs) :
* Remèdes de fond selon les diathèses en cause.
* Remèdes symptomatiques =
- 1er stade : le spasme.
l'étau = CACTUS, ANACARDIUM ORIENTALE.
la crampe : CUPRUM METALLICUM, CUPRUM ARS., ACTEA RACEMOSA, MAGNESIA PHOSPHORICA. Aggravation : PLUMBUM METALLICUM, ZINCUM METALLICUM.
l'engourdissement : SECALE CORNUTUM, ARGENTUM METALLICUM, BARYTA CARBONICA.
- 2ème stade : l'ischémie, la thrombose. Se pose le choix thérapeutique : SECALE CORNUTUM, AGARICUS, TABACUM, LACHESIS, ARSENICUM ALBUM, BOTHROPS, VIPERA.
Les satellites artériels :
- Athérosclérose sans hypertension artérielle : CRATAEGUS, KALI IODATUM, NATRUM IODATUM
- Athérosclérose avec hypertension artérielle : CEREUS BOMPLANDII, STROPHANTUS, VISCUM ALBUM.
- Cardio-hépato-rénal : DIGITALIS.
- Cardio-rénal : APOCYNUM CANNABINUM.
- Obèses, sédentaires et rhumatisants : ADONIS VERNALIS.
c) Insuffisance cardiaque :
Remèdes de fond :
Les trois "grands" = le coeur droit : PHOSPHORUS
le coeur gauche : ARSENICUM ALBUM
la décompensation avec asphyxie : CARBO VEGETABILIS.
Remèdes symptomatiques :
Pseudo-asthme cardiaque = KALI CARBONICUM, GRINDELIA
Cardio-hépatique : DIGITALIS
Sclérose myocardique : ARSENICUM IODATUM
Asphyxie O.A.P. : ETHYL SULFUR DICHLORATUM
Cardio-rénal : APOCYNUM CANNABINUM
Insuffisance rénale : AMMONIUM CARBONICUM
Coeur pulmonaire chronique : ANTIMONIUM TARTARICUM, LAUROCERASUS.
4) Remèdes de l'appareil digestif :
Anorexie : agir sur le psychisme et la diététique.
Constipation : épiphénomène de la sclérose et de la déshydratation, aboutissant aux fécalomes et aux stercoromes.
* Régime hypotoxique, doucement dépuratif.
* Remèdes de sclérose : BARYTA CARBONICA, CAUSTICUM, CARBO VEGETABILIS, SILICEA. Sans oublier OPIUM (le rectum est plein), ALUMINA (la sécheresse des muqueuses).
5) Remèdes veineux :
Jambes lourdes sur varices, périphlébites, ulcères variqueux.
Remèdes de fond : en s'aggravant, le triangle à sommet SULFUR, aux deux bases LYCOPODIUM (à droite), SEPIA (à gauche), puis LACHESIS, CALCAREA FLUORICA, CARBO VEGETABILIS.
Remèdes symptomatiques :
Jambes lourdes : ARNICA, BELLIS PERENNIS, CUPRUM METALLICUM (crampes), HAMAMELIS, PULSATILLA, VIPERA.
Périphlébites : BOTHROPS (préventif), VIPERA, APIS ou BELLADONA -> LACHESIS -> ARSENICUM ALBUM.
Ulcères de jambe : SECALE CORNUTUM, MERCURIUS, KALI BICHROMICUM, FLUORIC ACIDUM, NITRI ACIDUM -> ARSENICUM ALBUM, CARBO VEGETABILIS.
6) Remèdes du système nerveux :
a) Les parésies psychiques et physiques : faire un diagnostic d'abord.
Deux grands remèdes : CAUSTICUM, CONIUM.
Deux remèdes de sclérose plus limités : PLUMBUM METALLICUM, BARYTA ACETICA.
Un remède d'évolution : ARSENICUM ALBUM.
Deux remèdes des systèmes nerveux central et neuro-végétatif : COCCULUS, GELSEMIUM.
b) L'anxio-dépressif : de nombreux remèdes de ce syndrome fréquemment retrouvé chez le sujet âgé, à intégrer dans sa personnalité. Les plus souvent indiqués en pratique : ARSENICUM ALBUM, AURUM METALLICUM, CAUSTICUM, CONIUM, GELSEMIUM, IGNATIA, LYCOPODIUM, PHOSPHORUS, PLUMBUM METALLICUM, SEPIA, SILICEA.
c) Les troubles du sommeil, en dehors des précédents, on pensera à : BARYTA CARBONICA, LACHESIS, NUX MOSCHATA, OPIUM.
d) Les troubles de la mémoire se retrouvent dans les remèdes précédents, ils sont au bas de l'échelle dans la hiérarchisation des signes psychiques, ils seront donc à ajouter aux autres et à intégrer dans l'ensemble du contexte mental du sujet âgé. On adjoindra aux précédents : ANACARDIUM ORIENTALE, CALADIUM (tabagisme, écarts sexuels), COCCULUS (après des veillées prolongées), PHOSPHORIC ACIDUM (dépression nerveuse).
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- I V - ELEMENTS DE MATIÈRE MEDICA LE GÉRIATRIQUE
PRÉSENTATION
Deux remarques préliminaires :
1/ Il n'est pas question de réaliser une Matière Médicale complète à l'usage du sujet âgé, mais d'en ébaucher l'essentiel.
2/ Cet essentiel s'appuiera d'une part sur les remèdes de prévention, d'autre part sur ceux concernant la thérapeutique, en étudiant les remèdes de fond et leurs satellites pour chacun d'eux.
LA PRÉVENTION ET SES REMÈDES
Le prévention sera l'objet de remèdes dont il ne faudra pas attendre pour les prescrire le développement complet de leurs signes pathogénétiques dont beaucoup sont à la limite de l'irréversibilité des manifestations pathologiques.
En effet comment ces signes ont-il été développé? Il ne faut pas oublier les trois sources de la Matière Médicale :
1 - L'action expérimentale pathogénétique. Ces signes sont marqués du sceau de la spontanéité plus ou moins prolongée dans le temps, mais insuffisamment pour développer tous les signes colligés dans la Matière Médicale, notamment ceux qui s'inscrivent dans un état chronique de plus ou moins longue durée. Ceux-ci sont le plus souvent extraits de la toxicologie.
2 - L'action toxique, du moins pour les substances qui possèdent une toxicologie (exemple de BARYTA CARBONICA) et pour ceux qui ne sont pas étudiés à partir des deux actions précédentes : de l'expérience clinique.
3 - L'expression de la clinique, dont un groupe de signes a été "éteint" par l'expérience des praticiens (exemple des "petits" BARYTA).
Pour en revenir à la prévention, celle-ci implique l'action sur les potentialités évolutives, à la fois sur le plan du terrain et sur celui de l'évolution clinique. Ainsi les remèdes, dont la Matière Médicale est le plus similaire à ces processus en marche vers l'organicité des morbidités du sujet âgé, ont un intérêt capital qui sera souligné au cours de leur étude.
INTRODUCTION À CES ÉLÉMENTS DE MATIÈRE MÉDICALE
Ce chapitre n'est pas, ne peut pas être un exposé ex cathedra et exhaustif.
1 - Il est rappelé que tout remède, dans la mesure où sont retrouvés chez le patient ses signes pathogénétiques, peut être son simillimum, qu'il soit ou non un sujet âgé, avec cependant et c'est très important, des règles méthodologiques tenant compte en premier chef de la spécificité réactionnelle de ce sujet âgé.
2 - Comme le titre le suggère, il s'agit pour chacun des remèdes étudiés d'en brosser le cadre psychique et somatique de sa recherche, de façon à compléter ensuite son diagnostic et son application.
3 - Il sera sélectionné les remèdes les plus en vue du sujet âgé tant dans la prévention que dans la thérapeutique de ses pathologies les plus fréquentes. Aussi cette étude ne peut pas être exhaustive et remplacer les Matières Médicales usuelles, et à propos de chaque remède étudié, l'essentiel y sera apporté, le complément sera recherché dans ces ouvrages mis à la disposition du praticien.
4 - L'auteur séparera en trois paragraphes les remèdes sélectionnés. Nous en extrairons une trentaine dont nous décrirons :
a) L'action générale dont découle l'ensemble de la compréhension du remède.
b) Le type sensible qui permet de penser à ce dernier.
c) Un profil ou l'essentiel valorisé des signes pathogénétiques.
d) Les principales applications pratiques.
- P L A N -
A - LES REMÈDES DE BASE.
Des perturbations fonctionnelles aux lésions organiques.
I - LES REMÈDES DE PRÉVENTION.
SULFUR et la prévention de l'auto-intoxication.
SEPIA et LACHESIS et la prévention des pathologies péri-ménopausiques ou andropausiques.
LYCOPODIUM et la prévention nutritionnelle (le foie).
THUYA et la prévention du vieillissement sycotique.
AURUM METALLICUM et la prévention de la sclérose artérielle.
BARYTA CARBONICA et la prévention cardio-vasculaire.
TUBERCULINUM RESIDUUM et la prévention en pneumologie et en rhumatologie.
II - LES REMÈDES DE SCLEROSE :
BARYTA CARBONICA déjà étudié, CAUSTICUM, PHOSPHORUS,SILICEA.
B - LES REMÈDES SATELLITES.
1/ de SULFUR : ACONIT (artère), HAMAMELIS (veine), MEZEREUM (peau).
Ne seront étudiés que NUX VOMICA (système neuro-végétatif) et BRYONIA (muqueuses).
2/ de SEPIA : BERBERIS, CARDUUS MARIANUS, SOLIDAGO.
Ne seront étudiés que : CARDUUS MAR., HELONIAS.
3/ de LACHESIS : CEANOTHUS, GLONOINE, LILIUM TIGRINUM.
Ne sera étudié que : IGNATIA (système neuro-végétatif).
4/ de LYCOPODIUM : CHINA, ETHYLICUM.
Ne sera étudié que : CHELIDONIUM.
5/ de AURUM METALLICUM : CACTUS et TABACUM (spasmes vasculaires). Ne sera étudié que : SANGUINARIA (troubles vasculo-endocriniens).
6/ de THUYA : CHIMAPHILA, FORMICA RUFA, RUTA.
Seront étudiés : HYDRASTIS, STAPHYSAGRIA.
7/ de TUBERCULINUM RESIDUUM : PETROLEUM (émonctoires).
Seront étudiés : AMMONIUM CARBONICUM, RHUS TOX.
8/ de BARYTA CARBONICA : seront étudiés, les "petits"
BARYTA, CONIUM, PLUMBUM METALLICUM.
9/ de CAUSTICUM : COCCULUS et GELSEMIUM (système neuro-végétatif), SELENIUM. Sera étudié : ALUMINA.
10/ de PHOSPHORUS : sera étudié STRONTIUM CARBONICUM.
11/ de SILICEA : sera étudié NITRI ACIDUM.
C - LES REMÈDES DE "FIN DE COURSE"
Avant l'irréversibilité des lésions :
ARSENICUM ALBUM
CARBO VEGETABILIS
PSORINUM
REMARQUE PRÉLIMINAIRE
Cette classification explicative ne doit servir que de cadre de compréhension physio-pathologique et clinique et ne doit aucunement lier les remèdes dont les indications sont impérativement exprimées par les signes pathogénétiques dont l'essentiel fera partie du paragraphe PROFIL. Seront privilégiés en outre ceux qui sont retrouvés le plus fréquemment chez le sujet âgé.
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A - LES REMÈDES DE BASE.
I - LES REMÈDES DE PRÉVENTION :
S U L F U R ET LA PRÉVENTION DE L'AUTO-INTOXICATION
ACTION GENERALE :
* Le soufre règle l'assimilation azotée : les troubles de son métabolisme atteignent les tissus avec inflammation, voire suppuration et surtout bloquent les éliminations organiques.
* Son action physio-pathologique détermine une inflammation (peau, muqueuses, séreuses, tissus lymphoïdes) et une congestion vasculaire (pléthore sthénique) par poussées puis une perte d'élasticité des parois vasculaires (artères, veines, capillaires).
* L'évolution de ces processus peut se faire de l'enfance à la vieillesse avec dans un premier temps une réaction sthénique que le remède favorise, puis dans un deuxième temps se développe une asthénie progressive qui marque le passage à des processus menant à la sclérose et ainsi à d'autres remèdes qui y sont adaptés avant le retour au premier temps.
TYPE SENSIBLE :
Classiquement au nombre de trois :
* "Neutre" ou mieux "sthénique", au maximum marqué par des éliminations explosives et salutaires : sujet âgé psorique en équilibre tant que ses émonctoires fonctionnent bien.
* Scléreux avec des périodes asthéniques répondant à des éliminations plus torpides et moins salutaires : sujet âgé psorique "entaché" de sycose, en début de perte de vitesse, atteinte fonctionnelle avec un début d'organicité inversement proportionnelle aux éliminations.
* Maigre : asthénicité avec cyclothymie, "déminéralisation" accompagnée d'éliminations difficiles et traînantes ou par poussées : sujet âgé ancien tuberculinique ou à la suite d'erreurs hygiéno-diététiques (apport insuffisant en protéines, vitamines et minéraux, dont le calcium et le phosphore).
PROFIL :
* Chronicité, périodicité et alternances des morbidités, favorisées par tous les facteurs de surcharge, de blocage ou de suppression éliminatoire.
* Psychisme dans un premier temps en éveil, avec vives réactions, mais humeur instable, égocentrisme, sous l'effet d'incitations endo et exogènes. Dans un deuxième temps phases asthéniques ou cyclothymie en fonction de la progression de l'auto-intoxication et de l'adjonction d'autres diathèses.
* Instabilité thermique avec crainte des températures extrêmes : de la chaleur brûlante pour le sthénique, du froid pour le scléreux, du froid avec frissons et état sub-fébrile pour le maigre. Tous recherchent le frais avec les extrémités et ont besoin d'air.
* Alternances d'éliminations cutanées et/ou muqueuses, avec rougeur, brûlure, prurit, avec d'autres affections internes.
* Asthénie matinale avec fringales calmées par le moindre aliment, désir de sucre et de mets relevés. Station debout pénible.
* Aggravations par la chaleur du lit, debout, le matin, par l'eau dont il a horreur, périodiquement (11 h du matin, 7 jours, mensuellement).
* Améliorations par temps sec et tempéré, par l'élimination.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède où la morbidité débute et où l'on revient dans une évolution thérapeutique efficace, marqué par une sthénicité opportune vis-à-vis de la psore longtemps prédominante. Il ramène à l'extérieur et évite les évolutions morbides internes.
* Remède de "tous les dangers" si les éliminations sont bloquées et l'équilibre tissulaire et humoral "déstabilisé", d'autant plus que l'on avance en âge.
* D'où une réflexion et un bilan serrés tant pour le moment de sa prescription, précédée souvent de satellites qui ouvrent les émonctoires et rééquilibrent les métabolismes perturbés, que pour la posologie : quelle dilution? Quel espacement? Les règles habituelles sont très impératives, en se rappelant que les basses dilutions sont centrifuges (la prescription est-elle possible?), les hautes dilutions centripètes (est-ce opportun?).
LYCOPODIUM ET LA PRÉVENTION NUTRITIONNELLE
ACTION GENERALE :
* Le foie et ses trois "prolongements" : gastro-intestinal, hépato-vésiculaire et système portal, dans le sens de l'atonie, entraînant des troubles nutritionnels : fonctionnels d'abord, pré lésionnels ensuite, avec stase portale, blocage émonctorial progressif et parallèlement atteinte vasculaire scléreuse et inflammations torpides des muqueuses, surtout digestives et respiratoires.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets "bilieux", maigres à gros abdomen, au teint jaune, à la faiblesse physique, musculaire surtout, contrastant avec la conservation des facultés intellectuelles, du moins chez l'enfant et l'adulte jeune. Car l'adulte mûr suivant l'évolution hépato-nutritionnelle et le sujet âgé peuvent paraître "usés", vieillis prématurément, le visage ridé, à peau terne et sèche.
PROFIL :
* Affections chroniques d'évolution progressive plus ou moins précoces, centrées sur les fonctions hépatiques perturbées, surtout chez un psorique "lourdement" décompensé, avec accentuation du fait d'un environnement psycho-affectif (colères, vexations ou peurs) ou/et hygiéno-diététique (sédentarisme, alcool, tabac, huîtres, oignons).
* Alternances ou cohabitation de colères et de peurs, d'autoritarisme et de manque de confiance en soi : sujet âgé coléreux, de mauvaise humeur surtout au réveil et quand il souffre (NUX VOMICA), tendance à la solitude pourtant redoutée, à l'intolérance et à l'avarice (ARSENICUM ALBUM).
La triade réactionnelle thermique : frileux, aggravé à la chaleur, mieux au grand air. Certaines douleurs locales sont cependant améliorées à la chaleur.
Ensemble digestif fait de : désir de sucre et de sucreries, faim vorace vite rassasiée ou anorexie, distension abdominale inférieure pire vers 16h à 20h, constipation chronique avec atonie et colique gauche, mais besoins inefficaces à cause d'hémorroïdes améliorées par des bains chauds.
* Latéralité droite et troubles évoluant de droite à gauche.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède irremplaçable mais d'utilisation délicate, plus aisée chez l'enfant dont la plasticité tissulaire permet plus facilement l'ouverture émonctoriale, plus critique chez l'adulte avançant en âge ; attention chez le sujet âgé, usé prématurément : remède d'action profonde, centripète.
* Le faire précéder par prudence de satellites, notamment de la sphère hépato-digestive. Commencer par une 7 CH espacée. Attention aux hautes dilutions, surtout à la répétition trop fréquente (30 à 40 jours) et plus espacée encore suivant le contexte évolutif.
SEPIA ET LA PRÉVENTION PERI MÉNOPAUSIQUE OU ANDROPAUSIQUE
ACTION GENERALE :
* Substance animale à action profonde : atteinte prioritaire du système élastico-conjonctif (appareil ligamentaire et veineux : électivité abdomino-pelvienne avec deux pôles : hépato-portal et pelvien, en deux phases : courte d'excitation, longue de dépression.
* Il en résulte :
1) Une asthénie fonctionnelle, pré-organique des organes concernés par la congestion veineuse, puis la ptose (foie, voies biliaires, organes pelviens).
2) Une surcharge émonctoriale atteignant peau, muqueuses, appareil rénal, intestins.
3) Une dépression des systèmes nerveux central et neuro-végétatif.
TYPE SENSIBLE :
* Expliqué par la conjonction foie, annexes et pelvis à la jonction "endocrinienne" de l'adulte mûr et du sujet âgé : homme ou femme maigre ou amaigri, comme "affaissé", triste, de mauvaise humeur, indifférent à l'environnement, fatigué surtout debout, au teint pâle voire bistré, avec souvent des taches jaunes sur le nez, les joues ou le pourtour buccal.
PROFIL :
* Sur un fond d'auto-intoxication psorique ou de déminéralisation tuberculinique jouant sur les fonctions hépatiques ou génitales péri-ménopausiques ou andropausiques : suites d'erreurs hygiéno-diététiques (sédentarité, tabac, alcool), accentuées par les stations debout prolongées.
* La tétrade mentale : indifférence envers les êtres chers, désir de solitude, aggravé par la consolation, avec intolérance à la contradiction mais amélioration par une occupation ou la distraction. SEPIA rétablit un "dialogue", meilleure thérapeutique de cette dépression mentale de non communication.
* Asthénie psychique et physique pire debout.
* Frilosité, aggravé par le froid, amélioré à la chaleur, mais aggravé en air confiné, mieux à l'air frais, pire au bord de la mer (réactions thermique "de la veine").
* Irrégularités circulatoires : alternances de chaleur et de froid, surtout aux extrémités.
* Influence de la pesanteur : pire debout, mieux par le mouvement rapide ou violent. Toutes les douleurs convergent vers le dos, avec sensation de pression par en bas (région lombo-sacrée, estomac, utérus).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède de troubles fonctionnels à l'orée de l'organicité, sous l'égide de la pesanteur (veine) et du blocage émonctoriale progressif (foie), aux périodes critiques de la vie génitale.
* Remède capital pour débloquer une situation qui tend à se fixer et pour revenir à des possibilités réactionnelles positives, suite au premier stade caractérisé soit par la variabilité de PULSATILLA, soit par les alternances peau/muqueuses de SULFUR.
* Règles méthodologiques d'application classiques, nécessité parfois de satellites émonctoriaux ou de "soulagement" veineux. Commencer par une 7 CH, deux à trois fois par semaine pour monter ensuite en espaçant.
LACHESIS ET LA PRÉVENTION DE "L' AGE CRITIQUE"
ACTION GENERALE :
* Substance animale comme SEPIA à action profonde (le venin), toxique.
* Trois grands pôles : système nerveux (central, périphérique, neuro-végétatif), sang (attention aux deux phases de désordre de la coagulation sanguine pouvant encore s'exprimer dans les dilutions : courte d'hyper-coagulation, longue d'hypo-coagulation), tissus (inflammations, puis ulcérations, voire gangrène, extensives avec hémorragies et adynamie).
* Le tout en deux temps : court d'excitation, long de dépression, mais surtout diphasique dans les 24 heures : excitation vespérale, dépression matinale.
Cet ensemble concerne trois types d'indications dans l'ordre aigu et dans les états chroniques : les infections à tendance ataxo-adynamique, les déséquilibres hormonaux de la sphère génitale, l'alcoolisme.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets nerveux, alternants dans les 24 heures, excités le soir, mélancoliques le matin ; bavards quand excités, au faciès vultueux, voire cyanosé, ou la face cernée et pâle, aux lèvres vernissées voire bleuâtres. Hyperesthésiques au moindre toucher.
* Sujets gras (plutôt à la péri-ménopause) ou maigres (andropause).
PROFIL :
* Sur un fond de décompensation poly-diathésique, souvent sous influence dysendocrinienne : suites d'insolation, de toxi-infection, de chagrins prolongés, de suppression éliminatoire, d'hypoxie, d'alcoolisme.
* Psychisme alternant : hyper le soir avec logorrhée, hypo le matin avec taciturnité. Orgueil et jalousie "majorés" par le déséquilibre génito-sexuel.
* Plus mal après le sommeil, par la chaleur solaire et surtout par l'air confiné.
* Hypersensibilité tactile superficielle générale, aggravée au cou, à l'épigastre, mais améliorée par la pression profonde.
* Ecchymoses spontanées. Hémorragies de sang noir, trop vite coagulé.
* Amélioration par les écoulements physiologiques ou pathologiques et aggravation par leur arrêt.
* Latéralité gauche, évolution de gauche à droite.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède au registre étendu, aigu et chronique, au carrefour des diathèses, aux moments privilégiés neuro-endocriniens avec électivité nerveuse, sanguine et tissulaire, sous l'égide de l'hypoxie, donc à potentiel réactionnel entamé.
* Bien distinguer et comprendre les indications aiguës (maladies adynamiques) et chroniques (neuro-vasculaires) variant selon les âges de la vie :
a) Chez l'enfant : maladies toxi-infectieuses graves.
b) Chez l'adolescent : puberté tardive ou difficile à s'établir.
c) Chez l'adulte jeune : troubles thyro-génitaux par l'entremise de l'axe hypophyso-thyro-génital.
d) Chez l'adulte mûr : ménopause, andropause, alcoolisme.
e) Chez le sujet âgé : syndromes cardio-vasculaires (thrombo-emboliques).
* Prescription : jamais au-dessous de la 4 CH. Attention, même dans les dilutions à l'alternance hypo et hyper-coagulation (à éviter dans les affections thrombo-emboliques).
* Moments préférentiels : vers 11h ou 17h ou encore tenir compte de l'alternance des deux phases dans les 24 heures : la régulation exigeant des dilutions hautes (9 à 30 CH) mais espacées : rythme suivant l'évolution. Dans les troubles pré-menstruels toujours améliorés par les règles : de préférence dans la deuxième partie du cycle.
THUYA ET LA PRÉVENTION DU VIEILLISSEMENT (SYCOTIQUE)
ACTION GENERALE :
* Substance végétale mais à action profonde.
* Double action :
a) Inflammation sub-aiguë avec tendance à la chronicité.
b) Métabolique : blocage péri-cellulaire contre lequel l'organisme réagit par des éliminations difficiles s'ajoutant à celles dues à l'action inflammatoire ; puis évolution vers la sclérose comme conséquence.
* Deux stades :
a) Sthénique : éliminations réactionnelles mais torpides avec infiltration liquidienne, contre le blocage péri-cellulaire.
b) Asthénique : états scléreux et processus tumoraux aux points d'impacts électivement touchés par l'action inflammatoire sub-aiguë et chronique (deux pôles fragiles : l'étage moyen de la face, la région génito-urinaire).
* D'où la tétrade physio-pathologique parallèle à celle de la sycose : imbibition, éliminations torpides, sclérose, productions tumorales.
TYPE SENSIBLE :
Reflet de la double action : imbibition puis sclérose.
* L'enfant est hypotrophique, petit et en retard, avec irrégularité du développement des membres et retard intellectuel, caries du collet, dents fragiles, sueurs offensives.
* L'adolescent a tendance à l'embonpoint (sectoriel : ceinture abdominale, hanches, cuisses) avec retard pubertaire, hypertrophie des tissus lymphatiques et cutanés avec troubles trophiques.
* L'adulte, plus développé du tronc que des membres présente une tendance infiltrante puis scléreuse, surtout marquée aux périodes critiques dominées par les endocrines génitales.
* Le sujet âgé est amaigri, scléreux et sujet aux processus tumoraux.
* Tous ont un faciès caractéristique : luisant et bouffi, malsain, aux pores dilatés, aux plis naso-géniens précocement accentués, aux varicosités des ailes du nez. Ils donnent l'impression d'être imbibés d'une façon générale, même s'ils sont parfois maigres.
PROFIL :
* Suites à des causalités isolées mais surtout associées, favorisant le développement ou l'accentuation d'un état sycotique : toxi-infections chroniques, torpides, surtout au niveau de la sphère O.R.L. ou génito-urinaire ; vaccinations intempestives et répétées surtout lorsqu'elles "n'ont pas pris" ; médicaments chimiques à doses fortes et surtout "au long cours" ; séjours prolongés en des lieux ou climats humides ; grossesses ou fausses-couches répétées ; sujets saturés de soufre (origine industrielle, gaz d'échappement des voitures, entre autres) ; suppression d'écoulements dans les secteurs d'action élective.
* Fond dépressif : idées fixes, asthénie mentale avec aversion pour tout effort intellectuel. Sur ce fond : fébrilité impatiente avec agitation, hyper-émotivité et inquiétude constante "à propos de rien".
* Processus morbides provoqués par l'humidité et/ou aggravés par elle, avec hypersensibilité à cette dernière.
* Sensations douloureuses variées : de clou enfoncé, de chairs arrachées, en coup de poignard, avec sensation d'être fragile comme du verre.
* Sécrétions et excrétions épaisses et verdâtres, d'odeur offensive, tendant à la chronicité, au niveau des sphères électives.
* Éliminations cutanées bâtardes : peau sale, grasse, de mauvaise odeur (de poireaux), ainsi que les sueurs localisées.
* Tendance aux excroissances et aux tumeurs.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède couvrant toute la sycose, au mieux il ramène à une psoro-sycose réactionnelle, sinon épanouissement de pathologies multiples faisant le lit à la sclérose poly-tissulaire et aux tumeurs.
* Remède où s'opposent blocage et éliminations, pouvant enrayer l'organicité des troubles en favorisant ces dernières.
* Remède de prescription délicate, surtout lorsque se trouve engagé un processus tumoral évolutif.
* De toutes façons, commencer par une 7 CH, deux à trois fois par semaine.
* Nombreux satellites sur les grandes voies de polarisation : foie, reins, appareil génital, peau, muqueuses, système loco-moteur, système nerveux et neuro-végétatif.
* Ne pas oublier les rééquilibres hygiéno-diététiques et les moyens psycho-somatiques pour dévérrouiller la "prison", expression symbolique des processus morbides d'introversion, si fréquents chez le sujet âgé (cf. STAPHYSAGRIA, entre autres).
AURUM METALLICUM ET LA PRÉVENTION DE LA SCLEROSE ARTÉRIELLE
ACTION GENERALE :
* Métal lourd, étranger à l'organisme, doué d'une double action toxique :
1) Dans le temps en deux phases (action lente) avec décalage ou simultanéité :
a) d'excitation : congestion avec spasmes et hypertrophie des parties atteintes.
b) de dépression : induration, dilatation et sclérose de ces dernières.
2) Dans l'espace : cette filiation physio-pathologique aboutit à une diffusion étendue à partir des vaisseaux et des organes qui en sont riches (artères et capillaires).
* D'où une action diphasique lente mais étendue, avec processus locaux vasculaires soit simultanés, soit successifs sur tout l'appareil cardio-vasculaire et les tissus richement vascularisés.
* De la congestion artérielle à l'artériosclérose, ce processus est souvent retrouvé dans la pathogénésie du remède.
TYPE SENSIBLE :
* Deux types chez l'adulte ou le sujet âgé :
1/ Type floride, pléthorique, sanguin, au visage rubicond (adulte "venant de SULFUR" le plus souvent).
2/ Pâle, au teint jaune ou cyanosé (fausse pléthore), venant de LACHESIS ou de LYCOPODIUM.
PROFIL :
* Sous l'effet de toutes causes faisant évoluer vers la sclérose : héréditaires = psore "pesante", luétisme et/ou alcoolisme chronique, chez des sujets au surmenage cérébral, choqués affectivement, ayant subi des vexations profondes et répétées, alcooliques chroniques, tous de préférence pléthoriques dans un premier temps.
* Agité, autoritaire, se renfermant puis explosant de colère à la moindre contradiction, sur un fond dépressif de dépréciation de soi, mécontent de tout et de lui-même par auto-accusation menant à la tendance suicidaire malgré la crainte vive de la mort (cf. LYCOPODIUM). Ce deuxième stade dépressif envahit surtout le sujet âgé.
* Frileux avec aggravation générale par le froid, mais modalité opposée pour les processus congestifs locaux.
* Hypersensible aux douleurs qui sont intenses, profondes, voire térébrantes, déchirantes, surtout osseuses, pires l'hiver, la nuit, par le toucher.
* Signes de congestion, de spasmes, puis de sclérose tissulaire ou organique dont l'atteinte multiforme acquiert une valeur générale, par l'entremise des vaisseaux.
* Modalités générales : < la nuit, par le froid, > par la chaleur, par la musique qui apaise le psychisme ; avec inversion des modalités thermiques pour les processus congestifs locaux.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Laissant de côté l'enfant aux caractères particuliers, l'adulte et le sujet âgé d'AURUM évoluent de la congestion à la sclérose, le tout centré sur le système artériel et capillaire.
* L'adulte est hypertendu mais frileux, pléthorique mais spasmé, agité, cependant déjà déprimé, longtemps atteint d'une pathologie vasculaire fonctionnelle.
* Le sujet âgé est scléreux, avec un début d'atteinte lésionnelle prédominant au niveau des sphères psychique, sexuelle et cardio-vasculaire.
* Remède de décompensation vasculaire à son stade de pré-sclérose, compris le plus souvent au sein d'une évolution allant de SULFUR à BARYTA CARBONICA et à PHOSPHORUS.
* Se méfier de la tendance suicidaire souvent marquée (l'aggravation transitoire homéopathique pourrait aboutir à l'acte) et quelle que soit la dilution, même en dilution moyenne, car la mélancolie, terminologie psychiatrique, fait partie de la pathogénésie du remède.
* Le remède doit être donné longtemps, car il a une action lente et il s'applique à des situations évoluant progressivement depuis longtemps. D'où un grand rôle préventif certain, si le remède est ainsi compris.
* La posologie obéit aux règles habituelles.
BARYTA CARBONICA ET LA PRÉVENTION CARDIO-VASCULAIRE
Ce remède est l'exemple-type d'une expression pathogénétique comprenant entre autres des signes indiquant des processus aux frontières de l'irréversibilité, et qui de ce fait, doit être envisagé avant que le malade atteigne cette frontière. Le diagnostic de celle-ci, tant clinique que para-clinique, est très difficile, souvent impossible. Aussi l'action préventive sera attentive à des signes précurseurs que l'on recherchera en ayant en tête l'évolution fréquemment retrouvée notamment dans l'anamnèse de SULFUR vers AURUM METALLICUM, puis BARYTA CARBONICA. Une étape souvent exploitée par l'auteur privilégiera un temps plus ou moins long un remède qui n'a pas de pathogénésie et sera donc prescrit par la clinique : BARYTA SULFURATA.
ACTION GENERALE :
* BARYTA CARBONICA est une substance minérale composée, étrangère à l'organisme, à action exclusivement toxique et pharmaco-dynamique, sur le système artériel avec tendance en deux temps successifs à l'hypertrophie puis à la sclérose, et à travers lui les points d'impact seront : le cerveau, les endocrines, le système lympho-ganglionnaire et les artères périphériques.
TYPE SENSIBLE :
* Surtout aux deux âges extrêmes de la vie.
* L'enfant est retardé psycho-somatiquement et adénoïdien.
* L'adolescent est immature dans les domaines de l'affectivité, de l'intelligence et de la mémoire.
* L'adulte prématurément vieilli et le sujet âgé : gras ou maigres, sont des vasculaires : hypertension artérielle. Ce qui domine, c'est la lenteur d'idéation, de perception, de comportement, avec anxiété, déphasage par rapport à l'environnement, d'où tendance à la solitude, à l'enfermement.
PROFIL :
* Lenteur psychique avec troubles du caractère, de l'intelligence, de la mémoire : du simple retard à la débilité (enfant), au "gâtisme" (sujet âgé).
* Frilosité et intolérance au froid à la tête (et à la chaleur à cause de l'hypertension artérielle) et aux pieds.
* De l'inflammation à l'induration :
1) Enfant au niveau des amygdales.
2) Adulte au niveau des glandes et des ganglions.
3) Sujet âgé au niveau de la prostate ou de l'utérus, du système cardio-vasculaire (artères, artérioles et à travers elles : le coeur, le rein, le cerveau).
* Aggravation par le froid humide et le changement de temps. Amélioration dans la solitude (le déphasage en fait un reclus), cette dernière n'exige aucun effort.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Contrairement à LYCOPODIUM : maniement facile.
* Tous les registres : de la 3X trituration à la 30 CH, suivant la méthodologie habituelle, en prescription journalière, hebdomadaire, mensuelle.
* Ne pas attendre le stade de non-retour des processus scléreux, ce que dénotent nombre de signes pathogénétiques. Prescrire sur leur ébauche clinique.
* Continuer le remède longtemps, son action est en effet lente.
* De SULFUR à BARYTA CARBONICA, à travers leurs pathogénésies. Exemples pratiques : imaginer un sujet SULFUR devenant plus lent, moins sthénique, plus frileux, aux éliminations cutanéo-muqueuses de moins en moins explosives, aux émonctoires moins actifs (accentuation de la constipation, urines diminuées, etc...). Prévoir, anticiper chez un AURUM, l'évolution vers une hypertension artérielle scléreuse suspectée devant une aggravation des signes d'asthénie psychique, de spasmes neuro-végétatifs, par exemple.
TUBERCULINUM RESIDUUM ET LA PRÉVENTION EN PNEUMOLOGIE ET EN RHUMATOLOGIE
Seul biothérapique diathésique, avec PSORINUM, que l'expérience de l'auteur considère comme "sans problème majeur" chez le sujet âgé, avec toutefois des nuances et des précautions. Ceci contrairement aux autres dont le danger réside dans la réactivation de processus anciens, plus ou moins "éteints" et dans le fait que les possibilités réactionnelles de nombreux sujets âgés ne leur permettent pas d'en tirer bénéfice.
ACTION GENERALE :
* Préparé à partir de la tuberculine résiduelle de KOCH (endotoxines des corps microbiens), ce remède s'oppose à TUBERCULINUM et ne possède pas de pathogénésie. C'est l'expérience clinique des praticiens qui en fait un remède important, d'action profonde de fibro-sclérose d'évolution progressive chronique qui "étouffe" les organes nobles, bloque les émonctoires et sclérose les tissus avec électivité ostéo-articulaire, respiratoire, urinaire et cutanée.
* Trois caractères : la périodicité des processus, l'absence de phénomènes inflammatoires, les productions fibreuses évoquant un mode réactionnel psorique dépassé, avec conjonction poly-diathésique, tuberculinique en tête, mais également sycotique au stade scléreux.
TYPE SENSIBLE :
* Adulte mûr ou sujet âgé maigre et sec, ayant peu à peu maigri, pâle, asthénique, ralenti psychiquement mais aussi sur le plan somatique. Aspect rétracté, comme figé d'expression, au teint grisâtre.
PROFIL :
* Suites à des processus morbides marqués du sceau de la chronicité : inflammations sub-aiguës à répétition, mal résolues, entretenues par un ou des agents agresseurs sclérosants, s'étalant sur de nombreuses années.
* Triade psychique : asthénie, découragement, tristesse avec repliement sur soi.
* Asthénie physique avec besoin de repos, de sommeil, d'air frais malgré la frilosité.
* Troubles périodiques, intermittents, non fébriles avec productions fibreuses à électivité ostéo-articulaire, respiratoire, digestive ou génitale, puis se généralisant.
* Processus ostéo-articulaires avec douleurs tiraillantes et enraidissement, entraînant une ankylose progressive et des déformations, atteignant les articulations simultanément ou successivement, non influencées par la température ni les modifications des pressions environnantes.
* Troubles respiratoires atteignant les bronches, les poumons, voire la plèvre, par poussées successives, à évolution torpide vers la fibro-sclérose.
* Mêmes atteintes évolutives au niveau des autres parenchymes.
* Éliminations déficientes portant surtout sur l'appareil rénal : oligurie, mauvaise odeur des urines, diminution du résidu azoté (urée, acide urique), sur la peau : sèche, malsaine, acné tubéreuse surtout au niveau du dos et des épaules.
* Rétraction de l'aponévrose palmaire (maladie de Dupuytren, dont il est le meilleur remède).
* Modalités : < par le repos malgré un besoin de se reposer. > par le mouvement et l'exercice physique modéré. Indifférence progressive vis-à-vis des influences climatiques (froid, chaleur, sécheresse, humidité).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Saisir avant tout le moment opportun de le prescrire : avant toute sclérose définitive, difficile certes d'appréciation, agir entre les poussées congestives et inflammatoires.
* Ce remède, donné à temps et précédé de ses satellites qui évitent ainsi des réactivations inopportunes, permet d'enrayer le processus scléreux en ouvrant les émonctoires et en réduisant ou espaçant les poussées qui aggravent ce dernier.
* Véritable remède préventif à condition que les lésions ne soient pas irréversibles, mais il est souvent difficile d'en apprécier le stade évolutif.
* Mal préparé si l'organisme ne peut pas faire les frais de la réaction inopportune possible de départ, il peut être de maniement difficile. D'où la nécessité :
a) de le faire précéder de remèdes ouvrant les émonctoires : BERBERIS, SOLIDAGO, FORMICA RUFA, PETROLEUM, entre autres.
b) de l'alterner avec les remèdes de fond indiqués : BARYTA CARBONICA, CAUSTICUM, NATRUM SULFURICUM, SULFUR IODATUM, THUYA,etc
c) de le donner longtemps, en dilutions progressivement hautes, mais espacées (9 à 30 CH), mensuellement par exemple.
* Contre indiqué dans les tuberculoses évolutives, dangereux dans les processus lésionnels aigus.
* Prudence chez le sujet âgé dont la plasticité tissulaire est réduite.
***********************
II - LES REMÈDES DE SCLÉROSE.
BARYTA CARBONICA
Se reporter au chapitre des remèdes de prévention où il est étudié totalement.
Il doit être rappelé que son action est d'autant plus efficace qu'il est prescrit avant l'apparition de ceux de ses signes pathogénétiques qui dénotent un état scléreux très avancé, aux frontières des processus irréversibles.
CAUSTICUM
Substance minérale composée d'expérimentation purement homéopathique, contenant de la chaux et du bisulfate de potasse surtout.
ACTION GENERALE :
* Surtout sub-aiguë ou chronique.
* Points d'impact multiples :
a) Sur le système nerveux : dépression avec faiblesse irritable sur le psychisme, sur la motricité, sur la sensibilité, le tout avec asthénie.
b) Sur les tissus conjonctifs et dérivés : fibrose.
c) Sur la peau qui est bloquée avec éruptions torpides, suppurations, fistules, cicatrices exubérantes et douloureuses.
d) Sur les muqueuses "à vif" avec inhibition des sécrétions : digestives, à l'origine de dyspepsie et de constipation ; respiratoires (larynx, trachée, bronches) ; urinaires (incontinence ou rétention) ; génitales (leucorrhée, spermatorrhée).
* Conséquences : troubles nutritionnels (dépression et irritation chronique) aboutissant chez l'adulte mûr et le sujet âgé à l'amaigrissement et à la sclérose tissulaire surtout marquée aux points d'impact.
TYPE SENSIBLE :
* Si l'enfant est retardé surtout sur le plan psycho-moteur, amaigri et à gros abdomen, l'adulte mûr et le sujet âgé sont amaigris, asthéniques, pusillanimes, atteints de sensiblerie avec pessimisme et anxiété, guettés précocement par la sclérose.
PROFIL :
* Suites à des perturbations des systèmes de commande nerveuse et nutritionnelle avec blocage des émonctoires cutanéo-muqueux motivé, exacerbées par une sycose évolutive et/ou une psore bloquée, un tuberculinisme évolutif. Longue série durant la vie d'exacerbations "diathésiques". Le tout se manifestant à l'occasion de causalités liées à l'environnement : froid sec (syndromes sub-aigus) ; surmenage et chocs moraux profonds et prolongés ; affections débilitantes surtout sur le système nerveux cérébro-médullaire à allure progressive et chronique ; enfin suppression intempestive, réitérée d'une élimination cutanée ou muqueuse.
* Dépression mélancolique avec agitation, irritabilité et anxiété : sujet âgé, taciturne ou querelleur, angoissé et larmoyant sur les malheurs d'autrui, avec appréhension d'une catastrophe, le tout exacerbé au crépuscule.
* La triade : grande faiblesse, tendance parétique, amaigrissement progressif, évoluant de longue date, de préférence réalisé dans des endroits localisés.
* Douleurs brûlantes ou déchirantes ou d'écorchure au niveau des régions atteintes : paroxystiques, rebelles et tenaces, chroniques, avec endolorissement et parésie ou accompagnées de mouvements anormaux et de contractures, sur un fond de faiblesse extrême.
* Tendance à la raideur, à la rétraction, à la sclérose, à l'atrophie, au raccourcissement des parties atteintes.
* Frilosité avec aggravation au froid et au mouvement et amélioration à l'air chaud, au temps pluvieux.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède très décompensé d'évolution grave sur deux plans :
a) diathésique, c'est un aboutissant, remède poly-diathésique.
b) pathologique : morbidités conjoncturelles chroniques à évolution vers la dépression, la poly-sclérose avec blocage émonctorial.
* Son action peut inverser une situation relativement désespérée en réactivant les défenses annihilées (débloque la peau, active les sécrétions, soulage les appareils "encombrés"). Le saisir suivant ses signes mais avant les processus de sclérose confirmée.
* C'est un des grands remèdes du sujet âgé : parétique et impotent, atteint de rhumatisme chronique, de bronchite chronique et d'emphysème, d'incontinence d'urines, de parésies et de paralysies d'origine centrale et périphérique, d'artériosclérose, de cataracte, etc...
* Posologie conseillée :
a) Pour lever un barrage diathésique : 9 CH - 15 CH - 30 CH en échelle à 24 heures d'intervalle.
b) Dans la pathologie lésionnelle : 7 CH, deux à trois fois par semaine ;
c) Dans les syndromes sub-aigus : 5 CH, deux à trois fois par jour, puis espacer ; enfin élever la dilution afin d'éviter les rechutes : 9 à 30 CH, en espaçant suivant amélioration (exemple fréquent : paralysie faciale a frigore, même ancienne).
d) Remède à donner longtemps, sans problème de réactions inopportunes, mais à doses espacées dans les syndromes anciens à évolution progressive, mais récupérables (non irréversibles).
PHOSPHORUS
ACTION GENERALE :
* On rappellera sa double personnalité liée d'une part à son action métabolique (sur l'os, le sang, les cellules), d'autre part à son action toxique (aiguë sur les parenchymes, sub-aiguë et chronique sur la peau, les muqueuses, les tissus nobles).
* Les troubles de son métabolisme expliquent les signes osseux, sanguins, cellulaires et tissulaires (organes "nobles"), avec accélération des oxydations et désassimilation azotée.
* Les troubles toxiques aigus avec congestion, hémorragie, nécrose (foie, reins, poumons, pancréas), sub-aigus et chroniques en deux phases : 1 - d'excitation avec congestion des muqueuses et de la peau, lésions cellulaires hypertrophiques ; 2 - de dépression avec stases locales cutanéo-muqueuses, lésions cellulaires atrophiques avec sclérose et dégénérescence graisseuse des parenchymes.
* L'ensemble explique à la fois l'étendue et la profondeur de ses actions.
TYPE SENSIBLE :
* Deux types sensibles sont le reflet de sa double personnalité :
1/ Le premier (correspondant à l'action métabolique) concerne le sujet jeune, mince, élancé, un peu voûté, hypersensible mais extraverti (contrairement à NATRUM MURIATICUM) tuberculinique en fin de lignée, ouvert aux pathologies multiples sous l'égide des perturbations minérales.
2/ Le second (correspondant à l'action toxique) concerne l'adulte prématurément vieilli ou le sujet âgé, épuisé, lent, assoupi, apathique, taciturne, replié sur lui-même, diminué psychiquement : intellect, affectivité, mémoire. ; anémique, au faciès pâle, voire bouffi. Poly-scléreux à l'image de l'action pluri-sectorielle du phosphore : poly-diathésique, de fin de parcours, à saisir thérapeutiquement avant l'offensive lésionnelle irréversible.
PROFIL :
* Remède d'évolution grave : suites de croissance trop rapide, de pertes de liquides vitaux, d'inflammations parenchymateuses variées, de préférence chez le tuberculinique jeune. Suites d'affections chroniques à évolution lente et durable, dégénératives, chez le sujet âgé, poly-diathésique, toutes diathèses confondues, menacé de sclérose de ses organes.
* Suractivité mentale vite épuisée et d'autant plus déprimée que le sujet est âgé, en une cyclothymie plus ou moins rapide créant l'anxiété avec oppression au crépuscule, évoluant vers l'apathie avec lenteur, désintérêt mental, aptitudes intellectuelles et mémoire progressivement en "veilleuse".
* Tendance évolutive vers l'aggravation générale ou loco-régionale avec fréquemment des hémorragies abondantes, répétées, vicariantes aux lieux d'agression.
* Frilosité générale, mais intolérance localisée à la chaleur (tête, mains).
* Sensations de brûlure localisées, pires aux extrémités, au rachis, à la région interscapulaire.
* Aggravations au froid, au changement de temps, à la dépression atmosphérique, le soir, par l'exercice physique ou mental.
* Améliorations après le sommeil, par le repos, par l'obscurité.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède important d'évolution diathésique couvrant les âges extrêmes.
* L'adulte mûr et le sujet âgé sont des scléreux, déprimés, candidats aux lésions multiples, prédisposés aux syndromes de dégénérescence tissulaire ou organique.
* Autant sa prescription est délicate chez le jeune tuberculinique, autant elle est plus aisée chez le sujet âgé scléreux, avec toutefois les précautions d'usage chez un malade aux réactions enrayées et aux émonctoires fragiles.
* Commencer par une 7 CH, une à deux fois par semaine, en s'assurant d'une bonne perméabilité rénale. A donner longtemps mais en vérifiant l'état scléreux général ou local (examens para-cliniques : attention à la fonction rénale).
* Hautes dilutions très espacées et en maintenant une stratégie homéopathique sur les divers niveaux exigeant la maintenance des équilibres généraux et sectoriels : 9 CH à 30 CH tous les mois ou deux mois.
* 7 CH à 15 CH, quotidiens dans l'hépatite virale (dont PHOSPHORUS est le remède essentiel), ce qui a été vérifié scientifiquement.
SILICEA
ACTION GENERALE :
* Trois caractères de la silice : universalité (dans les trois règnes), dureté (exemple des verres), résistance (noeuds des bambous, squelette des petits organismes marins).
* Double action :
a) Métabolique - triple rôle : de soutien, de protection des tissus conjonctifs, de défense immunitaire.
b) Toxique, extériorisée par les doses homéopathiques chez un sujet sensible : chronique avec inflammation puis sclérose.
* Ses deux pôles physio-pathologiques ; suppuration puis sclérose évoquent l'un la psore décompensée ou le tuberculinisme évolutif, l'autre les poly-diathèses, en ajoutant sycose et luétisme.
* Le tissu conjonctif en est la plaque tournante, contrairement à PHOSPHORUS dont l'action prédomine sur les tissus nobles.
TYPE SENSIBLE :
A tous les âges : maigre, débile et frileux, mais hypersensible, épuisé, suppurant facilement.
* L'enfant est déminéralisé, énurétique, somnambule, sensible aux convulsions, parasité intestinal.
* L'adulte suppure chroniquement, est constipé, tend vers le rhumatisme chronique.
* Le sujet âgé est un polyscléreux, surtout au niveau des sphères pulmonaire (emphysème, fibro-sclérose, évoquant la silicose) et artérielle (artériosclérose).
PROFIL :
* Suites de carence d'apport ou de dénutrition en rapport avec une multitude de facteurs : alimentaires, vaccinaux, maladies aiguës de l'enfance à répétition, chroniques de l'adulte ; occasionnels : surmenage psychique, manque de sommeil répétitif ou chronique, pertes de liquides vitaux, suppression spontanée ou intempestive de la sueur des pieds.
* Fond dépressif et faiblesse irritable : épuisé et découragé, mais hypersensible et agité, sursaute au moindre bruit et insomniaque. Synthèse : timide, peureux mais entêté, anxieux, aggravé par la consolation.
* Frilosité intense bien qu'il se couvre peu, hypersensible au froid, extrémités glacées, frissons même par le mouvement, sueurs abondantes, nauséabondes des extrémités.
* Amaigrissement progressif avec débilité, mais gros abdomen.
* Inflammations chroniques avec suppuration, fistulisation, induration, sclérose successivement. Toute plaie suppure facilement et interminablement sur une peau malsaine.
* Douleurs aiguës, névralgiques, piquantes, surtout par les courants d'air, par la suppression de la sueur des pieds, ou encore post-vaccinales et accompagnant les secteurs atteints.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède évolutif dans trois voies essentielles : déminéralisation tissulaire, suppurations chroniques, sclérose poly-tissulaire par atteinte lente, chronique, par poussées au niveau du tissu conjonctif et de ses dérivés, marquant la fragilité des processus immunitaires.
* Il serait de prescription facile sans la tendance suppurative sectorielle, auquel cas il faut se rappeler que les basses dilutions sont centrifuges et les hautes centripètes.
* La tendance à la sclérose et à la déminéralisation conjuguées surtout chez le sujet âgé en font un remède irremplaçable à la période réversible. Toutes dilutions : 3 CH, 4 CH en trituration étayant ainsi les CALCAREA en inversant le sens de la décalcification, dans trois indications majeures : dans l'enfance, durant la grossesse, dans la lutte contre l'ostéoporose sénile. Les hautes dilutions espacées (la question de la suppuration chronique étant écartée) ont une action pré-scléreuse et scléreuse étonnante.
* En résumé, deux visées :
a) Comme remède de fond en complément des remèdes diathésiques, en agissant en fonction inverse de la chronologie des processus morbides , mais attention aux réactivations inopportunes chez le sujet âgé à la plasticité tissulaire très diminuée.
b) Comme remède évolutif régional en prenant garde aux réactions focales, surtout dans les syndromes avec menace de suppuration. Mais si l'extériorisation de cette dernière est possible, l'action sur la chronicité, les fistulisations et les cicatrisations interminables est remarquable.
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B - LES REMÈDES SATELLITES.
Il n'est pas question de reprendre en détail chaque remède de la liste énoncée, mais de donner quelques exemples, en sachant que leur classement est pédagogique et que le remède étudié peut exercer ailleurs ses "talents".
I - REMÈDES SATELLITES DE SULFUR :
PREMIER EXEMPLE = NUX VOMICA
ACTION GENERALE :
* Action fonctionnelle et motrice réflexe sur le système nerveux, expliquée par ses deux alcaloïdes essentiels :
a) La strychnine (plus dans ce remède que dans IGNATIA) : action motrice bulbo-médullaire réflexe avec une excitation dominante (contractions et spasmes) et une dépression secondaire (phénomènes parétiques). Points de départ du réflexe : système nerveux central, périphérique, neuro-végétatif.
b) La brucine (plus dans IGNATIA) : action sur le sensorium.
c) L'ensemble : action réflexe, motrice prédominante (strychnine) sous la dépendance de la sensibilité émotionnelle (brucine) d'où : fixité, ténacité, précision des signes, par opposition à l'instabilité, la labilité et l'imprécision de ceux d'IGNATIA.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets bilio-nerveux, très sensibles à leur environnement, hyper-actifs et rapides dans leurs gestes, attitudes et réflexes, mais avec tendance à la sédentarité, ce qui bride leur besoin d'expansion.
* Sujets réagissant à l'auto-intoxication par les digestions pénibles, majorées par les erreurs hygiéno-diététiques, et ceci même chez le sujet âgé.
PROFIL :
* Suite d'auto-intoxication (surmenage, sédentarité, surtout sur terrain psorique), d'hétéro-intoxication (régimes aberrants avec excès, alcool, tabac, médicaments chimiques à doses pondérales, multiples et absorbés depuis longtemps). Suites de froid sec (états aigus).
* Irritable, coléreux, impatient, intolérant, égocentrique (SULFUR), puis déprimé, d'où anxieux, suicidaire ou agressif envers autrui.
* Hypersensibilité à l'environnement : bruit, contact, lumière, froid, avec amélioration par un court sommeil à tous moments (qui le court-circuite). Par contre insomnie, pire par la sédentarité ou les excès alimentaires et/ou sexuels. Toujours aggravé au réveil et après les repas.
* Frilosité, aggravé au froid, aux courants d'air, par le vent, amélioré par le temps humide.
* Désir d'aliments excitants qui cependant l'aggravent.
* Douleurs brûlantes, coupantes, déchirantes, surtout crampoïdes (spasmes), avec tendance à la parésie, pesantes (atonie secondaire), avec secousses (réflexes).
* Spasmes viscéraux qui imposent par leur multiplicité : gastriques avec vomissements qui soulagent, intestinaux (antipéristaltisme), vésicaux (dysurie avec ténesme), etc...
* Améliorations par tout ce qui calme l'excitation nerveuse : repos, court sommeil, chaleur sauf dans les états congestifs aigus. Aggravations par tout ce qui l'intensifie : froid sec, contact, stimulants, après avoir mangé et le matin.
* Fièvre avec frissons, en se découvrant et au moindre mouvement, non améliorée par la chaleur (états aigus).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède central des perturbations nerveuses et neuro-végétatives réflexes provoquées ou exacerbées par les agressions endogènes et/ou exogènes, surtout mais non exclusivement sur terrain psorique au début de ses réactions contre elles : psore sthénique et secondairement entachée d'une autre diathèse.
* Remède surtout utile dans les états chroniques à tous âges, même chez le sujet âgé où son indication est un test de possibilités réactionnelles encore efficaces. Ne pas oublier cependant la pathologie aiguë (action ponctuelle). Éviter la systématisation de sa prescription, sous prétexte que ce remède est fréquemment indiqué.
* Trois grands moments de celle-ci :
a) Il peut "éclaircir" le cas lorsque celui-ci est complexe et que le simillimum ne "sort" pas, l'histoire du malade en témoignant.
b) Il faut y penser en cas d'inflation médicamenteuse, afin de la neutraliser et permettre au traitement homéopathique de mieux agir.
c) Dans le sevrage fréquemment délicat de la poly-pharmacie (surtout des médicaments chimiques au long cours).
* Se souvenir qu'il complète beaucoup de remèdes de fond, non exclusivement psoriques, en en disciplinant les réactions inopportunes.
* Posologie souple avec un clavier complet. Il accentue souvent au début une constipation chronique (de son type bien sûr : spasmodique). C'est un remède fidèle, surtout en préventif de ses troubles pathogénétiques liés à des facteurs agressifs renouvelés.
DEUXIÈME EXEMPLE = BRYONIA
Grand remède des états aigus inflammatoires par son action préférentielle sur les muqueuses et les séreuses, il aura des indications multiples au cours des pathologies du sujet âgé et sa situation comme satellite de SULFUR doit s'étendre à de nombreux autres remèdes de fond de même que la multiplicité des secteurs atteints lui assure des relations symptomatiques nombreuses, comme celle classique avec RHUS TOXICODENDRON notamment, au sein de processus aigus ostéo-articulaires.
ACTION GENERALE :
* Son action est aiguë, sub-aiguë, plus rarement chronique.
1/ Dans le temps, développement lent, progressif en deux phases : d'excitation = inflammatoire sthénique et excitation sur le système nerveux ; puis de dépression sur ce dernier.
2/ Dans l'espace, deux grandes actions :
a) Inflammation aiguë sèche puis exsudation sur les muqueuses, les séreuses et les organes qu'elles contiennent et par leur intermédiaire sur le système nerveux périphérique s'exprimant par des douleurs névralgiques.
b) Sur le système nerveux en deux phases : excitation avec irritabilité, puis dépression avec immobilité et prostration.
TYPE SENSIBLE :
* A tous les âges : sujets plutôt maigres mais robustes, irritables, sthéniques (cf. NUX VOMICA). L'asthénicité est secondaire. Ils craignent le froid sec mais souffrent surtout à la saison chaude.
PROFIL :
* Chez un psorique auto-intoxiqué ou rhumatisant ou encore chez un tuberculinique au cours de crises inflammatoires, le froid humide, une infection microbienne ou virale, la suppression de sueurs ou d'éruptions, ou encore la colère, autant de facteurs déclenchant les signes du remède.
* Trois tableaux de signes psychiques, les deux premiers sous l'égide de l'excitation du système nerveux, le troisième sous celui de la dépression :
a) Irritable, coléreux, contrariant (NUX VOMICA), mais taciturne, d'où angoisses, en rapport avec un état hépatique chronique.
b) Inquiet, anxieux, ce qui l'oblige à remuer, mais ses douleurs le contraignent au repos absolu, au cours d'un état inflammatoire aigu.
c) Prostré avec délire (idée fixe qu'il est loin de chez lui, il veut sortir de son lit et rentrer chez lui, surtout la nuit) lors d'un état infectieux adynamique.
* Inflammation aiguë d'évolution progressive, sèche puis avec exsudation, extrême sécheresse des muqueuses, soif de grandes quantités de boissons froides à de longs intervalles.
* Douleurs lancinantes, aiguës, piquantes, arrachant des cris, obligeant à l'immobilité absolue.
* Fièvre sthénique au cours du processus inflammatoire : frissons avec soif, stade de chaleur avec face rouge, tête chaude et douloureuse, enfin sueurs acides, huileuses.
* Tous les signes sont améliorés par le repos absolu, la pression forte, le froid, aggravés par le moindre mouvement, par la chaleur, bien que les douleurs articulaires et gastro-intestinales soient améliorées par elle, aggravés après le repas, le soir ou la nuit, par la colère, après suppression soit des règles, soit des éruptions.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède épisodique, d'indication fréquente chez le sujet âgé exposé aux processus inflammatoires variés, de préférence au niveau des muqueuses et des séreuses, à leur période d'état, témoignant cependant de réactions relativement sthéniques. Ces pathologies aiguës se constituent soit lentement, soit succédant à un début brutal. Sous cet angle, son indication peut apparaître dans n'importe quelle diathèse, avec cependant une plus grande fréquence dans le tuberculinisme ou moins souvent dans la psore.
* Mais on peut voir apparaître ses signes au cours d'un état chronique chez un hépatique, les deux diathèses précédentes prennent alors plus de relief, mais ici c'est la psore qui domine.
* Ces notions diathésiques se traduisent dans la pratique par les indications de fond autour de BRYONIA, de SULFUR ou de LYCOPODIUM pour la psore, de SULFUR IODATUM ou de NATRUM MURIATICUM pour le tuberculinisme.
* La sectorisation de l'action de BRYONIA explique entre autres les rapports de BRYONIA et de RHUS TOXICODENDRON dans le domaine ostéo-articulaire notamment, comme complémentaires : le premier agissant sur la synoviale, le deuxième sur les tissus péri-articulaires, comme incompatibles de par l'opposition de leurs modalités, comme antidote de l'un par rapport à l'autre, enfin l'évolution vers l'aggravation du premier vers le deuxième dans un certain nombre de processus inflammatoires.
* La posologie obéit aux règles habituelles.
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II - REMÈDES SATELLITES DE SEPIA.
PREMIER EXEMPLE = HELONIAS
ACTION GENERALE :
* Il est surtout un complémentaire génital féminin de SEPIA.
* Double action :
1 - Dans le temps : deux phases = l'une de congestion, l'autre d'atonie.
2 - Dans l'espace : elles s'expriment différemment selon le secteur atteint. Trois électivités essentielles :
a) L'utérus surtout, prédominance de l'atonie après une période de congestion.
b) L'appareil rénal : l'excitation domine avec polyurie et protéinurie, la dépression secondaire explique la faiblesse douloureuse dorso-lombaire.
c) Le cortex cérébral : la faiblesse irritable et l'amélioration par la distraction qui assure une déconnexion cortico-somatique.
d) Accessoirement le tube digestif : atonie (deuxième phase) avec hypersialorrhée (première phase).
TYPE SENSIBLE :
* Personnes proches de la ménopause, abattues, épuisées rapidement mais agitées, tous caractères rythmés par les incidents de la vie génitale.
PROFIL :
* Chez une tuberculinique (note inflammatoire), une luétique (note ptosique), une psorique (surcharge avec congestion), à l'occasion d'une grossesse, d'un avortement, d'écarts sexuels, de prolapsus utérin, de péri-ménopause.
* Sur un fond mélancolique apparaissent un besoin de s'occuper sans cesse qui atténue les souffrances et une irritabilité avec intolérance envers l'entourage.
* La distraction ou l'occupation soulage le psychique et le physique.
* La malade sent son utérus meurtri et pesant, accentué par le mouvement, accompagnant des règles trop fréquentes, trop abondantes, épuisantes ou bien il existe une aménorrhée avec fatigue lombaire.
* Leucorrhée irritante, malodorante, comme du lait caillé.
* Douleurs pesantes variées au niveau du rachis, du thorax, des glandes mammaires, des membres inférieurs, accompagnant le complexe psycho-somatique.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède centré sur l'utérus, complémentaire de SEPIA dont il se distingue par les caractères de la menstruation liés aux processus locaux, mais non exclusivement de ce remède : NATRUM MURIATICUM, SILICEA, TUBERCULINUM également.
* Il agit remarquablement sur le complexe psycho-somatique de la périménopause en complément des remèdes de fond.
* Posologie selon la méthodologie habituelle.
DEUXIÈME EXEMPLE = CARDUUS MARIANUS
Complémentaire de SEPIA à l'étage hépato-portal de son action, avec une polarité concertée sur la veine porte et par son entremise sur les fonctions hépato-biliaires.
ACTION GENERALE :
* Action spatiale : principalement la veine porte : pôle inférieur (hémorroïdes), pôle supérieur (foie et voies biliaires). Accessoirement tout le système veineux, les muqueuses, l'occiput, les reins, les genoux, les surrénales. Latéralité gauche préférentielle.
* Action dans le temps : congestion et ralentissement circulatoires, d'où atteinte passive de la veine porte.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets hépatiques et variqueux de longue date, frileux en fin de nuit, avec froid aux genoux.
PROFIL :
* Surcharge hépato-portale surtout chez un psorique hépatique et variqueux, frileux, ayant fait abus de spiritueux ou de bière.
* Signes psychiques et généraux dont l'absence contraste avec le "luxe" des signes régionaux centrés sur le foie à travers le système porte.
* Aggravations après avoir mangé et par le mouvement, couché sur le côté gauche et par la pression, par la bière et amélioration en plein air.
* Signes hépato-digestifs de congestion portale : douleurs tiraillantes de l'hypocondre droit, pires couché sur le côté gauche et épigastriques, de gauche à droite avec brûlures, vomissements et distension abdominale. Constipation (selles foncées, dures, en petits morceaux, difficiles à évacuer), parfois alternance avec la diarrhée. Hémorroïdes brûlantes, pruriantes, peu hémorragiques. Nausées à la palpation du foie ou de l'épigastre.
* Urines épaisses, acides, jaune d'or, sans dépôt.
* Varicosités, varices, ulcères variqueux chez un hépato-portal.
* Peau jaune, pruriante, avec taches jaunes dites hépatiques sur la face antérieure du sternum.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Petit remède fidèle à visée émonctoriale et de soulagement du système hépato-portal, dans tous les processus en rapport avec congestion et ralentissement à point de départ portal (en amont : veines périphériques - en aval : syndromes hépato-porto-vésiculaires).
* De ce fait, il complète de nombreux remèdes atteints dans ses registres physio-pathologiques, essentiellement psoriques : NUX VOMICA, SULFUR ; en cas d'évolution vers l'aggravation : SEPIA puis PHOSPHORUS.
* Posologie basse : 3 à 5 CH dans une action centrifuge efficace.
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III - REMÈDES SATELLITES DE LACHESIS.
EXEMPLE DE = IGNATIA
Il faut se débarrasser d'emblée de cette relation exclusive, qui est d'ordre essentiellement pédagogique au même titre que pour les autres remèdes. Elle ne sert qu'à fixer les idées.
ACTION GENERALE :
* Comme NUX VOMICA, IGNATIA a une action fonctionnelle réflexe sur le système nerveux d'ordre sensoriel (NUX VOMICA a une électivité motrice), différence expliquée par les proportions inverses des deux alcaloïdes présents dans ces deux remèdes : la brucine prédomine dans IGNATIA, la strychnine dans NUX VOMICA.
* Ce qui assure ici une action réflexe motrice (strychnine) sous la dépendance prédominante de la sensibilité émotionnelle (brucine), d'où : variabilité, alternance, labilité, paradoxe et contradiction de tous les signes (par opposition à la fixité et la précision de ceux de NUX VOMICA).
TYPE SENSIBLE :
* Sujets nerveux (des deux sexes), hypersensibles à tout choc émotionnel, s'exprimant par des soupirs, voire des lipothymies. Hyperexcitables mais à réponses intériorisées à tous âges, s'atténuant souvent avec l'âge, car elles s'expriment surtout aux périodes critiques (puberté retardée, péri-ménopause ou andropause). Sujets souvent longilignes ou dystrophiques (NUX VOMICA = de préférence normolignes non exclusifs).
PROFIL :
* Chez des tuberculiniques ou luétiques, sans exclusivité, sous l'effet de chagrins concentrés, répétés, de frayeurs, le tout passivement subis, pouvant être exacerbés par des agressions liées à l'environnement (odeurs, tabac, abus de café, de thé ou d'alcool).
* Impressionnables, introvertis, avec rumination, d'humeur changeante (rires et pleurs, colères et craintes, joies exubérantes et larmes silencieuses) ; le tout aggravé par la consolation.
* Les signes ainsi déclenchés sont excessifs, labiles, mobiles, inconstants, variables, paradoxaux et contradictoires.
* Les douleurs également suscitées de la sorte sont névralgiques (vives, aiguës, soudaines), erratiques et fugaces, paradoxales, circonscrites, en points, en clou.
* Frilosité avec extrémités froides et aggravation par le froid.
* Association ou alternance rapide des signes loco-régionaux qui acquièrent ainsi une valeur générale : sensation de boule allant de l'épigastre à la gorge, défaillance épigastrique avec longs soupirs, pire vers 11h, nausées améliorées en mangeant, migraine en clou, douleur rectale aiguë, pire après une selle molle, etc...
* Aggravations par tout ce qui majore l'hypersensibilité nerveuse : émotions, consolation paradoxale, odeurs violentes, excitants, contact, froid.
* Améliorations par tout ce qui la calme : chaleur, applications chaudes pour les algies ; par ce qui atténue l'incoordination nerveuse : distraction, émission abondante d'urines pâles, pression forte sur les endroits douloureux (cf. BRYONIA, d'origine inflammatoire).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède de départ des déséquilibres paroxystiques réflexes sensoriels et fonctionnels, véritable sonnette d'alarme, couvrant tous les âges de la vie, avec des périodes critiques, c'est dire sa fréquence d'indication, en évitant de tomber dans la systématisation.
* Son application n'est pas aussi facile que sa fréquence d'indication pourrait le faire croire.
1 - Éviter l'aggravation nocturne de la prise du soir (inconstante comme tout dans ce remède).
2 - Éviter la répétition trop fréquente, se baser sur la demande en l'expliquant au malade.
3 - Les très hautes dilutions seront à prescrire quand les signes psychiques sont très nets, ou pour lever un barrage nerveux, notamment en échelle : 9 CH - 15 CH - 30 CH, à 24 heures d'intervalle, ou encore dans les vomissements de la grossesse lorsque les signes sont en accord, bien entendu.
4 - Dans le trac aux examens : la veille au soir et si besoin une à deux fois le jour même (GELSEMIUM, en effet, n'est pas toujours indiqué, tout en étant le plus important).
5 - Chez le malade hypersensible : un, deux ou trois granules à la fois (c'est le malade qui en est le juge, ce qui est identique pour les autres remèdes dits "nerveux", comme AMBRA GRISEA, COFFEA ou VALERIANA par exemple).
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IV - REMÈDES SATELLITES DE LYCOPODIUM.
EXEMPLE DE = CHELIDONIUM
ACTION GENERALE :
* Double action :
a) Dans le temps : excitation puis dépression.
b) Dans l'espace : cinq électivités = le foie, mais aussi le système nerveux, l'appareil pleuro-pulmonaire, la peau, le rein.
* Action essentielle sur le foie (comme LYCOPODIUM), avec les deux phases :
a) Les éléments anatomiques : la cellule hépatique (inflammation puis début de dégénérescence (PHOSPHORUS), le canalicule biliaire surtout en deux stades : hyperfonction (SULFUR) avec troubles d'hypercholie, puis stase (LYCOPODIUM) avec processus d'hypocholie, puis de cholérétention prédominantes.
b) D'où action essentiellement sur la fonction biliaire du foie.
c) Électivité droite.
* Action secondaire sur les autres appareils mais en rapport avec les troubles hépato-biliaires.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets bilio-nerveux, cholémiques, indolents, mais irritables, au teint jaunâtre.
PROFIL :
* Manifestations hépato-biliaires et réflexes chez des hépatiques, parfois consécutives à un état aigu fébrile ou pulmonaire ou rhumatismal ou encore sur diathèse psorique (dysmétabolisme) ou tuberculinique (insuffisance hépatique et déminéralisation).
* Fond dépressif : lenteur d'esprit, de la parole, de la démarche avec paresse. Sur ce fond, sujet irritable et coléreux. D'où : anxiété allant jusqu'aux hallucinations (poursuivi par une odeur nauséabonde des objets environnants).
* Toutes les éliminations sont de couleur jaune d'or ou jaune verdâtre : langue, selles, urines, leucorrhée, peau.
* Amélioration par la chaleur, sauf les signes de l'extrémité céphalique. Désir d'aliments et de breuvage chauds.
* Électivité pour le côté droit, de la tête aux talons.
* Concomitance fréquente d'une douleur à l'angle inférieur de l'omoplate droite liée aux douleurs sectorielles voisines.
* Aggravations par le mouvement, vers 4h et 16h, par le toucher, amélioration par la pression profonde, aggravation par le changements de temps (pour les douleurs).
* Ensemble évocateur hépato-biliaire : langue sèche, jaunâtre, avec bords rouges gardant l'empreinte des dents ; selles pâteuses, jaunes d'or ou décolorées, légères ; sensations de pression et de constriction dans l'hypocondre droit irradiant en bretelle à droite et en arrière ; urines jaune foncé ou comme de la bière brune ; peau jaune, malodorante, siège d'un prurit fréquent.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède aigu, sub-aigu et parfois chronique de syndromes hépato-biliaires, de processus pleuro-pulmonaires de la base droite chez des hépatiques, de syndromes accessoires d'origine ou à substratum hépatique, de préférence à droite.
* Remède à visée émonctoriale hépato-biliaire et rénale permettant d'aider à l'efficacité des remèdes de fond, tels que : SULFUR, LYCOPODIUM, PHOSPHORUS.
* Remède de prévention chez le sujet âgé des pathologies hépato-biliaires menant aux lithiases, colites ou migraines et plus tard aux hépatites chroniques, cirrhoses, etc... en complément des grands remèdes du foie.
* Posologie suivant les règles habituelles des basses aux hautes dilutions, en se rappelant que comme tout remède végétal, l'action est relativement courte et superficielle, nécessitant l'appoint de remèdes d'action plus profonde.
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V - REMÈDES SATELLITES D' AURUM METALLICUM.
EXEMPLE DE = SANGUINARIA
ACTION GENERALE :
* Trois actions qui motivent les indications surtout dans les états aigus.
a) Congestion vaso-motrice active, localisée, périodique, dans tous les secteurs circulatoire et nerveux.
b) Irritation sèche puis catarrhale des muqueuses et des glandes expliquant la formation, à la longue, de polypes : muqueuses respiratoires, digestives - glandes : foie, ovaire droit (et utérus).
c) Action conséquente sur le système nerveux avec dépression secondaire.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets des deux sexes, mais en particulier féminins à la péri-ménopause : congestifs, mais déprimés et faibles au cours des processus aigus.
PROFIL :
* Sous l'effet du froid (et de l'humidité) provoquant un état congestif surtout sur terrain tuberculinique et des éliminations périodiques (tous les 7 jours) avec variabilitésectorielle évoquant la psore.
* Irritable mais déprimé et anxieux surtout la nuit, créant agitation et mauvaise humeur.
* Grande faiblesse générale avec sensation de défaillance.
* Grande tendance à "prendre froid" sur les muqueuses respiratoires ou digestives souvent en alternance.
* Douleurs brûlantes localisées avec bouffées de chaleur, rougeurs circonscrites des joues, également au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds.
* Écoulements irritants, âcres, souvent nauséabonds, avec sécheresse des muqueuses correspondantes et sensation de brûlure à leur niveau (nasale, pharyngée, broncho-pulmonaire, digestive avec congestion hépatique).
* Grande variabilité des signes dans l'espace (migraines, coryza, diarrhée) et dans le temps (hebdomadaire).
* Aggravations par temps humide et froid, par le mouvement, la nuit, tous les 7 jours et suivant la courbe solaire (migraine bilieuse), couché sur le côté droit (signes pulmonaires droits), par les odeurs (coryza).
* Améliorations par le sommeil, par l'émission de gaz (migraine, toux), couché sur le côté gauche (signes respiratoires).
* Latéralité droite (céphalée ou migraine, névralgie faciale, deltoïde, pneumopathie, douleurs ovariennes).
* Aménorrhée (ménopause) avec signes vaso-moteurs, névralgie temporale droite et gonflement douloureux mammaire. Ou bien hyperménorrhée avec règles en avance, abondantes, de sang épais, fétide, leucorrhée nauséabonde et irritante (ulcération du col), méno-métrorragies (polypes utérins). Cet ensemble gynécologique est souvent contemporain de la période ménopausique.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède sectoriel chez la femme à la péri-ménopause, entre SULFUR (psore avec périodicité et états congestifs localisés) et PHOSPHORUS (tuberculinisme avec processus respiratoires et hépatiques).
* Remède voisin de LACHESIS (ménopause et latéralité gauche des troubles), d'AURUM METALLICUM (H.T.A. avec congestions vaso-motrices cardio-vasculaires), à mi-chemin de SULFUR et de BARYTA CARBONICA).
* Ne pas oublier en dehors de ces perturbations de l'âge critique, toute une pathologie aiguë respiratoire (PHOSPHORUS, ANTIMONIUM TARTARICUM) et hépatique avec hypercholie (NATRUM SULFURICUM, IRIS VERSICOLOR, PODOPHYLLUM), des processus muqueux et glandulaires : polypes (nez, larynx, utérus) avec THUYA.
* Posologie suivant les règles habituelles.
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VI - REMÈDES SATELLITES DE THUYA.
PREMIER EXEMPLE = HYDRASTIS
ACTION GENERALE :
* Son importance comme satellite est due à ce qu'il "ouvre" les émonctoires bloqués (cutanéo-muqueux et digestif) et "redresse" un système nerveux et les fonctions digestives ralentis et déprimés. Elle est expliquée par son action générale.
* Sa triade : chronicité d'action, dépression atonique, éliminations cutanéo-muqueuses, s'explique par ses deux phases :
a) Phase réactionnelle courte sur la peau et les muqueuses avec catarrhes, sur les nerfs vaso-moteurs = vaso-constriction à prédominance pelvienne, circulatoire, respiratoire et digestive avec stimulation.
b) Phase dépressive longue : vaso-dilatation générale avec chute de la pression vasculaire, d'où : stases, exsudations sanguines et hémorragies passives.
* Action dans l'espace en deux stades, variables suivant la localisation :
a) Phase réactionnelle : les catarrhes cutanéo-muqueux sub-aigus et chroniques.
b) Phase dépressive sur :
1/ Les systèmes nerveux et nutritionnel : faiblesse, dépression, émaciation.
2/ Le système hépato-digestif : atonie avec congestion portale et constipation.
3/ Le système circulatoire : dépression avec stase veineuse et capillaire.
4/ Le système glandulaire : engorgement passif des glandes mammaires puis processus tumoraux.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets déprimés, faibles, maigres, à faciès terreux, à la peau malsaine, aux émonctoires bloqués.
PROFIL :
* Sur terrain d'aboutissement poly-diathésique : psore décompensée et sycose scléreuse, tuberculinisme évolutif surajouté.
* Toute cause provoquant une intoxication profonde avec fonctions hépatiques déficientes et fermeture progressive des émonctoires dont témoignent l'oligurie, la constipation, les catarrhes difficiles, situation si fréquente à l'orée du 3° âge. A citer : les infections aiguës ou chroniques des voies hépato-biliaires et intestinales, des sphères O.R.L. et génito-urinaires, les abus de laxatifs accentuant et compliquant la constipation, les abus de spiritueux aggravant l'insuffisance hépatique.
* Triade de la dépression mentale : triste, ne s'intéresse à rien, avec aversion pour tout travail mental ; perte de la mémoire récente (omet lettres ou mots en écrivant. Cf. LYCOPODIUM) ; irritable et de mauvaise humeur.
* Faiblesse physique avec amaigrissement.
* Toutes les sécrétions et les excrétions sont épaisses, visqueuses, filantes, jaunâtres au niveau des muqueuses et de la peau, accompagnées de douleurs brûlantes.
* Aggravations par le froid, la grande chaleur, la nuit, par le mouvement, par les vents froids et secs, le repas, l'alcool. Améliorations par la chaleur douce, la pression (pour les douleurs, mais moins nettement que dans BRYONIA), par le repos.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Ses trois groupes d'indications : les catarrhes sub-aigus et chroniques sur la peau et les muqueuses ; l'insuffisance hépato-digestive ; les indurations glandulaires expliquent le rôle "d'épuration" de ce remède, de plus en plus indiqué à mesure que l'âge avance. Aussi est-il très souvent utilisé chez le sujet âgé, accompagnant les remèdes de fond, tels que : LYCOPODIUM, THUYA, PSORINUM et les remèdes d'évolution grave tels que ARSENICUM ALBUM.
* Posologie = registre étendu :
a) Basses dilutions pour solliciter les émonctoires : 3X à 4 CH.
b) Moyennes dilutions dans les catarrhes muqueux chroniques : 5 CH à 7 CH.
c) Très rarement plus hautes dilutions.
DEUXIÈME EXEMPLE = STAPHYSAGRIA
Important remède psycho-somatique ou somato-psychique, dont les deux versants sont expliqués par son action générale et l'éventail des circonstances étiologiques, aussi bien diathésiques qu'acquises, motivant l'apparition de ses indications.
ACTION GENERALE :
* Substance végétale, donc d'action relativement courte dans le temps, par contre très étendue dans l'espace.
1 - Dans le temps : excitation courte, dépression longue, l'ensemble personnifié par une faiblesse avec irritabilité.
2 - Dans l'espace, action diversifiée sur les tissus et les fonctions, et dans un ordre décroissant d'importance avec cependant inter réaction ou subordination ou encore évolution parallèle :
a) Sur le système nerveux central : dépression avec obsessions vis-à-vis des relations individuelles (le sexe) et/ou collectives (les rapports familiaux ou sociaux), créant irritabilité et susceptibilité.
b) Sur le système neuro-végétatif : tendance vagotonique, d'où métabolisme ralenti dans l'ordre fonctionnel, souvent conjuguée avec l'atteinte de la sphère génito-urinaire par stases circulatoires.
c) Sur les muqueuses surtout génito-urinaires avec successivement action sensorielle plus ou moins liée à l'atteinte précédente, puis fonctionnelle, enfin organique, d'où : pollakiurie rythmée par la vie sexuelle avec hyperexcitation et hypersensibilité, puis dysurie avec retentissement chez la femme sur la menstruation, chez l'homme, spermatorrhée ; enfin troubles organiques utérins ou prostatiques : hypertrophie, puis fibrome, adénome.
d) Sur la peau, successivement : irritation chronique, lésions suintantes et croûteuses, excroissances pédiculées avec prédominance à la face et aux organes génitaux.
e) Sur les os et les tissus dentaires : caries.
f) Sur les ganglions lymphatiques : hypertrophie inflammatoire.
TYPE SENSIBLE :
* Suivant les âges de la vie, les prédominances d'action sur les sphères mentales et somatiques ne sont pas les mêmes.
* Chez l'enfant, les expressions somatiques sont au premier plan : malingre, faible, frileux, à gros abdomen, facilement déminéralisé. Mais la note psychique peut accentuer le type physique avec irritabilité par insatisfaction au cours de la vie familiale ou scolaire.
* Chez l'adolescent s'ajoute la naissance des problèmes de la puberté et de la sexualité.
* Chez l'adulte prédominent les incidences psycho-somatiques (frustration de tous ordres : personnelle basée sur la sexualité ; environnementale : familiale, amicale, professionnelle) sur un fond d'asthénicité.
* Chez le sujet âgé, la frustration a des impacts génito-urinaires liés au vieillissement : obsession des troubles prostatiques retentissant sur la sphère urinaire : rétention et/ou incontinence, dans un "aller-retour" psycho-somatique. Ne pas oublier les problèmes du vieillissement sexuel et de ses conséquences multiples.
PROFIL :
* Suites d'un côté de frustration avec refoulement et/ou colères "froides", d'humiliation, de perturbations sexuelles (phantasmes avec écarts sexuels ou masturbation) ; d'un autre côté d'affections déminéralisantes ou de blessures par objets tranchants (équivalents de la frustration avec courant somato-psychique ?) : traumatismes, interventions chirurgicales ; plus rarement suites de froid, d'abus de viande ou de tabac (celui-ci pouvant jouer le rôle de détonateur ou de transfert).
* Fond dépressif allant jusqu'à l'hypocondrie avec irritabilité, susceptibilité, faiblesse de mémoire, dans un contexte de frustration avec idées obsédantes dans cette "prison" mentale, la part de la sexualité n'étant pas exclusive (contrairement à ce que peut exprimer la pathogénésie : avis de l'auteur), mais lorsqu'elle existe : hyperexcitation non ou mal satisfaite conduisant aux phantasmes avec écarts sexuels ou confinant le plus souvent à la masturbation.
* Troubles psycho-somatiques liés aux causes précédentes, à impact génito-urinaire (brûlures urétrales hors miction, pollakiurie puis dysurie rythmées par la vie génitale avec hyperexcitation et hypersensibilité insatisfaites), lombalgies nocturnes et au réveil, après le coït, céphalée et vertiges, coliques intestinales.
* Troubles somato-psychiques liés aux perturbations minérales, acquérant de l'importance par leur association ou leur alternance au niveau des dents (caries), des os (algies nocturnes), des ganglions (adénopathies de voisinage), de la peau (lésions suintantes puis croûteuses, excroissances pédiculées).
* Éliminations cutanées ou muqueuses irritantes, de mauvaise odeur, avec prurit changeant de place par le grattage, électivité céphalique ou génitale, en accord avec le va-et-vient psychique et somatique.
* Désirs d'excitants (vin, alcool, tabac) dans une donnée possible de transfert.
* Aggravations par la frustration et ses traductions psycho-somatiques, par le tabac, par le moindre contact des zones atteintes.
* Améliorations par la chaleur et après le repas agissant comme une dérivation.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Si l'auteur a développé, peut-être outre mesure, son action et sa traduction pathogénétique, c'est que ce remède a atteint une actualité qui ne cesse de progresser en rapport avec les conditions actuelles de société et même de civilisation.
* Remède satellite important du fait de la modernité des circonstances causales qui développent une pluralité de points d'impact avec prééminence des secteurs psychiques, génito-urinaires et cutanéo-muqueux en atteinte évolutive : sensorielle puis fonctionnelle, pouvant aller jusqu'à l'organicité, avec un soubassement possible des quatre diathèses, soit séparées, soit conjuguant leurs effets. Cette polyvalence exprime soit les troubles minéraux des tuberculiniques, soit l'auto-intoxication par abus de viande et de tabac des psoriques, soit l'introversion des processus dont les excroissances des sycotiques "emprisonnés", soit enfin les troubles osseux et ganglionnaires s'ajoutant à la déminéralisation des luétiques.
* En résumé, c'est au sein d'un circuit associant psychisme et soma précédemment décrit qu'éclosent la plupart des processus pathologiques sur les secteurs électifs justifiés par l'action générale du remède.
* Remède de tous les âges de la vie, mais intéressant le sujet âgé en raison des processus de vieillissement qui attirent l'attention au premier chef sur le secteur génito-urinaire : pollakiurie, dysurie avec rétention ou incontinence, spermatorrhée, algies lombaires rythmées par les facteurs du "crépuscule" sexuel : psychiques avec phantasmes, hyperexcitation de "désespoir" avec obsessions, masturbation, le tout à l'ombre d'une pathologie prostatique : prostatisme, hypertrophie, adénome. C'est notamment un remède important de la mentalité du sujet âgé anxio-dépressif allant jusqu'à la mélancolie, confiné dans sa solitude, obsédé par le déclin de ses facultés mentales et de ses possibilités physiques et sexuelles.
* Comme tout remède végétal, STAPHYSAGRIA doit étayer son action à l'aide de remèdes de fond exprimant mieux l'empreinte du terrain. Penser surtout à NATRUM MURIATICUM (tuberculinisme), à LYCOPODIUM, PSORINUM (psore), à THUYA puis CAUSTICUM (sycose), à LUESINUM (luétisme).
* Posologie (personnelle à l'auteur) :
a) Lorsque domine "l'univers" psychique : hautes dilutions espacées, notamment pour rompre un barrage psychologique à l'action d'autres remèdes pourtant bien indiqués : en échelle à 24 heures d'intervalle : 9 CH - 15 CH - 30 CH, et de loin en loin pour maintenir l'action en cas de persévérance des causalités psycho-somatiques.
b) Dans les syndromes somato-psychiques, commencer par une 7 CH deux à trois fois par semaine. De hautes dilutions espacées complèteront ensuite, afin d'éviter les récidives, en alternant avec les remèdes de fond.
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VII - REMÈDES SATELLITES DE TUBERCULINUM RESIDUUM.
PREMIER EXEMPLE = RHUS TOXICODENDRON
Ce remède de par l'explication physio-pathologique de sa pathogénésie et le développement de celle-ci est un grand remède aigu, sub-aigu ou chronique en rhumatologie, en dermatologie et en pathologie infectieuse à des stades évolutifs tels qu'il s'adapte parfaitement comme signal d'alarme et comme préventif sur le chemin des pathologies fréquemment retrouvées chez le sujet âgé, à condition toutefois de le compléter de remèdes de terrain, car en tant que végétal, son action est courte et sectorielle.
ACTION GENERALE :
* Dans le temps : deux phases :
a) La première d'excitation, successivement congestion, irritation, inflammation, avec oedème et brûlures.
b) La deuxième de dépression avec l'évolution suivant les secteurs vers la paralysie et l'ankylose.
* Dans l'espace, quatre groupes tissulaires atteints :
a) Le tissu conjonctivo-fibreux, action essentielle avec la conjonction irritation (algies) et dépression (ankylose), d'où la douleur ankylosante au niveau des muscles, des tendons, des structures péri-articulaires, des tuniques fibreuses des vaisseaux, mais respectant les séreuses (synoviales) contrairement à BRYONIA.
b) La peau, avec les étapes successives : érythème, vésicules, bulles, et à chaque stade : oedème, brûlure, prurit.
c) Les muqueuses avec inflammation catarrhale sur différents secteurs, mais sans l'importance attribuée à d'autres remèdes.
d) Le système nerveux, surtout avec dépression contrastant avec l'agitation physique liée aux actions précédentes.
- Accessoirement action périostée irritative (comparer à RUTA), sur le tissu lymphatique, sur l'acide urique (hyperuricémie s'ajoutant à l'action rhumatismale).
TYPE SENSIBLE :
* Tous les âges peuvent être concernés : le jeune est plutôt un tuberculinique à la peau sensible ; l'adulte et le sujet âgé sont des sycotiques rhumatisants, très sensibles au froid humide, enraidis par l'immobilité, avec tendance à l'hyperuricémie et à l'hyperoxalémie.
PROFIL :
* Toutes causes favorisant "les rhumatismes" sub-aigus et chroniques ; le surmenage musculaire ; le froid humide.
* Les états infectieux adynamiques.
* Le soubassement diathésique est la psore, similaire à l'ancien arthritisme, le tuberculinisme s'ajoutant chez le jeune, la sycose chez l'adulte et au troisième âge.
* Dépression mentale avec irritabilité par faiblesse et agitation en cas d'algies ankylosantes, couvrant les processus aigus, adynamiques d'une part, les états chroniques cutanés et rhumatismaux d'autre part.
* Tous les signes dont l'agitation et les douleurs sont aggravés par le repos et le froid humide et améliorés par le mouvement et la chaleur sèche.
* Douleurs ankylosantes avec courbature, raideur, agitation, créant le besoin de changer constamment de place, ce qui soulage, avec les caractères différentiels suivant les secteurs : sensation de dislocation articulaire, de brisure musculaire, de déchirure et de tiraillements tendineux et ligamentaires (péri-articulaires), de brûlure prurigineuse peu améliorée par le grattage au niveau de la peau. Signes particuliers de faiblesse parétique, de froid, de fourmillements ou d'insensibilité, avec sueurs qui soulagent.
* Fièvre adynamique avec agitation, délire doux et tremblement, fréquence de l'herpès pendant la fièvre.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède précieux au 3° âge, accompagnant selon les secteurs les grands remèdes de fond de prévention et d'évolution au cours de pathologies rhumatismales sub-aiguës et chroniques, surtout le rhumatisme chronique arthrosique avec atteintes préférentielles des grosses articulations (épaule, hanche, genou, lombes, sacro-iliaque), mais aussi la goutte et les processus ab-articulaires ; moins fréquemment les infections adynamiques dont les syndromes grippaux d'emblée graves, l'érésipèle, les affections cutanées : surtout le zona, mais aussi l'eczéma, l'herpès, les engelures, l'urticaire (au froid humide).
* Les éléments diathésiques s'estompent chez le sujet âgé ou bien se déstabilisent : la psore indique PSORINUM, la sycose avec son évolution de l'imbibition (THUYA) vers la sclérose (CAUSTICUM, SILICEA), le tout aboutissant à la poly-sclérose de TUBERCULINUM RESIDUUM, avec l'indicatif symptomatologique évolutif : de l'influence néfaste du froid humide vers celui du froid tout court ou enfin indifférence aux écarts météorologiques (NATRUM SULFURICUM vers THUYA vers CAUSTICUM, enfin vers TUBERCULINUM RESIDUUM).
* Posologie suivant les règles habituelles mais pas au-dessous de la 4 CH, à cause des effets indésirables possibles sur la peau.
DEUXIÈME EXEMPLE = AMMONIUM CARBONICUM.
C'est un important remède pour le 3°âge, associant le manque total de réaction tant en aigu qu'en chronique, le blocage émonctorial et la sclérose. Cette triade physio-pathologique est expliquée par l'action de ses deux composants.
ACTION GENERALE :
* Substance minérale composée avec les deux éléments :
a) Le radical ammonium qui répond à des états de déchéance avancée avec manque de réaction à cause de sa triple action : de dépression sur les systèmes nerveux central et neuro-végétatif avec parésie du vague ; de dépression circulatoire avec stases ; sur les émonctoires bloqués cutanés et muqueux.
b) Le radical carbone explique l'action sur la nutrition (ralentissement puis sclérose) :
1/ sur le tube digestif : fonction protidique du foie avec insuffisance de dégradation.
2/ sur le système lymphatique avec oedème et adénites de voisinage.
3/ sur l'appareil rénal avec insuffisance.
L'ensemble : tendance scléreuse avec blocage émonctorial en deux phases réalise une fausse pléthore (embonpoint) d'abord, de la maigreur ensuite.
c) La synthèse des deux éléments indique la triade : manque de réaction, blocage, sclérose.
TYPE SENSIBLE :
* Deux types évolutifs : d'abord gras, flasque, mou et infiltré ; puis sec et émacié.
* De toutes façons : sujets faibles, lipothymiques, frileux, indolents, à peau malsaine, pâle, voire jaunâtre.
PROFIL :
* Suites à des hémorragies, à une anémie, à une intoxication par l'oxyde de carbone, le plus souvent chez un psorique manquant de réaction ou un sycotique en évolution, de toutes façons bloqués.
* Indolent, négligent, voire indifférent, dont la lenteur rend compte de l'affaiblissement cérébral.
* Asthénie générale intense avec épuisement confinant à l'état syncopal, somnolence diurne, manque de réaction notamment aux remèdes bien choisis et aux excitations extérieures.
* Frilosité intense et aggravation au froid surtout humide.
* Sécrétions muqueuses irritantes, corrosives avec excoriations cutanéo-muqueuses, tendance aux ulcérations avec hémorragies, de sang noir, fluide, coagulant mal, enfin gangrène.
* Sortie très difficile des éruptions cutanées aiguës avec adynamie et blocage rénal (troubles de l'élimination de l'urée).
* Aggravation par le froid, l'humidité, vers 3h du matin, pendant les règles et améliorations par la chaleur sèche, la pression (couché sur le côté douloureux).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède d'évolution grave (anergie puis sclérose) dans une conjonction diathésique qui explique la décompensation. Remède de réactivation organique agissant sur l'affaiblissement des fonctions cataboliques en débloquant et en luttant contre la sclérose envahissante.
* Dans la pratique, il est surtout indiqué dans quatre circonstances :
1 - Dans les états chroniques graves et évolutifs, avec la triade déjà signalée, surtout au cours d'affections cardio-respiratoires ou digestives avec blocage rénal. Posologie haute espacée : 9 CH à 30 CH, une à deux fois par mois ou en échelle pour débloquer une situation souvent gravissime (remèdes bien indiqués n'agissant plus) : 9 CH - 15 CH - 30 CH à 24h d'intervalle.
2 - Dans les maladies éruptives qui sortent mal ou pas du tout (enfant ou adolescent surtout), avec signes toxi-infectieux malins : 5 CH à 7 CH, une à deux fois à 3h d'intervalle selon le résultat obtenu.
3 - Dans les syndromes cardio-respiratoires (adulte mûr et surtout sujet âgé) : emphysème, asthme cardiaque, avec ou sans complications rénales : 4 CH, deux à quatre fois par jour.
4 - Dans l'hyperazotémie (adulte, sujet âgé) :
a) Hyperazotémie débutante : 5 CH à 7 CH, puis espacer.
- Hyperazotémie confirmée : action sur le chiffre d'urée et les constantes rénales : 3X à 3 CH bi-quotidien.
- Troubles décompensés cardio-rénaux et respiratoires : 4 CH à 5 CH, deux à trois fois par jour (complémentaire de ARSENICUM ALBUM, puis d'OPIUM : pré-coma).
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VIII - REMÈDES SATELLITES DE BARYTA CARBONICA.
PREMIER EXEMPLE = LES "PETITS" BARYTA
Ce sont des remèdes mal étudiés, mal exploités, dont les indications sont purement de pratique clinique.
L'expérience de l'auteur l'incite à en faire une étude inusitée, car ils sont des complémentaires utiles chez le sujet âgé de BARYTA CARBONICA, entre autres. L'élément baryte en effet les unit, la substance associée à ce métal les distingue. Mais ils ont tous un dénominateur commun : la sclérose. D'où leur action préférentielle dans sa prévention au 3°âge notamment.
BARYTA ACETICA
Ce remède allie l'action scléreuse de la baryte à celle dépressive avec dégradation tissulaire de l'acide : d'où sclérose et parésie puis paralysie au niveau du système cardio-vasculaire et des tissus irrigués : sujets artério-scléreux qui "se figent" mentalement, maigrissent et la "fonte" tissulaire aggrave leur lenteur, leur asthénie, toutes leurs fonctions métaboliques. L'auteur l'utilise surtout en basses dilutions, soit seul, soit en formules associant des "draineurs" anti-scléreux tels que : THIOSINAMINE 2X, ou un des autres "petits" BARYTA : en 3X ou 3 CH (poudre : 3 à 4 mesures journalières).
BARYTA IODATA
ACTION GENERALE :
* Ce petit remède allie les propriétés du baryum (pléthore puis sclérose avec électivité sur les tissus artériels et ganglio-glandulaires) et de l'iode (irritation, hypertrophie, induration, puis atrophie et sclérose sur les tissus ganglionnaires et glandulaires : surtout la thyroïde).
* Ensemble poly-diathésique très décompensé avec prédominance d'une psore évolutive et d'un luétisme surajouté (baryte), ainsi que d'un tuberculinisme ganglionnaire et thyroïdien (iode).
TYPE SENSIBLE :
* Sujet âgé maigre, qui maigrit, frileux (la baryte) mais boulimique (l'iode).
PROFIL CLINIQUE :
* Maladies évoluant précocement vers la sclérose (artérielle, ganglionnaire, glandulaire dont notamment la thyroïde (l'iode) : dysthyroïdie si fréquente du 3°âge à prédominance hypo ;- goître induré.
* Maladie hypertensive au stade de sclérose : sujet à la fois lent (la baryte) et agité (l'iode), avec intelligence et mémoire de plus en plus déficientes, frilosité (la baryte) avec appétit augmenté (l'iode), amaigrissement malgré ce dernier.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Petit remède satellite des grands remèdes scléreux du sujet âgé avec une note thyroïdienne d'indication ponctuelle.
* Posologie :
a) en basses dilutions comme anti-scléreux : 3X, en poudre, seul ou associé à THIOSINAMINE 2X et/ou à un autre "petit" BARYTA, une à deux fois par jour.
b) en moyennes dilutions, comme préventif de la sclérose : 4 CH à 5 CH, une à deux fois par jour.
* A compléter obligatoirement par les remèdes d'action plus profonde sur la sclérose, dont l'éventail est plus ouvert et surtout à pathogénésie expérimentale.
BARYTA MURIATICA
ACTION GENERALE :
* Il allie les propriétés du baryum et celles du chlore (radical irritant sur les muqueuses et la peau et déshydratant). L'ensemble permet de comprendre quelques indications cliniques : sclérose avec spasmes et excitation ponctuelle (peau, muqueuses, coeur, sexualité).
* Ensemble poly-diathésique "noyé" dans les processus lésionnels, où l'on peut retrouver dans l'anamnèse psore évolutive, luétisme (la baryte) et tuberculinisme déminéralisé (le chlore).
* Remède très décompensé de sclérose avec retentissement général (amaigrissement et frilosité) et cardio-respiratoire (signes de décompensation prédominant au niveau du coeur droit).
TYPE SENSIBLE :
- Sujet âgé maigre, anorexique (contrairement à BARYTA IODATA) qui maigrit facilement, très frileux, à tendance scléreuse mais sexuellement excité.
PROFIL CLINIQUE :
* Ce qui domine : c'est un BARYTA chez un sujet âgé maigre, sec, encore plus frileux. S'y ajoutent des troubles spasmodiques divers avec tressaillements musculaires, voire mouvements convulsifs et une excitation sexuelle (élément muriatique).
- Artériosclérose avec prédominance des signes de décompensation cardio-respiratoires : coeur dilaté, céphalée congestive, signes de bronchite chronique avec emphysème. Tendance parétique voire paralytique d'origine cardio-vasculaire.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Petit remède satellite des grands remèdes scléreux dont BARYTA CARBONICA avec une action plus marquée sur le coeur, un retentissement respiratoire et une note de spasmes et d'excitation sexuelle.
* La triade : maigreur, frilosité, spasmes, est à noter dans les mêmes indications que pour BARYTA CARBONICA.
* Une ébauche de véritable pathogénésie a été retrouvée chez les auteurs anciens (JAHR, ALLEN notamment) dont nous n'avons pas l'expérience.
* Posologie : voir à BARYTA IODATA.
BARYTA SULFURICA
Remède de transition entre SULFUR et BARYTA CARBONICA, dont l'expérience de l'auteur est purement clinique en l'absence d'une expérimentation pathogénétique. L'indication résulte d'une évolution plus ou moins lente dans le temps, des signes pathogénétiques de SULFUR vers ceux de BARYTA CARBONICA. On sera alerté essentiellement par :
* Les causes d'une décompensation psorique, surtout en cas de luétisme surajouté, ou encore d'une conjonction avec les autres diathèses.
- L'accentuation des causes environnementales de SULFUR, avec adjonction de celles favorisant l'apparition des signes de BARYTA CARBONICA.
* Le passage ou la transformation des signes pathogénétiques capitaux du premier vers le second, dont :
* L'accentuation des surcharges métaboliques et la fermeture progressive des émonctoires.
* La transformation plus ou moins rapide du psychisme explosif de SULFUR en un ralentissement des facultés intellectuelles et de mémorisation de BARYTA CARBONICA.
* La frilosité, la crainte du froid et l'aggravation par ce dernier, le tout plus ou moins rapidement.
* L'intériorisation progressive des affections chroniques de SULFUR : de moins en moins d'éliminations cutanées, de plus en plus d'atteintes tissulaires ou d'organes nobles, avec la disparition des périodicités et des alternances morbides le caractérisant.
- Tous autres signes ou indices de l'évolution des manifestations traduisant des réactions sthéniques vers des processus de plus en plus asthéniques.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Ce petit remède sera prescrit le plus souvent en dilutions moyennes : 5 à 7 CH, trois à quatre fois par semaine, rarement plus hautes, en fait, en remplacement de SULFUR et de BARYTA CARBONICA, le sujet âgé n'étant plus justiciable du premier et pas encore du second, inséré dans une construction thérapeutique tenant compte des "univers" de SULFUR plus ou moins dépassés et de ceux de BARYTA CARBONICA pointant à l'horizon (expérience personnelle).
DEUXIÈME EXEMPLE = CONIUM
Important remède surtout de prévention de la sclérose sénile, expliquée par son action toxicologique : c'est la grande ciguë, végétal à vie courte.
ACTION GENERALE :
Trois points d'impact :
* Sur le système cérébro-médullaire en deux phases aiguës :
1) Excitation : convulsions et vertiges.
2) Dépression sur le système moteur aboutissant aux paralysies progressivement ascendantes, intellect épargné durant un certain temps ; atteintes préférentielles : d'une part la moëlle lombo-sacrée expliquant l'atteinte des organes pelviens, d'où les signes génito-urinaires et la constipation, d'autre part les 3°, 4° et 5° paires crâniennes, d'où les signes oculaires.
* Sur les tissus ganglionnaires et glandulaires : action chronique des doses sub-toxiques, aboutissant à la sclérose avec induration des glandes (seins, ovaires, utérus, testicules, prostate).
* Sur les muqueuses : catarrhe avec sécheresse, fissures et ulcération (digestives, respiratoires et orifices cutanéo-muqueux), avec tendance à la chronicité.
TYPE SENSIBLE :
* Adultes prématurément vieillis ou sujets âgés maigres, faibles mais irritables, très vite épuisés, d'allure usée, de préférence chez les sédentaires.
PROFIL :
* Suites à des traumatismes, surtout au niveau des seins ou des lombes, à un vieillissement précoce lié à des déséquilibres sexuels (continence ou refoulement prolongé ou écarts ou encore masturbation), à de longues affections débilitantes, ou à des excès alcooliques ou enfin à des toxi-infections du système nerveux laissant des séquelles avec parésie ou paralysie.
* Asthénique, lent, tendant à l'indifférence par déphasage en rapport avec l'environnement (BARYTA CARBONICA), avec aversion pour l'entourage malgré la peur de la solitude. Taciturne, craintif mais querelleur si on le dérange, pire par toute sollicitation extérieure à laquelle il lui est impossible de répondre, enfin perte de la mémoire.
* Hypofonctionnement physique parallèle, avec faiblesse musculaire, tremblements et parésies ascendantes, progressives, parfois précédées ou accompagnées de convulsions ou encore de vertiges ou enfin de douleurs élançantes avec engourdissement.
* Indurations tissulaires, surtout glandulaires, souvent post-traumatiques.
* Parésie sexuelle avec à la fois excitation et "hypocondrie", puis impuissance ou frigidité.
* Parésie vésicale avec rétention partielle et dysurie.
* Vertiges étant couché, au moindre mouvement.
* Parésie oculaire avec ptosis.
* Sueurs abondantes en fermant les yeux pour s'endormir.
* Aggravations générales par le froid, le moindre effort mental ou physique, la continence sexuelle.
* Aggravations locales la nuit, la tête basse, en se retournant dans le lit (vertiges), après avoir mangé (irritation gastrique), menstruelle (signes génitaux féminins), par l'alcool.
* Améliorations générales par la chaleur, la marche lente qui réchauffe, par l'obscurité (photophobie).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède satellite dominé par les atteintes du système nerveux dans l'ordre aigu (infections virales ou microbiennes avec processus ascendant) et par la sclérose tissulaire frappant les systèmes nerveux, vasculaire et glandulaire dans des registres chroniques : processus lentement mais profondément évolutifs (sur THUYA ou CAUSTICUM). Ce qui le plus souvent correspond à la phase scléreuse de la sycose plus ou moins complétée par une des autres diathèses.
* Selon les âges de la vie, les indications sont différentes :
a) Chez l'enfant il est rarement indiqué : les infections du système nerveux avec paralysie (poliomyélite, méningite : traitement mixte ou choix préférentiel de la méthode thérapeutique : GELSEMIUM).
b) Chez l'adulte prématurément vieilli, surtout à la ménopause, à l'andropause ou chez un continent sexuel. Tumeurs des glandes génitales. Processus scléreux. Remède d'état pré-cancéreux. Réfléchir aux décisions thérapeutiques.
c) Chez le sujet âgé, sénile (indications possibles dans les maladies d'Alzheimer et de Parkinson), artérioscléreux, bronchitique chronique, atteint de tumeurs glandulaires (faire la part de la malignité et du choix thérapeutique). Le remède agit plutôt en prévention ou pour stabiliser des lésions avant leur irréversibilité.
* En pratique, on l'entourera de complémentaires diathésiques ou symptomatiques dans une stratégie thérapeutique cohérente et protectrice, notamment dans la prévention tumorale post-traumatique du sein en 5 CH ou 7 CH, une fois par jour, puis en espaçant mais prescrit longtemps, en alternance avec ARNICA et surtout BELLIS PERENNIS (même dilution, même fréquence). Comme remède de pré-sclérose et de sclérose, attention aux hautes dilutions, commencer par une 7 CH, deux à trois fois par semaine.
TROISIÈME EXEMPLE = PLUMBUM METALLICUM
Remède de prévention de la sclérose, à action toxique, proche mais plus profonde et durable que celle de CONIUM, car c'est une substance minérale.
ACTION GENERALE :
* Dans le temps : surtout chronique d'irritation, tendant rapidement vers la sclérose.
* Dans l'espace :
a) Le système nerveux central :
1 - Le cerveau : encéphalopathie convulsive, délirante, dépressive puis coma.
2 - Moelle épinière : lésions des cornes antérieures avec parésie puis paralysie de préférence aux extrémités, avec atrophie musculaire, tremblements et algies (GELSEMIUM, CONIUM).
b) Le système nerveux périphérique : surtout le nerf optique et le sciatique.
c) Le système neuro-végétatif : irritation, spasmes, vaso-constriction durable (plexus solaire, sympathiques abdominal et pelvien, système vasculaire périphérique), avec évolution scléreuse progressive (artériosclérose, néphrite chronique, myocardite, H.T.A. scléreuse).
d) Le sang : anémie lente et progressive.
e) L'appareil ostéo-articulaire : arthropathies chroniques.
f) La nutrition générale, conséquence des troubles précédents avec amaigrissement, hyper-uricémie et tendance générale à la sclérose et à l'atrophie tissulaires.
TYPE SENSIBLE :
* Adulte mûr et sujet âgé maigres, secs, émaciés, asthéniques, très frileux, lents et constipés, au faciès pâle, jaunâtre mais luisant, aux sclérotiques congestionnées avec myosis, à la peau ridée et sèche, aux membres souvent engourdis et froids, aux fonctions cérébrales ralenties.
PROFIL :
* Maladies tendant à la sclérose avec émaciation générale ou locale, précédée ou accompagnée de spasmes vasculaires ou viscéraux.
* Déprimé, lent mais irascible, taciturne et peureux, anxieux, avec lenteur psychique.
* Mélange de processus spasmodiques et scléreux, avec hyperesthésie générale ou locale au niveau des zones atteintes.
* Convulsions, paralysies surtout aux extrémités avec atrophie musculaire, les deux d'évolution progressive.
* Spasmes préférentiels au niveau de l'abdomen : coliques ("de plomb") irradiantes, mieux par la pression progressivement forte et large, en se pliant en deux. Ventre "creux". Constipation spasmodique opiniâtre avec besoins, spasme douloureux de l'anus sensé être tiré vers le haut, ténesme. Par contre, paralysie rectale avec accumulation des matières. Enfin, expulsion difficile de petites billes dures et foncées, en crottes de mouton (spasmes et atonie associés par sclérose).
* Aggravations par le mouvement, la nuit, par l'effleurage des régions douloureuses. Améliorations par la pression et la friction.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Comme CONIUM dont il est voisin, c'est un grand remède satellite de remèdes de fond de la sclérose tissulaire où s'allient spasmes et sclérose avec blocage émonctorial (peau sèche, oligurie avec protéinurie, constipation opiniâtre, goutte des petites articulations avec hyperuricémie), sclérose artérielle et tissulaire (BARYTA CARBONICA, PHOSPHORUS, SILICEA, etc...).
* Tous processus évoluant lentement mais progressivement, surtout chez l'adulte mûr et le sujet âgé, dans un contexte polyvalent de diathèses, leur conjonction confortant la sclérose, chacune n'étant plus qu'un "souvenir", donc à l'arrière-plan des pathologies évoluant désormais pour leur propre compte. Remède très décompensé, n'agissant réellement que s'il est prescrit préventivement.
* Son action étant lente, il doit être donné longtemps.
* Posologie :
a) Habituelle : 5 CH à 7 CH, deux à trois fois par semaine au début. Les hautes dilutions espacées seront réservées aux troubles à prédominance psychique, à manier avec prudence au risque de dégrader encore plus les tissus et de bloquer les émonctoires.
b) Pour la constipation spasmodique : basses dilutions= 4 CH, deux à trois fois par jour pour stimuler l'atonie rectale. Par contre si les spasmes et le ténesme sont au premier plan : hautes dilutions : 9 CH - 15 CH, à la demande, puis ne renouveler qu'en cas de récidive et au début des crises douloureuses.
c) Dans les processus scléreux et notamment vasculaires, l'auteur préconise 4 CH et 9 CH ensemble, une à deux fois par jour, en espaçant dès amélioration, puis continuer lorsque l'espacement optimum aura été trouvé en fonction des signes cliniques.
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IX - REMÈDES SATELLITES DE CAUSTICUM.
EXEMPLE DE = ALUMINA
Remède intéressant : d'une part sa pathogénésie reproduit des signes retrouvés séparément ou en groupements chez le sujet âgé, d'autre part depuis la découverte récente de l'hypothèse étiologique toxique par l'aluminium de la maladie d'Alzheimer, la similitude des signes de ce remède et de ceux de cette dernière justifie une fois de plus la valeur des principes homéopathiques. L'essai thérapeutique peut être tenté dans la mesure où sont retrouvés dans cette maladie les signes essentiels du remède, sans présumer d'ailleurs de son étiologie.
ACTION GENERALE :
* L'oxyde d'aluminium a une double action :
a) Métabolique, mal connue. Sous forme d'oligo-élément, il a un rôle de régulation nutritionnelle.
b) Toxique :
1/ Sur le système nerveux central : la dépression domine sur le psychisme, sur les commandes motrices à type de parésies générales ou localisées sur l'intestin ou la vessie.
2/ Sur les muqueuses et sur la peau avec blocage (sécheresse et diminution des sécrétions : catarrhes puis induration ou ulcération). Sur les phanères devenant fragiles.
3/ Sur le sang : anémie.
D'où synthèse : action chronique, lente avec faiblesse irritable et sécheresse à tous les niveaux.
TYPE SENSIBLE :
* C'est le plus souvent un adulte mûr prématurément vieilli et surtout un sujet âgé maigre, sec, faible, à peau de plus en plus sèche, avec manque de chaleur vitale, frileux, mais avec besoin de grand air, enfin un déficit mental de plus en plus accentué, caractérisé par une lenteur d'idéation et une perte de mémoire, par contre une irritabilité, le tout sur fond dépressif.
PROFIL :
* Suites surtout d'une affection chronique profonde du système nerveux, de la peau ou des muqueuses, sur psore déstabilisée avec fermeture émonctoriale ou/et sycose sclérogène, le tout accentué par la sédentarité et le confinement solitaire.
* Trois groupes de signes psychiques, tous aggravés au réveil et le matin, relevant de la dépression de fond, de l'irritabilité par faiblesse et de la synthèse des deux :
a) Triste et gémissant, d'une lenteur d'esprit et d'exécution avec faiblesse de mémoire, le tout pouvant confiner à la prostration et à la confusion mentale, jusqu'à la perte de son identité.
b) Irritable, obstiné et opposant, susceptible.
c) Humeur alternante, instable, avec anxiété et sentiment de culpabilité, pouvant aller jusqu'aux hallucinations : tout paraît irréel, dédoublement de la personnalité.
* Instabilité thermique : manque de chaleur vitale avec frilosité, besoin de se couvrir chaudement (PSORINUM), mais aussi désir de grand air.
* Asthénie physique associée avec parésies, hypotonie musculaire, hyposensibilité, hyporéflexie et vertiges.
* Grande sécheresse cutanéo-muqueuse avec hyposécrétion, fermeture progressive des émonctoires et conséquences multi-sectorielles.
* Aggravations par le froid sec, la chaleur de la chambre et du lit, accentuant le prurit, au réveil et le matin, par l'absorption de pommes de terre (!). Améliorations au grand air même s'il fait chaud (hypoxie), par les aliments et les breuvages chauds.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède précieux chez le sujet âgé dont les réactions vitales diminuent progressivement avec isolement psychique et fermeture émonctoriale, le tout témoignant d'un ralentissement métabolique général, marque essentielle de la vieillesse.
* Remède à rechercher avant l'extériorisation complète de ses signes pathogénétiques, en prévention par conséquent.
* Posologie : attention aux hautes dilutions, aux remèdes diathésiques complémentaires, dont le malade ne pourrait pas faire les frais, ou au mieux ne pas les "accrocher". Les diathèses en cause sont, là aussi en sourdine, déjà lointaines mais présentes. Commencer par une 5 CH, une à deux fois par jour, et si cette dilution est insuffisante à cause de la fermeture des voies d'élimination, la faire accompagner des remèdes de ces dernières, tels que BRYONIA, MAGNESIA MURIATICA (action sur les muqueuses et la constipation), OPIUM (sur le système nerveux et l'intestin), HYDRASTIS (sur les muqueuses), etc... Quant aux hautes dilutions, elles doivent être préparées soigneusement, car elles seules ont une action profonde sur les dégénérescences tissulaires multiples précédant la sénilité totale et ses conséquences individuelles et collectives.
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X - REMÈDES SATELLITES DE PHOSPHORUS.
EXEMPLE DE = STRONTIUM CARBONICUM.
Petit remède sectoriel fort utile dans l'éréthisme circulatoire prédominant, mais non exclusivement, à l'extrémité céphalique, lié à la maladie hypertensive au stade scléreux (complémentaire de BARYTA CARBONICA dont il a les modalités inverses, ce qui les différencie, et de PHOSPHORUS).
ACTION GENERALE :
* Trois points d'impact :
a) L'action cardio-cérébro-vasculaire avec hypertension artérielle au stade scléreux.
b) L'action sur l'appareil loco-moteur : rhumatisme chronique prédominant au rachis lombaire avec sciatique et à l'épaule droite.
c) L'action sur l'intestin : la diarrhée.
TYPE SENSIBLE :
* Adulte mûr et le plus souvent sujet âgé hypertendu, "d'apparence apoplectique", frileux mais besoin de grand air.
PROFIL :
* Au cours d'une H.T.A. au stade de sclérose avec ses conséquences cérébro-vasculaires et cardiaques dont les signes représentent l'essentiel de la pathogénésie du remède.
* Mauvaise humeur, colérique, voire violent, sur un fond de lenteur psychique confinant à l'abrutissement.
* Un ensemble de signes traduisant "la congestion cérébrale" : céphalée pressive, avec sensation de "dilatation du cerveau" et de "rétraction du cuir chevelu", aggravée par le froid, le toucher, le soir, couché la tête basse, améliorée par la chaleur ; douleurs oculaires avec troubles de la vue et larmoiement majorées en lisant ; vertiges accentués en lisant ou en parlant ; sensation de tension vasculaire céphalique.
* Signes cardio-vasculaires : hypertension artérielle (avec pincement de la différentielle et minima haute : expérience personnelle), avec suffocation, battements artériels, sensation de poids thoracique et au niveau des gros troncs artériels (cou et tête).
* Modalités : aggravations par le moindre effort physique, par le froid, les courants d'air, en se découvrant. Améliorations par la chaleur, les enveloppements chauds, les boissons chaudes. Ce sont ces modalités qui le distinguent des autres remèdes d'H.T.A. aux signes à dominante céphalique : ARNICA, VERATRUM VIRIDE aggravés par le mouvement ; ACONIT, BELLADONA, GLONOINE, SANGUINARIA pires par la chaleur et le soleil, surtout BARYTA CARBONICA aux signes céphaliques aggravés à la chaleur et PHOSPHORUS (intolérance céphalique à la chaleur), malgré leur frilosité générale.
* Douleurs rhumatismales au niveau du rachis lombaire avec irradiation sciatique et de l'épaule droite, avec les mêmes modalités thermiques.
* Diarrhée nocturne avec besoins constants et sensation de brûlure et de constriction anales, diarrhée isolée mais cliniquement le plus souvent avec le contexte vasculaire précédent.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Remède du début de décompensation de la maladie hypertensive au niveau des deux pôles céphalique et cardiaque, amorcée par la céphalée, les vertiges et la dyspnée d'origine cardiaque.
* Complémentaire de BARYTA CARBONICA ou de PHOSPHORUS.
* Posologie : 4 CH, 5 CH, une à deux fois par jour.
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XI - REMÈDES SATELLITES DE SILICEA.
EXEMPLE DE = NITRI ACIDUM
Remède d'évolution grave sur le "chemin" de la sclérose et de ses conséquences pathologiques, très décompensé du fait d'une part de la conjonction poly-diathésique, d'autre part sur ce terrain, des processus aigus mais surtout chroniques où s'entremêlent ulcération et sclérose.
ACTION GENERALE :
* Tout découle du fait qu'il s'agit d'un acide minéral fort mais instable.
1/ L'azote (radical nitri) a une double propriété :
a) Chimique : inerte à froid, se combine à l'hydrogène, à l'oxygène et aux métaux en des composés instables.
b) Métabolique : l'azote fait partie intégrante du protoplasme cellulaire. En pathologie, les composés nitrés sont endothermiques, d'où frilosité et instabilité, oxydants, d'où tendance anémique et cachectique.
2/ L'acide est responsable de signes dépressifs sur le système nerveux, de signes digestifs et respiratoires, surtout de la causticité (peau et muqueuses ulcérées), des hémorragies, de l'hypotonie musculaire, de l'aggravation nocturne et matinale.
3/ L'ensemble :
a) Dans l'espace : atteinte de la peau, des muqueuses, des os, des tissus lympho-ganglionnaires et nerveux, de la circulation et de la nutrition.
b) Dans le temps : action aiguë et surtout chronique, avec les stades successifs : inflammatoire, suppuratif (SILICEA), ulcératif, avec hémorragies et constructions tumorales post-inflammatoires.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets émaciés surtout des extrémités, pâles, au visage ridé, souffreteux, aux lèvres fissurées, très faibles mais irritables et vindicatifs, cependant anxieux et désespérés, frileux, aux sueurs malodorantes.
PROFIL :
* Suites surtout d'affections chroniques profondes, avec troubles nutritionnels allant jusqu'à la cachexie, d'inflammations cutanéo-muqueuses surtout orificielles avec écoulements, tendance à l'ulcération avec hémorragies, de traumatismes nerveux (surmenage prolongé, deuils, insomnie, le tout répété et profond).
* Dépression mentale : humeur sombre refusant la sympathie et anxieux sur sa santé, voire désespéré ; mais vindicatif et rancunier pour des "riens".
* Frileux et aggravé par le froid.
* Hypersensibilité à la douleur ressentie comme des échardes, des épines, à début et fin brusques.
* Sécrétions et excrétions irritantes et nauséabondes, excoriantes et sanguinolentes. Tendance aux ulcérations avec hémorragies, surtout cutanéo-muqueuses, creusantes à bords irréguliers, à fond rouge saignant, avec bourgeons exubérants.
* Condylomes ou verrues ou excroissances pédiculées, mous, en choux-fleurs, saignant au moindre contact.
* Aggravations la nuit, par le froid, le changement de température, l'humidité, les secousses. Améliorations par la chaleur locale, le climat tempéré mais surtout par le mouvement passif sans secousses, en voiture
APPLICATIONS PRATIQUES :
* En tant que remède d'évolution chronique avec ulcération et sclérose, le soubassement poly-diathésique exprime un luétisme dont il "épouse" la triade des processus (irritatifs chroniques, ulcératifs, scléreux), nettement aggravé par un tuberculinisme déminéralisant, une psore et une sycose en retrait mais accentuant la sclérose.
* Cependant l'expression clinique est différente selon les âges :
a) L'enfant est un scrofuleux (luéto-tuberculinique).
b) L'adulte est atteint de pathologies sub-aiguës et chroniques, tenaces et répétitives, à tendance ulcéreuse et tumorale, à localisations préférentielles orificielles.
c) Le sujet âgé en présente une accentuation et une conséquence avec cachexie et prédisposition tumorale.
* Posologie :
a) L'indication fréquente en pratique dans les syndromes fissuraires cutanéo-muqueux et notamment dans la fissure anale (remède très fidèle mais ponctuel) : 15 CH à 30 CH, deux à quatre fois par semaine.
b) Dans les autres indications : règles habituelles. Dilution optimale (pour l'auteur) : 7 CH, 15 CH espacées.
* Toujours compléter par les remèdes de fond, surtout poly-diathésiques comme SILICEA, PHOSPHORUS, THUYA, CAUSTICUM. Prudence pour les biothérapiques dont les plus indiqués sont : PSORINUM, LUESINUM.
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C - LES REMÈDES DE "BOUT DE COURSE".
Les trois remèdes qui concernent ce chapitre ont en commun les caractères suivants : ils sont des aboutissants dans les processus aigus et chroniques caractérisés par un manque plus ou moins total de réaction organique vis-à-vis d'eux, sur terrain déficitaire soit poly-diathésique dont la conjonction est un élément de déstabilisation et de décompensation (ARSENICUM ALBUM, CARBO VEGETABILIS), soit avec diathèse prédominante bloquée (PSORINUM).
Ils concernent tous les âges de la vie, mais sont de plus en plus souvent indiqués, à mesure que l'on avance vers le 3°âge.
Ils ont une action rapide, ne demandant que peu de prescriptions répétées, mais le problème du choix d'autres moyens thérapeutiques se pose en urgence en cas d'échec.
ARSENICUM ALBUM
ACTION GENERALE :
* Métalloïde à double action :
1/ Métabolique, mal connue, il serait indispensable au fonctionnement glandulaire et aurait un rôle dans la nutrition cellulaire.
2/ Toxique surtout : il est un poison cellulaire par blocage des oxydations :
a - aiguë : signes digestifs, urinaires, nerveux, c'est l' arsenicisme aigu, qui explique le type maigre du remède, caractérisé essentiellement par des troubles généraux toxi-infectieux.
b - chronique : s'y ajoutent des signes cutanés et respiratoires, c'est l'arsenicisme chronique, expliquant le type floride.
* De toutes façons : action lésionnelle avec dépression et nécrose, aboutissant à des processus nutritionnels profonds et diffus, avec une électivité sur le système nerveux, l'appareil cardio-vasculaire, les muqueuses, les séreuses et la peau.
TYPE SENSIBLE :
* Deux sous-types : l'un floride mais fatigable et peu résistant, l'autre maigre tendant à la cachexie, sans chaleur vitale. Les deux sont asthéniques mais agités et très anxieux, redoutant le pire.
PROFIL :
* Maladies évoluant rapidement vers le lésionnel : aiguës après bains froids, aliments avariés, abus d'alcool, piqûres septiques, infections virulentes ou anergisantes. Chroniques : après rétrocession d'éruptions cutanées, déminéralisation profonde, toute affection chronique à évolution lente, durable ou grave.
* La triade toujours retrouvée et dans l'ordre, les trois A : asthénie, agitation, anxiété très intense avec peur de la maladie et de la mort.
* Très ordonné et minutieux, égoïste, voire avare, méchant à cause de son état qu'il croit inguérissable.
* Périodicité régulière des signes et d'autant plus longue que le cas est plus chronique.
* Faiblesse ou prostration hors de proportion.
* Frilosité, grand besoin de chaleur, mais aussi d'air frais (hypoxie) avec aggravation par le froid, amélioration par la chaleur et aggravation au milieu de la nuit.
* Sécrétions et excrétions fétides, brûlantes, excoriantes, évoluant vers l'ulcération et la gangrène. Douleurs brûlantes améliorées par la chaleur et périodiques (surtout un jour sur deux).
* Anorexie, soif de petites quantités fréquemment répétées, vomissements et diarrhée (cas aigus).
APPLICATIONS PRATIQUES :
* Il est important de s'y arrêter longuement.
* Remède d'évolution grave, essentiel dans la décompensation brutale (cas aigus), lente mais durable (états chroniques). Conséquence d'un manque réactionnel organique général ou local, lié à la déstabilisation conjuguée de plusieurs diathèses (c'est un remède poly-diathésique) : la psore bloquée surtout dans le type gras "arthritique", avec alternances peau et processus internes chroniques, ces derniers marquant une nette aggravation ; le tuberculinisme évolutif dans le type maigre menacé par les affections graves toxi-infectieuses ou dyspeptiques ; enfin la sycose et le luétisme se surajoutent à l'une de ces deux diathèses, accentuant leur poids pathologique, pathologie "de désespoir", tenace, rebelle, déroutante, image d'un potentiel réactionnel de plus en plus limité.
* Remède capital de la sorte pour débloquer une situation très critique ou sans solution, à condition de retrouver les signes pathogénétiques bien sûr, au minimum les signes hautement valorisés.
* Remède de prescription facile, à condition :
1/ De ne pas le répéter fréquemment, en se basant sur l'évolution des signes.
2/ De ne pas le donner au-dessous de la 4 CH.
3/ De savoir que les hautes dilutions sont souvent plus rapidement efficaces, même dans un cas aigu.
4/ D'y penser en vue de lever un barrage général ou toxi-infectieux grave, même ancien : doses en échelle 9 CH, 15 CH, 30 CH à 24 heures d'intervalle.
* En conclusion : c'est un remède d'évolution, donc il précède ou il suit beaucoup de remèdes, soit symptomatiques, soit de diathèses. Il peut redresser une situation désespérée ou rebelle, il ne termine jamais un traitement sous peine de rechutes et demande ainsi à être complété par les remèdes de fond des diathèses en cause.
CARBO VEGETABILIS
ACTION GENERALE :
Charbon végétal impur, néanmoins le carbone qui prédomine explique en grande partie son action. Il se polymérise en une molécule lourde à réaction lente, il est un puissant réducteur (CO2). Poreux, il explique la flatulence. Il détermine des troubles métaboliques en retentissant sur la phase digestive de l'anabolisme et provoque un encombrement en C02 d'où :
1/ L'insuffisance des oxydations avec augmentation du CO2, déterminant :
a - des troubles tissulaires : hyposphyxie et perte de chaleur vitale.
b - des troubles circulatoires : stases capillaire et veineuse, avec retentissement cardio-vasculaire : congestion passive allant vers l'hémorragie, l'ulcération, la gangrène des tissus "asphyxiés", ou le collapsus d'origine périphérique.
c - les troubles respiratoires : stase pulmonaire passive avec retentissement cardiaque.
d - des troubles digestifs : ralentissement avec engorgement hépato-portal.
e - des troubles nerveux : système nerveux central déprimé avec irritabilité par faiblesse, vagotonie d'épuisement.
2/ Production de ptomaïne avec éliminations brûlantes et caustiques (peau, muqueuses) contrastant avec l'atonie générale.
TYPE SENSIBLE :
* Sujets faibles, aux extrémités et genoux froids, aux veines superficielles dilatées.
* Adolescents lents, maladroits, timides, aux extrémités engourdies et cyanosées, mais ayant besoin d'air.
* Sujets âgés ralentis, refroidis, dyspeptiques.
PROFIL :
* Suites de maladie aiguë ancienne ou traumatique grave, à rechutes, de surmenage surtout digestif (aliments gras), de suppression successive d'éliminations, le tout ayant entraîné un état chronique de débilité profonde.
* Lent, paresseux, découragé, timide, voire indifférent vis-à-vis de la réalité et de l'environnement, par contre anxieux pour des choses imaginaires.
* Tendance aux processus pathologiques chroniques persistants avec extrême faiblesse confinant au collapsus (état aigu) ou à la cachexie (état chronique), avec situation quasi-désespérée : hyposphyxie avec cyanose.
* Très faible, refroidi, tête chaude mais corps froid, besoin d'être éventé.
* Congestion veineuse passive avec cyanose marbrée des tissus atteints.
* Écoulements irritants et putrides avec ulcération, hémorragies ou gangrène (peau et muqueuses).
* Sensations de brûlures internes contrastant avec celles de froid externe objectif et/ou subjectif.
* Aggravations par temps chaud et humide (manque d'air), en soirée, par les aliments gras, le vin, le café. Améliorations par le sommeil, en s'éventant.
APPLICATIONS PRATIQUES :
Comme pour ARSENICUM ALBUM, ce remède demande des commentaires.
* Grand remède de sidération organique dans l'ordre aigu ou chronique (maladies gravissimes = exemples : forme ataxo-adynamique des maladies infectieuses, affections cardio-pulmonaires décompensées, salmonelloses graves, tous syndromes d'hémorragies, d'ulcères ou de gangrène, états de poly-sclérose avancée). Mais il peut être indiqué dans des affections pas obligatoirement très graves : dyspepsie flatulente, coryza, coqueluche au début, mais il a alors un intérêt ponctuel, épisodique, à l'écart des grands tableaux cités.
* Remède d'évolution très grave à cause de l'asphyxie tissulaire avec prédominance capillaro-veineuse, sur terrain de conjonction diathésique terminale, les diathèses ne sont plus qu'un souvenir (psore et sycose prédominantes). Le remède permet le réamorçage du courant capillaro-veineux et à partir de là une réactivation des métabolismes bloqués et les possibilités de lutte organique contre les affections qui, sur un tel terrain, se présentaient d'emblée sous leur pronostic le plus défavorable.
* Posologie : en 7 CH, 9 CH ou 15 CH en une ou deux fois à peu d'intervalle : deux à six heures, dans trois circonstances :
a - pour essayer de rétablir une situation presque désespérée.
b - pour clarifier des signes confus sur un fond très grave.
c - pour ouvrir un émonctoire bloqué (peau : suppression d'éruption. Rein : anurie).
En 15 CH ou 30 CH espacées (15 à 30 jours) dans des cas chroniques anciens, pour amorcer un traitement de fond de longue haleine, institué prudemment avec des satellites symptomatiques sur les facteurs sectoriels.
* En général il agit vite, il est souvent le dernier recours dans une stratégie d'ensemble de moyens thérapeutiques complémentaires souvent nécessaires, notamment en urgence. Il fait apparaître les indications d'autres remèdes moins atteints dont les signes pathogénétiques mis en lumière témoignent d'un meilleur pronostic.
PSORINUM
Biothérapique de la psore, ce remède en est l'aboutissant, dont l'itinéraire est illustré par l'interrogatoire personnel et héréditaire du sujet et jalonné par les processus successifs qui ont progressivement ou brutalement abouti à une psore bloquée, plus ou moins renforcée par d'autres diathèses, le tout aboutissant à la sclérose tissulaire et au blocage émonctorial qui, cliniquement, semblent aller de pair. C'est dire l'intérêt de ce remède de fin de parcours, à tous âges et notamment chez le sujet âgé, à condition de le manier prudemment, comme tout biothérapique diathésique et à bon escient.
ACTION GENERALE :
* Une triade d'actions :
a) Anergie : absence de réaction vis-à-vis des agressions externes ou endogènes.
b) Blocage des processus nutritionnels et éliminatoires.
c) Auto-intoxication profonde et progressive, qui en résulte. Le tout évoluant chroniquement.
TYPE SENSIBLE :
* Sujet maladif, déphasé, dérythmé vis-à-vis de l'environnement, amaigri, d'apparence négligée, très frileux, refermé sur lui-même, sans ressort et désespéré.
PROFIL :
* Suites de maladies antérieures aiguës ou chroniques, dont le malade s'est mal ou jamais remis, d'une suppression d'éliminations spontanée ou provoquée (notamment par des médicaments chimiques), de pertes abondantes de liquides vitaux, le tout aboutissant à une auto-intoxication lente et rebelle avec épuisement des réactions organiques et blocage.
* L'anergie se manifeste par deux ordres de signes :
1) Le malade ne réagit pas aux remèdes homéopathiques bien choisis ou à aucune tentative d'action sur les facteurs étiologiques.
2) Les alternances morbides sont moins marquées et s'espacent avec une périodicité allant jusqu'à l'annualité, avec persistance de plus en plus longue des processus internes.
* Il en résulte une asthénie profonde :
a) Sur le psychisme : désespéré, se croit incurable, anxieux et peureux, manque total de confiance en soi et envers les autres, se replie sur lui-même.
b) Sur le physique, avec la triade : frilosité extrême, se couvre énormément, aggravé par le froid, l'hiver, les changements de temps, l'orage, amélioré par la chaleur, l'été. Amaigrissement progressif malgré une faim anormale. Le malade n'est mieux que couché.
* Alternances morbides de désespoir, à répétition, rebelles, mais : se sent anormalement mieux avant le déclenchement d'un processus morbide survenu antérieurement ou encore de son aggravation.
* Odeur nauséabonde du corps, des sécrétions et des excrétions.
* Prurit intolérable à la chaleur du lit malgré la frilosité, prurit sine materia ou accompagnant de fréquentes éruptions de tous ordres, développées sur une peau malsaine.
APPLICATIONS PRATIQUES :
* En tant qu'aboutissant de processus pathologiques rebelles, signant essentiellement la psore sous-jacente, il permet l'utilisation des dernières réserves bloquées du potentiel réactionnel organique, en sollicitant les voies centrifuges et en ouvrant les émonctoires (intérêt de compléter par des satellites adéquats).
* Remède de dernier recours dans les états chroniques (la fin d'une lignée allant de SULFUR à PSORINUM) et permettant de réaliser le chemin inverse favorable à un arrêt évolutif ou au mieux à une amélioration d'ensemble.
* Trois moments de sa prescription à ne pas "rater" :
1) Comme tout remède suivant ses signes pathogénétiques (attention à l'aggravation dite homéopathique éphémère certes mais difficile à supporter et parfois très inopportune chez ce sujet anergique, intérêt par conséquent renouvelé des satellites, avant, pendant et après sa prescription). En tout cas, dilutions croissantes espacées (tous les 30 à 40 jours), commencer par une 7 CH.
2) Pour lever un barrage (diathésique, dont surtout psorique), trois doses en échelle à 24 heures d'intervalle : 9 CH, 15 CH, 30 CH.
3) Comme anti-psorique de fond, en cas de persistance de l'évolution diathésique défavorable ou encore pour "cimenter" un premier résultat obtenu : hautes dilutions, à alterner avec le remède de fond insuffisamment efficace, tous les mois ou deux.
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CONCLUSION
- VERS UN AVENIR DE LONGÉVITÉ -
Toutes les sciences humaines actuelles se mobilisent en vue de véritables études pluri-disciplinaires de façon d'une part à bien cerner les mécanismes du vieillissement, d'autre part à explorer les multiples agressions sur le milieu de vie du sujet âgé, afin de ralentir l'évolution de ce vieillissement et d'en écarter les causes qui l'accélèrent. Vivre plus mais surtout vivre mieux est une finalité de notre fin de siècle, à améliorer sans cesse sans se préoccuper de ses limites. Longévité certes, mais avant tout mieux l'assurer dans l'équilibre et l'autonomie du 3° âge.
Plusieurs étages dans ce vieillissement sont approfondis scientifiquement :
1/ Le vieillissement cellulaire qui explique la durée de vie moyenne, variable selon les espèces. Si le déterminisme génétique fixe à l'espèce humaine une limite infranchissable à 120 ans environ, l'influence de l'environnement sur le psychisme et le soma est déterminante pour raccourcir cette durée. L'homéopathie en ajoute une autre, encore empiriquement, à l'aide de sa conception des diathèses.
2/ Le vieillissement de certains tissus comme le tissu conjonctif et de certains organes spécialisés (foie, glandes endocrines, coeur, reins) est entrevu actuellement comme résultant de facteurs agissant de concert : baisse de l'activité biologique, ralentissement de l'élimination des constituants cellulaires usés, détérioration des matrices extra-cellulaires, dont celles du tissu élastique.
Les pathologies qui atteignent le 3°âge se doivent d'être distinguées des modifications liées à l'âge notamment pour la médecine officielle, dans le but pour celle-ci de réduire au maximum les prescriptions des médicaments à l'origine d'effets iatrogènes inopportuns. Par contre, pour le praticien homéopathe, ce qui importe surtout, ce sont les modifications fonctionnelles et organiques plus ou moins rapides qui surviennent à un âge plus ou moins avancé, dans le but d'assurer une prévention. Celle-ci sera jugée en considérant l'évolution similaire de ces modifications avec les signes des remèdes indiqués vers ceux qui caractérisent un stade plus avancé du vieillissement et de ses menaces pathologiques.
Ainsi se trouvent justifiés les chapitres de ce Cahier : confrontation des problèmes posés aux deux médecines d'abord, étude homéopathique ensuite, avec pour terminer la description des principaux remèdes indiqués au 3°âge, en une ébauche des éléments d'une Matière Médicale Gériatrique.
Face à l'étude du sujet âgé comme entité individuelle, ont été laissés de côté les multiples problèmes liés à l'impact sur la collectivité en termes psycho-sociologiques, de situations sociales et économiques, d'une façon générale ceux que posent la dépendance du 3°âge et sa prise en charge.
Pour conclure, l'auteur souhaite avoir montré dans ce Cahier par l'ébauche des problèmes que suscite au médecin le sujet âgé, tant pour la médecine officielle que pour l'homéopathie, et leurs applications en prévention et en thérapeutique en ce qui concerne cette dernière, la nécessité dans l'avenir de la création d'une véritable gériatrie homéopathique.
BIBLIOGRAPHIE
Celle-ci est obligatoirement succincte et fera référence aux recherches de l'auteur sur ce sujet.
OFFICIELLE :
E. MARTIN et J. P. JUNOD (sous leur direction) : Abrégé de Gérontologie - 3°éd. 1983 - MASSON éditeur.
L. ROBERT : Mécanismes cellulaires et moléculaires du vieillissement. MASSON Ed. 1983.
Multiples articles de la presse médicale (références insérées dans le texte).
HOMEOPATHIQUE :
J. P. BILLOT : "Les diathèses en gériatrie" - L'Actualité Homéopathique - vol. 1, déc. 1989, n°4, p. 12-15, MASSON Ed.
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